Polémique de la semaine. Faut-il faire stigmatiser les milliardaires? Avec cette phrase : «Mettre le projecteur sur les émissions de CO2 des quelques ultra-riches, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de question sur notre propre contribution 🤫»
Petit 🧵👇
Mettre le projecteur sur la responsabilité exclusive des consommateurs, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur les stratégies des producteurs et des firmes. 🤫
Mettre le projecteur sur les gestes individuels, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur les dimensions collectives qui permettent, contraignent et orientent les choix et les actions individuelles. 🤫
Mettre le projecteur sur les technologies miracle, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur les transformations sociales et économiques structurelles nécessaires à la transition. 🤫
Mettre le projecteur sur l’innovation de rupture, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur l’impossibilité de maintenir le « business as usual » et le statu quo ante.🤫
Mettre le projecteur sur l’opposition nucléaire/Enr, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur le maintien, voire l’augmentation, des subventions aux énergies fossiles qui entretient notre dépendance. 🤫
Mettre le projecteur sur l’augmentation des prix à la pompe ou le chauffage à 19°C, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur l’injuste répartition des coûts de transition. 🤫
Mettre le projecteur sur les émissions de la Chine et les 1% de la France, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur l’insuffisance de nos politiques d’atténuation et nos émissions importées.🤫
Mettre le projecteur sur les grands-mères qui ne peuvent pas faire de vélo, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur les choix d’aménagement en matière de transports collectifs. 🤫
Mettre le projecteur sur l’État, le gouvernement, tel ou tel ministre, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur les jeux de pouvoirs complexes qui sous-tendent les décisions. 🤫
Mettre le projecteur sur le caractère régressif de la sobriété, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur ceux qui bénéficient du gaspillage, de l’obsolescence programmée, et saccagent la biodiversité, les sols ou les ressources hydriques. 🤫
Mettre le projecteur sur l'opposition fin du mois/fin du monde, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur les co-bénéfices de la transition en matière de santé, de qualité de vie, d’accès à des emplois ou des logements décents. 🤫
Mettre le projecteur sur les bobos qui ne mangent pas de viande, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur le fait que ce sont les plus pauvres qui consomment le plus de viande (bas morceaux) et n’ont pas accès à une alimentation de qualité. 🤫
Mettre le projecteur sur les « écoterroristes » qui appellent de manière pacifique à des mesures à la hauteur des enjeux climat-biodiversité, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur le caractère injuste et punitif de l’inaction. 🤫
Mettre le projecteur sur la personne celui ou celle qui parle, c’est une méthode hyper efficace pour ne pas se poser trop de questions sur la véracité de ce qu’il (ou elle) dit. 🤫
Mettre le projecteur sur les ultra-riches, c’est aussi une façon de dire que si nous devons TOUS réduire nos émissions, les efforts, les capacités d’actions et les marges de manœuvres entre ces milliardaires et le reste du monde sont incommensurables.🤷♀️
Et si on regardait enfin le couple climat/biodiversité comme un enjeu social qui concerne le quotidien de tous les Français et Françaises? La transition est un sujet complexe, non consensuel, donc, politique, qui exige des choix démocratiques.
Bonne semaine à tous et toutes.
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Les agriculteurs méritent mieux des éditos qui mélangent science & opinion, sans contradicteurs. La condescendance attise la colère et alimente l’agribashing.
La vulgarisation est difficile. Sauf que c’est votre métier.
🧵sur 4 minutes de « bon sens ».
« On ne fait pas d’agriculture sans eau ». Certes.
➡️ Ce n’est pas une raison pour confondre besoin en eau des plantes et irrigation ARTIFICIELLE.
L’irrigation ne concerne que certaines cultures (maraîchage, fourrage, fruits), zones, et périodes critiques du cycle cultural.1/
Les besoins en eau des plantes sont assurés par la réserve en eau du sol, la pluie et/ou l'irrigation artificielle. Celle-ci sert à :
↗️ sécuriser le rendement en temps normal
➡ préserver la maturation & le développement en cas de déficit de pluie ou de réserve du sol. 2/
Puisque c’est les vacances, et pour changer un peu de la sécheresse, et si on parlait crue ?
