La Rome la plus méconnue et la plus fascinante est là, dans ces îlots urbains construits sur les ruines de la ville impériale et remaniés par les « baroni » et les « nobiles viri » jusqu’au XVe siècle, jusqu’à ce que la ville soit balayée par le sac de 1527 et la tempête baroque.
De chaque mur de briques gorgées de crasse et de siècles suinte la mémoire d’histoires glorieuses ou de forfanteries latines. Il fut un temps où un simple incident d’ego entre deux clans voisins scellait leur destinée et celle de tout leur quartier pour 200 ou 300 ans.
On en retrouve, aujourd’hui encore, l’écho dans des livres et articles qui racontent comment un regard de travers a conditionné telle implantation, telle architecture, telle tradition, telle légende et, finalement, telle vérité. C’est à la fois amusant et attendrissant.
Je discutais tout à l’heure avec ma mère de son enfance, à la campagne. Sa famille pouvait aisément vivre sans essence (personne n’avait besoin de véhicule automobile), sans électricité (elle ne servait qu’à s’éclairer, éventuellement à écouter la radio), sans supermarché.
Et je lui faisais remarquer à quel point nous sommes tous, aujourd’hui, dépendants de tout : peu de gens produisent leur alimentation, beaucoup ont besoin d’une voiture et d’essence pour travailler, sans électricité plus rien ne fonctionne et nous sommes coupés de tout.
Ma mère a connu la Seconde Guerre mondiale, ses privations, ses exactions, ses bouleversements. Aujourd’hui, comment vivrions-nous une telle déstabilisation ? Je crois que ce serait le chaos absolu immédiat. Nous ne sommes plus autonomes en rien, nous sommes accro à l’énergie.
Ce matin, je suis allé à la gare de la Société nationale des chemins de fer français pour me renseigner sur un abonnement TER mensualisé Lunéville-Nancy.
La dame du guichet m’a dit de partir et de revenir plus tard, car elle n’était pas là. « Mais vous êtes là », lui dis-je. « Non, il n’y a personne, revenez cet après-midi », me répondit-elle.
« Ah.
— Oui.
— Bien. »
Je suis donc repassé en début d’après-midi. Cette fois-ci, la dame qui était là était bien là. C’était d’ailleurs la même. Curieux. Mais bon, elle était là et là, tout s’annonçait pour le mieux.
Le compte @npilayan me rappelle qu’à 18 ans j’avais vaguement et brièvement envisagé d’être architecte et que j’aurais peut-être dû y aller… #passionnant
Ça se serait peut-être fait si, lors de la journée des métiers à la fin du lycée, l’archi n’avait pas été présentée par deux étudiants venus de Nancy avec une tension au ras des pâquerettes, pas fichus d’aligner trois mots de plus de deux décibels, visiblement défoncés au hachis.
Ils m’ont tellement ennuyé – moi dont la nonchalance est pourtant aussi profonde que le lac Baïkal – que quand je suis tombé sur M. Pister présentant les lettres supérieures, je m’y suis inscrit, nonobstant la rudesse de pampa du bonhomme.
Dans « L’Est républicain » de ce matin, deux pages de l’excellent Guillaume Decourt, de la rédaction de Nancy, sur les tarifs (divulgâchis : d’élevés à stratosphériques) et les baisses de service (fermetures de lignes non rentables) de la SNCF.
Avant, pour aller dans le Sud, on passait par Dijon, c’était simple et direct. Maintenant, même pour aller à Lyon, il faut passer par Paris ou Strasbourg, c’est moins simple et moins direct et le prix est en conséquence 👍🏻
Le nouveau député de la 1re circonscription de Meurthe-et-Moselle, Philippe Guillemard, LREM, avance sans ambages que « les voyages en train sont trop chers », que les aménagements promis par le PDG (cartes d’abonnement) nécessitent de « faire un bilan » (traduction : 😶🌫️)…