Thread by @lombregrise

Nous reprenons notre thread #RingsOfPower #RingsOfRobert. Nous continuons avec la partie IV : Galadriel : la catastrophe industrielle. Voici le premier thread RT ci-dessous, puis le second pour les intéressés ; qui l'auront à dispo à la pause repas tout à l'heure...

https://twitter.com/lombregrise/status/1566818517126610944

Voici le second

https://twitter.com/lombregrise/status/1567584646342270979?s=20&t=33cwB1vpbWrPLVGnSJOKAA

Résumé des épisodes précédents : nous avons vu que les auteurs de #RingsOfPower ont rachetés les droits, mais pas tous ; afin que leur histoire soit "based on". Nous avons également vu qu'un scénario d'insertion implique nécessairement de nouveaux personnages.

Tout naturellement, les auteurs de #RingsOfPower en ont conclu que le personnage principal devait être Galadriel, une des rares elfes développée, avec une histoire, une personnalité, des enjeux et un destin établis. Rusé 🤡

Ils ont de plus décidé de ne développer que le caractère du personnage décrit dans l'ouvrage dont ils n'ont pas acquis les droits. Rusé 🤓 🤓

La quête principale de Galadriel se révèle être la vengeance contre Sauron, personnage dont on connaît aussi l'histoire, les enjeux, le destin ; dans lesquels elle n'a pas de place principale. Inutile d'avoir lu Tolkien : avoir vu la première trilogie de Jackson suffit.

Cette série #RingsOfPower pose donc comme enjeu-charnière une quête vouée à l'échec. C'est aussi net que ça. On pourrait supposer que c'est gonflé, que tout est pensé pour un retournement incroyable : mais je crois qu'ils s'en foutent, en réalité.

J'en déduis qu'il y aura des astuces de scénaristes pour pallier le problème initial en inventant à loisir des projets de Sauron inconnus de l'histoire, projets qui seront contrés par Galadriel. Mais cela posera deux problèmes :

1. Ces astuces ne remplaceront pas une bonne histoire. Sauron est vaincu autrement, par d'autres personnes - ce qui donne sens au récit.
2. Cela risque diminuer l'importance de la menace qu'il représente. On ne négocie pas la puissance d'un tel opposant, qui a rang d'ange déchu

ou de demi-dieu, si vous préférez.

S'il est vaincu à chaque fois, il ne ressemblera plus à rien. On sait d'avance que ça va être moisi. C'est écrit. Au mieux, on se dira : "ah, rusé", mais guère plus.

Pour montrer à l'écran cette quête de vengeance, lors des 20 ou 30 premières minutes du 1er épisode, les scénaristes, dans ce que l'on nomme "établir un personnage", ont choisi de nous montrer une Galadriel guerrière, amazone, tête brûlée. Voyons cela.

Qui est Galadriel, donc ? Vous pourriez me dire, à raison, qu'on s'en tape. C'est vrai. On s'en tape. Mais, car il y a un "mais", ce n'est pas moi qui rachète les droits d'un univers afin de profiter de son nom. Quand on utilise une création aussi complète,

piocher dans ce qui nous arrange seulement risque de dénaturer l'équilibre des forces si l'on n'y prend garde. Ce que je vous dis est valable pour toute création artistique de ce genre. Tolkien n'est ici que le prétexte.

Galadriel est double, d'une certaine manière. La montrer en Amazone n'est pas déconnant : elle est décrite comme très forte, grande, orgueilleuse - en tout cas dans le bouquin dont les producteurs n'ont pas racheté les droits. Le "based on", souvenez-vous.

Mais elle est aussi et surtout une puissante ensorceleuse, porteuse de l'ancienne lumière du monde, née dans le continent des dieux et élève de plusieurs Maiar (des anges) ; une figure de la "dame de paix", rôle souvent dévolu aux reines médiévales que les historiennes et

les historiens connaissent bien, Tolkien aussi. Cet auteur est un universitaire sérieux, un érudit philologue, linguiste, spécialiste de littérature médiévale. Quand il établit une "dame de paix", même avec des passions plus violentes en fond, il ne commet pas d'erreur.

