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Nov 2, 2022 ‱ 7 tweets ‱ 4 min read ‱ Read on X
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May 30
🔮 Un sultan de 22 ans a rĂ©ussi, grĂące aux canons de l’Hongrois Orban de Brașov, Ă  dĂ©truire les murailles de la forteresse de l’Empire chrĂ©tien. Le 29 mai 1453 : la chute de Constantinople, capitale spirituelle des Roumains. Une histoire qui n’est pas enseignĂ©e Ă  l’école.
par Mănăstirea Petru Vodă

📍Il y a 571 ans, le 29 mai 1453 : la chute de Constantinople, capitale spirituelle des Roumains

Un sultan de 22 ans, avec les canons de l’Hongrois Orban de Brașov, a rĂ©ussi Ă  abattre les murailles de la forteresse de l’Empire chrĂ©tien.

Il y a 571 ans, un mardi, le lendemain de la PentecĂŽte, la ville fondĂ©e par l’empereur Constantin le Grand Ă©tait conquise par les Turcs. « La chute de Constantinople fut une tragĂ©die pour toute la chrĂ©tientĂ©, pas seulement pour l’Orient orthodoxe. Elle fut une tache honteuse pour l’ensemble du monde chrĂ©tien, car personne ne s’est mobilisĂ© pour soutenir militairement Byzance. La dĂ©fense des Byzantins fut hĂ©roĂŻque. Le siĂšge dura du 5 avril au 29 mai. Dans cette tragĂ©die, il faut souligner la solitude de Constantinople et de l’Orthodoxie », rappelait l’acadĂ©micien Emilian Popescu.

Le 29 mai 1453, la citĂ© des citĂ©s, Constantinople, la nouvelle Rome, tombait. De nombreux auteurs et articles dĂ©plorent le sort de toute la chrĂ©tientĂ© face Ă  cette tragĂ©die, mais il est surprenant que personne n’explique pourquoi elle est tombĂ©e et quelle Ă©tait la rĂ©alitĂ© historique lorsque Mahomet II, un sultan de 22 ans, a rĂ©ussi, avec les canons de l’Hongrois Orban de Brașov, Ă  dĂ©truire les cĂ©lĂšbres murailles qui avaient rĂ©sistĂ© Ă  tant d’armĂ©es assiĂ©geantes et Ă  entrer dans la ville.

Nous sommes face à une sorte de lamentation virtuelle qui ignore les causes de ce désastre.

La réalité historique est profondément triste et rarement exprimée.

Constantinople fut vĂ©ritablement la nouvelle Rome, la capitale d’un Empire chrĂ©tien pendant plus de mille ans, avec une interruption au XIIIe siĂšcle, rarement mentionnĂ©e.

Constantinople (ou Tsargrad) fut, pendant plus de mille ans, la plus grande ville du monde, comptant entre 400 000 et 500 000 habitants, majoritairement chrĂ©tiens orthodoxes. Ces chrĂ©tiens venaient de toutes les provinces de l’Empire romain, et leur accĂšs aux structures militaires, administratives et ecclĂ©siastiques Ă©tait libre et Ă©gal, selon la prĂ©paration, le talent et le zĂšle de chacun.

La grande tragĂ©die de Constantinople commence au IXe siĂšcle, lorsque, dans le contexte d’une renaissance exceptionnelle des sciences et de la philosophie chrĂ©tienne, soutenue par une sĂ©rie de reconquĂȘtes militaires, apparaĂźt ce qu’on appellera plus tard le nationalisme grec, c’est-Ă -dire la confusion entre la culture chrĂ©tienne de langue grecque et les idĂ©aux politiques. On ne peut qu’ĂȘtre attristĂ© que les Romains hellĂ©nophones de Constantinople aient pu ĂȘtre sĂ©duits par une hypothĂšse Ă  laquelle ni les MacĂ©doniens d’Alexandre le Grand, ni les savants et politiciens de l’ancienne Rome (qui parlaient majoritairement le grec ancien, langue de la culture romaine jusqu’aux environs de 200 ap. J.-C.) n’avaient succombĂ©.

La tentation du nationalisme grec fut suivie d’une sĂ©rie de tragĂ©dies, comme celle de l’empereur Basile II Bulgaroctone, qui se place Ă  la tĂȘte d’un phĂ©nomĂšne que nous qualifierions aujourd’hui de « chauvinisme ». Les Bulgares et les Serbes se virent interdire l’accĂšs aux fonctions dans l’armĂ©e et l’administration de l’Empire romain, sous peine de mort. Ce prĂ©cĂ©dent permit que la mĂȘme attitude s’applique Ă  d’autres ethnies. Plus tard, sous les empereurs ComnĂšnes, une vĂ©ritable Ă©puration ethnique eut lieu, les Valaques Ă©tant les premiers Ă  en souffrir, car ils Ă©taient les plus nombreux. En 1182, les Latins romano-catholiques furent Ă©galement chassĂ©s, ceux qui restaient dans la ville Ă©tant massacrĂ©s.
En 1185, l’empereur imposa de nouvelles taxes aux Valaques et aux Slaves des Balkans (contrairement aux Grecs de la ville), ce qui provoqua la grande rĂ©volte des frĂšres Asan et la crĂ©ation de l’Empire valaque-bulgare đŸ”œImage
2.
en 1187. Une sĂ©rie de guerres scella dĂ©finitivement le sort de l’unitĂ© impĂ©riale constantinopolitaine. AprĂšs l’assassinat de Jean Asan en 1196, son jeune frĂšre, Ioniță Caloian, prit l’initiative et parvint Ă  Ă©tendre encore davantage la domination valaque-bulgare, devenue entre-temps la vĂ©ritable nouvelle Rome.

En raison du chauvinisme grec constantinopolitain, les Valaques et les Slaves du Sud dĂ©cidĂšrent de fonder un nouvel empire, adoptant le slavon comme langue officielle, administrative et ecclĂ©siastique. Depuis la fin du XIIe siĂšcle, nous, Roumains, utilisons Ă©galement le slavon comme langue liturgique de l’Église.

La raison de l’adoption d’une autre langue Ă©tait l’idĂ©e romaine d’unir tous les chrĂ©tiens orthodoxes sous un seul empire et de garantir leur unitĂ© par une langue contenant toute la culture chrĂ©tienne. À ce moment-lĂ , le slavon commençait Ă  acquĂ©rir un certain prestige, la majoritĂ© de la littĂ©rature chrĂ©tienne ayant dĂ©jĂ  Ă©tĂ© traduite dans cette langue.

Il n’est pas surprenant que lors de l’arrivĂ©e de la quatriĂšme croisade en 1204, Ioniță Caloian, l’empereur valaque-bulgare, offrit son soutien aux Latins pour punir les Grecs de la ville.

La grande surprise fut lorsque les Latins se mirent Ă  piller et Ă  massacrer. Le 12 avril 1204 marqua pour Constantinople le dĂ©but d’un immense gĂ©nocide et du plus grand pillage de l’histoire de l’humanitĂ©. Si l’Europe occidentale est aujourd’hui une puissance financiĂšre, cela est en grande partie dĂ» au pillage de Constantinople en 1204. Le chauvinisme grec de Constantinople fut le facteur dĂ©clencheur de la tragĂ©die. Le chauvinisme fut la principale raison de la disparition de l’Empire romain d’Orient.
Ainsi, la vĂ©ritable chute de Constantinople eut lieu le 12 avril 1204. AprĂšs l’annĂ©e dĂ©sastreuse de 1204, qui marqua Ă©galement l’effondrement de tout rĂȘve d’unitĂ© chrĂ©tienne, Tsargrad ne fut plus qu’une ombre de ce qu’elle avait Ă©tĂ©, son influence historique notable aprĂšs cette date se limitant au domaine ecclĂ©siastique.

Ioniță Caloian tourna immĂ©diatement ses armes contre les Latins, voyant l’ampleur inimaginable du pillage et l’athĂ©isme des envahisseurs latins. L’annĂ©e suivante, en 1205, Caloian vainquit et captura le chef de la quatriĂšme croisade, Baudouin de Flandre. Caloian mourut en 1207, lors du siĂšge de Thessalonique croisĂ©e/papiste, assassinĂ©. Il est Ă  noter ici l’audace du chauvinisme grec, qui, aprĂšs 1207, reprĂ©senta dans une icĂŽne Saint DĂ©mĂ©trius, le grand martyr et patron spirituel de Thessalonique, tenant une lance et tuant Caloian/Scaloian, bien que trĂšs peu d’historiens de l’art puissent aujourd’hui expliquer correctement cette reprĂ©sentation.

D’une population de plus de 400 000 habitants à la fin du XIIe siùcle, Constantinople passa à
 50 000 habitants, majoritairement latins/papistes.
Ce n’est qu’en 1261 que les Grecs parvinrent Ă  reconquĂ©rir la ville, au prix de grands efforts. S’ensuivirent quelques dĂ©cennies de compromis politiques et ecclĂ©siastiques dont on parle rarement. Ces compromis contribuĂšrent Ă  fragmenter davantage la conscience orthodoxe dans les frontiĂšres de l’ancien Empire romain.

Malheureusement pour l’idĂ©al d’unitĂ© chrĂ©tienne, mĂȘme aprĂšs 1261, le chauvinisme continua de jouer son rĂŽle. Bien qu’il n’y ait plus eu d’épuration ethnique, la capitale devint presque exclusivement grecque, et les liens avec les autres chrĂ©tiens orthodoxes de l’ancien empire furent rĂ©duits au minimum.

La population de la ville ne dĂ©passa plus, jusqu’à la conquĂȘte ottomane, les 70 000 habitants.

Comme mentionnĂ©, les compromis politiques aprĂšs 1261 divisĂšrent le monde politique, puis ecclĂ©siastique. La plupart des nobles et des dĂ©tenteurs du pouvoir pensaient qu’une alliance avec l’Occident latin/papiste permettrait de sauver l’empire, devenu dĂ©sormais un empire grec. Une minoritĂ©, malheureusement, plaidait pour l’abandon du chauvinisme et pour un renforcement de l’enseignement chrĂ©tien apostolique et orthodoxe, qui permettrait de restaurer l’ancienne đŸ”œ
3.
domination impĂ©riale romaine. À quelques exceptions prĂšs, comme celles liĂ©es Ă  Saint GrĂ©goire Palamas, mĂ©tropolite de Thessalonique, et aux saints patriarches Isidore, Calliste I et PhilothĂ©e, soutenus par la famille impĂ©riale des CantacuzĂšnes, la plupart des empereurs constantinopolitains aprĂšs 1261 souffraient d’uniatisme et plaçaient plus d’espoir dans la puissance militaire occidentale que dans Dieu. En examinant rĂ©trospectivement les biographies des empereurs entre 1261 et 1453, l’historien de l’Empire romain chrĂ©tien ne peut s’empĂȘcher de s’étonner de voir comment ils ont manquĂ© l’essence mĂȘme qui avait attirĂ© la bĂ©nĂ©diction de Dieu sur l’empire : un État chrĂ©tien, guidĂ© par l’Évangile et les saints conciles ƓcumĂ©niques, propageant une culture, un art et une science chrĂ©tiens sur son territoire et dans le reste du monde connu, uni par une seule liturgie, cĂ©lĂ©brĂ©e dans la langue des peuples respectifs ou dans une autre langue classique lĂ  oĂč la culture Ă©crite d’un peuple n’était pas suffisamment dĂ©veloppĂ©e.

