Thread by @olnic1974

🟤 Nouvel article dans les blogs du @Monde_diplo sur la crise de l’#eau en #Guadeloupe par un spécialiste des réseaux d'eau coauteur de « L’île sans eau ».
Outre des infos déjà connues, quelques sccops assez éclairants.
Florilège en #thread ⤵️
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blog.mondediplo.net/2312

💧"Pour distribuer 25 millions de m3 d’eau potable aux 400 000 hab. de #Guadeloupe et aux 500 000 touristes qui y séjournent chaque année, plus de 60 millions de m3 d’eau potable sont ainsi produits sans pour autant assurer la desserte permanente de tous les usagers". ⤵️
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💧"Les réseaux guadeloupéens se situent dans la plus mauvaise catégorie de performance définie à l’échelle internationale par la Banque mondiale : la catégorie D pour « système très inefficace, programmes de réduction des fuites impératifs et prioritaires »".⤵️
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💧"Quant à l’assainissement des eaux usées, 72 % des stations de traitement ne sont pas conformes : exploitation défaillante, problème d’autosurveillance, ouvrages hors-service ou vétustes…" ⤵️
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💧"Les responsabilités sont largement partagées entre l’État, qui a laissé faire, la Générale des eaux qui a géré a minima et empoché les bénéfices, et les acteurs locaux, qui ont porté sur les fonts baptismaux un gigantesque syndicat : le Siaeag.⤵️
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« Le Siaeag a complètement dérapé sous l’impulsion de son président vite frappé par la folie des grandeurs. Il finira par être condamné en 2021 à 3 ans d’emprisonnement pour avoir dilapidé près de 6 millions d’euros en « fêtes de l’eau » fastueuses, et voyages d’élus ». ⤵️
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💧« Le délabrement du réseau découle d’un manque d’entretien et de renouvellement, mais aussi de l’usage massif, à partir des années 2000, pour les branchements, d’un matériau, le polyéthylène haute densité (PEHD), recommandé par tous les bureaux d’étude de Métropole ».⤵️
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« Le PEHD est censé avoir une durée de vie de 15-20 ans, Mais dès 2005 des investigations confidentielles de Veolia et Suez, révélaient que dans les conditions spécifiques d’usage aux Antilles (climat, sol), les branchements en PEHD se fissurent au bout de 5 ans ».⤵️
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« La suite était facile à imaginer : une épidémie massive de fuites, et un réseau dont le fonctionnement hydraulique ne cessera de se dégrader, sous l’effet de branchements sauvages, de « coups de bélier », d’absence d’entretien régulier ».⤵️
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⚠️💧Un témoignage interpellant : « Au printemps 2020, le préfet Gustin réquisitionne Karuker’O pour des travaux d’urgence sur le réseau. Décembre 2020, fin de la réquisition, la gestion des travaux passe entre les mains de la région Guadeloupe.⤵️
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« De décembre 2020 à juin 2021, faute d’organisation, aucun marché public n’est mis en place, les travaux s’arrêtent, les pannes et les fuites se multiplient à nouveau, la distribution de l’eau redevient catastrophique ».⤵️
11/24

« En juin 21, les travaux reprennent sous l’égide de la Région qui mandate encore Karuker’O. À la fin de mission en déc., les équipes repartent. Mais la transition n’a pas été anticipée, les marchés n’ont pas été passés et on doit s’attendre à une nouvelle dégradation ».⤵️
12/24

💧 « Le nouveau #SMGEAG a dû emprunter d’urgence, et à prix fort, 50 millions d’euros, garantis par la région et le département, au printemps 2022, pour pouvoir assurer les salaires de son personnel, à hauteur de plus de 3,75 millions d’euros par mois ».⤵️
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« Initiée en nov/déc 2021, une demande de prêt à la Caisse des dépôts et à l’Agence française de développement, officialisée en mars 2022, aboutissait en mai 2022 au versement d’une première tranche d’un montant de 12,5 millions €. Un second versement suivait ».⤵️
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« L’emprunt, contracté dans des conditions difficiles (qui représente en gros une année de la masse salariale), devra être remboursé, et ce sera autant de liquidités qui ne pourront être affectées à la réfection des infrastructures.⤵️
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« Le conseil régional et le conseil départemental sont cautions de cet emprunt, dont l’acte d’engagement adopté par les deux instances ne mentionne que 3️⃣ des 8️⃣ conditions du prêt ».⤵️
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« Car le syndicat doit respecter un plan de retour à l’équilibre pour régler ses dettes et investir lourdement pour la maintenance et le renouvellement des ouvrages. Mais pour obtenir les tranches suivantes, il doit respecter 8 critères d’un plan de retour à l’équilibre :⤵️
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1️⃣ Réaliser des économies sur le budget de fonctionnement ;
2️⃣ mettre en œuvre un plan de départs volontaires : 50 départs par an, soit 150 départs sur 3 ans ;
3️⃣ investir dans la réparation des fuites ;
4️⃣ investir dans le renouvellement des canalisations d’eau potable ;⤵️
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5️⃣ lancer un schéma directeur d’assainissement ;
6️⃣ signer un accord de substitution ;
7️⃣ organiser des élections professionnelles afin d’installer les instances professionnelles ;
8️⃣ provisionner dès 2022 les sommes nécessaires au remboursement du crédit ».⤵️
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« S’il ne remplit pas ces conditions, sa situation financière poursuivra sa dégradation. Le gouvernement s’interroge aujourd’hui pour savoir s’il doit, ou non, verser les 25 millions € de la 2e tranche, sachant que les 8 conditionnalités n’ont guère été remplies ».⤵️
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💧Une piste de solution ?
« À Marseille, avant sa réélection, E. Macron annonçait dans une opération de com parfaitement rodée, que l’État allait lancer une opération massive de réhabilitation, dotée de 3 milliards €, afin de corriger les errements de l’époque Gaudin ».⤵️
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« Il y dévoilait un plan dont l’ambition est de guérir les maux de la 2e ville de France. De l’éducation à la sécurité, en passant par les transports, la rénovation urbaine ou l’environnement, le chef de l’État se penchait sur « les fragilités » de la cité phocéenne ».⤵️
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« Dans le cadre d’une Opération d’intérêt national, c’est l’État qui reprend la main sur les prérogatives des collectivités locales défaillantes. Il suffit d’un décret en Conseil d’État.
Pourquoi ce qui est possible à Marseille ne le serait-il pas en Guadeloupe ? ».⤵️
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Bonne question ! 🤓
Fin du #thread
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Bonne lecture ⤵️
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