Darmanin dégaine le concept d’« écoterrorisme ». (1/10)
Le ministre de l’intérieur a estimé ce dimanche que les actions écologistes anti-bassines à Sainte-Soline le week-end dernier relevaient de l’« écoterrorisme », ce qui a suscité un tollé à gauche.
(2/10) Le projet de méga-bassine censée retenir l’eau en hiver pour être utilisée par les agriculteurs en période de sécheresse est très contesté, car accusé de perturber le cycle de l’eau et de la privatiser. La mobilisation contre ce projet a donc réuni entre 4000 et 7000
(3/10) personnes ce week-end pour une manifestation interdite par la préfecture et réprimée par un impressionnant dispositif policier, ce qui a suscité des violences.
Darmanin est un habitué des outrances. On rappelle qu’il avait qualifié une manifestation des Gilets jaunes en
(4/10) 2018 de « peste brune ». Ces sorties sont calculées, et on voit bien que l’objectif est le même ici : criminaliser une mobilisation légitime, en utilisant la violence supposée de ses franges les plus radicales, ici les « black blocs », « anarcho-autonomes » ou « antifas ».
(5/10) Cette criminalisation a deux objectifs à court terme : préparer l’opinion publique à une répression plus intense des mouvements écologistes, et pousser les acteurs légalistes (partis, associations), à se dissocier des militants plus radicaux.
(6/10) On a ainsi vu Linda Kebbab (Unité SGP-FO, syndicat policier) réclamer plus de moyens pour lutter contre ce « terrorisme », alors même que la répression des mouvements écologiste est déjà démesurée. Or, et c’est l’enseignement de la victoire de Notre-Dame-des-Landes, c’est
(7/10) justement la diversité des approches qui fait la force de ces mouvements, et rend la répression des mobilisations plus complexe pour l’État et le gouvernement. Il convient donc de récuser en bloc ce qualificatif, d’éviter son installation, et de maintenir une solidarité
(8/10) entre les franges du mouvement.
Car l’utilisation d’un vocabulaire outrancier pour qualifier les écologistes se banalise. On peut notamment penser aux insultes « khmers verts » et « ayatollah de l’écologie » que l’on retrouve dans certains médias. Une telle outrance montre
(9/10) une volonté de ramener la pensée écologiste dans le champs de l’idéologie, voire de la croyance. Car des actions politiques sont toujours évaluées selon leur cause, et la violence avec laquelle certains réagissent à celles des écologistes met en évidence leur mépris total
(10/10) pour la crise climatique en cours. Agir pour l’écologie serait une cause absolument illégitime. Or la catastrophe est là, et si les chaleurs et la sécheresse de cet été ne déclenchent pas une prise de conscience médiatique, que faudra-t-il ?
Aujourd’hui on parle d’un problème de santé publique : le crack à Paris.
Début octobre, le camp du square Forceval a été démantelé par la police et les usagers dispersés. Presque 400 personnes y vivaient au quotidien, et beaucoup d’autres le fréquentaient.
C’est un nouvel épisode dans l’histoire de la gestion dramatique de la situation par le gouvernement. Si la stratégie répressive est la même depuis l’arrivée du crack, elle a pris un nouveau tour depuis l’évacuation définitive du camp historique de la « colline
du crack » en 2019. Les usagers sont désormais régulièrement déplacés d’un endroit à un autre, sans qu’un plan de soin ne soit mis en place.
Cette stratégie, qui consiste à traquer et chasser les consommateurs, à les regrouper dans les endroits « les moins gênants »,