À maintes reprises, les empereurs, en plus des alliances militaires et matrimoniales avec diverses maisons rĂ©gnantes d’Europe occidentale, tentĂšrent d’établir des liens permanents avec le Vatican, dans l’espoir de reconquĂ©rir, par le biais des croisades, leurs anciennes possessions. On ne peut que s’étonner qu’ils n’aient pas compris que ces croisades n’avaient pour but apparent que la restauration de l’empire chrĂ©tien, leur vĂ©ritable objectif Ă©tant le pillage sous toutes ses formes et le remplacement de la hiĂ©rarchie orthodoxe par celle papiste. Finalement, en 1438, l’empereur Jean VIII PalĂ©ologue se rendit en Italie, au concile de Ferrare, accompagnĂ© du patriarche de Constantinople et des principaux hiĂ©rarques de l’Église, venant de l’empire et de l’extĂ©rieur (par exemple, le mĂ©tropolite Damien de Suceava et le mĂ©tropolite Isidore de Kiev Ă©taient prĂ©sents). Pendant un an de discussions, alors que la peste obligea le concile Ă  se dĂ©placer Ă  Florence, toutes les divergences entre l’enseignement apostolique et orthodoxe oriental et les innovations latines furent examinĂ©es. MalgrĂ© les arguments apostoliques et patristiques avancĂ©s, la saine doctrine traditionnelle de l’Église fut mise de cĂŽtĂ© sous divers prĂ©textes. Les hiĂ©rarques orthodoxes furent contraints de signer l’union avec le Vatican. Sous la pression politique, voire militaire, la plupart signĂšrent, apostasiant. Un seul hiĂ©rarque, Saint Marc d’ÉphĂšse, refusa de signer, restant fidĂšle Ă  l’enseignement apostolique.
L’empereur et les hiĂ©rarques rentrĂšrent chez eux aprĂšs avoir signĂ© leur propre apostasie. Bien qu’à leur retour Ă  Constantinople, ils aient pris toutes les mesures pour imposer l’union (l’Église conservait son culte, mais le pape Ă©tait mentionnĂ© dans toutes les liturgies, le Credo Ă©tait rĂ©citĂ© avec l’ajout du Filioque, et tous les clercs grecs Ă©taient obligĂ©s de co-cĂ©lĂ©brer avec les Latins), une grande partie de la population rejeta l’union, se rassemblant autour du moine Gennade Scholarios et de quelques clercs partageant son opinion.

Dieu bĂ©nit les quelques-uns qui gardĂšrent l’esprit orthodoxe et s’opposa Ă  cette violation de la foi de l’Église :

‱ La plupart des archevĂȘques hors de l’empire (et certains Ă  l’intĂ©rieur) rejetĂšrent l’union ;
‱ Les signataires de l’union furent chassĂ©s de leurs siĂšges Ă©piscopaux, surtout ceux hors de l’empire grec (comme Ă  Kiev et Ă  Suceava) ;
‱ Les mĂ©tropoles de TĂąrgoviște et de Suceava passĂšrent temporairement sous l’obĂ©dience canonique de l’archevĂȘchĂ© d’Ohrid, restĂ© orthodoxe ;
‱ En 1443, un concile panorthodoxe se tint Ă  JĂ©rusalem, avec la participation du mĂ©tropolite ArsĂšne de CĂ©sarĂ©e de Cappadoce et des patriarches d’Alexandrie, d’Antioche et de JĂ©rusalem, qui condamnĂšrent et rejetĂšrent l’union, envoyant une lettre de rĂ©primande Ă  l’empereur de Constantinople ;
‱ À Constantinople, le moine Gennade Scholarios, chef de la faction orthodoxe, avait Ă©crit sur sa porte : « PlutĂŽt le turban turc que la đŸ”œ
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May 24
🔮 Un texte extraordinaire !

📍La santĂ© comme nouveau champ de bataille

Nous assistons à une stratégie planifiée, une opération systématique de dépossession des peuples de leurs droits, de suspension des constitutions et de centralisation du pouvoir sous le prétexte de la santé publique.
un éditorial de Phil Broq

📍Croire que les laboratoires pharmaceutiques Ɠuvrent pour la santĂ©, c’est comme croire que les marchands d’armes travaillent pour la paix.
Lorsque ces deux forces se rencontrent, elles ne bĂątissent pas un monde plus sĂ»r. Elles engendrent l’OMS, une organisation qui, loin d’ĂȘtre un rempart de la santĂ© publique, s’est muĂ©e en un outil de domination globaliste, de manipulation et de spoliation des souverainetĂ©s et libertĂ©s humaines.

Le 20 mai 2025 marquera une nouvelle page dans l’histoire de la gouvernance mondiale, lorsque la 78e AssemblĂ©e mondiale de la SantĂ© a ratifiĂ© un « traitĂ© pandĂ©mique » qui, sous couvert de protĂ©ger la planĂšte, octroie des pouvoirs exorbitants Ă  une institution corrompue jusqu’à l’os : l’OMS.

Sous son vernis humanitaire, cette organisation, gĂ©nĂ©reusement financĂ©e par des intĂ©rĂȘts privĂ©s comme la Fondation Gates et dirigĂ©e par un homme Ă  la rĂ©putation sulfureuse (un ancien ministre Ă©thiopien accusĂ© de graves exactions liĂ©es aux massacres au Rwanda), se transforme en une vĂ©ritable police sanitaire mondiale.

Sans lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique, sans contrĂŽle parlementaire ni consultation des peuples, l’OMS s’arroge dĂ©sormais le droit d’imposer des mesures liberticides Ă  des nations entiĂšres.

Vaccins obligatoires dĂ©ployĂ©s Ă  une vitesse fulgurante, restrictions globales dĂ©crĂ©tĂ©es d’un claquement de doigts, passeports numĂ©riques traquant chaque citoyen.

Le tout, emballé dans le vernis cynique de la « sécurité sanitaire mondiale ».

Mais cette mascarade n’a pas trompĂ© tout le monde. Certains pays, encore debout, ont refusĂ© de se plier Ă  cette tyrannie dĂ©guisĂ©e : les États-Unis, la Russie, la Chine, le BrĂ©sil, l’Inde, l’Afrique du Sud, IsraĂ«l, l’Égypte, la Turquie


Ces nations ont percĂ© Ă  jour la manƓuvre. Elles ont compris que ce traitĂ© n’est qu’un cheval de Troie, une tentative dĂ©guisĂ©e de prise de contrĂŽle mondiale. Un mĂ©canisme savamment orchestrĂ© pour dĂ©pouiller les peuples de leur souverainetĂ© et suspendre les constitutions sous prĂ©texte de « crise ».
Ce n’est plus une thĂ©orie du complot, mais une rĂ©alitĂ© qui se dĂ©roule sous nos yeux. Une stratĂ©gie planifiĂ©e, une opĂ©ration systĂ©matique visant Ă  priver les peuples de leurs droits, Ă  suspendre les constitutions et Ă  centraliser le pouvoir sous couvert de santĂ© publique.
Les « grands » de ce monde n’ont pas construit d’hĂŽpitaux. Ils ont bĂąti des usines Ă  virus pour stĂ©riliser et dĂ©peupler la planĂšte.

Un programme conçu de sang-froid par une élite technocratique, qui érige désormais des laboratoires expérimentaux à ciel ouvert aux quatre coins du globe.
Parmi eux, des laboratoires P4 officiels et d’autres, clandestins, non rĂ©pertoriĂ©s.

Le Covid n’a Ă©tĂ© qu’un Ă©chauffement.
Pendant des dĂ©cennies, des gĂ©nĂ©rations ont Ă©tĂ© conditionnĂ©es Ă  faire aveuglĂ©ment confiance Ă  des institutions internationales comme l’OMS, l’ONU, le CDC, le NIH ou GAVI.

Soutenues par les gouvernements, les mĂ©dias et les puissances financiĂšres, ces organisations se sont imposĂ©es comme les garants du bien-ĂȘtre mondial. À tort, elles sont perçues comme des bastions d’impartialitĂ©, de dĂ©vouement humanitaire et de bienveillance universelle.

Mais derriĂšre cette façade rassurante se tapit une mascarade perfide. Loin d’ĂȘtre les sauveurs de l’humanitĂ©, ces institutions sont les rouages d’une machine mondiale de contrĂŽle, conçue pour Ă©craser l’humanitĂ© et mettre en Ɠuvre un plan machiavĂ©lique.
Cette machine n’est pas dirigĂ©e par des mĂ©decins ou des scientifiques dĂ©vouĂ©s au bien commun, mais par des financiers, des technocrates sans scrupules et des industriels – des cartels d’armement aux gĂ©ants agroalimentaires et pharmaceutiques – tous plus soucieux de profits que de santĂ© đŸ”œImage
2.
publique ou de bien-ĂȘtre humain.

Loin de protĂ©ger les populations dont elles avaient la charge, ces organisations ont tissĂ© un vaste rĂ©seau d’influence, un cartel transnational aux ambitions totalitaires et aux intĂ©rĂȘts financiers sordides.

Leurs vĂ©ritables objectifs ne sont pas la sĂ©curitĂ© ou la protection des populations, mais la privatisation des droits fondamentaux, la concentration du pouvoir Ă©conomique et politique, et l’exploitation sans limite des citoyens comme des ressources naturelles.

Le contrĂŽle, sous l’apparence de la science et du bien-ĂȘtre, est devenu leur vocation suprĂȘme. Un contrĂŽle qui ne se cantonne pas Ă  la santĂ© publique, mais englobe la vie privĂ©e, les libertĂ©s individuelles et, plus insidieusement encore, l’autonomie des nations.
Ces cartels transnationaux ont infiltrĂ© les plus hautes sphĂšres du pouvoir, armĂ©s de milliards d’euros, de dollars et de puissants rĂ©seaux mĂ©diatiques.
En consolidant leur emprise, ces organisations ont instaurĂ© un systĂšme complexe et opaque de surveillance mondiale, oĂč chaque facette de la vie humaine est scrutĂ©e, mesurĂ©e et contrĂŽlĂ©e.

L’objectif est la soumission totale au service de leur plan. Les citoyens ne sont plus des individus libres, mais des sujets d’expĂ©rimentation ou des unitĂ©s Ă©conomiques Ă  rĂ©guler, exploiter et dominer.

