Ici le cadrage de @TerreTerre13 est de faire une opposition entre agriculteurs et écologistes.
Ce cadrage n'est pas sans influence puisqu'on voit débarquer les anti-écolos qui viennent taper sur les écolos suites à ce thread.
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Or la confédération paysanne est opposée à ces méga-bassines, comme le montre bien cet extrait d'un article de @Mediapart.
Ce sont différentes visions de l'agriculture qui s'opposent et ne pas le souligner est un choix, résultant d'une idéologie.
On sait qu'il faut changer notre modèle agro-alimentaire pour s'orienter vers une alimentation moins carnée, si on veut limiter le changement climatique.
Tout va tellement bien dans le système agricole actuel que 24 instituts de recherche européens s'engagent pour trouver des alternatives aux pesticides chimiques.
Mais le cadrage de @TerreTerre13 ne s'arrête pas là. Il indique que « c'est compliqué » pour « les cultures d'été » sans irrigation. Mais ces cultures et leurs rôles ne sont pas mentionnés et donc pas questionnés.
Or on peut rappeler que "seule" 7% de la surface agricole utile est irriguée. C'est donc loin de concerner tout le monde (et donc l'opposition agriculteurs vs écologistes est trompeuse).
Néanmoins cette part est en augmentation.
Comme le rappelle @FNEasso, les Assises de l'eau avaient abouti à un objectif de réduction de 25% des prélèvements d'eau en 15 ans (à cause de la baisse du débit des cours d'eau à venir).
Les bassines sont-elles le meilleur moyen d'y arriver ?
Surtout que les plantes qui sont irriguées ne sont pas n'importe lesquelles. Mais pour le savoir, il faut aller quasiment au bout du long thread de @TerreTerre13. Et encore il ne donne l'information qu'en la mettant dans la bouche des « antis ».
41% des surfaces irriguées le sont pour la culture du maïs, très majoritairement utilisé pour nourrir des animaux d'élevage (voire pour produire de l'énergie).
Si on veut respecter les objectifs climatiques et donc limiter la conso de viande, c'est exactement le type de culture qu'il faudrait réduire.
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C'est quand même un aspect important à mentionner quand il s'agit d'infrastructures coûteuses en partie financées par les fonds publics.
Une fois en place, ces infrastructures seront utilisées et rendront plus difficiles des changements de comportement.
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C'est d'ailleurs précisément ce que dit le @hc_climat dans son rapport 2022 : le stockage de l'eau comporte un risque de mal-adaptation au changement climatique.
Au-delà des cadrages de @TerreTerre13 : quelles sont les sources scientifiques qu'il mobilise, puisqu'il affirme se placer sur ce plan-là.
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Sur le sujet, il n'y en a que 2 :
1. une expertise collective qu'il n'exploite pas trop car elle conclurait à un manque de connaissances sur le sujet.
2. un rapport du BRGM sur un projet précis dans les Deux-Sèvres, non publié dans la littérature scientifique.
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Sur la base de ce rapport, dont @TerreTerre13 ne mentionne à aucun moment les limites éventuelles, il affirme que « le bilan [du projet] est très clairement positif », y compris pour l'environnement.
Or le seul rôle du rapport est de calculer les volumes d'eau en plus ou en moins dans les cours d'eau selon que des méga-bassines sont employées ou non, pas les impacts potentiels de ces changements sur l'environnement.
Les conclusions du rapport sont donc travesties.
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Mais surtout ce rapport du BRGM (de 2022) s'appuie sur la météorologie 2000-2011. Or, TerreTerre l'a rappelé, ces méga-bassines se font dans un contexte de changement climatique où les sécheresses sont rendues plus probables.
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Le rapport s'appuie donc sur des conditions climatiques plus favorables que celles qui prévaudraient si ces méga-bassines étaient toutes mises en places.
Avec des températures plus élevées, on a + d'évapotranspiration, une irrigation moins efficace et + de risques de sécheresse.
Donc dans la réalité, il y aura besoin de plus d'irrigation qu'anticipé, pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique, et les capacités de recharge des nappes phréatiques (et donc des bassines) seront moindres que prévu.
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Si elles étaient mises en place, on peut craindre que ces bassines exploitent davantage les nappes que prévu, pouvant mettre en danger les ressources en eau et les écosystèmes qui en dépendent.
