Procès en appel du Mediator, ce coupe-faim de Servier vendu comme antidiabétique.
Seul le laboratoire comparaît.
Aujourd’hui, le Dr Frachon témoigne. C’est elle qui, après moult batailles avait réussi à obtenir l’arrêt de commercialisation en novembre 2009
Live tweet #Mediator
La salle d’audience, celle qui avait accueilli le procès du 13 novembre est pleine
A notre gauche, les avocats du laboratoire
A notre droite, ceux des parties civiles, les victimes et de la Sécurité sociale
Eue, le Dr Frachon décline son identité.
Elle revient sur le serment d’Hippocrate : protéger les malades.
Elle commence sur l’histoire du m’écumant.
Elle commence par l’histoire d’Henriette, opérée la veille de ses 75 ans 21 janvier 2023 valves mitre et tricuspide, « une histoire emblématique ». Le Dr Frachon la voit en 2001 car Henriette se trouve essoufflée et rien n’explique cet essoufflement
Elle la revoit en 2005. Le Dr Frachon se pose des questions à partir de 2007 sur la toxicité du Mediator
Médicament
Le Dr Frachon entend que le Mediator est proche de l’Isoméride. Or Henriette prend du Mediator. Elle fait des petites crises d’œdème pulmonaire. Après « une bagarre un peu costaud » contre Servier, Henriette obtient une indemnisation
Pause à cause pb wifi
Sorry
Le Dr Frachon continue en évoquant différentes victimes opérées ou décédées
Elle parle d’un courrier reçu et envoyé par un père dont la fille Annick est décédée. Son gynécologue lui avait prescrit de l’Isomeride pour perdre du poids. Elle était inscrite sur la liste d’attente d’une greffe cœur poumon. Elle meurt devant son mari. Sa fille avait 2 ans
Le Dr Frachon a rencontré le père de Annick il y a quelques jours.
En novembre 1990, le Dr Frachon arrive à Béclère, centre de référence de l’hypertension artérielle pulmonaire.
Seule solution pour cette maladie : la greffe pulmonaire.
A Béclère, les médecins sont inquiets car ils font face à une épidémie de malades prenant de l’Isoméride.
Car pour comprendre le Mediator, il faut rembobiner l’histoire de l’Isoméride.
(La salle écoute, silencieuse. Dans le public, des proches de victimes comme la fille de Cathy Kolozsvari ou Lisa Boussinot, fille de Pascale Saroléa, toutes deux décédées)
On avait du mal à obtenir l’arrêt de la commercialisation de l’Isomeride. Il a fallu attendre 1997 pour obtenir son retrait, rappelle le Dr Frachon
Jusqu’en 2004, Servier a demandé à minâtes reprises, en vain, le retour sur le marché de l’Isoméride
L’étude du Pr Lucien Abenhaim avait montré le lien entre la molécule et les hypertensions artérielles pulmonaires avec des lésions spécifiques, caractéristiques.
A Foch, le Dr Frachon rencontre Anna Paulos, victime de l’Isoméride obtient réparation. C’est l’une des seuls à avoir attaqué le laboratoire alors qu’aux Etats-Unis, des milliers et des milliers de victimes se sont soulevées contre Servier
Le Dr Frachon rappelle le travail du journaliste du Parisien, Éric Giacometti qui avait révélé une étude de l’agence du médicament sur les morts français de l’Isomeride
On passe de l’histoire de l’Isoméride à celle du Mediator.
En 1997, le Dr Frachon arrive au CHU de Brest. En février 2007, elle reçoit Joelle qui souffre d’une hypertension artérielle pulmonaire. « Je vois qu’elle était sous Mediator », raconte le Dr Frachon.
« Je suis préoccupé parce qu’un antidiabétique de Servier est toujours sur le marché et qui a un lien avec l’Isoméride », lui dit un collègue de Béclère.
Le parallélisme entre les 2 molécules interpelle le Dr Frachon qui en parle à des cardiologues
Martine, une infirmière fait une écho cardio. Valves normales il y a 7 ans. Très abîmées. Martine prenait justement du Mediator. Le Dr Frachon assiste à l’opération cardiaque de Martine. L’étude des valves retirées est caractéristique de lésions médicamenteuses, la signature
de la molécule de Servier. Mis il n’y a rien dans la littérature médicale.
Le Dr Frachon va à un congrès à Berlin en 2008.
Elle fait appel à la pharmacovigilance, la surveillance des effets secondaires des médicaments
Elle découvre que Servier « supervise la pharmacovigilance française » sic.
Les avocats de Servier écoutent le Dr Frachon, impassibles.