Tout a Ă©tĂ© conçu pour façonner un monde oĂč la santĂ© et la sĂ©curitĂ© servent de prĂ©texte idĂ©al Ă  des mesures de violence silencieuse et insidieuse, soutenues par des restrictions des libertĂ©s, une soumission forcĂ©e et la transformation des populations en un troupeau numĂ©rique, oĂč chaque geste, chaque mot, chaque pensĂ©e est traquĂ©, enregistrĂ© et façonnĂ© pour servir cette Nouvelle Ordre Mondiale mafieuse.

L’influence de ces organisations n’est pas seulement Ă©conomique, mais profondĂ©ment politique.

AveuglĂ©s par des financements corrompus, le chantage sous toutes ses formes et des accords occultes, les gouvernements ont largement laissĂ© les technocrates de l’OMS et les financiers de GAVI dicter les grandes lignes des politiques publiques mondiales.

Les dĂ©cisions cruciales, qui auraient dĂ» relever des autoritĂ©s Ă©lues dĂ©mocratiquement, sont dĂ©sormais prises dans l’ombre, loin de tout contrĂŽle populaire.
L’OMS, sous couvert de neutralitĂ© et de son rĂŽle d’organisme international indĂ©pendant, a acquis un pouvoir dĂ©mesurĂ© dans la gestion des crises sanitaires mondiales.
Mais cette « indĂ©pendance » n’est qu’une illusion. DerriĂšre cette façade se cachent les mains de Bill Gates, George Soros et autres magnats pharmaceutiques, qui orientent les prioritĂ©s sanitaires non pas selon les besoins rĂ©els des populations, mais selon les profits Ă  engranger.
GAVI, loin d’ĂȘtre une simple organisation humanitaire, est une force motrice de la privatisation de la santĂ© mondiale, transformant la santĂ© publique en un marchĂ© global lucratif.

Ce qui semblait ĂȘtre une noble initiative pour vacciner les populations les plus pauvres s’est muĂ© en un mĂ©canisme de domination, oĂč les dĂ©cisions vaccinales sont dictĂ©es par des intĂ©rĂȘts privĂ©s.

Loin de sauver des vies, ce systĂšme impose une dĂ©pendance Ă©conomique aux pays les plus vulnĂ©rables, leur infligeant des solutions Ă  l’efficacitĂ© douteuse et Ă  des coĂ»ts exorbitants.

Tout est orchestrĂ© pour diviser et rĂ©gner, pour maintenir un statu quo Ă©conomique oĂč l’élite mondiale dĂ©tient toutes les cartes.

Ce contrĂŽle perdure mĂȘme aprĂšs la crise, avec une surveillance numĂ©rique imposĂ©e par des outils comme le passeport sanitaire numĂ©rique.
Nous constatons que les cryptomonnaies d’État ne rĂ©pondent pas seulement Ă  une crise financiĂšre ou sanitaire.
Nous assistons Ă  une reconfiguration totale des sociĂ©tĂ©s humaines, oĂč la libertĂ© individuelle devient une exception, et chaque geste est scrutĂ© et analysĂ©.

La surveillance comportementale devient la norme.

La vie privĂ©e n’est plus qu’un vestige du passĂ©.

L’individu est rĂ©duit Ă  une unitĂ© de contrĂŽle dans un systĂšme de crĂ©dit social, oĂč les comportements sont Ă©valuĂ©s đŸ”œ
3.
notĂ©s et, finalement, manipulĂ©s pour servir les grands intĂ©rĂȘts Ă©conomiques.

L’objectif ultime est d’instaurer une dictature technocratique, oĂč les libertĂ©s individuelles ne sont qu’un lointain souvenir.
La santĂ©, loin d’ĂȘtre un droit universel, devient un outil d’asservissement. Un instrument de domination, oĂč la peur est cultivĂ©e et exploitĂ©e pour justifier des mesures de contrĂŽle toujours plus invasives et autoritaires.

Ainsi, le vĂ©ritable cartel pharmaceutique ne se limite pas aux laboratoires et aux financiers, mais forme un rĂ©seau tentaculaire d’acteurs politiques, financiers et industriels interconnectĂ©s par une convergence d’intĂ©rĂȘts privĂ©s, crĂ©ant une architecture invisible de domination.

L’unique but de ce gouvernement mondial non Ă©lu, largement opaque, est de maintenir les populations sous contrĂŽle, d’anĂ©antir toute forme de souverainetĂ© nationale et d’imposer une surveillance totale.

Les vĂ©ritables maĂźtres de ce systĂšme ne sont ni la science ni l’éthique, mais le profit, l’oppression et le contrĂŽle global.
À la tĂȘte de ce cartel, des figures comme Fauci, Obama, Clinton, Biden, Soros et Gates, des hommes et des femmes de pouvoir qui, sous prĂ©texte de combattre des crises qu’ils fabriquent de toutes piĂšces, mĂšnent une guerre ouverte contre la libertĂ©, la souverainetĂ© et l’indĂ©pendance des peuples.
La pandĂ©mie de Covid-19 a servi de cheval de Troie et de terrain d’essai. Sous prĂ©texte de protĂ©ger les populations d’un danger hypothĂ©tique, amplifiĂ© par une presse propagandiste, le monde entier a Ă©tĂ© mis Ă  l’arrĂȘt.
Les économies ont été ravagées, les libertés piétinées, et la soumission imposée par des pseudo-experts omnipotents.
Mais cette crise sanitaire n’était qu’une introduction Ă  un plan machiavĂ©lique bien plus vaste.
L’Ukraine, dĂ©vastĂ©e par la guerre et gangrĂ©nĂ©e par la corruption, est devenue un laboratoire biologique secret, oĂč des expĂ©riences dangereuses sur des pathogĂšnes mortels ont Ă©tĂ© menĂ©es, loin de tout contrĂŽle international.

C’était le terrain idĂ©al pour une manipulation Ă  grande Ă©chelle.
Sous la prĂ©sidence de Barack Obama, en 2005, un projet de coopĂ©ration sanitaire avec l’Ukraine a Ă©tĂ© lancĂ©. PrĂ©sentĂ© comme une aide humanitaire, il dissimulait des objectifs bien plus sinistres, avec des millions de dollars injectĂ©s dans des biolaboratoires destinĂ©s non pas Ă  sauver des vies, mais Ă  dĂ©velopper des armes biologiques.

Ce projet a pris de l’ampleur sous Joe Biden. Metabiota, une entreprise de recherche biologique, a servi de tĂȘte de pont pour canaliser les fonds et mettre en Ɠuvre des projets secrets.

Il est impossible de dissocier Hunter Biden, fils de l’ancien prĂ©sident, de cette affaire. MalgrĂ© les tentatives de la presse de qualifier ces rĂ©vĂ©lations de « conspiration », documents et tĂ©moignages attestent des liens directs entre Biden et ces laboratoires ukrainiens.

Mais pourquoi l’Ukraine, avec son absence de supervision, son infrastructure fragile et ses nombreuses zones d’ombre, est-elle devenue un lieu privilĂ©giĂ© pour ces expĂ©riences biologiques ?

La rĂ©ponse combine des facteurs gĂ©opolitiques et scientifiques. L’Ukraine n’a pas Ă©tĂ© seulement un champ de bataille stratĂ©gique, mais un laboratoire potentiel pour des programmes de guerre biologique, notamment parce que les preuves pouvaient ĂȘtre effacĂ©es plus facilement dans le chaos du conflit, sous les bombes russes.

Dans ce contexte, certains observateurs affirment que Vladimir Poutine a ordonnĂ© une avancĂ©e terrestre plutĂŽt que des bombardements massifs sur certaines installations sensibles, non par faiblesse militaire ou stratĂ©gie conventionnelle, mais pour Ă©viter une catastrophe biologique. đŸ”œ
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May 22
đŸ‡·đŸ‡Ž Roumanie :

Me Marina Ioana Alexandru demande à la CCR de recompter tous les votes, de constater la fraude électorale et d'annuler le second tour des élections présidentielles du 18 mai

📍À l’attention de :

COUR CONSTITUTIONNELLE
Palais du Parlement, Entrée B1,
Bucarest, Calea 13 Septembrie n°2, secteur 5, code postal 050725
Email :
registratura.generala@ccr.ro ; registratura.jurisdictionala@ccr.ro
Nous soussignés :

‱ Association des Juristes pour la DĂ©fense des Droits et LibertĂ©s (JADL), reprĂ©sentĂ©e par sa PrĂ©sidente, Mme Marina-Ioana Alexandru

‱ Association État de LibertĂ© (SDL), reprĂ©sentĂ©e par son PrĂ©sident, M. Pompiliu Diplan
En application des articles 1 points 3 et 5, article 2 point 2, article 29 point 1), article 30 point 1), article 31, article 142 point 1, article 146 lettre f) de la Constitution de la Roumanie, des articles 1, 2, 3 et 37 alinĂ©a 1 de la Loi n°47/1992 relative Ă  l’organisation et au fonctionnement de la Cour Constitutionnelle de Roumanie, republiĂ©e avec ses modifications et complĂ©tions ultĂ©rieures, des articles 3 et 52 de la Loi n°370/2004 relative Ă  l’élection du PrĂ©sident de la Roumanie, republiĂ©e avec ses modifications et complĂ©tions ultĂ©rieures, ainsi qu’en vertu de la DĂ©cision n°32 du 6 dĂ©cembre 2024 rendue par la Cour Constitutionnelle, publiĂ©e au Journal Officiel n°1231 du 6 dĂ©cembre 2024, nous formulons la prĂ©sente requĂȘte concernant le dĂ©roulement illĂ©gal de la campagne Ă©lectorale et du second tour des Ă©lections prĂ©sidentielles de 2025, faits ayant entraĂźnĂ© une fraude Ă©lectorale massive ayant modifiĂ© l’attribution du mandat de PrĂ©sident de la Roumanie, la condition lĂ©gislative d’annulation des Ă©lections prĂ©sidentielles n’étant applicable qu’aprĂšs l’achĂšvement complet du processus Ă©lectoral.

