Thread by @Le_Figaro

[À DÉROULER] Les plus hautes estimations prévoyaient 50 sièges pour le Rassemblement national, contre 89 finalement.

Pourquoi a-t-il été sous-estimé dans les sondages?

#Législatives2022

D'abord, le mode de scrutin (uninominal majoritaire à deux tours) complique une prévisualisation. «Il est techniquement infaisable, à moins d'avoir un budget mirifique, d'avoir un sondage par circonscription», explique François Kraus, directeur du pôle politique de l'IFOP.

Les sondeurs vont utiliser une «matrice de projection», une modélisation statistique de chaque circonscription avec les votes précédents, la démographie, la sociologique ou encore la géographie. En fonction des rapports de force nationaux, une projection peut être réalisée.

«Cette élection est extrêmement difficile à prévoir», confie au Figaro un sondeur dont l'institut n'a rien publié pour cette élection. Si les rapports de force nationaux peuvent donner la prime à tel parti, son manque d'ancrage territorial peut au contraire le desservir.

«Comment voulez-vous prévoir un tel rejet de la politique gouvernementale par les électeurs?», poursuit ce sondeur. Avant l'élection, 64% des Français souhaitaient une cohabitation mais 62% étaient hostiles à ce que Jean-Luc Mélenchon devienne premier ministre.

«Cela peut sembler bizarre, mais il y a eu une sorte de vote utile pour le RN soit contre la Ensemble !, soit contre la Nupes», explique Véronique Reille Soult, président de BackBone Consulting. Les duels entre LR et le RN sont les seuls cas où le «barrage républicain» a tenu.

Enfin, politiquement Marine Le Pen aurait également bénéficié d'un «lissage» de son positionnement. «J'y vois le legs posthume du zemmourisme qui, en dédiabolisant Marine Le Pen, a normalisé le vote RN», estime François Kraus.

Pour en savoir plus, lisez la vérification de notre journaliste Amaury Coutansais-Pervinquière (@amaurycoutansai) lefigaro.fr/politique/legi… #ALire