« Même à dose homéopathique, la norfenfluramine me fait très très peur », raconte le Dr Frachon. La norfenfluramine est une molécule anorexigène (coupe faim) appartenant aux amphétamines.
Or il y un métabolite commun entre le Mediator et l’Isoméride, la norfenfluramine, justement.
(Ami lecteur ne fuis pas, ce n’est pas si technique. Si nous journalistes avons réussi à suivre depuis 2010, tu peux y arriver).
Le Dr Frachon projette des images de valves cardiaques abîmées par l’Isoméride et par le Mediator. Des valves fillendreuses à l’architecture typique.
En 2008 donc, elle se rend à un congrès à Berlin. Elle évoque à l’époque ses craintes concernant le Mediator avec son métabolite
commun à l’Isoméride.
Elle émet l’hypothèse d’une sous-évaluation des déclarations d’effets secondaires de la part de malades et de médecins.
« Une fois qu’on a compris qu’il y a un poison qu’elle que soit la concentration, il suffit d’aller chercher des victimes. C’est le début d’un décompte macabre. C’est donc ce que j’ai fait », raconte le De Frachon.
Ales elle va chercher dans les archives de l’hôpital, qui a eu une hypertension artérielle pulmonaire et qui a pris du Mediator ?
Mais l’agence française du médicament @ansm ne réagit pas. Elle a d’ailleurs été condamnée en première instance pour avoir failli dans son rôle
de gendarme du médicament. Elle n’a pas fait appel.
Le Dr Frachon fait une étude au CHU de Brest avec ses collègues.
Les résultats concluent, sans ambge, à la culpabilité du Mediator.
Mais alors, qu’ont fait les cardiologues français ? Pourquoi n’ont-ils rien vu durant toutes ces années ?
Parce qu’ils imputaient à une maladie, le rhumatisme articulaire aigüe ces atteintes des valves
Or, au fil du temps, le tableau clinique et anatomopathologique des valvulopathies évolue : ce qu’on a longtemps cru être des valvulopathies rhumatismales est en fait des valvulopathies médicamenteuses
(Merci à @VirginieBagouet de me prêter ses lunettes pour taper ce live tweet)
Le Fr Frachon évoque la dissimulation du caractère anorexigène (coupe faim) du Mediator
Elle montre le rapport d’un chirurgien cardiaque « qui réfléchit » sic. La salle rit. Et ça fait du bien après les images projetées de valves particulièrement abîmées
Le cardiologue ne comprend pas l’état des valves de sa patiente.
« Quand on a compris tout ça, l’horreur, la réelle concentration de la norfenfluramine dans le Mediator, on a fait le siège de l’agence » dit le Dr Frachon
« A l’assaut de l’agence », « Ça a été très compliqué » relate le Dr Frachon dans un joli euphémisme.
- c’est le moins que l’on puisse dire-
Elle se bat alors pour obtenir l’arrêt de la commercialisation du Mediator.
Elle est « atterrée » par le « mépris » des gens de l’agence, @ansm, de « l’entre soi », « ils étaient dans le brouillard le plus complet » et certains étaient en lien avec Servier
Le retrait est obtenu de haute lutte fin novembre 2009.
Mais il ne se passe RIEN
« Je me dis alors que j’ai affaire à des récidivistes » dit à la barre le Dr Frachon en parlant de Servier et du précédent de l’Isoméride.
« Je ne peux pas faire un article 40 et saisir le procureur comme je ne suis pas fonctionnaire », dit-elle. Alors elle écrit un livre :
« Mediator, combien de morts ? » au printemps 2010 et édité par Dialogues mais le laboratoire attaque de suite le livre pour demander le retrait du sous-titre « combien de morts ? »
Le Dr Frachon et son éditeur perdent.
Servier persiste à dire qu’il n’y a pas de lien de causalité démontrée entre les pathologies et la prise de médicament.
« Quand on dit qu’on a fait une erreur tte agrafe mais de bonne foi, on est de bonne foi face aux victimes. C’est tout l’inverse que je vois » avec Servier, explique le Dr Frachon qui rappelle « les batailles indemnitaires féroces ».
(Très grave mais de bonne foi)
Le Dr Frachon raconte l’histoire de Ceferina Córdoba qui a fait un arrêt cardiaque après une expertise un peu musclée.
« J’ai vu des dires odieux, une amputation cardiaque, on ne peut pas mettre ça sur le même plan qu’une amputation d’une jambe »
Elle explique « pleureur » face aux témoignages de victimes. Face à leurs souffrance.
Pas un bruit dans la salle.
Hervé Temime, l’un des avocats de Servier se caresse les cheveux.