À ce propos, je vous recommande le thread de @Un_Lezard sur les références bien digérées de Tolkien concernant l'Apocalypse, avec cette remarque très juste sur Galadriel :

https://twitter.com/Un_Lezard/status/1567532394239885315?s=20&t=GBHnMEZQX4byj852GoM9fQ

Ainsi donc, nos scénaristes mettent l'accent sur le côté physiquement puissant de Galadriel, laquelle possède, entre autres, un second nom officiel : Nerwen, qui signifie "jeune fille-homme" ou "vierge-homme" ; soulignant sa grande taille et sa force physique.

*Chez Tolkien, les femmes sont belles et les hommes sont forts, et quand une femme est forte il colle souvent une référence masculine dans un de ses noms. C'est très tranché, très daté, mais c'est son monde*

On pourrait donc admettre une Galadriel amazone, en plus de ses autres pouvoirs et de son rang social, éminent. Mais quand un personnage occupe toutes les fonctions, c'est une faute. Il n'y a plus d'espace pour les autres et le protagoniste devient tout-puissant.

(Un peu comme Superman dans le dernier film pourri, vous savez. Ils sont obligés de le faire mourir pour que les autres agissent avant qu'il ne ressuscite. Débile.)

Comme les équipes de scénaristes en ont conscience - ce sont des pros - ils ont trouvé la parade : lors de l'établissement du personnage, les 20/30 premières minutes, ils choisissent de ne montrer que l'aspect guerrier et fonceur de cette Galadriel. #RingsOfPower

Exit donc l'enchanteresse, témoin de l'ancienne lumière du monde, la dame au rang de presque reine de la tribu Elfe la plus haute en Terre du Milieu (les Noldor). Exit la diplomate, la dame de paix, et avec elle ses pouvoirs, son rang social, son rang mystique (et sa dignité).

On préfère la montrer escaladant des montagnes gelées avec son poignard et fracasser un troll en faisant du trampoline. Savez-vous comment ça s'appelle ? Castrer un personnage, littéralement. Le diminuer, occulter sa singularité pour en faire un "PJ" lambda.

Un combattant comme vous pouvez en créer 12 par jour. Ce n'était pas difficile de prendre la même trame, même bancale, et de coller une jeune Elfe à la place, avec le même désir de vengeance ; lequel lui aurait été pardonné puisqu'elle aurait été naïve.
#RingsOfPower

En gros, de faire un scénario d'insertion, quoi.

Mais Galadriel n'est pas naïve. Elle est déjà âgée de 3500 ans, à peu près. Rien ne colle. À part cette volonté de montrer qu'elle est "mauvais cul" et puissante physiquement. Et même là, il y a faute, car...

- Comment, ça, Robert, une FAUTE ?
- AAAHH mais qui êtes-vous ?
- L'équipe de scénaristes d'hier. Nous aussi on sait faire des sorts Twitter/20 pour venir te faire chier, espère un peu
- ET MERDE

- Mais vous êtes en slip, Robert ?
- Oui je tweete de chez moi attendez j'enfile mon peignoir léopard
- Quelle indignité. Vous disiez que nous étions en faute ?
- Parfaitement, et je le prouve
- On vous écoute.

- Votre casting s'est bien gardé de retenir une actrice de grande taille, comme précisé par Tolkien pour justifier la force et la présence de Galadriel. L'actrice (qui est très bien ce n'est pas la question) est de constitution fine et assez petite.
- Ui.
#RingsOfPower

- Ce n'était pourtant pas compliqué de caster une grande actrice. Ce qu'il aurait fallu, c'est une nouvelle Uma Thurman. Là, vous l'aviez, votre amazone physiquement puissante.
- Auriez-vous un faible pour Uma Thurman, Robert ?
- Pas du tout, c'est un exemple
😍😍😍😍😍

- On vous croit, poursuivez
- Plusieurs avantages : grâce à sa taille, vous rappeliez sans le dire qu'elle domine sa compagnie ; vous suggériez sa force sans la montrer : grandes enjambées, allonge hors du commun, et

enfin, puisque vous tenez tant que ça à la faire combattre un troll pourri perdu au milieu de nulle part, vous auriez pu le montrer de façon plus stylée. Rappelez-vous ce qu'avait bien compris Peter Jackson.
- ?
- Bon, imaginez :

Galadriel incante un sort en elfique, d'une voix puissante, la neige s'envole autour d'elle, la bête s'affole, la glace la recouvre, la caverne tremble, la lumière irradie des cheveux de l'Elfe et la bête s'écroule, tétanisée.
- Pas mal, mais on veut du fight "mauvais cul" nous

- 😩. Ok. Dans ce cas, au lieu de donner une épée à deux mains en gros clin d'œil au phallus symbolique qu'elle manie mieux que ses hommes,
- Vous l'avez remarqué ?
- Tout le monde l'a vu, et c'est moisi. Bref, vous lui donnez une meilleure arme.
- Laquelle ?

