Vous voulez un petit exemple des dialogues de sourds en matière d'environnement/numérique ? Je viens d'assister à un exemple très ponctuel mais qui me semble très révélateur, au sujet de l'#opendata.
Depuis quelques temps il y a une poussée pour *fermer* l'opendata sous couvert d'environnement. Je reviens plus bas sur le "sous couvert", voici juste un document qui va être publié en version définitive sous peu (donc quasi finalisé). opendatafrance.net/2022/09/22/sob…
Voici un extrait de recommandation très discutable sur les données géographiques, aussi bien en terme d'impact (faible au point d'être non mesurable) qu'en terme de pertinence (trop peu précis dans pas mal d'usages, notamment quand Galileo sera pleinement opérationnel).
Mais en soi : admettons, chacun ses opinions. Le gros problème, c'est que les extraits de travail du document correspondant ont été publiés sur le site teamopendata.org qui est une des références en la matière.
Ainsi le passage sur les 5 décimales figure ici. Il a donné lieu à des commentaires très pertinents contre, et la section a donné lieu à vote. teamopendata.org/t/7-reduire-le…
Donc commentaires de 2 personnes qui savent "un peu" de quoi elles parlent puisqu'elles sont à la fois contributrices majeures #opendata, contributrices majeures d'OpenStreetMap, et ayant à traiter des données publiques dans le cadre réglementaire.
Et donc... le document dans son intégralité sera probablement présenté comme issu d'un consensus de la communauté opendata. Mais à l'évidence, ce n'est pas vraiment le cas. Et c'est à la fois décrédibilisant (pour le document) et triste vis-à-vis du retour d'expérience ignoré.
Et pour replacer les ordres de grandeur dont on parle, incidemment, étant utilisateur fervent des données IGN #Lidar (très volumineuses), j'avais fait ce petit calcul d'impact.
Poke @InfosReseaux@cq94 cités ci-dessus (je ne retrouve pas le handle de R. Hanna avec qui j'ai déjà échangé dans son podcast). Franchement je suis désabusé par l'impossibilité de répondre à ce tsunami de mesures sur la sobriété des données... ça semble peine perdue.
Le document sera peut-être amendé sur des points de détail tels que celui-ci, mais sur le fond la conclusion quel que soit l'impact était écrite d'avance, non négociable, et on invente des règles en rapport qui permettent d'y parvenir. C'est tout sauf scientifique.
On dirait qu'il suffit de coller "green" n'importe quoi pour passer crème notamment en matière de décision publique, et donc opendatafrance.net semble s'être laissé prendre à l'hameçon-mode du moment.
C'est intéressant de remonter à l'annonce, qui éclaire le circuit de décision. Le document souhaite répondre à "La mise en place d’une démarche de territoire connecté et durable en lien avec une démarche d’ouverture et de valorisation des données". Décret issu de la loi REEN.
L'objectif (louable) du législateur "Mise en place d'une démarche de territoire connecté et durable en lien avec une démarche d'ouverture et de valorisation des données" sert de base pour un "Référentiel GreenData Pour un impact environnemental maîtrisé des données ouvertes".
Ça semble même contradictoire au vu de l'objectif du décret, où le "durable" concerne le territoire, et où la démarche de sobriété (sans impact notable) des volumes va directement à l'encontre des autres objectifs souhaités : ouverture, valorisation, territoire connecté.
Bref l'objectif du décret a été détourné pour favoriser des objectifs environnementaux militants non étayés. Déjà observé ailleurs dans les agences environnementales.
"Merci aux gens qui ont fait les remarques dont on n'a tenu aucun compte, c'était très constructif de leur part" (ici opendatafrance.net/2022/07/21/nou…)
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Alors pardon mais c'est pareil.
- les box sont déjà conçues (sauf exceptions) pour consommer a minima
- mette "en veille" signifie que la box n'est pas en mesure de se rallumer toute seule dès besoin
- c'est donc identique fonctionnellement à une extinction unilatérale
Alors on "peut" imaginer des box qui se mettraient en veille en l'absence de trafic mais le problème est *extrêmement* compliqué car 1) il existe toujours un trafic résiduel des périphériques connectés. 2) il n'y a pas de techno conventionnelle pour sortir de veille.
