Pourquoi l'apparente "interdiction de la publicité pour les énergies fossiles", entrée en vigueur hier, est loin d'être à la hauteur des enjeux climatiques ? 🧶⬇️
D'abord, le champ de l'interdiction est très limité. Elle concerne la pub pour les énergies issues du pétrole, le gaz, le charbon et l'hydrogène fossiles. Ne sont pas concernés l'hydrogène "décarboné", qui n'exclut pas une source de production fossile gazière...
... et les carburants composés d'un minima de 50% d'énergies renouvelables. Porte ouverte à la promotion des biocarburants, qui ne constituent pas en l'état actuel une alternative durable (pression foncière, déforestation...).
Sans compter que l'interdiction de la pub pour le gaz a été reportée à juin 2023. Nouveau cadeau aux lobbies fossiles après l'inscription du gaz comme énergie "verte" dans la taxonomie de l'UE.
2nde limitation : les types de publicités concernées. Seules la pub commerciale et la promotion sont bannies. Les entreprises fossiles peuvent tranquillement continuer d'utiliser la communication institutionnelle, le mécénat et le parrainage pour servir leurs intérêts privés.
Pourquoi ce texte est-il insuffisant ? Tout simplement car il ne répond pas à l'objectif initial de diminuer la consommation des produits fortement émetteurs de gaz à effet de serre. Cf @Conseil_Etat
Ainsi, interdire la pub pour les matières énergétiques polluantes, mais pas pour leurs modes d'usage, est inopérant. On continuera de voir des pubs comme celles-ci à tous les coins de rue, sur tous les écrans.
De plus, aviez-vous déjà vu beaucoup de pubs pour les hydrocarbures? Non, car les entreprises adeptes de l'écoblanchiment communiquent sur leur part de renouvelable, même si elle est très faible (cc @TotalEnergies ). Effet pervers : elles sont confortées dans cette pratique.
A l'heure où aller vers la sobriété des usages est indispensable pour limiter le dérèglement climatique (#GIEC), cette "interdiction" fait donc pâle figure et ne respecte pas la volonté initiale des membres de la Convention citoyenne pour le climat. antipub.org/climat-ecouton…
Issu d'un observatoire que nous avons mené pendant un an, nous avons vérifié si la publicité sexiste était vraiment du passé, comme le suggèrent certain·es.
Pendant 1 an, chacun·e a pu soumettre les publicités qu'il ou elle considérait sexiste dans notre observatoire de la publicité sexiste (OPS).
👉Nous avons reçu 1⃣6⃣5⃣ contributions, provenant de 2⃣0⃣ villes de France, 8⃣1⃣ % d'entre elles ciblent le genre féminin. #Publisexisme
Les principaux ressorts sont la sexualisation à outrance du corps féminin et l’objectivation des femmes. Avec des effets normatifs et sanitaires dramatiques : discriminations, troubles de l’alimentation, banalisation de la culture du viol, mésestime de soi, etc. #Publisexisme
➡️ L'article 6 est certainement le plus problématique puisqu'il désengage l'État de la compétence de la police de l'affichage au profit exclusif des maires.
Cette modification provoquerait une "France moche" à 2 vitesses selon que la mairie a des moyens / une volonté politique.
➡️ L'article 7 prévoit que les mairies puissent réglementer les pubs et enseignes derrière les vitrines via leur Règlement local de publicité (RLP).
Si la proposition va dans le bon sens vu le nombre de dispositifs, notamment numériques, qui se multiplient partout,