Ce graphique raconte l'histoire de l'accélération de nos mobilités ⬇️
Cette accélération qui a fait multiplier par environ 10 à 12 la vitesse moyenne de nos mobilités et les distances parcourues !
Si on veut faire court, on peut résumer cette histoire en 3 phases ⤵️
ETAPE n° 1⃣
Sortir de la vitesse du pas : une vitesse d’abord rêvée puis conquise
C'est probablement l'élément le moins souvent évoqué :
➡️ L'accélération des mobilités ne commence pas avec l'arrivée du chemin de fer...
➡️ ... mais avec l'accélération du transport attelé ! 🐎
Jusqu’au milieu du 18è siècle, la vitesse du pas domine (à 🚶 ou à 🐴).
Le bassin de vie est très local, seul le marché ou la foire annuelle font sortir du village.
Les trajets à longue distance sont exceptionnels et réservés aux guerres, explorateurs, commerçants ou messagers.
"Dès le deuxième tiers du XVIIIème siècle gronde l’appel pressant du lointain : il convie au rejet de l’étreinte du voisinage, invite à dédaigner l’étroite proximité".
Ainsi "la vitesse fut d’abord rêvée, revendiquée, puis conquise" (Studeny, 1995).
Cette quête se manifeste par de forts gains de vitesse pour les trajets longue distance des voitures publiques tractées 🐎
➡️ de 2,2 km/h (y compris temps d’arrêt) à la fin du XVIIème siècle
➡️ à 9,5 km/h en moyenne en 1847
Une multiplication par + de 4, tjs avec le même mode !
Il faut sortir de nos standards de vitesse actuels pour prendre la mesure de ce que pouvait représenter un tel bouleversement à l’époque :
➡️ "une moy. de 9 km/h ne peut que nous paraître lente, elle ignore les frayeurs du galop et l’importance du franchissement du seuil du pas"
L'accélération se perçoit mieux en regardant les temps de parcours, par ex sur Paris-Bordeaux ⬇️
➡️ La durée du voyage est passée en - d'un siècle de 14 à 1,5 jours... un gain de 12,5 jours !
➡️ En comparaison, la LGV en 2017 a fait gagner... à peine + d'1 h en train !
ETAPE n° 2⃣
Une chronologie marquée par l’invention de nouveaux modes
Cette 2ème étape s'étale sur env. un siècle d'invention, puis de progrès techniques :
➡️ du début XIXè pour le 🚲 (draisienne ds un 1er temps) et le 🚂
➡️ jusqu'autour de 1900 pour les débuts de la 🚗 puis ✈️
On peut voir ensuite les progrès techniques avec les records de vitesse pour les différents modes ⬇️
Et ça fait pas mal d'années voire décennies qu'ils ne sont plus battus :
➡️ fin années 70 pr les modes aériens et aquatiques
➡️ 1997 pour le terrestre
➡️ 2007 pour le ferroviaire
Surtout, les vitesses max qu'on connaît dans la vie réelle aujourd'hui sont accessibles techniquement depuis :
➡️ 1903 pour la 🚗 (+ d'1 siècle !)
➡️ La fin des années 40 pour l'✈️
➡️ 1955 pour le 🚄 (cocorico records 🇫🇷 pr le rail, 🇯🇵 603 km/h pour le train à sustentation magn.)
L'accélération technique a donc largement précédé la diffusion de la vitesse, qui se fait surtout à partir des années 50 ⬇️
Ce qui nous amène à notre...
ETAPE n° 3⃣
La diffusion d’une vitesse confortable
A noter que le graphique montre les km/jour/habitant, mais comme les temps de transport sont restés stables autour d'1h/jour en moyenne...
➡️ Il correspond aussi (en ordre de grandeur) au nb de km parcourus en une heure... soit à la vitesse moyenne des mobilités en France !
Car on a profité des gains de vitesse, non pas pour passer - de temps dans les transports, mais pour aller + loin
➡️ Alors que les temps de transport et le nb de trajets sont restés stables
➡️ Les distances ont été multipliées par 10-12, la vitesse entraînant à la hausse les km !
Qd on prend un peu de recul, on se déplace bien + vite que par le passé, aussi avec bcp + de confort et de facilité d'accès.
Il y a 2 siècles, qui aurait pu imaginer que :
➡️ la majorité des ménages auraient à disposition un véhicule personnel permettant d'aller à + de 100 km/h
➡️ il serait possible de travailler ou dormir à + de 300 km/h 🚄 voire 1000 km/h ✈️
➡️ on se plaindrait des éventuelles 5 min de retard
➡️ la norme serait tellement ancrée que même face aux + grands défis du siècle, le 110 km/h ou le passage du ✈️ ➡️ 🚄 seraient combattus... 🤔
L'histoire n'est pas finie...
Mais ce fil est déjà long, j'en prévois d'autres ds les semaines à venir :
➡️ Zoom depuis 1960
➡️ A l'avenir, va-t-on ralentir ?
