[À DÉROULER] Pour Alain Supiot, professeur émérite au collège de France, l’abstention aux élections et le désinvestissement au travail peuvent s’analyser comme les deux faces d’une même crise nourrie par le sentiment de dépossession des classes moyennes et populaires.
«La France n'échappe pas à la sécession de ses élites, en raison notamment de la place nodale qu'y occupe l'État, objet de toutes les attentes et cible de toutes les critiques. Mais cette crise est à l'œuvre dans beaucoup d'autres pays.»
«Ayant le sentiment de n'avoir plus aucune prise sur les décisions, les «gens ordinaires», ceux des classes moyennes et populaires, sont enclins à faire à leur tour sécession. S'il fallait dater l'origine de cette désaffection, il faudrait remonter au Traité de Maastricht.»
«À partir des années 1990, la perte de souveraineté monétaire et budgétaire de l'État et la dévitalisation de la démocratie (...) sont allées de pair. Les entreprises ont été mises au service de la finance et les États en situation de concurrence fiscale, sociale et écologique.»
«La chasse obsessionnelle aux fonctionnaires (...) est l'un des premiers facteurs de dégradation de nos services publics. On ouvre ainsi un boulevard au recours à des cabinets conseils, dont le moins qu'on puisse dire est que le rapport qualité/prix n'est pas au rendez-vous.»
«De bonne foi ou par intérêt personnel, nos classes dirigeantes ont pensé que leur mission n'était plus de développer un projet politique propre à notre pays, mais de l'adapter aux contraintes de la globalisation.»
«Ce tournant majeur a entraîné la désindustrialisation du pays ainsi qu'une mutation complète de notre “République sociale”. Or elle est devenue un amortisseur social des dégâts de la globalisation.»
Retrouvez l'entretien d'Alain Supiot par nos journalistes @AlexDevecchio et Martin Bernier ici ⤵
[À DÉROULER] «Gourou», soupçons d'assassinat, chants identitaires : à la Salvetat, sur les traces du clan des Brigandes
Un groupe accusé de dérives sectaires occupe ce lieu-dit, dans l'Hérault. Malgré une dissolution annoncée, cette communauté protéiforme continue de prospérer.
«Les Brigandes, vous dites?». Interrogés, les yeux des Salvetois s’écarquillent. «On évite d’en parler, on dit que tout va bien. Mais les Brigandes continuent de nous causer du tort…», confie au Figaro Sylvain, résident de la Salvetat depuis plus de vingt ans.
Le village découvre le drôle de mode de vie de la communauté, et, surtout, lorsque son identité numérique est mise au jour: sur YouTube, le groupe se nomme les Brigandes et met en scène six à sept femmes affublées d’un masque noir sur les yeux.
[À DÉROULER] En 2021, les policiers n'ont jamais autant dégainé leur pistolet électrique
L'inspection générale de la police nationale (IGPN) rend public ce vendredi un rapport annuel qui bat en brèche un bon nombre de fantasmes et de caricatures.
47% des dossiers portent sur des allégations de violences policières. «Ces violences interviennent dans plus d'un tiers des cas à l'occasion d'une interpellation, ou d'une opération assimilée (perquisition, interpellation, opération de police secours etc.)», observe l'IGPN.
En 2021, 37 personnes ont été tuées et 79 blessées à l'occasion d'une mission de police. Pour éviter de faire couler le sang, jamais les policiers n'ont autant dégainé leur pistolet à impulsion électrique, utilisé à 2699 reprises. Soit deux fois plus qu'en 2017.
[À DÉROULER] INFO LE FIGARO - L'appli de rencontres entre musulmans «Muzz» a proposé de payer les amendes pour les femmes vêtues d'un burkini. Une annonce illégale selon le ministère de l'Intérieur, qui saisit la justice.
«Beaucoup de femmes musulmanes devront faire un choix injuste - échapper à la canicule en nageant en bikini, ou payer une amende pour avoir choisi une tenue modeste. C'est injuste», écrit le site de rencontres confessionnelles, qui ajoute que «c'est 100% sérieux».
En France, le burkini est interdit dans les piscines publiques, et sur certaines plages, comme peuvent en décider les maires, en fonction d'impératifs de sécurité ou d'éventuels troubles à l'ordre public.
[À DÉROULER] #Gironde Si le réchauffement climatique a des conséquences directes sur la fréquence et l’intensité des incendies, le commandant Alexandre Jouassart, porte-parole de la Sécurité civile, rappelle au Figaro que «90 % des départs de feu sont d’origine humaine».
La piste d’un acte criminel est en effet privilégiée après l’incendie déclenché le 12 juillet dernier à Landiras, en partie à l’origine du «méga-feu» ravageant la Gironde.
Agissant dans le cadre d’une enquête confiée par le parquet de Bordeaux, les gendarmes entendent un suspect, en garde à vue depuis lundi après-midi. gé de 39 ans, il est connu pour une affaire similaire remontant à 2012, classée sans suite faute de preuves.
[À DÉROULER] Pour les femmes rapatriées de Syrie, la repentance devant les juges mais un islam rigoriste en détention
Officiellement, devant leurs magistrats instructeurs, elles regrettent. C’était une erreur, elles se sont perdues.
C’est ce qui ressort des premières auditions des 16 femmes rapatriées, en milieu de semaine dernière, du camp kurde de Roj, en Syrie. Émilie König, recruteuse très active de candidates au départ en Syrie, et l’une des figures les plus connues de ces femmes djihadistes.
«Elle n’est pas apparue en tenue rigoriste et elle n’a pas refusé de me serrer la main quand nous nous sommes rencontrés» affirme Me @EmmanuelDaoud, l’avocat de König, qui aurait, toujours selon lui, l'intention de collaborer avec la justice.
[À DÉROULER] Ces «revenantes» du djihad que la France rapatrie sans bruit
La France vient de rapatrier, du nord-est de la Syrie, 51 personnes - 16 femmes et 35 enfants. Les autorités estiment désormais qu’elles doivent être «judiciarisées et incarcérées chez nous».
Jusque-là, les revenants arrivaient au compte-gouttes, clandestinement ou par le protocole Cazeneuve. En tout, désormais, 320 adultes, dont 108 femmes, et 200 mineurs ont ainsi été rapatriés depuis 2012, sur un effectif total de 1 450 individus partis sur zone.
«Nous estimons qu’il vaut mieux avoir ces femmes djihadistes incarcérées chez nous que retournant massivement vers les poches djihadistes qui se reconstituent dans la région», affirme @NunezLaurent coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.