Nous vous prions, sur la base des preuves concrĂštes que nous mettons Ă  votre disposition, de :

1. ProcĂ©der au recomptage de tous les votes exprimĂ©s en Roumanie et Ă  l’étranger, dans des conditions de sĂ©curitĂ© maximale ;
2. Constatez la fraude Ă©lectorale lors du second tour du 18 mai 2025, ayant entraĂźnĂ© une modification de l’attribution du mandat de PrĂ©sident de la Roumanie aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 2025, constituant Ă©galement une atteinte inadmissible Ă  l’ordre constitutionnel ;
3. Annuler le second tour des Ă©lections prĂ©sidentielles du 18 mai 2025, organisĂ© de maniĂšre abusive, illĂ©gale et anticonstitutionnelle, ayant entraĂźnĂ© une fraude Ă©lectorale massive modifiant l’attribution du mandat de PrĂ©sident de la Roumanie, et, par consĂ©quent, ordonner sa reprise immĂ©diate.
En vertu du principe fondamental d’accĂšs libre Ă  la justice et du droit de participer Ă  un acte de justice Ă©quitable, nous demandons Ă  ĂȘtre convoquĂ©s afin d’ĂȘtre prĂ©sents physiquement Ă  l’audience que vous fixerez pour le rĂšglement de la prĂ©sente affaire relative Ă  la saisine d’office de la Cour Constitutionnelle.
Concernant l’admissibilitĂ© de la saisine d’office de la Cour Constitutionnelle sur toute question relative au respect de l’ordre constitutionnel, nous soulignons que celle-ci est recevable en raison de la jurisprudence Ă©tablie par la DĂ©cision n°32 du 6 dĂ©cembre 2024, publiĂ©e au Journal Officiel n°1231 du 6 dĂ©cembre 2024, rendue Ă  la suite d’une saisine d’office visant Ă  annuler l’ensemble du processus Ă©lectoral pour l’élection du PrĂ©sident de la Roumanie en 2024, en raison d’ingĂ©rences Ă©trangĂšres dans l’acte Ă©lectoral.
La Cour Constitutionnelle a jugĂ© qu’un tel acte est possible et nĂ©cessaire, Ă  savoir qu’elle peut invalider des Ă©lections de sa propre initiative dans des circonstances exceptionnelles, telles que celles objet de la prĂ©sente affaire.
Ainsi, pour les ingĂ©rences Ă©trangĂšres dans l’acte Ă©lectoral et la fraude Ă©lectorale lors de l’élection du PrĂ©sident de la Roumanie en 2025, nous mettons Ă  votre disposition un ensemble de preuves substantielles, que vous avez l’obligation d’examiner et de prendre en considĂ©ration pour une rĂ©solution juste, Ă©thique et morale de l’affaire. đŸ”œImage
2.
La prĂ©sente saisine est justifiĂ©e par l’intĂ©rĂȘt, l’engagement et l’implication de nos organisations dans les questions relatives au respect de la Constitution de la Roumanie et de ses lois subsĂ©quentes, des droits et libertĂ©s fondamentaux de l’homme, de la sĂ©curitĂ© nationale, de la sĂ©curitĂ© sociale et de la vie de chaque membre de la sociĂ©tĂ© roumaine, ainsi que par l’élaboration de politiques publiques et la surveillance des activitĂ©s des autoritĂ©s publiques, en apportant un soutien au respect des droits et libertĂ©s de l’homme en tant qu’ĂȘtre vivant, et au respect des principes souverains du droit Ă  la vie, Ă  l’intĂ©gritĂ© physique et psychique, et Ă  l’expression d’un consentement libre, correctement informĂ©, non viciĂ© et dans des conditions d’éthique et de moralitĂ©. Ces objectifs constituent nos prioritĂ©s principales.

Le dĂ©roulement du processus Ă©lectoral dans des conditions de lĂ©galitĂ©, d’éthique, de moralitĂ©, de neutralitĂ© et d’impartialitĂ© est une question vitale d’intĂ©rĂȘt national, qui nous engage, particuliĂšrement lorsque la procĂ©dure Ă©lectorale est entachĂ©e d’actes Ă  caractĂšre pĂ©nal.

L’objectif de notre dĂ©marche est de rĂ©tablir la lĂ©galitĂ© et le fonctionnement de l’État roumain de droit, national, souverain, indĂ©pendant, unitaire et indivisible.

1. Dans l’exercice de ses attributions, la Cour Constitutionnelle est seule compĂ©tente pour statuer sur sa propre compĂ©tence, ce qui lui impose l’obligation de se saisir d’office dans son domaine de compĂ©tence, oĂč elle dispose de pouvoirs de vĂ©rification et de contrĂŽle, lorsqu’il existe des violations extrĂȘmement graves de la Constitution de la Roumanie, quelle que soit la mĂ©thode procĂ©durale de saisine.

2. Par sa DĂ©cision n°32 du 6 dĂ©cembre 2024, publiĂ©e au Journal Officiel n°1231 du 6 dĂ©cembre 2024, ayant force obligatoire gĂ©nĂ©rale et valable uniquement pour l’avenir (article 147 point 4 de la Constitution de la Roumanie), la Cour Constitutionnelle a statuĂ© ce qui suit :

« Selon les dispositions de l’article 146 lettre f) de la Constitution, de l’article 37 alinĂ©a 1 de la Loi n°47/1992, republiĂ©e au Journal Officiel de Roumanie, Partie I, n°807 du 3 dĂ©cembre 2010, et de l’article 3 de la Loi n°370/2004 relative Ă  l’élection du PrĂ©sident de la Roumanie, republiĂ©e au Journal Officiel de Roumanie, Partie I, n°650 du 12 septembre 2011, la Cour Constitutionnelle veille au respect de la procĂ©dure pour l’élection du PrĂ©sident de la Roumanie et confirme les rĂ©sultats du scrutin. »
« L’objectif de l’attribution constitutionnelle prĂ©vue par l’article 146 lettre f) est de garantir le respect du principe de la suprĂ©matie de la Constitution, prĂ©vu Ă  l’article 1 alinĂ©a 5, tout au long du scrutin prĂ©sidentiel, ainsi que des valeurs constitutionnelles prĂ©vues aux articles 1 alinĂ©a 3 et 2 alinĂ©a 1 de la Constitution, qui caractĂ©risent l’État roumain et que le PrĂ©sident de la Roumanie a le devoir de respecter et de dĂ©fendre. L’attribution de la Cour Constitutionnelle, selon laquelle elle ‘veille au respect de la procĂ©dure pour l’élection du PrĂ©sident’, rĂ©glementĂ©e par l’article 146 lettre f) de la Constitution, ne peut ĂȘtre interprĂ©tĂ©e de maniĂšre restrictive. Les dispositions de l’article 146 lettre f) de la Constitution doivent ĂȘtre corrĂ©lĂ©es avec celles de l’article 142 alinĂ©a 1 de la Constitution et de l’article 1 alinĂ©a 2 de la Loi n°47/1992, l’attribution de la Cour Constitutionnelle de veiller au respect de la procĂ©dure pour l’élection du PrĂ©sident ne pouvant ĂȘtre dissociĂ©e de son rĂŽle dans l’architecture constitutionnelle, celui de garant de la suprĂ©matie de la Constitution. »

« La dĂ©mocratie reprĂ©sente un Ă©lĂ©ment fondamental de l’ordre constitutionnel national et du patrimoine constitutionnel europĂ©en, et le droit Ă  des Ă©lections libres est unanimement reconnu comme l’expression la plus profonde de l’organisation d’une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique (voir Ă©galement la DĂ©cision n°242 du 3 juin 2020, publiĂ©e au Journal Officiel de Roumanie, Partie I, n°504 du 12 juin 2020, đŸ”œ
3.
paragraphe 105), étant essentiel et déterminant pour le systÚme démocratique. »
« Le droit de vote et le droit d’ĂȘtre Ă©lu sont cruciaux pour l’établissement et le maintien des fondements d’une dĂ©mocratie constitutionnelle authentique et effective, gouvernĂ©e par la primautĂ© du droit (voir, mutatis mutandis, la DĂ©cision du 17 mai 2016, rendue dans l’affaire KarĂĄcsony et autres contre la Hongrie, paragraphe 141), et sont garantis par la Constitution. Ainsi, la Cour constate que les droits Ă©lectoraux sont des droits fondamentaux de nature politique, constituent une condition sine qua non de la dĂ©mocratie et du fonctionnement dĂ©mocratique de l’État, et s’exercent dans le respect des exigences de la Constitution et des lois. »
« Selon l’article 1 alinĂ©a 3 de la Constitution, la Roumanie est un État de droit, dĂ©mocratique et social, dans lequel la dignitĂ© humaine, les droits et libertĂ©s des citoyens, le libre dĂ©veloppement de la personnalitĂ© humaine, la justice et le pluralisme politique reprĂ©sentent des valeurs suprĂȘmes, dans l’esprit des traditions dĂ©mocratiques du peuple roumain et des idĂ©aux de la RĂ©volution de dĂ©cembre 1989, et sont garantis. Ce texte constitutionnel Ă©tablit expressĂ©ment les valeurs sur lesquelles repose l’État roumain, celles-ci Ă©tant un corollaire de son existence dans le temps. De plus, l’article 1 alinĂ©a 3 de la Constitution prĂ©cise que ces valeurs doivent ĂȘtre comprises et appliquĂ©es ‘dans l’esprit des traditions dĂ©mocratiques du peuple roumain et des idĂ©aux de la RĂ©volution de dĂ©cembre 1989’. »
« Selon l’article 2 alinĂ©a 1 de la Constitution, ‘la souverainetĂ© nationale appartient au peuple roumain, qui l’exerce par ses organes reprĂ©sentatifs, constituĂ©s par des Ă©lections libres, pĂ©riodiques et Ă©quitables, ainsi que par rĂ©fĂ©rendum’. Ainsi, le caractĂšre Ă©quitable des Ă©lections est une expression de la souverainetĂ© et un principe fondamental de l’État roumain, qui constitue la base de l’établissement des rĂ©sultats des Ă©lections pour la fonction de PrĂ©sident de la Roumanie. En consĂ©quence, l’État a l’obligation d’assurer un processus Ă©lectoral transparent dans toutes ses composantes pour garantir l’intĂ©gritĂ© et l’impartialitĂ© des Ă©lections, celles-ci Ă©tant les prĂ©misses d’une dĂ©mocratie constitutionnelle authentique, de l’évolution dĂ©mocratique de l’État et de l’assurance de l’existence de l’État de droit. »
« L’État a une responsabilitĂ© positive de prĂ©venir toute interfĂ©rence injustifiĂ©e dans le processus Ă©lectoral par rapport aux principes constitutionnels. D’autre part, l’État a Ă©galement le devoir de neutralitĂ©, qui inclut l’obligation de renforcer la rĂ©silience des Ă©lecteurs, notamment par la sensibilisation de l’électorat Ă  l’utilisation des technologies numĂ©riques dans le cadre des Ă©lections, en particulier par la fourniture d’informations et d’un soutien adĂ©quat. Par consĂ©quent, l’État doit faire face aux dĂ©fis et aux risques gĂ©nĂ©rĂ©s par les campagnes de dĂ©sinformation organisĂ©es, susceptibles d’affecter l’intĂ©gritĂ© des processus Ă©lectoraux [voir, Ă  cet Ă©gard, les points 14, 17 et 20 de la DĂ©claration interprĂ©tative du Code de bonne conduite en matiĂšre Ă©lectorale concernant les technologies numĂ©riques et l’intelligence artificielle, adoptĂ©e par la Commission europĂ©enne pour la dĂ©mocratie par le droit (Commission de Venise), le 6 dĂ©cembre 2024]. »
« Selon l’article 81 alinĂ©a 1 de la Constitution, le PrĂ©sident de la Roumanie est Ă©lu par un vote universel, Ă©gal, direct, secret et librement exprimĂ©. »
« La libertĂ© des Ă©lecteurs de se former une opinion inclut le droit d’ĂȘtre correctement informĂ©s avant de prendre une dĂ©cision. Plus prĂ©cisĂ©ment, la libertĂ© des Ă©lecteurs de se former une opinion suppose le droit d’obtenir des informations correctes sur les candidats et le processus Ă©lectoral de toutes les sources, y compris en ligne, ainsi que la protection contre une influence injustifiĂ©e, par des actes ou faits illĂ©gaux et disproportionnĂ©s, sur leur comportement de vote. La publicitĂ© politique peut đŸ”œ
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May 21
🔮 Apocalypse Now!
de Levana Zigmund

« Nous ne devons pas oublier qu’un jour, tout sera rĂ©vĂ©lĂ©, toutes les injustices seront exposĂ©es et ceux qui les ont commises devront rendre des comptes. »

Peter Thiel, « Le moment straussien », 2007
Depuis quelques jours, un nouveau tour de scrutin s’est tenu dans notre interminable Ă©lection prĂ©sidentielle, et l’apocalypse se poursuit. Par « apocalypse », j’entends ici le sens Ă©tymologique du terme : une « rĂ©vĂ©lation », un « dĂ©voilement ».

