[Fil] L'#écoanxiété, on en parle sans cesse dans les médias occidentaux. Pourtant, il faut absolument décentrer son regard occidental. Quelques réflexions plus ou moins ordonnées sur l’écoanxiété et ses problèmes à utiliser ce concept sans se poser de questions. 🔽
C’est légitime d’avoir des inquiétudes face au changement climatique ou à l’extinction de masse de la biodiversité. C’est inacceptable par contre d’invisibiliser l’histoire des populations du Sud global de faire preuve de nombrilisme.
C’est inacceptable de psychologiser des rapports de domination environnementale et d’en faire du développement personnel. C’est inacceptable que les CSP+ blanc-he-s soient tout le temps en avant.
L’écologie n’est ni individuelle ni du développement personnel : c’est une histoire de luttes, dont la plupart sont invisibilisées par ce capitalisme colonial et extractiviste.
Enfin il y a une certaine indécence à exprimer une écoanxiété face à des personnes qui luttent au quotidien pour leur survie, face à des oppressions diverses et variées que ce soit en France ou dans le Sud global.
▶ Définition - L'écoanxiété (ou solastalgie), c'est un concept dont on entend de plus en plus parler dans les médias ou certains milieux écolos.
Ecoanxiété = "Néologisme qui désigne l'ensemble des émotions liées au sentiment de fatalité vis-à-vis du réchauffement climatique. Ces émotions sont principalement la peur, la tristesse et la colère." (Wikipédia)
Comme souligné par le GIEC, ce n'est qu'une des facettes de l'impact du changement climatique sur la santé mentale. On ne parle pourtant jamais de la santé mentale des premières victimes dans le Sud global.
▶ Décentrer son regard, le Sud global en première ligne & les personnes dominées en Occident - Quelles sont les conséquences dans le Sud global, c'est à dire dans les zones les plus touchées ?
L'augmentation des températures et des événements extrêmes (cyclones, sécheresses, inondations, vagues de chaleur...) qui peut causer dénutrition ou déplacement peut causer : anxiété, dépression, suicides, addictions, stress post-traumatiques...
Dans le Nord global, ce sont les populations les + pauvres et minorisées qui seront les premières victimes : personnes pauvres, sans-papiers, racisées, minorités de genre, en situation de handicap etc.
▶ L'Occident toujours au centre de la narration malgré son histoire génocidaire - C’est le modèle capitaliste ultralibéral, colonial et extractiviste qui cause le changement clim., et qui a bénéficié aux plus aisé-e-s : pourquoi toujours se mettre au centre de la narration ?
Il y a de nombreux génocides, crimes contre l'Humanité ou écocides qui ont eu des conséquences qu'on pourrait assimilier à des effondrements : La colonisation (en Amérique, Afrique, en Asie ou Océanie) et l'esclavage en Afrique, Les guerres et génocides associés, La Shoah, ...
▶ Les dangers des courants écolos centrés sur eux-mêmes comme la collapsologie - La "collapsologie" a été popularisée par des auteurs comme Servigne et Stevens en 2015 ou relayée par Yves Cochet ou Agnès Sinaï. Ou encore par Jared Diamond.
Toutes des personnes blanches occidentales. C'est une approche "pluridisciplinaire qui s'intéresse à l'effondrement possible de notre civilisation".
Les critiques sont nombreuses : une critique "scientiste" du capitalisme, son regard centré sur l'Occident, des théories qui nourrissent le mythe malthusianiste de la "surpopulation", un cadeau pour l'extrême-droite qui joue sur l'effondrement de la civilisation européenne...
Un exemple de courant qui invisibilise le Sud global. Tout ça pour quels résultats ? Des écolieux de CSP+ ?
▶ Psychologisation de l'écologie = développement personnel - L’écoanxiété sans analyse des rapports sociaux, c’est du développement personnel pour les personnes blanches.
Mettons la santé mentale, un vrai enjeu, au centre et des vraies politiques publiques, tout le monde y gagnera. En commençant par les plus pauvres, et en rendant accessible à tout le monde via des centres de santé communautaire et sans psychiatrisation. Pas l’écoanxiété des CSP+.
Vous êtes blanc-he-s et vous souffrez d’écoanxiété ? Décentrez votre regard et servez-vous du luxe que vous avez pour ne pas avoir à survivre pour concrètement agir : en soutenant les luttes des plus minorisé-e-s, par votre temps, financièrement, …
▶ L'importance des émotions mais pas sans ennemis - Les émotions sont importantes à exprimer. Toutefois, ce ne sont jamais celles des personnes les plus touchées qui sont mises en avant.
La santé mentale est un enjeu crucial, que ce soit en France ou ailleurs. Il est important d'avoir des espaces pour en parler.
Seulement, l'écoanxiété entre CSP+ tend vers une écologie individuelle et libérale, qui ne cherche aucun conflit. Or l'écologie, c'est une histoire de luttes. Il faut désigner des responsables et des ennemi-e-s : ceux qui maintiennent ce capitalisme extractiviste et écocidaire.
▶ Pour une diversité des modes d'actions, sans développement personnel libéral - Il est certain que le changement climatique est l'une des plus grandes menaces, mais elle ne touchera pas tout le monde de manière uniforme.
Comme dit Malcom Ferdinand : "Face à la tempête écologique, nous sommes tous dans le même bateau, mais pas dans les mêmes conditions."
