Thread by @FrancAller_info

Pourquoi faut-il tuer #bambi pour maintenir l'équilibre #faune/#forêt ?
Quoi qu'on en pense, il faut d'abord connaître concrètement l'impact des cerfs & chevreuils sur une forêt.
Sans prétention à épuiser la question, un simple rappel des bases, donc.
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#ChassePartage

En bref: la surdensité de cervidés & l'excès d'abroutissement, écorçage, frottis, frayure:
➡️ entraîne la dégradation de la végétation
➡️ ce qui affecte d'autres espèces de petits mammifères, oiseaux, insectes
➡️ elle affecte finalement les cervidés eux-mêmes
On explique ?
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Les cerfs, chevreuils, chamois exercent une triple pression sur la végétation forestière.
1⃣ L'abroutissement: consommation de bourgeons, feuilles & pousses, et d'arbrisseaux. Les essences d'arbres les plus exposées sont les chêne, sapin, érable, frêne, merisier, sorbier…
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Quand la pousse terminale, qui détermine la forme future de l'arbre, est abroutie, la croissance en hauteur peut être fortement affectée, l'arbre devient buissonnant. L'abroutissement peut également compromettre la survie des plants les plus jeunes.
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Un abroutissement intense compromet la régénération et réduit la diversité forestière. Les espèces affectées cèdent la place aux plus résistantes: le hêtre remplace le chêne, et l'épicéa le sapin. Sorbiers, merisiers, frênes… disparaissent.
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L'abroutissement est d'autant + important quand les besoins alimentaires sont importants alors que la végétation basse est rare: c'est le cas en hiver, surtout en période d'enneigement, et au printemps.
Il varie selon l'espèce: le chevreuil serait plus sélectif que le cerf.
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Avec des densités d'animaux comparables, l'abroutissement peut cependant être très variable selon les caractéristiques et les capacités d'accueil d'un milieu à un autre. La gestion forestière a également un impact sur la vulnérabilité des plants.
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Enfin, d'autres espèces végétales sont également affectées par un abroutissement intense : ronces, lierre et framboisiers se raréfient tandis que les graminées et les fougères se multiplient.
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L'abroutissement a, enfin, un impact sur les petits mammifères (rongeurs, lapins...), les oiseaux et les insectes, de manière directe par concurrence alimentaire, ou indirecte par la modification de leur habitat qu'il peut entraîner.
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2⃣ L'écorçage : l'écorce est consommée essentiellement par le cerf et le daim, peu par le chevreuil et le chamois. Les essences les plus exposées sont avant tout l’épicéa, le frêne, l'érable, le sorbier et le châtaignier, puis le pin, le douglas, le peuplier et le hêtre.
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En été, l'écorce se détache facilement: le cerf «pèle» le tronc en tirant des lambeaux d'écorces du bout des dents. En hiver, il racle l'écorce, laissant des traces de dents bien visibles.
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La blessure due à l'écorçage affaiblit la tige et peut l'exposer à se briser avec le vent ou la neige. Elle expose surtout l'arbre aux infections par des champignons pathogènes (pourrissement).
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La capacité de cicatrisation est variable d'une essence à l'autre: le douglas cicatrise bien plus vite que le pin sylvestre, l'épicéa et le hêtre. L'épicéa est l'arbre qui cicatrise le plus difficilement.
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L'écorçage a certainement des causes alimentaires, mais elles sont encore mal élucidées et controversées. Il se produit aussi bien en période de végétation abondante qu'en hiver.
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L'analyse des apports de l'écorce en minéraux, tanins, etc. ne semble pas suffit pas à expliquer l'écorçage, bien qu'on évoque souvent en particulier le rôle d'auto-vermifugation des tanins.
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L'écorçage pourrait aussi venir équilibrer, par l'apport de fibres, une alimentation trop riche (céréales, herbe jeune) au printemps & été. Et en hiver, l'affouragement (nourriture artificielle) surtout mal composé (betteraves, pommes…), le favorise clairement.
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Rappelons que l’affouragement des cervidés est interdit le plus souvent via les schémas départementaux de gestion cynégétique. Quand il est pratiqué, il doit être strictement limité à l'apport de foin.
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3⃣ Frottis et frayure sont dus aux mâles, cerfs et brocards, qui frottent leurs bois sur les arbres et arbustes, arrachant l'écorce et cassant parfois la tige. Ils marquent ainsi leur territoire à la fois visuellement et olfactivement grâce à leurs glandes frontales.
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La frayure désigne plus spécifiquement le frottement destiné à se débarrasser du «velours », la peau qui recouvre les bois fraîchement repoussés chaque année.
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À la période du rut, les frottis sont plus violents. Ils visent également à marquer le territoire, mais servent sans doute aussi chez le cerf de défouloir à l'excitation du rut, intense.
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https://twitter.com/FrancAller_info/status/1540602518580985858

Quand la tige n'est pas cassée ni écorcée sur toute sa circonférence, certaines essences comme le douglas peuvent cicatriser après des frottis. Mais le plus souvent, la tige sèche et finit par casser.
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Pour terminer sur l'impact de l'abroutissement, de l'écorçage et des frottis, soulignons encore une fois qu'il varie considérablement selon les milieux forestiers, leur composition et leur gestion.
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4⃣ Enfin, la saturation des capacités d'accueil du milieu forestier ne nuit pas seulement à celui-ci et aux espèces de petite faune: le phénomène de densité/dépendance affecte directement les cervidés eux-mêmes.
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Le suivi des indicateurs de changement écologiques (ICE) montre en effet une dégradation des indicateurs de «performance» portant sur la condition physique des populations de cervidés et d'ongulés de montagne.
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🔹diminution de la masse corporelle des faons & chevrillards
🔹diminution du taux de fécondité des femelles
🔹déséquilibre démographique...
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Pour conclure, on voit donc qu'un déséquilibre cervidés/forêt ne compromet pas seulement l'exploitation forestière, comme on l'entend souvent : il affecte beaucoup plus largement la biodiversité forestière, animale et végétale.
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Les populations de cerfs & de chevreuils se portent très bien en France depuis des décennies, grâce à leur gestion via les plans de chasse. Les prélèvements par la chasse ne les menacent en rien & sont indispensables à l'équilibre faune-forêt.
#IlsSachentNousChassons
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Principales sources & pour aller plus loin :
🔹Dégâts forestiers et grand gibier, 1994 professionnels.ofb.fr/sites/default/…
🔹Guide pratique d'évaluation des dégâts en milieu forestier, 2009 fransylva-paca.fr/wp/wp-content/…
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🔹Forêt et gibier, notions de base pratiques, 2010, bafu.admin.ch/bafu/fr/home/t…
🔹Le guide pratique de l'équilibre forêt-gibier, 2016 equilibre-foret-gibier.fr/wp-content/upl…
🔹Restaurer l'équilibre forêt-gibier, 2013 onf.fr/outils/ressour…
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🔹Suivi des populations d’ongulés et de leurs habitats, indicateurs de changements écologiques, 2015, fransylva-paca.fr/wp/wp-content/…
🔹Les ICE : des outils indispensables pour la gestion de l’équilibre forêt-cervidés, 2017, draaf.grand-est.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/201707…
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31bis
.@Twitter @TwitterFrance ?
Serait-il possible de donner une tisane à votre fichu système de modération automatisé ?
Voici les 2 tweets que vous avez censurés dans ce thread.
De la bête bibliographie.
Sérieux ???

@Twitter @TwitterFrance 31ter
Faites bip en MP si vous avez besoin des liens, hein.
Moi, j'ose plus bouger, là.