Il existe un système de "wake on lan" à base de ping mais c'est pour sortir un appareil de veille sur demande explicite, automatisable dans des cas particuliers mais pas dans le cas général. Ici la seule intelligence gérable par le FAI est dans la box... qu'on veut éteindre.
Mon tweet signalant un article sur les prix en baisse des voitures électriques a abouti à des discussions intéressantes et interminables sur/contre ses avantages supposés, qui me font penser à la citation attribuée à Ford sur le cheval vs voiture.
Citation (possiblement fausse) attribuée à Ford : "Si j'avais demandé aux gens ce qu'ils voulaient, ils auraient demandé un cheval plus rapide".
Là on est dans cas de figure proche avec des gens qui veulent absolument que l'électrique soit la copie conforme de la thermique en usage, mais cumulant les avantages des deux, et en demandant même plus à l'électrique.
Au fil de lectures d'études/évualations environnementales sur le numérique, j'ai enfin fini par trouver des mots -- rarement explicités -- décrivant les modèles d'impact CO2eq, ceux qui aboutissent à "x g de CO2 quand on fait telle quantité de y ou par personne etc".
Il y a 2 façons très différentes de calculer les choses, qui sont présentées de la même façon au final : le modèle "attributif" et le modèle "conséquentiel". (vague traduction de mots anglais, je ne l'ai jamais vu explicité en français)
Le modèle "conséquentiel" relève plutôt du "bottom up" : je fais ça, ça a tel impact. Donc si je fais ça 2 fois, ça aura un impact double. Si je ne le fais pas, je réduis l'impact (je simplifie un peu l'exemple, en général ça va être plus compliqué). Exemple : 1 km en voiture.
Si l'article est exact, le compteur passerait en comptage "heures creuses" sans déclencher le relais de commande du ballon. Pas possible à ma connaissance sur un compteur classique, donc spécifique Linky. Cela dit, avant que tous les complotistes anti-Linky se mettent à hurler ⤵️
1) dans pas mal d'endroits, les heures creuses c'est 23h+ - 07h+ (+ = quelques minutes de décalage, suivant qu'on est avec le système ancien 175 Hz, 23h02 à Paris, ou avec le système nouveau du Linky, ~23h06 à Paris).
Donc dans ce cas les heures creuses de jour n'existent déjà pas. Il existe d'autres endroits (dans le 92 par exemple) avec des heures creuses en partie en journée.
Comment faire du gros putaclic facile ? Tu sors un chiffre cumulé de ton chapeau et tu fais des multiplications pour obtenir des millions. Je ne sais pas d'ailleurs pourquoi ça n'a pas été annoncé comme 8 milliards de grammes, tant qu'à abuser de la grosse puissance de 10.
Alors je prends l'option bienveillante, on va supposer que ces 8 millions de kg de CO2eq correspondent à une conso d'électricité française, à savoir : peu carbonée, ce qui augmente le nombre de kWh.
8 millions de kg de CO2 sur un kWh à 60 g CO2eq (moyenne acceptée concernant la France) = 133 GWh.
On va faire une petite expérience de pensée : évaluation de coin de table sur la pertinence (ou non) de réfléchir à diffuser (ou non) des données en #opendata par rapport à leur volume, sur un exemple récent et volumineux : les données LiDAR #IGN => geoservices.ign.fr/lidarhd
Le LiDAR IGN c'est 10 points/m² du territoire français, ce qui représente à la louche environ 250 Mo compressés par km² du territoire. C'est probablement ce qu'on peut imaginer de plus gros en volume de données susceptibles d'être diffusé en #opendata actuellement.
Le territoire français métropole + DROM-COM = 672 000 km². Donc la totalité des données LiDAR IGN "brutes" (qui prendront encore 3 ans à être collectées) c'est 672 000 * 250 Mo = 168 To. C'est assez gros.