C'est maintenant (18 h) ! Venez crier au loup avec nous ! #BorderLineTalk nous emmène, et vous avec, dans des confins parfois familier. Là où la vie sauvage se confronte à ses frontières. À moins que ce soit l’homme qui se confronte aux frontières de la vie sauvage… 1/n
Nous avons tous en tête l’image de ces sangliers faisant ripaille dans les rues de Rome, tous à l’esprit les innombrables papiers sur les attaques de loup, sur les conflits autour de l’ours, l’appétit des corvidés pour les semis… 2/n
Bref. C’est le thème de ce soir : Humains et animaux sauvages : éviter les lieux communs ? 3/n
Si les frontières sont mouvantes comment tenter de gérer ? S’adapter à ces présences ou au contraire être plus coercitif ? Remettre en cause les modèles actuels, mais lesquels ? Vous avez une idée ? #BorderLineTalk 4/n
Pour poser le bazar sur la table de #BorderLineTalk, l’anthropologue (et patenté chroniqueur de @revuesesame) Sergio Dalla Bernardina (@SergioDallaB) nous expliquera ce qui a changé pour qu’on en arrive là… À être confrontés à ces questions 5/n
Il s’agira ensuite de trouver, enfin essayer de trouver, un juste milieu. Une quadrature du cercle confiée à quatre intervenants aux profils très différents. Avec dans l’ordre alphabétique (trouvez les bios dans les liens ci-dessous)… 6/n
La photographe Béatrice Kremer-Cochet @ASPASnature 7/n agrobiosciences.org/intervenants/a…
Le vétérinaire et épidémiologiste François Moutou, vice-président de la Société nationale de protection de la nature 8/n agrobiosciences.org/intervenants/a…
Le géographe Ruppert Wimal qui conduit en particulier un programme de recherche très « régional » (on est à Toulouse) sur l’ours et le pastoralisme dans les Pyrénées. 9/n
agrobiosciences.org/intervenants/a…
Et enfin la philosophe Joëlle Zask 10/n
agrobiosciences.org/intervenants/a…
Puis viendra le temps du débat (coucou @EmmanuelLauren2 je vous l’emprunte juste pour ce tweet😇). Avec quelques mots clés pour charpenter cette soirée de discussion… De dépeuplement à effarouchement… 11/n
En passant par réintroduction, réensauvagement, one health… 13/n
Vous êtes prêts ? Nous presque ! Nous allons débuter dans quelques minutes ! Ce sera en direct avec Lucie Gillot et Marina Léonard au @QuaiDesSavoirs et sur twitter (ici donc) @yannkerveno pour vous permettre de suivre les discussion 14/n
Vous pouvez réagir bien sûr, poser des questions qui seront transmises aux intervenants (dans la mesure de notre possible). Et utiliser le hashtag #BorderLineTalk 15/n
Nous allons commencer avec l'intervention de Sergio Dalla Bernardina @SergioDallaB. Pourquoi les choses ont changé ? Pourquoi le partage du territoire entre sauvage et non sauvage pose aujourd'hui question ? 16/n
@SergioDallaB prévient que ses propos sont à prendre avec des guillemets et qu'il se fait l'avocat du diable 17/n
Vous avez dit nuisible ? « Ce terme est devenu une croyance à éradiquer, tout comme prédateur est devenu un terme presque offensant. Or il n’y a pas d’animaux nuisibles par essence, seulement des animaux qui parfois se mettent à pulluler » explique-t-il 18/n
" Mais tout cela nous expédie loin dans l’histoire. Le « wilderness » n’était pas nom plus un état enviable. Nous assistons ainsi à la fin d’un temps. Nous avons cherché depuis longtemps à nous éloigner de l’état de sauvagerie, à domestiquer le monde. " 19/n
Tout "sauvage" qui faisait irruption dans l'espace domestique était perçu comme une agression (voir un truc diabolique) résume Sergio Dalla Bernardina. 20/n