Même si c'était illégal, ce n'est pas toujours un problème :
Enfin, il a été reproché à @TerreTerre13 de passer sous silence les avis de scientifiques sur le sujet (par exemple l'avis du HCC que je cite plus haut).
Il a répondu qu'il considérait cela hors-sujet. Est-ce à dire que l'avis d'un enseignant de SVT sur le sujet vaut bien ceux d'hydroclimatologues, hydrogéologues ou hydrobiologistes ?
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En tout cas, l'hydroclimatologue @florencehabets prend ses distances avec la méthodologie du rapport du BRGM : "Le problème, c'est que leur référence est une situation fortement dégradée." francetvinfo.fr/monde/environn…
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Quant à @MagaliReghezza, géogaphe spécialiste de l'adaptation, membre du @hc_climat, elle ne semble pas trouver que les bassines/retenues sont une excellente idée en général.
Bref de nombreux scientifiques restent très prudents vis-à-vis de ces infrastructures et du risque qu'elles font peser à divers niveaux (sur les ressources en eau ou sur le risque qu'elles font peser de nous enkyster dans un modèle agricole délétère).
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Ça aurait probablement fait moins de retweets que de préciser ces nuances : il aurait manqué le soutien d'une bonne partie de la communauté FrAgTw et des anti-écolos.
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Ajout 1.
Des chiffres plus récents donne une part de la surface irriguée imputable au maïs encore plus importante.
Suite à cette (énième ?) confirmation du lien entre cancer et nitrites, c'est l'occasion de revenir sur les personnes qui ont cherché à nier ou minimiser ce lien ces dernières années.
Point historique d'abord : le Centre International de la Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé en 2010 les nitrates et les nitrites ingérés comme « cancérigène probable » publications.iarc.fr/112
Il a donc fallu attendre 12 ans pour que l'Anses suive.
La journaliste de @lopinion_fr, @emma_ducros, affirmait que la dose ingérée ne posait pas de risque aux consommateurs ainsi que de « faibles doses inoffensives ».
Dans un premier temps, le sans-labour permet de séquestrer un peu plus de carbone dans les couches superficielles du sol, mais un peu moins plus profondément, le bilan est donc nul. Et en plus, avec le temps, ces différences s'estompent.
Si vous me lisez avec assiduité, à partir du rapport du GIEC, j'avais déjà écrit il y a près de 3 ans que l'intérêt de la pratique pour la séquestration du carbone était sujet à question.
Tout ce que vous ne trouverez pas dans cette magnifique vidéo de propagande : 1/ les pesticides bio sont moins dangereux que ceux autorisés en non bio 2/ on retrouve moins de résidus de pesticides dans les aliments bio 3/ les personnes mangeant bio sont en meilleure santé
Avec la production d'environ 1,5Mt de viande bovine (source Idele), cela nous ferait donc 15 000 litres × 1,5 milliards = 22 500 milliards de litres d'eau… soit 22,5 km³, c'est-à-dire la moitié du volume retenu par le barrage des Trois-Gorges, en Chine.
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Mais en plus de cette erreur (?) de calcul grossière, il y a une caricature de ce qu'est l'eau verte et comment elle est prise en compte.
Personne ne considère « que l’eau de pluie qui tombent sur les prairies finit dans sa totalité DANS la viande de vache. »
Puisque @LePoint est à l'honneur actuellement, c'est l'occasion de revenir sur un précédent article tout aussi faux. Il s'agit de celui dont j'avais parlé ici
Suite à l'article j'avais saisi @conseildeonto : ça n'a pas marché, mais vous pouvez aider ⤵️
@LePoint@conseildeonto Mais vous pouvez aussi le saisir (je donne les infos nécessaires dans la suite).
Le @conseildeonto a refusé car je l'ai saisi sous pseudonyme. Ils exigent que la saisie ne soit pas pseudonymisée et l'identité peut être publiée par le Conseil.
Si vous souhaitez le saisir ⤵️
@LePoint@conseildeonto Je détaille les étapes :
➡️ Aller ici : cdjm.org/saisir-le-cons…
➡️ Renseigner son identité
➡️ Nom du média : Le Point
➡️ Type de média : En ligne
➡️ Date : 29/05/2022
➡️ Lien : web.archive.org/web/2022052912…
➡️ Motif : L’exactitude et la véracité des faits ; Absence d'offre de réplique