Comme d’autres journalistes, je suis régulièrement contacté par des victimes d’#abus dans l’#Eglise#catholique. Voici quelques conseils. THREAD 👇 1/28
Vous pensez avoir été victime d’#abus physiques, psychiques ou spirituels ? Vous avez des doutes concernant un proche ? Voici dix conseils qui peuvent vous aider à surmonter l’emprise. 2/28
Premier conseil : en parler « hors du groupe ». Je vous conseille d’en parler à une personne extérieure à la paroisse ou à la communauté dans lesquelles ont eu lieu les abus. 3/28
En parler à une personne de confiance qui soit « hors du groupe », un collègue de travail par exemple, peut aider à la prise de distance et à réaliser ce qui a été vécu. 4/28
Deuxième conseil : entamer un suivi psychologique. Un thérapeute peut vous aider à sortir de la souffrance non dite, source de troubles, et parfois à vous souvenir de certains faits enfouis. 5/28
Je vous conseille de vous adresser à des thérapeutes non liés à l’#Église, de préférence un psychologue clinicien ou un psychiatre formé à la spécificité de l’emprise. 6/28
Troisième conseil : vous faire aider pour ordonner votre récit. Il est parfois très difficile de parler des faits. Parce que les souvenirs sont parcellaires ou que les repères dans le temps sont flous. 7/28
Une bonne méthode peut être d’établir une chronologie synthétique, mentionnant les dates ou périodes dont vous vous souvenez et les faits correspondants. Un tiers peut vous écouter et prendre des notes. Cela aide souvent à mettre de l’ordre dans ses idées. 8/28
Quatrième conseil : faire qualifier les faits par un professionnel. Seul un magistrat peut dire si des faits sont prescrits ou pas (c’est souvent très complexe) et s’il s’agit d’une atteinte sexuelle ou d’une agression… 9/28
Seul un magistrat est aussi en mesure de décider si des poursuites sont nécessaires. Le mieux est de prendre conseils auprès d’un avocat, lui aussi non lié à l’#Église. 10/28
Cinquième conseil : penser qu’il peut y avoir d’autres victimes. Dans le cadre de l’emprise, un agresseur va souvent faire croire à sa victime qu’elle est unique, que l’abus est une « preuve d’amour » et que leur « relation » est privilégiée... 11/28
...Mais utilise-t-il la même rhétorique avec d’autres ? N’oubliez pas qu’il peut y avoir d’autres victimes. Déposer une plainte ou signaler les faits au procureur est important pour protéger les autres. 12/28
Sixième conseil : signaler les faits. Je vous conseille d’écrire à la @Miviludes_Gouv (miviludes.interieur.gouv.fr) ou au procureur de la République de votre lieu de résidence ou du lieu des faits. 13/28
Pour toute question sur cette manière de déposer une plainte (par ex trouver l’adresse du tribunal), appelez le 116 006. Ce numéro d’aide aux victimes, mis en place par le ministère de la justice, est géré par la fédération @FranceVictimes (mail : victimes@116006.fr) 14/28
Septième conseil : ne pas avoir peur de la #police. Sur la base de votre signalement, le procureur peut décider d’un classement sans suite (qu’il vous expliquera), vous demander un complément d’information ou diligenter une enquête. 15/28
Vous serez dans ce cas contacté et auditionné par un policier ou un gendarme. Cela peut engendrer des craintes, d’où l’importance d’arriver avec les idées claires (cf. troisième conseil). 16/28
Face au policier, n’ayez pas peur de dire : « Je ne me souviens plus très bien », si c’est le cas. À la fin de l’audition, demandez à relire le procès-verbal et n’hésitez surtout pas à lui demander de repréciser une formulation. 17/28
Huitième conseil : écrire aux autorités de l’Église. Cela peut être important pour vous d’alerter l’#Église. Le faire après avoir déposé une plainte devant la justice civile, c’est faire les choses dans l’ordre. 18/28
Je vous déconseille de contacter la cellule d’écoute ou de lutte contre les dérives de votre diocèse. La formation des personnes en charge de ces structures est trop inégale et souvent insuffisante. 19/28
Je vous conseille plutôt de joindre la Conférence des des évêques de France (@Eglisecatho) via cette adresse : emprise.derives@cef.fr. À réception de votre e-mail, des experts de l’équipe Emprise et dérives sectaires dans l’Église catholique vous répondront. #CEF 20/28
Ces experts, dont certains ne sont pas catholiques et ont travaillé sur la #CIASE, vous accompagneront ensuite, au cas par cas, vers d’autres professionnels. Par ailleurs, selon les cas, ils prendront contact avec les autorités de l’Eglise compétentes. 21/28
Vous pouvez aussi demander réparation à l’instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (inirr.fr), mais cette démarche exclut toute intervention de la CEF. 22/28
Neuvième conseil : demander de l’aide à une association d’aide aux victimes. Il est possible d’écrire à une association spécialisée dans l’accompagnement des victimes de sectes et de leur demander conseil. 23/28
Les plus connues sont : l'Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes @unadfi , le Centre contre les manipulations mentales @CcmmNat et @FranceVictimes
24/28
Dixième et dernier conseil : laissez-vous la possibilité de contacter un journaliste. Un journaliste professionnel respectera votre demande d’anonymat. Personne ne pourra l’obliger à donner l’identité de ses sources (pas même des policiers). 25/28
N’hésitez pas à le rencontrer et à lui communiquer des informations lui permettant de commencer une enquête. 26/28
Attention : ne pas porter plainte et accuser quelqu’un sur les réseaux sociaux expose à des poursuites en diffamation, que les faits imputés soient vrais ou non. 27/28
Le numéro de @LaCroix l’Hebdo avec mon enquête « Sous emprise », sur l’entrée et la sortie « de cette double culpabilité, celle d’avoir peur que ça se sache et celle de ne pas être crue » est en kiosque aujourd'hui. Fin du THREAD. 28/28
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Comment un jeune homme peut-il être amené à taire les abus sexuels qu’il aurait subis jusqu’à plus tard innocenter un prêtre présumé auteur des mêmes faits ? Pour La Croix j’ai enquêté sur les mécanismes insidieux de l’emprise. #Abus#Eglise 1/10 la-croix.com/Religion/Sous-…
Les révélations contenues dans l’article que vous vous apprêtez à lire concernent la Communauté catholique des #Béatitudes, présente dans 27 pays. Elle était responsable, entre 1988 et 2007, d’un internat de garçons situé à #Autrey, dans les #Vosges. 2/10
Ces derniers mois, j’ai eu accès à différents documents judiciaires ou internes à l’Église et pu m’entretenir avec 24 anciens élèves de cet établissement appelé « Cours Agnès-de-Langeac » (CAL) et destiné à des collégiens et lycéens qui réfléchissaient à devenir prêtre. 3/10
[Thread]. Il y a un an, @LaCroix m’a envoyé en immersion dans la police. Aujourd’hui, nous publions la première partie de ce récit de 40 pages. C’est le plus long article jamais publié par notre journal. 1/15
La sécurité s’annonce comme l’un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle. Dans les débats, le regard sur la police est toujours réformiste. Il faudrait plus ou moins l’armer, l’encadrer, la former, recruter… 2/15
Emmanuel Macron promet de doubler le nombre de policiers « sur le terrain » d’ici 2030. Éric Zemmour de « diviser le nombre de délinquants ». Valérie Pécresse veut « ressortir le Kärcher » de la cave. 3/15