#UkraineRussiaWar 1) Après avoir lu ces derniers jours toutes les stupidités imaginables sur les incompréhensions de ce qui constitue un char de combat (MBT en dénomination OTAN) à contrario d'un engin blindé de reconnaissance (Light armored wheeled combat vehicle), on imagine⤵️
2) les mêmes stratèges en carton de salons parisiens faire l'amalgame entre un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) et un sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE, participant à la dissuasion nucléaire).
3) Ou ne pas dissocier en appuis feux le mortier de 120 qui tire entre 6 et 15 km, de l'automoteur d'artillerie de 155 qui tire une munition plus puissante et plus précise entre 15 et 40 km avec un système très performant d'acquisition, identification et désignation des cibles.
4) Pas plus que l'on puisse amalgamer le VAB (simple transport de troupes blindé à roues) avec un véhicule blindé de combat d'infanterie, qu'il soit sur chenilles ou sur roues, mais doté d'un armement suffisamment puissant pour être en mesure d'accompagner l'infanterie embarquée.
5) L'AMX10RC a fait l'objet d'études très poussées dès la fin des années soixante. Il devait remplacer l'EBR de Panhard, qui lui lui-même avait été conçu à la veille de la 2nde guerre mondiale. Sa finalité était d'équiper les unités blindées de reconnaissance en centre Europe.
6) Or, un régiment de chars de bataille et un régiment de cavalerie légère blindée de reconnaissance n'ont absolument pas les mêmes missions ni les mêmes objectifs. Pas plus que l'on ne demande à un médecin dermatologue de faire de la chirurgie cardio-thoracique.
7) Ils ne sont donc pas dotés des mêmes matériels et ne possèdent pas les mêmes organigrammes, et la formation des personnels est différente, même si effectuée dans la même arme pour l'armée française.
Les Soviétiques avaient choisi un autre concept, suivi d'une autre logique.
8) Leurs compagnies de reconnaissance régimentaire et leurs bataillons de reconnaissance divisionnaire étaient équipés de BMP et de chars, et de BRDM, quasiment les mêmes que dans les unités blindées et mécanisées. Cela se comprend par le volume des armées soviétiques.
9) À l'ouest, les choix furent différents, en particulier dans l'armée française où les unités de cavalerie de reconnaissance existent depuis très longtemps, et furent notamment utilisées durant la période napoléonienne. Par ailleurs, les campagnes d'Afrique ont étayé ce concept.
10) Il existe d'ailleurs un remarquable ouvrage militaire écrit sur la question par le général Fortuné de Brack en 1873, "Avant-postes de cavalerie légère" où sont soigneusement décrits toutes les situations tactiques d'emploi des unités de reconnaissance à cheval.
11) Si les nombreux officiers et ingénieurs (dont j'ai fait partie il y a 25 ans) ont décidé de concevoir des systèmes d'armes sur des plateformes blindées différentes, ce n'est certainement pas par caprice de concepteurs (surtout lorsque l'on sait ce que coûte 1 seul programme!)
12) Si les différents services, tant à l'état major de l'armée de Terre que dans les directions des études tactiques & de prospective des écoles d'armes, ont décidé de rédiger depuis 1945 des notices & règlements d'emploi différents, ce n'est pas par lubie conjoncturelle #AMX10RC
Conçu dans les années 70 pour succéder à l'EBR, lui même conçu en 1938 comme engin blindé de reconnaissance.
1ère mise en service au 2ème régiment de Hussards en 1981 pour l'expérimentation opérationnelle, notamment pour la formation des équipages ⤵️
2) L'expérimentation opérationnelle avait pour objectif de définir et de valider le concept d'emploi de l'engin au regard du contexte de la guerre froide et d'un engagement en Centre Europe. Ce concept d'emploi a fait l'objet de notices d'emploi suivant le type d'unités équipées.
3) Ces règlements d'emploi, rédigés par différents services des écoles d'application, des directions des études tactiques et de la prospective, ont été validés par le chef de l'état major de l'armée de Terre de l'époque, garant de l'emploi des forces terrestres auprès du CEMA.