Ce qui nous plonge dans l’air du temps – pour rester poli – bien plus que le rĂ©sultat de ce dernier tour ne le fait.

Je vais m’expliquer. Par pur hasard, j’ai regardĂ© dimanche dernier l’interview d’Emmanuel Todd sur FrĂ©quence Populaire, intitulĂ©e Apocalypse Now : Des États-Unis Ă  l’Europe. Il s’agit du quatriĂšme Ă©pisode d’une sĂ©rie appelĂ©e Le Monde selon Todd. Comprendre le chaos. Le premier Ă©pisode, diffusĂ© en dĂ©cembre 2024, aprĂšs le triomphe Ă©lectoral de Donald Trump aux États-Unis mais avant son investiture Ă  la Maison Blanche, portait le titre L’AmĂ©rique de Trump, miroir d’un monde en crise. Deux autres Ă©pisodes ont suivi, l’un sur l’Allemagne, l’autre sur la France.
Comme le titre l’indique, Todd a une vision radicale de l’état du monde, mais elle est non seulement solidement documentĂ©e, mais aussi portĂ©e par le poids de son nom.

Historien et anthropologue, Emmanuel Todd jouit d’une rĂ©putation de prophĂšte « avec des documents appropriĂ©s », comme il aime Ă  le dire.
Dans ce qui suit, aprĂšs une brĂšve introduction au travail de Todd, je prĂ©senterai son concept d’« apocalypse » appliquĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© actuelle. Ce mĂȘme terme a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© par Peter Thiel, milliardaire, fondateur de PayPal et de Palantir, figure influente de la Silicon Valley et l’un des penseurs politiques les plus marquants aujourd’hui, notamment au sein de l’administration Trump. Todd fait rĂ©fĂ©rence Ă  Thiel, je vais donc Ă©galement expliquer briĂšvement sa vision.

Je poursuivrai avec la comprĂ©hension qu’a Todd de cette « apocalypse » et sa dĂ©finition de l’« Empire » en dĂ©clin, en me concentrant sur ses idĂ©ologies, qui coĂŻncident avec celles du mondialisme. L’« apocalypse » est ainsi aussi celle du systĂšme mondialiste tel que nous l’avons connu jusqu’à aujourd’hui (ce qui est d’ailleurs reconnu ; voir par exemple ici et ici).

Enfin, en arrivant en Europe, Todd observe son retard par rapport au centre amĂ©ricain dans la comprĂ©hension de la vague historique, qu’il attribue Ă  un phĂ©nomĂšne d’« archaĂŻsme pĂ©riphĂ©rique » : le centre impĂ©rial a abandonnĂ© la cause, mais la pĂ©riphĂ©rie continue d’agiter les mĂȘmes banniĂšres, avec les mĂȘmes mains. Cette inertie se manifeste, par exemple, selon Todd, par une attitude belliqueuse envers la Russie, alors que le centre du pouvoir occidental, les États-Unis, a non seulement retirĂ© sa participation Ă  ce projet, mais s’efforce Ă©galement de conclure un accord pour mettre fin Ă  la guerre en Ukraine.

Une autre manifestation anachronique est la lutte acharnĂ©e contre les mouvements souverainistes et populistes – qui ont dĂ©jĂ  transformĂ© le rĂ©gime politique Ă  Washington –, une lutte qui prend des formes socialement et politiquement autodestructrices, avec un grave affaiblissement de la dĂ©mocratie. Todd cite la Roumanie comme un exemple particuliĂšrement prĂ©occupant.
Dans cette spirale descendante de l’Empire, les Ă©lites europĂ©ennes semblent vouloir profiter des bouleversements mondiaux pour fĂ©dĂ©raliser de force l’Union, par des moyens qui ne font qu’affaiblir son assise idĂ©ologique et saper sa lĂ©gitimitĂ© dĂ©jĂ  fragile. Je conclurai en expliquant ce que signifie « l’apocalypse » europĂ©enne selon Todd. đŸ”œImage
2.
Les prophĂ©ties d’Emmanuel Todd

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Todd s’est fait un nom Ă  seulement 25 ans, en 1976, lorsqu’il a prĂ©dit un Ă©vĂ©nement impensable Ă  l’époque : l’effondrement du bloc soviĂ©tique (La Chute finale : Essai sur la dĂ©composition de la sphĂšre soviĂ©tique).

Tout le monde a apprĂ©ciĂ© Todd pendant un quart de siĂšcle, car on ne peut qu’aimer celui qui apporte de telles nouvelles. Sa mĂ©thode, fondĂ©e sur des statistiques dĂ©mographiques, des indicateurs culturels (comme la littĂ©rature lue en URSS, ce qui Ă©tait censurĂ© ou non, etc.), l’a conduit Ă  conclure que l’URSS s’effondrerait sous la pression des classes Ă©duquĂ©es de la zone europĂ©enne du bloc soviĂ©tique.

Cette mĂȘme mĂ©thode, enrichie par l’expĂ©rience, la connaissance et l’ñge, a conduit Todd, malheureusement, Ă  une conclusion similaire concernant l’« Empire » (j’y reviendrai, mais il s’agit essentiellement du bloc occidental et, par extension, du mondialisme). C’était en 2001, dans AprĂšs l’Empire : Essai sur la dĂ©composition du systĂšme amĂ©ricain, un best-seller accueilli avec beaucoup plus de rĂ©serves.

Dans cet ouvrage, contrairement au « consensus conventionnel » et aux thĂ©ories de figures comme Zbigniew Brzezinski, Todd a prĂ©dit que les États-Unis perdraient leur contrĂŽle militaire, Ă©conomique et idĂ©ologique sur la scĂšne mondiale, et que la Russie redeviendrait une grande puissance. En 2001, le monde semblait encore suspendu dans l’attente. On a froncĂ© le nez, avec une incrĂ©dulitĂ© polie : « Merci de vous ĂȘtre donnĂ© la peine, Monsieur Todd, mais
 »
PrĂšs de 25 ans plus tard, en 2024, Todd a de nouveau provoquĂ© un tollĂ© avec La DĂ©faite de l’Occident, un livre si controversĂ© qu’il n’a pas Ă©tĂ© traduit en anglais. Dans cet ouvrage, il dĂ©crit une civilisation occidentale qui a atteint les limites de sa capacitĂ© Ă  exploiter le reste du monde et qui, en son sein, souffre d’une Ă©rosion grave des piliers de son ancienne grandeur (notamment l’éthique protestante et ses valeurs : Ă©ducation, discipline, travail). La dĂ©mocratie libĂ©rale, selon Todd, a Ă©tĂ© remplacĂ©e dans le bloc occidental par une « oligarchie libĂ©rale », dont la croyance fondamentale est que l’État-nation est un concept dĂ©passĂ©, voire antinomique, dans un monde globalisĂ©.

Cette idĂ©ologie « post-nationale » est aujourd’hui en confrontation directe, principalement avec le systĂšme russe, dĂ©crit par Todd comme une « dĂ©mocratie autocratique » centrĂ©e sur la souverainetĂ© nationale, et, secondairement, avec une opposition croissante des nations Ă  l’hĂ©gĂ©monie occidentale, illustrĂ©e par la formation des BRICS. Dans cette confrontation, l’Occident a Ă©tĂ© vaincu, surtout idĂ©ologiquement, et nous vivons une Ă©poque de transition vers un nouveau systĂšme mondial dont les contours restent flous.
Je tiens Ă  souligner que Todd n’est pas un admirateur du systĂšme russe, mais un amoureux de la dĂ©mocratie occidentale dans ses formes classiques. Peu importe, bien sĂ»r, dans un monde prĂŽnant les valeurs, la libertĂ© d’expression, la diversitĂ©, la tolĂ©rance et le dialogue. Todd a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© comme un apologue de Poutine.

Les choses auraient pu en rester lĂ , Todd aurait continuĂ© Ă  vivre, ironiquement stupĂ©fait, dans sa bibliothĂšque, sur son canapĂ©, face Ă  l’évolution du « bon monde ». Mais, fin 2024, Donald Trump a remportĂ© les Ă©lections aux États-Unis. Et tout le monde s’est mis Ă  parler d’Apocalypse Now !
Avant d’explorer cette « apocalypse », je prĂ©cise que Todd n’est pas un partisan de Trump. Au contraire, il doute de sa capacitĂ© Ă  gĂ©rer avec compĂ©tence cette phase avancĂ©e de dĂ©clin de l’« Empire ».
L’Apocalypse selon Peter Thiel
Je passe de Todd Ă  Peter Thiel, car Todd lui-mĂȘme fait ce lien dans son interview. Cela aide Ă  mieux comprendre de quelle apocalypse il s’agit, tout en montrant que, sur un plan fondamental, les idĂ©es de Todd (un penseur se revendiquant « de gauche », en dĂ©saccord avec des figures comme Viktor OrbĂĄn ou l’AfD allemande) rejoignent celles de Thiel (un libertarien anti-Ă©tatiste et đŸ”œ
3.
technocrate « de droite »). En d’autres termes, Todd n’est pas le seul observateur averti Ă  noter ce phĂ©nomĂšne d’effondrement.

Peter Thiel – transhumaniste et nĂ©o-eugĂ©niste, parmi d’autres « ismes », l’un des premiers magnats de la Silicon Valley Ă  soutenir Trump et mentor du vice-prĂ©sident JD Vance – a publiĂ© en janvier 2025 un essai apocalyptique dans le Financial Times. Il y Ă©crit :

Le retour de Trump Ă  la Maison Blanche annonce une apocalypse pour les secrets de l’ancien rĂ©gime. Les rĂ©vĂ©lations de la nouvelle administration ne justifient pas nĂ©cessairement une vengeance : la reconstruction peut aller de pair avec la rĂ©conciliation. Mais pour que la rĂ©conciliation ait lieu, il faut d’abord que la vĂ©ritĂ© soit rĂ©vĂ©lĂ©e.