"Dans la Rome ancienne lorsqu’un loup entrait dans la ville, il fallait appeler des "techniciens" pour désamorcer la puissance négative de cette intrusion. Les bêtes sauvages devaient rester du côté du sauvage." 21/n
Entrons-nous dans un nouveau rapport entre monde sauvage et monde domestique demande Lucie Gillot ? 22/n
"Nous sommes ambivalents et porteurs de paradoxes. Le premier c’est le caractère spéciste de notre attitude vis a vis des animaux domestiques" explique Sergio Dalla Bernardina 23/n
" L’autre aspect, c'est cette forme de vénération pour les animaux sauvages, le rêve de celui qui piste et on finit par les déranger"… 24/n
"C'est ce que j'appelle l'écovoyeurisme. Il faut aller voir, connaître quelqu’un qui a vu l’ours. Lorsqu’on trouve un bouquetin albinos les gens louent des cars pour aller le voir comme si c’était la sainte vierge » conclut-il. 25/n
Fort de ce préambule, nous pouvons maintenant entrer dans le cœur du sujet avec nos invités Béatrice Kremer-Cochet, François Moutou, Ruppert Wimal, Ruppert Wimal… 26/n
Les animaux se ont-ils adaptés aux humains ? C'est la question. 27/n
J. Zask : Le comportement des animaux se modifie au contact des humains. En Inde, Les macaques rhésus sont capables de repérer un objet, de vous le subtiliser pour l’échanger contre de la nourriture alors que les indiens sont accrochés à des croyances quadri millénaires. 28/n
Béatrice Kremer-Cochet : Les loups ont été chassé puis se sont approprié de nouveau l’espace, on voit les loutres revenir également, il y a le chamois qu’on ne chasse plus et qui colonise le massif de l’Esterel alors qu’il était dans une niche construite « au plomb ». 29/n
François Moutou. Qu’est ce qui change en fait ? Quand on arrête de chasser, les animaux s’adaptent. Il y a plusieurs dimension ce n’est pas unilatéral. 30/n
Il poursuit. « C'est nous qui façonnons le monde des animaux mais globalement il reste assez peu généreux pour eux… » 31/n
Ruppert Wimal : ce qui est important c’est de comprendre qu’on est pas face à des objets inertes qui réagissent mécaniquement mais bien face à des phénomènes très complexes, on l’a vu pendant le confinement avec le retrait de la vie humaine. 32/n
Des frontière ont-elles bougé demande Lucie Gillot ? 33/n
Joëlle Zask : « On se réconcilie avec la part de sauvage en chaque être, la part d’imprévisible. C’est ce qui est intéressant dans la vie sauvage. Le fait qu’on ne puisse pas déduire ce que sera un être de ses condition environnementales. » 34/n
Elle poursuit : « Il y a beaucoup de distinction, animaux familiers, de compagnie, domestique, de rente, tout est dans un maelström assez mouvant. » 35/n
Les conflits entre hommes et animaux se développent aujourd'hui qu'en penser ? demande Marina Léonard 36/n
Béatrice Kremer-Cochet rappelle que si les cervidés ont fait des dégâts c'est parce qu'on avait supprimé les prédateurs. 37/n
Ruppert Wimal : s’il y a conflit autour de l’ours ce n’est pas un conflit entre humains et non-humains mais un conflit entre humains à propos du non-humain. Mais ces oppositions nous ramène à un rapoort assez dualiste à la nature Pour/Contre 38/n
"Sur certaines estives en Ariège, la coexistence entre ours et pastoralisme se met en place depuis une quinzaine d’années. Mais aussi parce que l’ours est là et qu’il n’y a pas le choix" poursuit-il. 39/n
François Moutou. Il ne faut pas oublier que nous sommes tous les jours plus nombreux. Depuis ma naissance la population de la planète a triplé. Donc il faut des accès aux ressources pour que chacun puisse vivre. 40/n