- Une lance lourde. Une arme adaptée à une grande guerrière, qui rappellera Athéna, sans avoir l'air d'y toucher.
- Gros substitut phallique aussi.
- Plus stylé. De plus, vous pourriez ainsi mettre en scène un vrai combat chorégraphié, avec du panache, de la tension.
- Annoncez.

- Imaginez. "La bête tue la moitié de la compagnie, qui reflue sur un plateau enneigé au pied de la montagne. La bête sort, Galadriel en face. Le rapport de force s'inverse à l'image : elle qui dominait ses hommes de sa haute stature apparaît petite et faible."

"C'est la nuit bleue et froide. Les étoiles, la neige, la bête blanche, l'ombre noire de la montagne. Seule Galadriel offre une touche dorée : ses cheveux qui ont capturé la lumière des premiers arbres. Le combat s'engage."

"La bête tue encore deux elfes de la compagnie, les flèches ricochent contre sa fourrure glacée. Galadriel attaque avec sa lance mythique. Une sorte de Naginata mâtinée d'esthétique elfe. La bête la repousse mais est blessée. Du rouge dans la neige et la nuit."

(ça claque hein)

"Galadriel s'enhardit et attaque plus proche, mais la bête tente de la projeter. L'elfe pare le coup et recule à peine (en une seconde à l'écran vous avez montré sa force sans en faire des caisses). Elle va toutefois céder. Et là, plan sur ses cheveux inondés de lumière."

"Galadriel prononce une incantation en quenya (le haut-elfique) et la lame de la lance s'illumine de runes dorées, de même couleur que ses cheveux. C'est cliché mais ça marche. La bête recule et le combat reprend, mais cette fois Galadriel gagne du terrain."

"Elle tranche la tête de la bête d'un coup fatal en prononçant des mots inconnus. Le vent fait tourner la neige autour d'elle."
- Pas mal. Vous ne seriez pas fan des films de samouraïs aux combats esthétisés à mort ?
- JAVOU
- Pourquoi parlez-vous de sa lance "mythique", Robert ?

- Parce que c'est le monde de Tolkien, parce que c'est Galadriel. Elle possède forcément une arme d'exception, forgée par Gnagnaël le forgeron légendaire lors d'une nuit de pleine lune de printemps pendant la chute des fleurs de cerisier avec l'eau sacrée du lac béni blablabla

- C'est rigolo
- Je le rends rigolo. Mais un tel personnage possède forcément, puisque vous la voulez Amazone, une arme puissante, avec une histoire et un nom. D'ailleurs, je note que vous n'avez même pas nommé son épée. Ce qui prouve que vous avez bossé comme des SAGOUINS.
- Oh

- Vous auriez dû penser, dans la bible des personnages, à bien développer l'histoire de son arme et à la nommer. C'est vraiment le genre de détail qui fait entrer le public dans un monde imaginaire, surtout celui-ci. Faut bosser, mon vieux.

- Un point pour vous, son épée est importante. Pourquoi avez-vous parlé de "mots inconnus" lors de la mort de la bête ? Ce n'est pas de l'elfique ?
- Non. C'est du valarin.
- Du quoi ?
- Du valarin. La langue des Valar et des Maiar. Des dieux, quoi.
- Mais pourquoiiiiii ?

- Parce que Galadriel, puisque vous voulez que ce soit elle, a étudié près de puissants dieux dans le continent béni. Supposer qu'elle parle leur langue n'est pas interdit.
- Et ?
- Et alors son but est bien de contrer Sauron, dans votre délire ?
- Oui.
- Et Sauron est un ? Un ?

- Un méchant ?
- Non !
- Un fumier ?
- Naaaan
- Un révolutionnaire marxiste qui ré-injecte un culte d'Odin près de la mer intérieure ?
- Non, c'est la bulgares moustachus qui s'appellent Boban là-bas. Faites un effort. Sauron est un... UN ?