Thiel emploie donc « apocalypse » dans son sens Ă©tymologique de « rĂ©vĂ©lation », avec une nuance eschatologique de fin d’une Ă©poque. Son article ne se limite pas Ă  la thĂ©orie : il propose des cibles concrĂštes pour la dĂ©classification, allant au-delĂ  du mĂšme « qui a tuĂ© JFK » : l’origine du Covid-19, les crĂ©ateurs du virus, les e-mails d’Anthony Fauci, ou encore les mystĂšres entourant Jeffrey Epstein.
Cette apocalypse laĂŻque et trĂšs amĂ©ricaine vise « l’ancien rĂ©gime », non pas seulement l’administration Biden, mais tout un « systĂšme » que Thiel compare Ă  « l’aristocratie prĂ©-rĂ©volutionnaire de la France » :

2016 a Ă©branlĂ© leur foi historiciste dans l’évolution de l’univers moral, mais en 2020, ils espĂ©raient pouvoir ignorer Trump, le considĂ©rant comme une aberration passagĂšre. RĂ©trospectivement, 2020 fut l’aberration, le combat d’arriĂšre-garde d’un rĂ©gime chancelant. [
] Il n’y aura pas de restauration rĂ©actionnaire de l’ùre prĂ©-Internet.

En 2016, Barack Obama assurait que la victoire de Trump « n’était pas l’apocalypse ». Il semble s’ĂȘtre trompĂ©. Les rĂ©vĂ©lations, notamment dans les domaines Ă©voquĂ©s par Thiel, se multiplient depuis janvier 2025, et l’agence DOGE d’Elon Musk a pratiquement vidĂ© de leur substance plusieurs agences gouvernementales, dans un effort non seulement de restructuration, mais aussi d’exposition (et, de maniĂšre Ă©vidente, de remplacement des Ă©lites).
Thiel, qui se dĂ©clare chrĂ©tien, analyse le dĂ©clin de la modernitĂ© en termes apocalyptiques. Dans son essai de 2007, « Le moment straussien », il soutient que la modernitĂ© s’achĂšvera lorsque le monde dĂ©couvrira la vĂ©ritĂ© sur la violence cachĂ©e au cƓur de la politique (inspirĂ© par RenĂ© Girard et sa thĂ©orie du bouc Ă©missaire). Dans ce moment apocalyptique, le monde devra Ă©viter une repolitisation au sens de Carl Schmitt (le « politique » comme opposition ami-ennemi) et trouver le salut dans « des idĂ©es nouvelles et bizarres », dont Thiel regorge.

Je ne m’étendrai pas davantage sur sa pensĂ©e, sinon pour noter qu’il se positionne comme un thĂ©oricien majeur (aux cĂŽtĂ©s de Curtis Yarvin, Nick Land, Nick Bostrom, et autres) dans l’avant-garde techno-intellectuelle amĂ©ricaine, influente dans le second mandat de Trump, notamment via Elon Musk et JD Vance.
J’ai Ă©crit ailleurs sur le Technate, une unitĂ© administrative-territoriale technocratique englobant l’AmĂ©rique du Nord (y compris les territoires que Trump a annoncĂ© vouloir annexer dĂšs le dĂ©but de sa prĂ©sidence), rĂȘve du grand-pĂšre maternel d’Elon Musk. Ce Technate marquerait la fin de l’État tel que nous le connaissons (tous les philosophes de la Silicon Valley sont anti-Ă©tatistes), mais aussi une maniĂšre d’installer les États-Unis dans un monde multipolaire. Todd, lui, soutient que l’AmĂ©rique de Trump cherche Ă  devenir un super-État-nation, Ă  l’image de la Russie ou de la Chine. Quant aux visions technocratiques de Thiel et consorts, Todd les juge dĂ©pourvues de conscience historique : « une pensĂ©e en dĂ©cadence, Ă  analyser par autopsie ». EspĂ©rons que cette prophĂ©tie de Todd se rĂ©alise aussi.
L’Apocalypse d’Emmanuel Todd
Ce dĂ©tour par Thiel Ă©tait nĂ©cessaire, car Todd s’y rĂ©fĂšre pour expliquer l’effondrement de l’« Empire » :

LĂ  oĂč nos visions divergent – au-delĂ  du fait que Thiel parle đŸ”œ
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May 16
🔮 DĂ©boires de la diplomatie macroniste en Roumanie
par @sfglucon

📍Emmanuel Macron, qui brille par ses Ă©checs internationaux et s'est fait "sortir" de plusieurs pays d'Afrique, va-t-il maintenant perdre la Roumanie ?

D'autres sont mieux placĂ©s que moi pour dĂ©crire les errances, les Ă©checs, et l'impuissance de M. Macron en politique extĂ©rieure - ce show grandiloquent d'un homme qui vit dans les vieux ors d'une RĂ©publique qui n'est plus tout Ă  fait elle-mĂȘme et ne peut plus grand-chose trouve de nombreuses illustrations Ă  travers le monde. La derniĂšre en date est probablement cette idĂ©e creuse de partage du parapluie nuclĂ©aire français avec la Pologne - un cirque pour les bĂ©ats, qui va contre les traitĂ©s, contre le "rĂ©alisme", et contre l'intelligence des Polonais qui n'ont probablement pas oubliĂ© les longs mois d'attente prĂ©cĂ©dant l'Ă©trange dĂ©faite française en 40. Bref, je ne commencerai pas par un inventaire.

Vivant en Roumanie depuis trÚs longtemps, ma relation à ce pays est celle d'un roumanisé, observateur placé non pas parmi les cercles d'expats, mais fréquentant plutÎt sur le terrain la Roumanie déclassée - celle à laquelle l'Union Européenne n'a pas livré grand-chose, si ce n'est de financer la petite classe de gens qui pérorent aujourd'hui sur la maniÚre dont leurs concitoyens "mal élevés" devraient voter (un sujet largement développé dans mon texte en anglais publié aprÚs l'annulation du premier tour des présidentielles en décembre dernier).

De mon arrivĂ©e en Roumanie en 1999, je garde des souvenirs peu glorieux de la prĂ©sence Ă©conomique française dans ce pays. SurnommĂ©e “l'Afrique blanche” parmi les expats, la Roumanie a eu droit Ă  son lot de condescendance de la part de gens qui se retrouvaient, comme au "bon temps des colonies" et comme dans certains pays du Sud global, avec un pouvoir d'achat fantastique et la mission de faire avancer les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques français dans un pays que ses propres Ă©lites dĂ©pouillaient.

Je garde notamment en mĂ©moire une confidence d'un ancien ministre des tĂ©lĂ©coms français se vantant d'avoir arrosĂ© les deux principaux partis en amont des Ă©lections pour huiler la signature des contrats dans la foulĂ©e. Toute une Ă©poque ! L'entreprise oĂč j'Ă©tais stagiaire avait d’ailleurs recours au fils d'un ancien apparatchik pour organiser la corruption des ministres - un “agent” qui sera plus tard reconnu comme ancien collaborateur de la Securitate.
Immoral et malin, il faut comprendre que dans la guerre commerciale qui l'opposait aux États-Unis et aux autres pays, la France a naturellement appliquĂ© Ă  travers le monde les mĂȘmes principes qui ont assurĂ© son influence diplomatique et sa prĂ©sence commerciale dans son arriĂšre-cour africaine.

Point d'une telle "finesse" de nos jours, puisque M. Macron a choisi de prendre fait et cause pour un camp politique - et pas n'importe lequel, puisqu'il s'agit du camp qui soutient l'annulation des Ă©lections et accuse l’autre moitiĂ© du pays d'ĂȘtre pro-russe.

D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l'accusation de sympathie pro-russe, rabĂąchĂ©e dans toute la presse (voir mon prĂ©cĂ©dent texte) est d'une idiotie profonde dans un pays dont la population dĂ©clare Ă  87,5% son attachement Ă  l'orientation pro-occidentale du pays. Qui seraient donc ces 23% (vote Georgescu) et 14% (vote Simion) qui ont choisi en novembre 2024 de voter pour des candidats accusĂ©s d'ĂȘtre pro-russes ? Qui sont ces 41% qui ont votĂ© pour M. Simion au premier tour de la nouvelle Ă©lection prĂ©sidentielle ? Évidemment, pas des pro-russes. Inventer un clivage qui n'existe pas comporte pourtant un risque majeur : fabriquer ex-nihilo ce que l'on dĂ©nonce. đŸ”œImage
2.
Que les mĂ©dias, et notamment les mĂ©dias infiltrĂ©s par les services de renseignement racontent des sornettes sur la Roumanie, c'est une chose. Que Monsieur Macron ne soit pas informĂ© de la rĂ©alitĂ© sur le terrain, c'en est une autre. Qu'il se mĂȘle de la dĂ©mocratie roumaine, cela dĂ©passe l'entendement. Trois temps principaux marquent l'ingĂ©rence française dans le dĂ©bat roumain.
Tout d'abord le 6 décembre, quelques heures avant l'annulation du processus électoral par la Cour Constitutionnelle sur des bases trÚs fragiles voire ridicules, Monsieur Macron discutait avec la candidate du parti USR (Union "Sauvez la Roumanie", partenaire du parti de M. Macron au sein du groupe RENEW au parlement européen), Mme Lasconi, et lui déclarait dans un enregistrement son soutien, tout en exprimant quelques menaces à l'attention des Roumains s'ils votaient mal :

E. Macron : "Bonjour, Elena. Comment allez-vous ? Je suis heureux de vous voir et de vous exprimer mon soutien dans cette campagne. Je pense que ce qui est en jeu, c'est évidemment l'avenir de la Roumanie, mais je pense que c'est trÚs important et stratégique pour toute l'Europe."

E. Lasconi : "Je me bats ici pour la démocratie et j'utiliserai tout mon pouvoir et mes connaissances pour maintenir la démocratie ici en Roumanie et pour garder mon pays sur une trajectoire européenne et dans l'OTAN."

E. Macron : "TrĂšs important pour nous tous. Parce que votre pays est dĂ©cisif. Vous ĂȘtes sur le flanc oriental de l'OTAN. Vous ĂȘtes un membre trĂšs important de notre Europe, et durant les sept derniĂšres annĂ©es, j'ai constamment Ă©valuĂ© et ressenti moi-mĂȘme l'importance de la Roumanie, et je veux vous remercier pour ce fait trĂšs clair, et je pense que c'est dans l'intĂ©rĂȘt de la Roumanie, du peuple roumain et de toute l'Europe."

