Paris, 1668. La ville vit dans l’angoisse de l’épidémie. La peste a ravagé Londres en 1665. Il y a eu des cas à Amiens, et surtout Rouen, au début du printemps… à l’époque où se déroule la Foire Saint-Germain …⤵️
Le lieutenant général de police, ancêtre direct du préfet de police, est Gabriel-Nicolas de La Reynie. Il est en poste depuis un an à peine, la charge étant nouvelle…
La Reynie reçoit une dénonciation anonyme, d’une personne manifestement très angoissée par la peste, et par les risques de propagation due d’après elle, non pas aux surmulots, mais au comportement des visiteurs de la foire…
Le préau de la foire est « un clöacque le plus infecte quy ce puisse imaginer », puisque « toutes les sallettés du public s’y font se quy peut apporter un très mauvais air »
Cela « pourroit donner la peste tant dans la ville que dans les faubourgs.»
Bref, il y a trois cent cinquante ans, une sorte de prémice de #saccageparis d’un côté, et un contrôle accru demandé pour les festivals et manifestations, très #COVID19france pour éviter l’épidémie.
Clin d’œil anachronique, mais savoureux !
5 mars 1953 : il y a soixante-dix ans. La disparition de Staline fait l’effet d’un coup de tonnerre. Petit tour dans le numéro d’avril 1953 de la revue France-URSS édité par l’association du même nom, présidée à l’époque par Frédéric Joliot-Curie ⤵️
Une couverture muette pour ce numéro, qui tranche avec la quatrième de couverture du numéro de mars …
Et tout de suite cette double page …
L’annonce officielle, et le communiqué de l’association France-URSS, entourée de noir comme un faire-part de décès.
Parmi les achats de l’an dernier, une rare publication en français faite à Philadelphie en 1794 : le journal d’un médecin écossais, John Moore, durant son voyage en France en 1792 …⤵️
Moore voyage dans le nord de la France mais se trouve à paris à certains moments cruciaux de la Révolution… ici il assiste à une séance de l’Assemblée législative début août 1792.
Calendrier de l’Avent : belles provenances. 3 décembre. Cette fois, c’est l’estampille qui nous renseigne sur l’origine de cet ouvrage, consacré à la libération d’esclaves chrétiens en Afrique du Nord : il provient de la bibliothèque de Victor Schoelcher !
L’ouvrage est dans une simple reliure de travail sans même de pièce de titre. Victor Schoelcher possédait une très riche bibliothèque, dont il avait donné la plus grosse partie à la bibliothèque qui porte son nom en Martinique. Mais un incendie la détruit en 1890 …
Schoelcher avait aussi fait don de 1776 ouvrages à la Bibliothèque nationale, concernant principalement l’esclavage bien sûr et la zone caraïbe, mais pas uniquement comme le montre ce texte !
Calendrier de l’Avent : belles provenances. 2 décembre. Un très grand format, luxueux et spectaculaire ! Nous n’en connaissons pas le premier propriétaire, sans doute un dignitaire… mais l’important ici, c’est le commanditaire : l’Empereur Napoléon 1er ! ⤵️
Une garde en maroquin vert avec un semis d’abeilles dorées… l’autre en moire de soie. La table est juste assez grande !
Calendrier de l’Avent : belles provenances. 1er décembre. Un petit ouvrage qui est sans doute arrivé de Versailles à la Révolution, avec une superbe reliure de maroquin rouge, aux armes du Dauphin, futur Louis XVI. ⤵️
Il contient une Histoire des Princes illustres qui par leur piété et leurs belles actions ont mérité le surnom de Grand, de l’obscur Germain de Bezançon, publié sous Louis XIV, on sent un peu la flagornerie…!
Seuls quatre monarques sont jugés dignes de figurer dans ce texte : David et Salomon, puis Constantin et Théodose. Quels modèles pour le futur Louis XVI !
Autre don reçu avant-hier : « la Vie de Nostre Sauveur et rédempteur Jésus-Christ », autre témoignage de littérature populaire imprimé à Lyon en 1600. Entre histoire sainte et légendes … de petits bois gravés placés comme des enluminures le rendent très touchant…⤵️
« Comment Noé laissa aller le Corbiau & la Colombe »
« Comment Ange annonça aux pastoureaux la nativité de nostre Seigneur Jesus-Christ. Annuncio vobis gaudium magnum »