« C’est l’été, c’est normal qu’il fasse chaud, rien de nouveau sous le soleil ». Et si on replongeait dans « Les fluctuations du climat de l’an mil à aujourd’hui » pour vérifier tout ça ? Un thread sous le sigle #cestpasnormalcetété amazon.fr/fluctuations-c…
Je commence volontairement cet historique à partir de 1676, car cela correspond au début des mesures thermiques à Paris par Louis Morin et c’est le point de départ de la reconstruction réalisée par D.Rousseau, afin d’avoir un élément de comparaison stable. researchgate.net/publication/40…
Ce thread mettra en lumière les occurrences d’étés chauds en région parisienne, agrémenté de citations de l’ouvrage présenté plus haut, et des températures moyennes relevées lors de chacune de ces périodes. ☀️
1676, 1678, 1679, 1681 et 1684 : « vendanges bourguignonnes précoces, toutes septembrales. Chaleur dénoncée par ces vendanges précoces. Tout cela fait partie d’une série d’été très chauds. Fontaines et sources sont stérilisées par le chaud ».
Ces 5 étés affichent tous une moyenne sur 3 mois (JJA) comprise entre 18,8 et 19,9° dans la série de Rousseau. L’été 2021, c’est 20,2° en moyenne à Paris, plus chaud donc que n’importe lequel d’entre eux. Et voici comment on a vécu 2021 : france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-fran…
Je cite aussi cettte information : « L’année 1684, classée par J.-D. Cassini au nombre des plus chaudes, dans un tableau des grandes chaleurs de Paris […] compta 68 jours d’une température de 25° ; 16 jours d’une température de 31°, et 3 jours d’une température de 35°. »
2022 : on n’est que le 3 août, mais on est déjà à 53 jours avec 25°, 12 avec 31° et 5 avec 35° à Paris (Montsouris). Les grandes chaleurs de 1684 vont faire pâle figure en comparaison quand on fermera le bilan…
1705 à 1707 : « des mois d’été phénoménaux, notamment en août 1705 et 1706. Les travaux de M.Lachiver proposent un total de 200000 morts supplémentaires pour les années 1705 à 1707 en tant que triennat d’étés caniculaires »
Eh bien, 200000 morts, en comparaison même 2003 doit être bien ridicule …
Tm à Paris de ces trois étés : 18,9°, 19,7° et 19,7°. Avec un remarquable 20,4° de Tm en août 1705, qualifié de « phénoménal » dans les archives.
Bon j’en reviens à 2021, vous savez l’été pourri de l’année dernière. 2021, c’est 20,5° de Tm en juin et juillet, davantage que le « phénomènal » août 1705. Et pour mémoire, juillet 2022 c’est 23,0°, loin derrière les 24,9° de 2006.
Mais quand même, comment on peut avoir eu 200000 morts de la canicule s’il n’a pas fait si chaud que ça ? A ces époques, ce qui tuait ce n’était pas tant la chaleur mais la sécheresse et la raréfaction de l’eau potable.
Dans les canicules historiques, les excès de mortalité ont souvent été constatés à l’automne, jusqu’en novembre, et il ne faisait pas 40° à la Toussaint. Les sécheresses qui perduraient en automne et le temps de propagation des épidémies expliquent ce décalage.
Et les pics de mortalité de ces époques sont bien plus corrélés aux sécheresses et déficits pluviométriques qu’à la chaleur. Attention aux titres « putaclics » plus ou moins volontairement trompeurs…
Bon on avance un peu, avec les canicules de 1718-1719. Je vous laisse en lire le résumé sur un article des climato-réalistes (réalistes donc pas des gens qui exagèrent, contrairement aux réchauffistes que nous sommes) :
Dans « Les fluctuations du climat », Le Roy se limite à écrire qu’il s’agit de « deux étés très chauds », mais sinon je vous invite aussi à lire cet article : liberation.fr/france/2003/08…
Dans la série de Rousseau, 1718 et 1719, c’est respectivement 19,3° et 20,0° de Tm à Paris, avec un record à 21,3° de Tm en août 1718. D’accord, donc le « climat saharien » des climato-réalistes a été moins chaud que 2021. Un été saharien de 1718 aujourd’hui c’est donc ça ?
1733, puis 1780 et 1781 : l’ouvrage ne parle pas spécifiquement de ces trois étés, qui sont avec 1718 et 1719 les plus chaud en moyenne de ce siècle (Tm 19,5°, 20,2°, 19,8°) dans la série de Rousseau. Au mieux on égalise le pourri 2021.
1807, 1822, 1826, 1834, 1842, 1846 : l’ouvrage évoque au mieux de « beaux étés », « très chauds » pour 1842 et 1846. 1842 est effectivement très chaud, il égalise le « pourri » de 2021 avec 20,2° de Tm dans la série de Rousseau.
« Très beaux étés » de 1857-1859, « magnifique été de 1865 », « vendanges précoces et qualité vinique 1868 extraordinaire ». Avec 20,4°, 18,4° et 19,5° dans la série de Rousseau. Le pourri de 2021 tient toujours la corde même s’il est légèrement dépassé pour une fois.
On arrive à 1893 ; l’ouvrage évoque « une canicule du 8 au 24 août avec une grosse chaleur au sud comme au nord ». Août 1893 c’est 19,7° de Tm à Paris, soit la même valeur (19,6°) que août .. 2021. On imagine l’insoutenabilité de cette canicule.
1899 : l’ouvrage évoque un « ultra-calorifique printemps/été ». Ultra-calorifique en effet : 18,0° de Tm entre mai et août, en 2022 on est sur les rails d’un 21° sur la même période.