- Un Maia ! Donc Galadriel parle sa langue ?
- Oui, ce qui lui donne un savoir équivalent, au moins de ce point de vue. Et la langue, chez Tolkien, c'est tout.
- Pas mal. Y'a un effet ?
- On peut en imaginer un. Lorsqu'elle tue la bête et parle en valarin,

le symbole de Sauron que vous avez créé apparaît, d'une manière dramatique ou discrète, selon. Inconsciemment, le spectateur relie les deux même sans rien connaître. Ce genre de détail a une grande importance.
- Pas mal. Mais cette langue existe ? Réellement ?

- Quelques mots seulement, créés par Tolkien. Langue complexe, a priori, et imprononçable.
- Comment fait-on, alors ?
- Comme Peter Jackson, encore. Il avait embauché des linguistes pour être sûr des dialogues en elfique et pour développer le noir-parler. Il avait bossé, lui.

- Un linguiste saurait-il développer le valarin ?
- C'est son métier. Sans compter que des linguistes fans de Tolkien, vous allez en trouver pas mal. Mais il y a encore mieux, avec ce valarin.
- Quoi donc ?
- L'assise restaurée de Galadriel.
- ?

- Tout d'abord, vous offrez au public quelque chose de nouveau. Une seule phrase suffit. Elle seule la connaît, il faut le montrer. Mais, surtout, vous pouvez faire jouer la réaction des elfes de sa compagnie, enfin ceux encore vivants.
- C'est-à-dire ?

- En entendant la langue première des dieux, face à leur capitaine qui a tué la bête, et qui en cet instant semble terrible comme une déesse antique, ils la craignent et l'admirent. Ils sont prêts à la suivre au bout du monde. Vous restaurez ainsi sa majesté.
- Alors, NON

- Mais pourquoi donc, figure de fifre ?
- Parce qu'elle est seule à avoir raison, et sa compagnie fait sécession.
- PARDON ?
- Oui, sa compagnie lui dit clairement qu'elle n'ira pas plus loin et qu'elle la laisse seule.
- Mais ça n'a aucun sens. Sauf à ce que je devine.

- Et vous devinez ?
- Une grosse facilité d'écriture. Mais j'y reviendrais dans "effets pervers et féminisme en carton". Sinon, vous avez conscience de faire évoluer vos personnages dans le monde de Tolkien, avec Galadriel comme cheffe ?
- Oui, et ?

- Dans cet univers, tout est hiérarchisé, vassalique. Et Tolkien, c'est pas un hippie. Des soldats qui abandonnent leur chef en mission, chez lui, ça se règle façon Alexandre le Grand. Le leader se fait fumer fissa et les suiveurs se font bannir à Moisiland pendant 3 siècles.

- Ou ça ?
- Moisiland ! La mer de Rhûn, tenez ! Ils se feront fracasser par les gros darons moustachus qui s'appellent Boban avec leurs marteaux de guerre en pierre dure, ça leur f'ra la bite !
- Rhooooo
- Dans votre délire, ils abandonnent bien LA Galadriel ?
- Oui !

- Impensable. N'importe quoi. Il s'agit de la plus haute dame du continent, bordel ! Elle est révérée par tous !
- Pas chez nous. Rappelez-vous, "based on".
- Mais le monde dans lequel vous puisez existe déjà, vous n'y pouvez rien !
- Si. Juste, on s'en cogne, frérot.
- Rhaaaaaa

- Tes objections sont bonnes, je crois, mais elles vont intéresser 4 geeks et 9 profs. Nous, on vise des millions de vues. Tu peux pas lutter.
- C'est vous, les Sauron numériques !
- AHAHAH OUIII ! Tu as critiqué le combat contre le Troll, pas vrai ?
- Et comment. C'est pourri

- As-tu vu le nombre de RT comparant son geste - le trampoline débile - avec ceux de Legolas, toi qui encenses Jackson ? On a gagné !
- La comparaison n'est pas pertinente.
- PARCE QUE C'EST UNE FEMME C'EST ÇA
- Non. Parce que c'est Galadriel. Et aussi... Et surtout...
(suspense)

- Et aussi ?
- Ok. Que fait Jackson quand il montre Legolas réaliser des exploits invraisemblables et quand le fait-il ?
- Euh... Quand, déjà... lors des 2e et 3e films.
- Exact. Pas dans les 30 premières minutes, ou même dans le 1er film, lorsqu'il établit le personnage.
- Ok.

- Et que fait-il lorsqu'il le montre ainsi ?
- Qu'il est super "mauvais cul" !
- Non. Cette besogne a été réalisée dans le premier film. On sait déjà qu'il est un archer et un guerrier exceptionnel. On l'a vu.
- Exact.
- Et donc ? Que montre-t-il ?