"Vous parlez du virus Nipah né en Malaisie, il est né dans des élevages de porcs, dans un pays musulman. Mais on y élevait des porcs pour Singapour. Il y a des phénomènes qu’on sait détecté mais il est probable qu’ils étaient bcq plus anciens" ajoute-t-il. 41/n
La cohabitation présente-t-elle plus de risques sanitaires ? Rien n'est moins sûr pour le vétérinaire. « Pendant la vache folle on testait moins USA qu’au Danemark alors qu’on trouvait plus de bovins malades au Danemark sur seulement deux millions de têtes. » 42/n
« Tout ça pour dire qu’il faut tempérer ces constat, parce que si on ne cherche pas on ne trouve pas. Mais je suis plutôt pour isoler les élevage du sauvage, il ne représente que 6 % de la masse des mammifères, plutôt que le contraire. » 43/n
Où est la bonne distance entre sauvage et nous ? « Il faut réfléchir dans des termes neutralisés tout en état génereux » estime Joëlle Zacks. Bref, faire preuve de mesure et de recul. 44/n
Il y a la tension entre sauvage et urbain ? Y’en a-t-il d’autres ? demande Marina Léonard 45/n
François Moutou : « La tuberculose ! On a atteint le niveau indemne aujourd’hui. Mais quand les animaux domestiques étaient porteurs ils ont contaminé la faune sauvage qui leur rend aujourd’hui la monnaie de leur pièce. Cela ne fonctionne pas dans un seul sens. » 46/n
« Il faut comprendre qu’il y a des pratiques qui favorisent le passage de la maladie du bovin au blaireau ou au bouquetin et qu’on doit pouvoir trouver des parades à cela » ajoute-t-il. Chacun doit prendre ses responsabilités en somme plaide-t-il. 47/n
Existe-t-il des aménagements efficaces pour la coexistence ? Ruppert Wimal : « depuis 50 ans il n’y avait plus de prédations sur les estives, on mettait les troupeaux à la montagne et on allait les voir une fois par semaine. La présence des prédateurs change tout cela. » 48/n
« On a d’abord remis des bergers. Puis les chiens patous, le regroupement la nuit. Mais il y a des quartiers qui sont abandonnés malgré leur ressources fourragères parce qu'on y perd des brebis dans le brouillard et qu'il y a de la prédation. » 49/n
"Et chaque mesure comporte son lot de contraintes. Pour 800 brebis il faut six ou sept chiens, il faut les dresser, les nourrir, qu’ils ne mordent pas les randonneurs s’en occupe l’hiver… » poursuit-il 50/n
« Le retour du prédateur appelle une nouvelle gouvernance territoriale, gérer une réintroduction pour un état centralisé ou faire parler ensemble @OursLoupLynx et la @FNSEA c'est plus compliqué que poser une clôture » ajoute le géographe toulousain. 51/n
Joëlle Zacks regrette qu’on n’adapte pas plus la ville, les espaces anthropisés aux animaux sauvages. Pourquoi les architectes ne conçoivent pas des maisons avec des moustiquaires, opacifier les baies vitrée pour les milliards d’oiseaux s’y tuent… 52/n
Béatrice Kremer-Cochet parle de la Grotte Chauvet. « On y voit 14 espèces de mammifères. Des groupes. Il y avait de l’abondance. Et on voit que ce sont des animaux vivants, cela transpire dans les dessins, cela veut dire qu’il y avait une proximité qui s’est perdue… » 53/n
« Le challenge c’est comment redonner une place au sauvage ? il n’existe plus qu’un millier de chèvres sauvages dans le Caucase quand il existe un milliard de chèvres domestique. Il y a un rééquilibrage à faire » plaide-t-elle encore. 54/n
« Il faut pour cela que les biotopes fonctionnent et que de grand espaces soient préservés et que ces espaces soient reliés par des corridors qui seront alors des zones de co-existence. » 55/n
« On a en France des sanctuaires, des parcs nationaux qui sont très intéressants, il va falloir penser à connecter tous ces espaces et à l’échelle européenne » ajoute-t-elle. 56/n