En 1911, Paris a suffoqué avec une Tm de 21,7° en juillet et 22,9° en août dans la série de Rousseau. La valeur d’août est déjà plus remarquable : il a fallu attendre 1983 pour la battre. Mais en juillet 2022, on l’a battue pour la 5è fois .. en 20 ans.
Disclaimer : il faut toujours se montrer prudent dans les comparatifs entre les données anciennes et celles plus récentes. Les changements de matériel, d’environnement, et de méthodes de mesures appellent à la vigilance …
… mais cela étant, toutes les travaux de reconstruction sérieux montrent que les canicules des dernières années (2003, 2006, 2018, 2019, 2022..) sont d’une ampleur inédite et n’ont pas d’équivalent sur les siècles passés.
Ne vous laissez pas berner par les discours du « c’est normal c’est l’été ». Un été chaud dans le climat d’avant c’est un été pourri aujourd’hui. Un été normal d’avant on aura de la chance si on en revoit quelques uns mais il y aura des suicides dans les offices de tourisme.
Et un été 2022, par rapport au climat d’avant … oh il doit y en avoir eu quelques un d’équivalents depuis Platon. Mais autant que des tickets gagnants de loto.
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Ce qui me marque le plus avec cette problématique de l'AMOC, c'est le biais qu'une large majorité des quidams comme des passionnés ont de ses impacts potentiels et la manière dont les médias passent à côté de l’essentiel. Un petit fil pour en parler ⬇️🧶
Depuis les débuts des études sur le sujet, dans l'imaginaire collectif ou en tout cas au moins celui des passionnés, cette potentielle rupture de l'AMOC est vue comme un déclencheur d'un potentiel refroidissement massif du climat européen.
Ce biais dans nos représentations a été largement amplifié par les médias (combien de titres racoleurs avons-nous pu avoir sur le sujet "une glaciation menace l'Europe" ces dernières années...),
Voici le square de la République, à #Nevers. Hier, il y avait dans l’air de ce parc plus de 880 litres d’eau. Si toi aussi tu n’as jamais eu autant de mal à respirer avec un sentiment de chaleur étouffante, un petit fil simple pour comprendre pourquoi ⬇️🧶
Une masse d’air ne peut contenir qu’une quantité finie d’eau, et cette limite dépend avant tout, dans des conditions normales de pression, de la température de cette masse d’air. Plus l’air est chaud, plus il peut contenir d’eau, et inversement.
Cette relation est pratique pour mesurer la quantité d’eau que contient l’air : plutôt que de parler en volume (gramme, litres, moles..), on peut donc l’exprimer en température. Ce seuil, on l’appelle le point de rosée (ou dew point) et on l’écrit avec l’abréviation « Td »
Dis Twitter, te souviens-tu des chercheurs climato-sceptiques français (cocorico) qui ont démontré que le réchauffement climatique actuel était causé par le soleil … entre autres en oubliant dans leurs calculs que la terre était ronde ? Un petit fil pédagogique et accessible ⬇️
Avant d’aller plus loin, on va juste définir une petite notion dont vous aurez besoin pour la compréhension, celle de l’irradiance solaire. Il s’agit de la quantité d’énergie émise par le soleil et qui est reçue par la Terre. On la mesure en Watts par mètre carré (W/m²).
Donc : il s’agit d’une étude publiée fin 2006 / début 2007 dans une revue scientifique (comme quoi la publication en revue scientifique n’est pas toujours gage de sérieux…), sur les relations entre le champ magnétique terrestre et le climat. sciencedirect.com/science/articl…
Vous savez @elpis, je vous ai foncièrement surestimé. Car je pensais que vous aviez une certaine maîtrise des données climatologiques, mais en fait vous n’êtes qu’un perroquet (1/n)
Vous passez votre temps à faire le relai de la propagande climatosceptique très majoritairement Made in USA, mais pour une fois vous avez décidé de faire vous même deux graphiques. Enfin un acte complet suivant la maxime de Paul Valéry.
Outre la tendance « made in Paint », vous avez décidé dans ces deux graphiques de partir de « 2014.3 » et d’utiliser une série de données obsolètes, Hadcrut 4. Et j’ai eu beau vous demander pourquoi à trois reprises, vous êtes complètement incapable de donner un début de réponse.
Dernière le vernis de leurs beaux discours et graphiques, les climato-sceptiques n’ont qu’un but, vous manipuler. Cela vous dit, un fil pédagogique et accessible même sans connaissances climato avec un exemple concret de leurs méthodes ? C’est par ici ⬇️
Dans son premier message, @Elpis_R a publié un graphique montrant une décorrélation entre le CO2 (qui augmente) et la température globale (qui baisse) sur une période courte. Précisément depuis avril 2014. Date précise, choisie parce que (?).
On devine l’idée : c’est avant tout psychologique, il faut montrer que les deux courbes sont inversées pour instiller le doute sur la relation entre les deux. Il ne sera donc pas question ici de marge d’erreur, ou de questions plus techniques. On va donc rester terre à terre.
Une question que vous vous posez peut-être parfois (et surtout en ce moment) : pourquoi les relevés météo ne sont pas forcément conformes à notre impression du temps qu’il a réellement fait ? Quelques éléments de réponse ⬇️
En général, quand on fait les bilans climatologiques, on relève quatre indicateurs : les températures moyennes (composée de la moyenne des minimales et de celle des maximales), les cumuls de précipitations, et éventuellement la durée de l’ensoleillement. Mais est-ce parfait ?
Commençons par les températures : on relève juste le minimum et le maximum de chaque jour, sur des horaires différents (la minimale entre le soir J-1 et le soir J, la maximale entre le matin J et le matin J+1), et on fait la moyenne simple des deux.