- Euh... Il montre qu'il est hyper "mauvais cul" ?
- Non. Jackson. Montre. Un. Gag.
- Un gag ?
- Oui.
- Dans un contexte épique, en pleine bataille ? Deux fois ?
- Complètement. C'est ultra gonflé de sa part, mais c'est Peter Jackson.
- C'est-à-dire ?

- On l'oublie, mais Jackson, au départ, est un réalisateur de films gore. "Bad Taste" et "Brain Dead", deux films dégueulasses avec des zombies qui bouffent les viscères des gens encore vivants !
- Rhoooo
- Même plus de 30 ans après leur sortie, ils sont toujours dégueu.

- Le rapport ?
- Il en fait des tonnes. Il en a toujours fait des caisses et des caisses, c'est sa nature. Il a donc été le 1er à intégrer des gags dans un film gore, très codifié pourtant. C'est en général proscrit : ça fait sortir le spectateur de sa suspension d'incrédulité.

- Je vois où tu veux en venir. Mais es-tu sûr ?
- Sûr et certain. Un curé en pyjama qui latte des zombies en faisant du kung-fu et en hurlant "Au nom du Seigneur, je vous botte le cul !", ça te suffit ?
- Non ?
- ⬇️

*deux minutes de pause, le temps que vous fassiez jouer cet extrait exceptionnel* @maxime84591685 @angry_prof39 @ProfSansFiltre

- OH MON DIEU
- Oui, hein ? Alors, ça ne t'étonnera pas que ce type ait tenté encore plus casse-gueule : le gag en situation épique. Et ça a marché. Dans la salle, les gens riaient, applaudissaient.
- Personne pour gueuler ?
- Si, les puristes, les vrais.
- Comme toi ?

- Non. Je ne suis pas un fan hard-core. Même pas un fan. J'aime bien, juste.
- Tu connais très bien, pourtant.
- Pour une autre raison. Plus tard. En attendant, résumons : Jackson fait deux fois des gags épiques avec Legolas, mais bien après l'avoir établi. Ok ?
- Ok.

Quant à toi, tu as scénarisé une scène épique qui évoque ces deux gags, mais dès l'établissement de ton personnage. Conclusion ?
- Le public relie, plus ou moins consciemment, ce que je pensais être une scène forte pour poser la guerrière... à des gags...

- Voilà. En abaissant la dignité d'une haute reine. Puisque tu as choisi Galadriel.
- Peu importe, ça marche.
- Tu as raison. Mais l'émerveillement n'y sera pas.
- Tant pis.
- Sûr ? Tu es un auteur, un scénariste. Tu as de l'orgueil, forcément.
- Ta gueule.
- Un rhum ?
- Deux.

- Je le fais moi-même.
- Excellent. Mais dis-moi, ô Robert. Ne me parlais-tu pas de féminisme en carton ?
- Oui. De la même manière que j'ai montré que vous étiez, toi et ton équipe, des pétochards qui avaient l'occasion de montrer plus de "diversité", mais ne l'ont pas saisie.

- Cette fois tu ne m'auras pas, Robert. Tu parles de féminisme en carton car tu es un MASCU anti-WOKE
- J'emmerde les mascus, j'emmerde les woke.
- Tu ne te sens pas seul parfois ?
- Ta gueule. Il reste du rhum ?
- Ui
- T'as bu tout ça ? On dirait moi !

- Oups. Mais éclaire-moi, Robert.
- Je vais te prouver que ton féminisme est en carton parce qu'il est bourré de sous-entendus machistes ; visuels et scénaristiques. Et ce, dès l'établissement de ton personnage Galadriel, en moins de 30 mn.
- Impossible. C'est hyper féministe.

- Laisse -moi deviner : le showrunner de #RingsOfPower est un homme, correct ?
- Y'en a deux.
- Deux hommes ?
- Ui
- Je m'en doutais. Quant aux attendus de la production... Comment dire...

- Eh bien ?
- Je ne fais guère d'illusion. Faux féminisme à la Disney, c'est rentable, je comprends - mais vous, c'est pire. Nous passerons bientôt à la section "effets pervers et féminisme en carton", mais là, on se repose.
- Avec du Rhum ?
- Bien entendu !

Merci de votre patience. la suite ce soir, je suppose, et c'est fini. #RingsOfPower #RingsOfRobert