Les organisations les + connues lient leur manifestation de l'écoanxiété avec des pratiques de non-violence, parfois même avec des spiritualités New Age.
Il faut envisager tous les modes d'actions face à ces dominations. Le développement personnel n'en est pas un (sauf pour les CSP+). Le plus grave, ça serait de ne pas lutter. L'écologie n'est ni individuelle ni psychologique : c'est une lutte pour l'émancipation.
A ce titre, il faut lutter pour toutes les autres luttes qui relèvent de la survie au quotidien et qui permettent d'améliorer les conditions matérielles d'existence (anticapitalisme, antiracisme, féminisme, luttes LGTBQIA+, luttes antivalidistes, ...).
Sources/ibspirations
- Alice Desbiolles, L'écoanxiété : vivre sereinement dans un monde abîmé (pas du tout d'accord avec elle, mais elle en parlé beaucoup)
- Valérie Masson-Delmotte du GIEC :
Beaucoup de personnes blanches se refusent à se qualifier comme telles, c’est pourtant un réel frein à comprendre le racisme structurel qui est à abattre.
Comme dit @sacatove, l’ignorance blanche est aussi une arme.
En refusant de parler de blanchité, ces personnes-là ne peuvent ainsi reconnaître leur place au sein du groupe racial dominant. Pire, elles peuvent affirmer ressentir une hostilité du groupe social dominé, qui lui, peut identifier plus facilement ces rapports de pouvoir.
De manière générale, les personnes racisées peuvent prendre du temps aussi à comprendre leur racisation quand bien même elles seraient victimes de racisme depuis l’enfance. Parce qu’en France, la conception du racisme est nulle et parce que le racisme est aussi intériorisé.
Reconnaître les maladies liées à l’agent orange pour ses vétérans US () : ☑️
Ne pas reconnaître les victimes vietnamiennes de l’agent orange, en les déboutant en 2009 puis avec ce déni de justice en 2021 puis 2024 : 🤡publichealth.va.gov/exposures/agen…
Acheter le silence des vétérans US qui ont porté plainte via une class action en 1984 pour 180M$ : ☑️
Proposer un accord à l’amiable à Tran To Nga, refusé, témoignant d’une fébrilité mais avoir la justice française de son côté à cause d’une immunité de juridiction foireuse : 🤡
Difficile de voter pour un parti qui qualifie les soutiens à la résistance palestinienne de "soutien aux terroristes du Hamas" quand même. Et qui prône "l’unité des travailleurs palestiniens et des travailleurs juifs".
Aussi, on répètera que ce n'est pas l'OTAN qui a envahi la Russie c'est bien la Russie qui a envahit l'Ukraine. S'il faut abolir l'OTAN, avoir si peu de notions des rapports de force de manière binaire, et pourtant je déteste les Etats-Unis, je trouve ça catastrophique.
LO affirme ceci : "Nous ne reviendrons pas ici sur le fait qu’un tel soutien socialement indistinct l’amène, dans la guerre en Ukraine, à soutenir le camp de l’OTAN de Biden et Macron contre la Russie de Poutine."
A 21h05 sur FR5, si y'en a qui comptent regarder ce documentaire sur l'histoire du racisme anti-asiatique, petites réactions en live dans ce thread.
Si c'est important d'en parler à la TV, on va tenter de prendre du recul au regard du racisme structurel et politiser ce sujet. 🔽
Dans C Politique avant le documentaire, @thomassnegaroff parle de "yeux bridés", ça commence plutôt mal. Cette expression pour décrire le "pli épicanthique" ne veut rien dire et est racialement très marquée. 🤨
Le documentaire commence, il y a un parti pris de traiter la question "asiatique" comme "asiatiquetée" (ou perçue asiatique), pourtant l'Asie ne se résume pas qu'à l'Asie de l'Est et du Sud-Est. :)
Je trouve ça indécent et symptomatique d’une gauche molle « écoanxieuse » (la même qui a choisi Jadot pour candidat…) qui pour la plupart ne veulent pas que la mobilisation se renforce (sondage IFOP) et rejette tout forme d’action plus directe. La police tue, il faut l’abolir.
Parfois, trop de performance tue la performance. On a critiqué Extinction Rébellion qui le faisait : il faut arrêter de chercher l’exposition sur soi-même à tout prix.
Samedi contre les méga-bassines, la non-violence ne sera pas d’actualité et c’est tant mieux !
Surtout, ça masque toutes les violences policières, souvent racistes, qui ont été commises durant ces dernières décennies. Ni oubli ni pardon. Cette action est totalement hors-sol et inaudible pour les familles vivant ces violences policières…
Je suis très gêné des termes employés : tout racisme est banalisé et les autres racismes le sont tout autant. L’impression que l’on oppose ce racisme aux autres qui seraient mieux traités.
Ce qui n’est pas dit c’est que les personnes perçues asiatiques sont aussi très racistes, il n’y qu’à constater celles qui forment « Sécurité pour Tous » pro-flics, celles qui ne dénoncent QUE le racisme asiatique, celles qui dénoncent « le communautarisme »…
S’il faut visibiliser le racisme subi par les personnes perçues asiatiques, ne pas faire le lien avec le racisme systémique ou le colonialisme c’est une faute politique. Ne pas soutenir systématiquement les victimes de violences policières. Ne pas dénoncer les CRA.