« On n'a pas parlé de la forêt » s'interroge Valérie Péan. Béatrice Kremer-Cochet dit qu'elle ne connaît de conflit dans la forêt mais considère que la forêt exploitée n'en est pas une, "c'est une plantation comme le maïs". 57/n
Question de Julien dans la salle. « Ne faut-il pas accompagner l'adaptation pour gommer l'effet échelle de temps entre activités humaine et temporalité de la nature ? » 58/n
Joëlle Zask. « Quand on parle de destruction des espaces on détruit aussi les gens qui y vivent. Quand les bidonvilles se développent il se créée des écosystèmes qui sont favorables à certaines espèces. » 59/n
François Moutou : « Les espèces généralistes trouveront à s’en sortir, par contre les espèces très spécialisées sont en difficulté, c’est le cas des espèces spécialisés de haute montagne par exemple. C’est probablement quelque chose qu’on va perdre. » 60/n
"Laisser des espaces en libre évolution va nous créer de belles surprises" ajoute Béatrice Kremer-Cochet
Question de la salle d'Hugo : Au final un paradoxe ? Dans cette revalorisation du sauvage n’y a t’il pas une exclusion de l’homme qui renforce la distance finalement entre l’homme et le sauvage ? 32/n
Sergio Dalla Berdanrida : « Je remarque qu’on fait en sorte que les troupeaux soient gardés dans des enclos, dans les estives, ou pratiquer un tourisme intelligent, tout est sous contrôle pour ne pas déranger les animaux. » 63/n
« En poussant vers les extrêmes c’est comme Chicken Run, tout devient un énorme poulailler alpin ou pyrénéen. Au final, un animal qui est protégé, n'est plus chassé, plus tenu à distance par la chasse, ne peut plus être sauvage » provoque-t-il ensuite. 64/n
« Pourquoi a-t-on du mal à reconnaitre la qualité de sauvage à la faune ordinaire, banale ? » se demande Joëlle Zask. 65/n
« Le projet de faire sans la nature est très vieux et va se traduitre dans l’invention de l’agriculture industrielle en sa basant sur la chimie de Lavoisier, c’est une manière d’en finir avec le sauvage. Mais le sauvage renaît » ajoute-t-elle. 66/n
Depuis la salle Georges (chercheur Inrae) fait appel aux égards ajust »s de Baptiste Morizot. Au delà de nos envie à nous de réensauvagement de contrôle de la nature, quelles sont les préoccupations des espèces qui nous intéressent ? 67/n
« S’asseoir dans une forêt et attendre sans bouger. Ce sont les animaux qui choisissent alors la distance qui leur convient » ajoute François Moutou 68/n
« S’asseoir dans une forêt et attendre sans bouger. Ce sont les animaux qui choisissent alors la distance qui leur convient » ajoute François Moutou 68/n
« Il n’y a que 1 % du territoire français qui échappe complètement à la gestion de l’homme. Ne faut-il pas remettre de la nature ailleurs ? se demande Béatrice Kremer-Cochet. Par exemple en adaptant à la vie sauvage les espaces que nous n’utilisons pas tout le temps. » 69/n
Ruppert Wimal : " Repenser une relation au vivant nécessite de poser la question de l’économie monde, le capitalisme qui repose sur l’exploitation des humains et de la nature. Tant qu’on ne changera pas ça on peut toujours créer des corridors ou mettre des panneaux solaires… »
« Si les ours, loups, renards qui reviennent en ville posent problèmes, c’est parce qu’ils sortent de ce carcan, ils ne sont pas exploitables » conclut-il. 71/n
Voilà, c'est terminé pour ce soir, merci de votre attention. Prochain rendez-vous #borderlineTalk le 3 novembre prochain. Bel été d'ici là
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