➡️ Bonus : les radars, mesure la + efficace historiquement sur le CO2 des transports ? (j'aime les sujets consensuels 😀)
Les voitures hybrides rechargeables semblent séduisantes pr l’usager et vertueuses pr l’environnement, en combinant électrique (trajets courts) et thermique (longs trajets).
Mais la réalité est bien moins jolie...
Un fil pour comprendre les enjeux de leur interdiction à 2035 ⤵️
Les hybrides rechargeables combinent :
➡️ Un moteur électrique et une petite batterie, permettant une autonomie annoncée de 50-60 km, pour les trajets du quotidien
➡️ Un moteur thermique pr les + longs trajets et afin de s’affranchir des contraintes de l’autonomie de l'électrique
⚠️ A ne pas confondre avec :
❌ Les hybrides NON rechargeables, qui ne peuvent pas se brancher pour recharger la batterie
❌ Les véhicules 100 % électriques à batterie, qui n'ont pas de moteur thermique
Ils sont en qq sorte un intermédiaire entre ces deux types de motorisation
Peut-on et même faut-il critiquer la voiture électrique ?
La question revient souvent dès qu’on évoque la voiture électrique, solution magique aux problèmes de mobilité pour certains, désastre écologique pour d’autres…
Et j'ai une réponse assez tranchée sur la question... ⤵️
Une réponse simple est en fait de séparer les 2 termes de VOITURE et d’ELECTRIQUE.
Commençons par l’ELECTRIQUE.
L’électrification est INDISPENSABLE pour atteindre nos objectifs climatiques.
Le GIEC évoque ainsi que "les véhicules électriques alimentés par de l’électricité bas-carbone offrent le principal potentiel de décarbonation des transports terrestres, en analyse de cycle de vie".
Tout le monde semble s’accorder à dire que l’on est dans une crise pétrolière majeure.
Mais… alors que les conséquences géopolitiques, économiques, sociales et environnementales de nos consos de pétrole sont majeures, rien (ou presque) n’est fait pour réduire cette dépendance ⤵️
Les transports font 2/3 des consommations de pétrole en France, c'est donc une priorité.
Mais si on regarde dans le plan de résilience et autres mesures récemment annoncées, on peine à trouver des éléments nouveaux, concrets ou significatifs sur les transports, à peine ça ⬇️
Dans les médias ou débats présidentiels, on parle surtout des 15 c€/L, mesure
➡️ insuffisante pr les + vulnérables,
➡️ pas assez ciblée : elle favorise les + riches qui roulent +
➡️ coûteuse pr les finances publiques
Ces 2 derniers défauts étant communs avec le blocage des prix.
La commission des affaires économiques de l'Assemblée Nat. a publié un rapport sur "L’avenir du secteur aéronautique en France". ✈️
Une erreur ci-dessous (relayée par qq médias) m'a amené à regarder de + près les chiffres du rapport 🧐 et à tirer qq conclusions + politiques ⤵️
Il y est écrit, comme dans le rapport, que les émissions mondiales de l'aérien ont augmenté de +28,5 % et le trafic de +153 % sur 2010-2018 ⬇️ assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapport…
Comme il y a la source, on peut aller voir dans le rapport de la Chaire Pégase (consacrée à l'économie et au management du transport aérien et aérospatial).
On découvre la coquille (involontaire, pour l'avoir signalé, ça va être corrigé) ⬇️
1. Faire croire que le projet est bon pour le climat 🎉
En regardant le #A355, les vidéos ou articles sur le projet, il semble être une super nouvelle pr l'environnement.
Sur le site, on a même : "L'objectif ? Accélérer la décarbonation des transports" ! vinci-autoroutes.com/fr/actualites/…
On peut lire dans le texte qq ajustements (pôle multimodal, futures voies covoiturages ou 🚌, pistes 🚲...) au projet qui semblent aller dans le bon sens.
Sauf que la fonction même de l'autoroute est d'accélérer et de faciliter l'usage des 🚗🚛, à la base des ↗️ d'émissions.
Est-ce que construire de nouvelles LGV est une bonne nouvelle pour le climat ?
Pour préciser ma citation dans l'article @lemondefr sur le sujet, quelques éléments et en priorité
Ce n'est pas faire + de train qui permet de faire baisser les émissions... ⤵️ lemonde.fr/economie/artic…
... mais c'est faire - d'avion, de voiture, de poids-lourds.
Investir dans le ferroviaire est bien évidemment une condition indispensable pour faire du report modal vers le train (de voyageurs, de fret).
Mais ce n'est pas suffisant...
Une politique de report modal assumée et cohérente, c'est :
➡️ Investir / développer les modes qu'on veut voir progresser 🚆🚲🚶♀️🚌
➡️ Contraindre / encourager à se passer des modes qu'on veut voir baisser 🚗✈️🚚