E. Lasconi : "Et je veux vous remercier pour tout le soutien militaire français."

E. Macron : "J'ai dĂ©cidĂ© dĂšs le premier jour de la guerre d'agression russe en Ukraine en fĂ©vrier 2022 d'envoyer des troupes en Roumanie et nous avons Ă©tĂ© les tout premiers Ă  dĂ©ployer des troupes dans votre pays pour protĂ©ger ce front. Et je veux vous rĂ©affirmer mon engagement et je serai trĂšs clair. L'expĂ©rience gĂ©orgienne est trĂšs rĂ©vĂ©latrice dans ce contexte. Et ce n'est pas un chĂšque en blanc que nous avons fourni Ă  la Roumanie. Nous avons apportĂ© notre soutien Ă  un pays clairement engagĂ© dans l'UE et l'OTAN. Et il est trĂšs important de dire que si quelqu'un arrive en Ă©tant ambigu avec la Russie, ou explicitement pro-russe, cela changera totalement la politique de sĂ©curitĂ© de l'Europe. [...] Si je peux faire quoi que ce soit pour aider dans ce contexte, je ferai tout. Vous ĂȘtes la seule Ă  ĂȘtre claire sur l'Europe et l'OTAN et de facto vous ĂȘtes la seule Ă  protĂ©ger le pays parce que toute la solidaritĂ© que vous avez reçue est liĂ©e Ă  celĂ ."

S'ensuit dans l'Ă©change (disponible ici) l'assurance de la part de Madame Lasconi de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts commerciaux français et notamment les investissements français, dont le plus connu est Dacia Renault (j'avais Ă©crit sur le sujet de Dacia il y a une quinzaine d'annĂ©es).

Quelques heures plus tard, la Cour Constitutionnelle, qui s'est auto-saisie pour la premiÚre fois et en dehors de tout cadre légal, annulait l'élection.

Chose qui ne dĂ©rangera guĂšre un autre Français que la rĂ©putation prĂ©cĂšde dĂ©sormais Ă  travers le monde : M. Breton, l'artisan du DSA et de l'infrastructure de censure qui y est liĂ©. Celui-ci annoncera qu'il faudra peut-ĂȘtre annuler les Ă©lections en Allemagne, comme "on l'a fait en Roumanie".

Tout le monde connait le scandale qui suivit l'annulation en Roumanie. Si beaucoup ont pointĂ© vers Washington et vers le "SystĂšme" (une alliance entre hĂ©ritiers de la Securitate et partis de gouvernement), l'intervention de M. Macron et son chantage Ă  la sĂ©curitĂ© de la Roumanie, malgrĂ© le cadre de l'OTAN, n'est pas non plus passĂ© inaperçu. J'ai tendance mĂȘme Ă  penser que c'est bien la France qui mĂšne la danse dans cette histoire. đŸ”œ
3.
En effet, quelques mois plus tard, alors que la Roumanie s'apprĂȘte Ă  voter de nouveau, une nouvelle intervention française a Ă©tĂ© fortement remarquĂ©e : M. Warnery, l'ambassadeur de France en Roumanie, rend visite Ă  la Cour Constitutionnelle et dĂ©clare son soutien Ă  l’institution qui avait annulĂ© les Ă©lections. Quelques jours plus tard, la candidature de M. Georgescu est invalidĂ©e...
Nous sommes maintenant dans l'entre-deux-tours. Les Roumains ont sorti la massue pour faire savoir qu'on ne badinait pas avec leur suffrage librement exprimé et ont propulsé M. Simion, candidat de remplacement pour M. Georgescu cette fois-ci, mais également candidat du principal mouvement souverainiste local (AUR, alliance pour l'Union des Roumains) à 41% des suffrages.
Naturellement, la presse est unanime, tout comme la sociĂ©tĂ© civile "de vitrine" qui occupe l'espace mĂ©diatique roumain. Pris complĂštement hors-jeu en novembre par le phĂ©nomĂšne Georgescu sur TikTok, il est difficile de dire si ces gens ont repris pied. Travaillent-ils au corps les Ă©lecteurs qui ne croient plus ni en la presse, ni en cette sociĂ©tĂ© civile qui vit sous perfusion de financements externes (Soros, USAID/NED/OCCRP, UE) ? Ou ce bon monde continue-t-il simplement d'ĂȘtre hors-sol et de brasser du vent ? Ils donnent principalement l’impression de redoubler d'efforts pour fustiger prĂšs de la moitiĂ© de la population, en les traitant comme des parias (je reviendrai dans un autre article sur le sujet du racisme et du mĂ©pris de classe dans le camp eurolĂątre), tout en espĂ©rant rĂ©veiller le castor qui dormirait en chacun et obtenir un barrage contre le vote souverainiste.

Accompagnant ces efforts, et c'est le troisiĂšme temps du “problĂšme français”, des macronistes redoublent d'activitĂ© en soutien au candidat du joli petit monde de Bucarest. ValĂ©rie Hayer, DĂ©putĂ©e europĂ©enne, PrĂ©sidente de RenewEurope et SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale dĂ©lĂ©guĂ©e de Renaissance dĂ©clare sa flamme dĂšs le 5 mai pour le concurrent s’opposant Ă  Monsieur Simion, Nicusor Dan, fondateur de l’USR qu’il a quittĂ© il y a quelques annĂ©es tout en en conservant le soutien. Une semaine plus tard, elle rĂ©vĂšle sur France Info vouloir “tout faire sur le terrain” pour que M. Dan soit Ă©lu.

Ajoutons Ă  cela qu'une figure du mĂȘme parti, Clotilde Armand, trĂšs active dans la campagne, illustre l'impopularitĂ© de certains Français de Roumanie, aprĂšs avoir dĂ©sastreusement gĂ©rĂ© un arrondissement de Bucarest et avoir Ă©tĂ© impliquĂ©e, sans ĂȘtre condamnĂ©e, dans un scandale de fraude Ă©lectorale et dans un scandale de corruption concernant le contrat de la sociĂ©tĂ© Egis, qu'elle dirigeait, alors que son confrĂšre M. Drula (toujours USR) Ă©tait ministre des transports. Quant Ă  l’ancien Premier Ministre “technocrate” et ancien Commissaire europĂ©en Ă  l’agriculture, M. Dacian Ciolos, alliĂ© historique de l’USR, ancien membre du groupe RENEW au Parlement EuropĂ©en et rĂ©putĂ© proche de M. Macron et ami de Michel Barnier, il a Ă©tĂ© nommĂ© conseiller du PrĂ©sident par interim le 18 mars, nomination suivie le 19 mars d’une visite de M. Nicusor Dan au palais prĂ©sidentiel, alimentant les spĂ©culations autour d’une French Connection poussant le candidat indĂ©pendant. Touche finale, M. Dan a Ă©tudiĂ© Ă  la Sorbonne - on ne va le lui reprocher, mais celĂ  contribue naturellement Ă  teinter sa candidature aux couleurs de la France.

Naturellement, cette agitation française va contre une part de la population, dont nous connaĂźtrons le nombre dimanche prochain, et ne peut qu'alimenter un French Bashing qui, s'il est tout aussi regrettable qu'Ă  l'Ă©poque des Freedom Fries imbĂ©ciles de M. Bush, est cette fois-ci tout Ă  fait justifiĂ©. Macron n'est pas Chirac, et encore moins Villepin, et la France s'opposant au crime de l'invasion de l’Irak n'est pas celle qui a depuis embrassĂ© la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine des “rĂ©volutions de couleurs”, semant le chaos tout en s'habillant de vertu. Je recommande Ă  ce sujet de lire le texte de Christopher Mott, les noces de la guerre et de đŸ”œ
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May 7
🔮 L'autodestruction de l'Europe
par Thomas Fazi

📍Comment comprendre la posture apparemment autodestructrice de l'Europe ? Quatre dimensions interdĂ©pendantes peuvent expliquer la position de ses dirigeants : psychologique, politique, stratĂ©gique et transatlantique.

Pour les Ă©trangers, la politique europĂ©enne peut s'avĂ©rer difficile Ă  dĂ©chiffrer de nos jours – et cela est particuliĂšrement Ă©vident dans la rĂ©action du continent face Ă  l'Ă©volution de la situation en Ukraine. Depuis le retour en force de Donald Trump et son initiative de nĂ©gocier la fin du conflit russo-ukrainien, les dirigeants europĂ©ens ont agi d'une maniĂšre qui semble dĂ©fier la logique fondamentale des relations internationales – notamment le rĂ©alisme, qui postule que les États agissent avant tout pour promouvoir leurs propres intĂ©rĂȘts stratĂ©giques.

PlutĂŽt que de soutenir les efforts diplomatiques visant Ă  mettre fin Ă  la guerre, les dirigeants europĂ©ens semblent dĂ©terminĂ©s Ă  faire Ă©chouer les propositions de paix de Trump, Ă  compromettre les nĂ©gociations et Ă  prolonger le conflit. Du point de vue des intĂ©rĂȘts fondamentaux de l'Europe, cette situation est non seulement dĂ©routante, mais aussi irrationnelle. La guerre en Ukraine, mieux dĂ©crite comme un conflit par procuration entre l'OTAN et la Russie, a infligĂ© d'immenses dommages Ă©conomiques aux industries et aux mĂ©nages europĂ©ens, tout en aggravant considĂ©rablement les risques sĂ©curitaires sur tout le continent. On pourrait bien sĂ»r arguer que l'engagement de l'Europe dans la guerre Ă©tait malavisĂ© dĂšs le dĂ©part, fruit d'un orgueil dĂ©mesurĂ© et d'une erreur de calcul stratĂ©gique, notamment la croyance erronĂ©e que la Russie subirait un effondrement Ă©conomique et une dĂ©faite militaire rapides.

Cependant, quelle que soit la logique de la rĂ©action initiale de l'Europe Ă  la guerre, on pourrait s'attendre, compte tenu de ses consĂ©quences, Ă  ce que les dirigeants europĂ©ens saisissent avec empressement toute voie viable vers la paix – et, partant, l'occasion de rĂ©tablir les relations diplomatiques et la coopĂ©ration Ă©conomique avec la Russie. Au lieu de cela, ils ont rĂ©agi avec inquiĂ©tude face Ă  la « menace » de paix. Loin de se rĂ©jouir de cette opportunitĂ©, ils ont doublĂ© la mise : ils ont promis un soutien financier et militaire illimitĂ© Ă  l'Ukraine et ont annoncĂ© un plan de rĂ©armement sans prĂ©cĂ©dent, qui suggĂšre que l'Europe se prĂ©pare Ă  un affrontement militarisĂ© Ă  long terme avec la Russie, mĂȘme en cas de rĂšglement nĂ©gociĂ©.

Comment interprĂ©ter cette posture apparemment autodestructrice ? Ce comportement peut sembler irrationnel Ă  la lumiĂšre des intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©raux ou objectifs de l'Europe, mais il devient plus intelligible Ă  travers le prisme des intĂ©rĂȘts de ses dirigeants. Quatre dimensions interdĂ©pendantes peuvent contribuer Ă  expliquer leur position : psychologique, politique, stratĂ©gique et transatlantique.