Pour fêter ma presque première année sur touitter, petit 🧵sur un sujet qui ne m’a jamais quittée depuis ma thèse (il y a prescription) : les crues de la Seine.
On déroule👇
Une crue majeure de la Seine dépasse 7m à la station de mesure du Pont d’Austerlitz.
⚠️ Il faut distinguer crue & inondation. La crue, c’est le débit anormalement élevé d’un cours d’eau. L’inondation, c’est quand il y a submersion.
➡️ Il y a des crues sans inondation.
1/33
La crue de 1910 est une crue dite « centennale ». Une crue de débit analogue a 1 « chance » sur 100 par an de se produire. L’espérance de vie d’un Français étant d’environ 80 ans, on a 2 chances sur 3 de voir une telle crue se produire au cours de notre vie (si on vit 80 ans). 2/
Mon dernier 🧵 a été opposé à celui de @TerreTerre13 . Après avoir échangé avec lui (🙏 les DM), quelques éléments pour lever les malentendus et approfondir l’approche sociale de l’eau et de l’usage des techniques de stockage artificiel. C’est parti 👇😁
En préambule, je n’ai pas d’avis tranché sur les bassines. Mes fils n’ont d’ailleurs pas pour but de donner mon avis, mais de partager des connaissances scientifiques, afin d’alimenter le débat démocratique et de permettre à chacun de se faire une opinion. 1/32
Le 🧵 de @ terreàTerre a été très partagé et a soulevé des questions, des critiques. Il répond à plusieurs objections qui lui ont été adressées dans ce nouveau thread, que je vous invite à lire. 2/
La crise de la sécheresse relance un débat déjà très conflictuel sur les méga-bassines. Alors avec ma collègue @florencehabets, nous avons tenté une contribution en croisant hydrologie et géographie.
Petit 🧵à dérouler 👇.
Beaucoup d’arguments pro & contre le stockage artificiel ont été avancés. Dans le texte publié sur bonpote.fr, nous revenons sur 3 points : remplissage, la pertinence face à des sécheresses sévères & longues, leur rôle dans l'adaption 1/39 bonpote.com/les-mega-bassi…
Pour commencer qu’est-ce qu’une sécheresse ?
La sécheresse est un déficit anormal d'eau, sur une période prolongée. L’aridité est une pénurie d’eau structurelle.
Il y a 3 types de sécheresse : météorologique, édaphique (ou agricole), hydrologique. Elles peuvent se combiner. 2/
‼️ Puisque l’on cause pas mal alerte et vigilance méteo en ce moment, petite mise au point, réalisé à partir des travaux récents dans le champ de la prévention des risques de catastrophes.
On déroule le 🧵 👇
Pour la sécurité civile, l’alerte renvoie à la diffusion, par les autorités et en phase d'urgence, d'un signal destiné à informer des individus, des institutions et/ou des entreprises, d'un danger susceptible de porter atteinte à leur intégrité physique (DGSCGC, 2013).
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La vigilance est une information produite par des opérateurs publics ou privés, qui vont suivre un aléa donné, en se fondant sur la prévision. La vigilance repose donc sur la détection, la veille et le suivi de phénomènes potentiellement dangereux. 2/
À chaque crise revient le sempiternel « trop d’État, laissez faire les collectivités », « où est passé l’État qui abandonne les collectivités locales ». Pour dépasser les polémiques politiciennes de circonstance, petit retour sur la gestion de crise en France. On déroule le 🧵👇
Il existe de multiples façons de définir une crise.
➡️ La crise renvoie à la rupture dans le fonctionnement routinier d’une organisation. La perturbation menace la stabilité, voire l’existence de l’organisation. 1/23
Ce schéma permet de distinguer la situation quotidienne, la situation exceptionnelle, la situation de crise. Le but des gestionnaires est d’éviter qu’une situation exceptionnelle ne se transforme en crise, et que la crise devienne catastrophe. 2/ Source : Dufès & Ratinaud 2013