Thread by @justinecj

Bonjour, je suis au tribunal judiciaire de Paris pour suivre le procès de 17 prévenus jugés pour avoir harcelé le chanteur #EddydePretto @BFMTV

Les faits remontent à juin 2021. @eddydepretto est invité à chanter à l'église Saint-Eustache dans le cadre d'un festival. Il y interprète notamment "A quoi bon" qui évoque le sentiment d'exclusion ressenti par un homosexuel face à la religion

Après sa prestation, qu'il a partagé sur les réseaux sociaux, #EddydePretto reçoit plusieurs milliers de messages d'insultes, de menaces et de haine et homophobes. "Un torrent de haine et de menace", selon les avocats du chanteur
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bfmtv.com/police-justice…

En mars dernier, une vaste opération de gendarmerie est menée avec l'interpellation de 17 personnes un peu partout en France
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L'audience vient de débuter. Le premier prévenu, 22 ans, se présente devant le tribunal. Costume beige, cheveux plaqués en arrière, Kevin A est originaire de Suisse. Le second prévenu appelé est absent et non représenté. #EddydePretto

Le chanteur #EddydePretto est présent. Installé au premier rang, encadré par ses deux avocats, le regard droit, il regarde défiler les prévenus appelés un par un par le président du tribunal pour énoncer leur nom, prénom, adresse. Le président lit ausi ce qui leur est reproché

"Tu ne paies rien pour attendre tkt on va te faire regretter tes actes irrespectueux" avait écrit sur Instagram Noa D. 23 ans. Le président rappelle que le harcèlement est caractérisé car il y a répétition des messages par des personnes même sans concertation #EddyPretto

Thomas G., 22 ans, costume bleu, torse bombé, se présente devant le tribunal. Il est jugé avec la circonstance aggravante que l'infraction est commise en raison de l'orientation sexuelle de la victime. Ils sont six au total à être jugés avec cette circonstance #EddydePretto

Valentin H., crâne rasé, barbe noire longue, voix grave qui porte, énonce son identité. Il a envoyé au chanteur sur les réseaux: "Oublie pas de bien regarder derrière toi en marchant" #EddydePretto

L'audience se poursuit avec l'examen d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) "en 5 volets". Le président du tribunal rappelle que ces questions doivent être tranchées immédiatement. Si le tribunal accède à la demande de la défense, la QPC est transmise

La QPC attaque l'article 222-33-2-2 du code pénal. Selon l'avocat de la défense, l'article ne respecte pas le principe d'égalité des citoyens devant la loi. En clair, la défense estime que les prévenus sont ceux qui ont été les moins "malins" de ceux qui ont envoyé des messages

L'avocat rappelle que des milliers de messages ont été envoyés. Pour lui, seuls ceux qui étaient facilement identifiables par les gendarmes ont pu l'être."Ce sont presque les plus honnêtes qui paient pour ceux qui ont décidé de se cacher derrière des VPN", dit l'avocat

La défense rejette aussi "la responsabilité pénale du fait d’autrui". Dans ce dossier, le harcèlement est caractérisé par l'aspect répétitif des messages non pas du fait d'un seul prévenu mais par le nombre de messages envoyés, et ce même sans concertation

Sauf que pour la défense, "c'est choquant qu'on impute une responsable pénale à quelqu'un du fait de messages envoyés ultérieurement ou envoyés par d'autre". C'est-à-dire qu'on rend responsable chaque prévenu des messages envoyés par d'autres, après son message

Pour la procureure, la QPC doit être rejetée. "Les prévenus sont responsables de leur propre message, dans un contexte de cyberharcèlement. Chacun doit bien être jugé pour sa participation individuelle à ce harcèlement en ligne", dit-elle #EddydePretto

L'audience vient de reprendre. Le président du tribunal rejette la question prioritaire de constitutionnalité déposée par la défense. On enchaîne avec les questions de nullité défendues par les avocats de la défense. #EddydePretto

Les avocats estiment que le placement en GAV était abusif. "Quand on fait de la répression de masse on laisse de côté les règles de procédure", dit un avocat, estimant qu'il n'y avait pas de risque de déperdition des preuves ou pas de risque qu'il fasse pression sur la victime

Les requêtes en nullité sont jointes au fond. On évoque désormais une demande formulée par Me Jérôme Triomphe qui dénonce la recevabilité de la constitution de partie civile des associations @stop_homophobie et @AssoMousse

Le président aborde les faits. Il revient sur la plainte d'#EddydePretto déposée le 24 juin 2021. Il disait avoir reçu une multitude de messages privés,commentaires: "Tu vas retourner à l’église dans une petite boîte", "Tu vas voir quand on créera des camps pour les homosexuels

#EddydePretto a reconnu avoir fait une"provocation" en postant la vidéo de sa prestation à l'église Saint-Eustache où il chante des paroles avec le terme "sodomite". Il explique en avoir discuté avec le prêtre qui l'a invité, et qui lui avait dit qu'il ne faisait aucun blasphème

Eddy de Pretto dit avoir fait cette publication "sans imaginer qu'il recevrait en retour de telles menaces". Il estime à 3000 le nombre de messages reçus pendant deux jours

Col roulé noir, pantalon large, Eddy de Pretto est invité à se présenter devant le tribunal. Il revient sur les faits: "Dans un 1e temps dès que j'ai reçu cette invitation à jouer dans une église j’ai trouvé ça pertinent de m'inviter moi chanteur, engagé, homosexuel en France"

Concernant le partage du lien de sa prestation sur Instagram: "C’est une chanson que j’ai forcément écrit pour que cette chanson soit entendue", dit le chanteur
- Vous vouliez faire passer un message ?
"Comme dans toutes les chansons que j'ai écrites"

"Je sortais de 3-4 jours de harcèlement intempestif, oui j’ai eu un doute sur mes dires", explique le chanteur, réfutant ajd avoir voulu "provoquer". "Je suis sodomite et oui je l’ai chanté dans une église et je l’assume totalement", assume-t-il devant le tribunal

- Vous sentez vous une part de responsabilité?
"Non, mon désir était de poser des questions en tant qu’artiste et interpeller sur des questions majeures. Je ne savais pas que ça pouvait avoir autant de retours néfastes derrière"

Avec ce harcèlement"j’ai eu très très peur, je regardais tt le temps en bas de chez moi avant de sortir, je demandais tjs à avoir un garde du corps pour les sorties officielles, j’ai eu bcp de troubles du sommeil, des sentiments dépressifs, j’arrivais pas à croire cette violence"

- que ressentez vous d'être dans la même salle que ceux qui vous ont envoyé des messages?
"Je ne suis pas très à l’aise, ce n’est pas très agréable. Je n’ai pas pu les regarder, parce que ‘jai pas envie de croire leur regard de haine, de violence"

Echange tendu avec un avocat de la défense, Me Madid
- Vous pouvez concevoir qu’on ne vous connaît pas? - Oui, je suis conscient que toute la France ne me connait pas, il n’y a pas d’excès de folie et d’audace", répond Eddy de Pretto