D'un point de vue psychologique, les dirigeants européens se sont de plus en plus éloignés de la réalité. L'écart grandissant entre leurs attentes initiales et la trajectoire réelle de la guerre a créé une sorte de dissonance cognitive, les poussant à adopter des récits de plus en plus illusoires, notamment des appels alarmistes à se préparer à une guerre ouverte avec la Russie. Ce décalage n'est pas seulement rhétorique ; il révÚle un malaise plus profond, leur vision du monde se heurtant à des réalités inconfortables sur le terrain.

La psychologie offre Ă©galement un Ă©clairage sur la rĂ©action de l'Europe face Ă  Trump. Dans la mesure oĂč Washington a toujours considĂ©rĂ© l'OTAN comme un moyen d'assurer la subordination stratĂ©gique de l'Europe, la menace du prĂ©sident de rĂ©duire les engagements amĂ©ricains envers l'alliance pourrait offrir Ă  l'Europe l'opportunitĂ© de se redĂ©finir comme un acteur autonome. Le problĂšme est que l'Europe est enfermĂ©e dans une relation de dĂ©pendance Ă  l'AmĂ©rique depuis si longtemps que, maintenant que Trump menace de dĂ©stabiliser sa dĂ©pendance historique en matiĂšre de sĂ©curitĂ© đŸ”œImage
2.
l’Europe est incapable de saisir cette opportunitĂ© ; au contraire, elle tente de reproduire la politique Ă©trangĂšre agressive des États-Unis – de « devenir » inconsciemment l'AmĂ©rique.

C'est pourquoi, aprĂšs avoir volontairement sacrifiĂ© leurs propres intĂ©rĂȘts sur l'autel de l'hĂ©gĂ©monie amĂ©ricaine, ils se posent dĂ©sormais en ultimes dĂ©fenseurs des politiques mĂȘmes qui les ont rendus inutiles. Il s'agit moins d'une dĂ©monstration de conviction rĂ©elle que d'un rĂ©flexe psychologique – une faible tentative de masquer l'humiliation d'ĂȘtre dĂ©masquĂ©s par leur patron comme de simples vassaux, une vaine mascarade d'« autonomie ».

Au-delĂ  des aspects psychologiques et symboliques, des calculs plus pragmatiques sont Ă©galement en jeu. Pour la gĂ©nĂ©ration actuelle de dirigeants europĂ©ens, admettre l'Ă©chec en Ukraine Ă©quivaudrait Ă  un suicide politique, surtout compte tenu des coĂ»ts Ă©conomiques immenses supportĂ©s par leurs propres populations. La guerre est devenue une sorte de justification existentielle de leur rĂšgne. Sans elle, leurs Ă©checs seraient rĂ©vĂ©lĂ©s au grand jour. À l'heure oĂč les partis politiques Ă©tablis subissent une pression croissante de la part des mouvements et partis « populistes », c'est une vulnĂ©rabilitĂ© qu'ils ne peuvent se permettre. Mettre fin Ă  la guerre nĂ©cessiterait Ă©galement de reconnaĂźtre que le mĂ©pris de l'OTAN pour les prĂ©occupations sĂ©curitaires russes a contribuĂ© Ă  dĂ©clencher le conflit – une dĂ©marche qui remettrait en cause le discours dominant sur l'agression russe et mettrait en lumiĂšre les propres erreurs stratĂ©giques de l'Europe.

Face Ă  ces dilemmes, les dirigeants europĂ©ens ont choisi de camper sur leurs positions. La poursuite du conflit – et le maintien d'une attitude hostile envers la Russie – leur offre non seulement une bouĂ©e de sauvetage politique Ă  court terme, mais aussi un prĂ©texte pour consolider leur pouvoir intĂ©rieur, rĂ©primer la dissidence et anticiper les futurs dĂ©fis politiques. Ce qui peut apparaĂźtre comme une incohĂ©rence stratĂ©gique Ă  premiĂšre vue reflĂšte, Ă  y regarder de plus prĂšs, une tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e de gĂ©rer la dĂ©gradation interne en projetant sa force Ă  l'Ă©tranger.

Tout au long de l'histoire, les gouvernements ont souvent exagĂ©rĂ©, gonflĂ© ou carrĂ©ment fabriquĂ© les menaces extĂ©rieures Ă  des fins de politique intĂ©rieure – une stratĂ©gie qui sert de multiples objectifs, allant de l'unification de la population et de la rĂ©duction au silence de la dissidence Ă  la justification de l'augmentation des dĂ©penses militaires et de l'expansion du pouvoir de l'État. Cela s'applique certainement Ă  la situation actuelle en Europe. Sur le plan Ă©conomique, on espĂšre qu'une production de dĂ©fense accrue contribuera Ă  relancer les Ă©conomies europĂ©ennes anĂ©miques – une forme grossiĂšre de keynĂ©sianisme militaire. Il n'est guĂšre surprenant, Ă  cet Ă©gard, que le pays menant la charge de remilitarisation soit l'Allemagne, dont l'Ă©conomie a Ă©tĂ© la plus durement touchĂ©e par la guerre en Ukraine.

Les plans de remilitarisation de l'Europe seront sans aucun doute une aubaine pour le complexe militaro-industriel du continent, qui enregistre dĂ©jĂ  des gains records, mais il est peu probable qu'ils profitent aux EuropĂ©ens ordinaires, d'autant plus que l'augmentation des dĂ©penses de dĂ©fense entraĂźnera inĂ©vitablement des coupes dans d'autres domaines, tels que les retraites, la santĂ© et les systĂšmes de sĂ©curitĂ© sociale. Janan Ganesh, chroniqueur au Financial Times, a exprimĂ© la logique sous-jacente : « L'Europe doit rĂ©duire son État-providence pour construire un État guerrier. » đŸ”œ
3.
Cela dit, si les facteurs Ă©conomiques jouent certainement un rĂŽle, les vĂ©ritables objectifs du programme de rĂ©armement europĂ©en ne sont sans doute pas Ă©conomiques, mais politiques. Au cours des quinze derniĂšres annĂ©es, l'Union europĂ©enne s'est transformĂ©e en un Ă©difice de plus en plus autoritaire et antidĂ©mocratique. Sous la prĂ©sidence d'Ursula von der Leyen, la Commission europĂ©enne a exploitĂ© crise aprĂšs crise pour accroĂźtre son influence sur des domaines de compĂ©tence jusque-lĂ  considĂ©rĂ©s comme relevant des gouvernements nationaux – des budgets et de la politique de santĂ© aux affaires Ă©trangĂšres et Ă  la dĂ©fense – au dĂ©triment du contrĂŽle dĂ©mocratique et de la responsabilitĂ©.

Au cours des trois derniĂšres annĂ©es, l'Europe s'est militarisĂ©e de plus en plus. Ursula von der Leyen a profitĂ© de la crise ukrainienne pour se placer Ă  la tĂȘte de la rĂ©ponse du bloc, transformant ainsi la Commission, et l'UE dans son ensemble, en un bras Ă©tendu de l'OTAN. Aujourd'hui, sous couvert de « menace russe », Ursula von der Leyen entend accĂ©lĂ©rer considĂ©rablement ce processus de centralisation de la politique du bloc. Elle a dĂ©jĂ  proposĂ©, par exemple, d'acheter collectivement des armes au nom des États membres de l'UE, suivant le mĂȘme modĂšle « j'achĂšte, vous payez » utilisĂ© pour l'approvisionnement en vaccins contre la Covid-19. Cela donnerait de fait Ă  la Commission le contrĂŽle de l'ensemble du complexe militaro-industriel des pays de l'UE, le dernier d'une longue sĂ©rie de coups d'État institutionnels orchestrĂ©s par Bruxelles.

Il ne s'agit pas seulement d'intensifier la production d'armes. Bruxelles poursuit une militarisation globale de la sociĂ©tĂ©. Cette ambition se reflĂšte dans l'application de plus en plus stricte de la politique Ă©trangĂšre de l'UE et de l'OTAN – depuis les menaces et les pressions exercĂ©es pour contraindre des dirigeants non alignĂ©s comme Viktor OrbĂĄn en Hongrie et Roberto Fico en Slovaquie Ă  se conformer Ă  leurs engagements jusqu'Ă  l'exclusion pure et simple des candidats politiques critiques envers l'UE et l'OTAN, comme en Roumanie.

Dans les annĂ©es Ă  venir, cette approche militarisĂ©e est appelĂ©e Ă  devenir le paradigme dominant en Europe, car toutes les sphĂšres de la vie – politique, Ă©conomique, sociale, culturelle et scientifique – seront subordonnĂ©es au prĂ©tendu objectif de sĂ©curitĂ© nationale, ou plutĂŽt supranationale. Cela servira Ă  justifier des politiques de plus en plus rĂ©pressives et autoritaires, la menace d'« ingĂ©rence russe » Ă©tant invoquĂ©e comme prĂ©texte fourre-tout pour tout, de la censure en ligne Ă  la suspension des libertĂ©s civiles fondamentales – ainsi que, bien sĂ»r, Ă  la centralisation et Ă  la verticalisation accrues de l'autoritĂ© de l'UE – surtout compte tenu des inĂ©vitabilitĂ©s rĂ©actions nĂ©gatives que ces politiques ne manqueront pas de susciter. Autrement dit, la « menace russe » constituera un ultime recours pour sauver le projet europĂ©en.

Enfin, il y a la dimension transatlantique. Ce serait une erreur de considĂ©rer le clivage transatlantique actuel uniquement Ă  travers le prisme des intĂ©rĂȘts divergents des dirigeants europĂ©ens et amĂ©ricains. Au-delĂ  de ces divergences, des dynamiques plus profondes pourraient ĂȘtre Ă  l'Ɠuvre. Il n'est pas dĂ©raisonnable de supposer que les EuropĂ©ens pourraient, Ă  un certain niveau, se coordonner avec l'establishment dĂ©mocrate amĂ©ricain et la faction libĂ©rale-mondialiste de l'État permanent amĂ©ricain – le rĂ©seau d'intĂ©rĂȘts bien ancrĂ©s qui englobe la bureaucratie, l'État sĂ©curitaire et le complexe militaro-industriel amĂ©ricains. Ces rĂ©seaux, toujours actifs malgrĂ© la « guerre contre l'État profond » dĂ©clarĂ©e par Trump, ont un intĂ©rĂȘt commun Ă  faire dĂ©railler les pourparlers de paix et Ă  perturber la prĂ©sidence de Trump.

En d'autres termes, ce qui apparaĂźt Ă  premiĂšre vue comme un affrontement entre l'Europe et les États-Unis pourrait en rĂ©alitĂ© ĂȘtre, plus fondamentalement, une lutte entre diffĂ©rentes factions de l'empire amĂ©ricain – et, dans une large mesure đŸ”œ
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