Dans toutes les procédures d’indemnisation, le Dr Frachon dénonce le comportement de Servier pris dans « une folie furieuse de déni », sic.
« Il ne fallait pas sonner l’alerte », dit-elle.
Elle veut donner « un exemple de ce cynisme qui me choque profondément ».
Encore une victime, Suzanne. Servier a fait une offre d’indemnisation qui est arrivée 48 heures avan le décès de Suzanne.
« Les vies noires comptent, chaque battement cardiaque compte », dit le Dr Frachon
Elle poursuit son réquisitoire et sa démonstration.
Reprend son souffle.
Toujours pas un mot dans la salle.
Le plus grand scandale de l’industrie pharmaceutique française. Durant 33 ans je n’ai cessé de prendre en charge des victimes de l’Isomeride et du Mediator. Je constate la défiance des patients face aux régulateurs. Les patients en consultation me parlent. Le gendarme du
médicament a été condamnée ». Elle revient sur le déni de Servier, sur la tromperie à propos d’un coupe faim. La justice doit donner un signal fort aux patients pour les rassurer. »
Le Dr Frachon pleure
« Ce n’est pas grave parce que le business continue ».
Ou encore : « C’est un procès pour l’histoire. Pour la santé publique » dit, émue, le Dr Frachon.
« On ne peut pas vivre sans justice », dit-elle encore.
C’est au nom de toutes ces victimes du monde entier que je vous supplie », elle s’excuse de son émotion.
Pause de 15 min avant les questions.
(Pendant la pause, petits règlements de compte devant l’urinoir entre dirigeants de Servier et certains journalistes. Ambiance électrique).
L’audience reprend.
Le président du tribunal interroge le Dr Frachon.
Elle explique que l’hypertension artérielle pulmonaire est une maladie rarissime et donc, qu’en voir arriver en très peu de temps plusieurs a posé questions en 1991.
Elle explique ses souvenirs de jeune interne en 1991 à l’hôpital Béclère de Clamart et les liens avec les amphétaminiques.
Débat un peu technique toxicologique.
Le président révise ses connaissances en tox.
Le président : « Pourquoi en 2008 vous vous focalisez sur la norfenfluramine ? »
Le Dr Frachon : Je n’avais jamais entendu parler de norfenfluramine et quand je vois qqs cas d’hypertension artérielle pulmonaire sous Mediator, je me demande quel est le lien avec les fenfluramines
Elle raconte son enquête pour la mise en lumière de la norfenfluramine dans le Mediator.
« Si vous me donner une seule goutte de fenfluramine, ça ne va pas bien se passe entre nous », dit le Dr Frachon au président. « C’est un poison violent », ajoute-t-elle.
Le président ne comprend pas pourquoi les cardiologues n’ont rien vu.
Pourquoi ils ont mis sur le dos des rhumatismes articulaires aigus, les effets secondaires du Mediator.
« Faut pas prendre les cardiologies pour des billes », les défend le De Frachon.
Elle montre une réglette publicitaire de Servier distribuée aux médecins ciblant le surpoids alors que le Mediator était un antidiabétique.
Le président cède la parole aux avocats des parties civiles pour questionner le Dr Frachon.
Questions sur la déclaration de pharmacovigilance (effets secondaires) du Dr Georges Chiche en 1999 à Marseille.
Servier lui demande de retirer sa déclaration.
Le Dr Frachon raconte comment le laboratoire fait tout pour étouffer les alertes
Le Dr Frachon parle du Vectarion et lance « c’est le Mediator des pneumologues. On pourrait faire un autre procès sur le Vectarion ! »
Elle détaille les tentatives du labo d’étouffer les alertes et de mettre à mal les déclarations de pharmacovigilance des médecins.
L’intimidation du Dr Georges Chiche est typique des méthodes de Servier pour étouffer les alertes. Même chose quand Servier demande à assister à une intervention cardiaque (celle de Catberine Kolozsvari), développe le Dr Frachon.
Elle raconte les interventions de Madeleine Dubois, ex cheffe de cabinet du ministre de la Santé, Jacques Barrot (récemment décorée grâce à l’intervention du fils Barrot, actuellement au gouvernement) auprès de Jean Marimbert, alors directeur général de l’agence du
médicament (ex Afssaps, aujourd’hui @ansm) pour le maintien sur le marché du Mediator.
Les parties civiles veulent montrer comment Servier intimide leurs contradicteurs.
Elle dénonce « la vindicte procédurière constante pour museler la parole » sic.
(De fait nous avons été nombreux chez les journalistes à faire l’objet de ces procédures).
Pendant que le Dr Frachon raconte les méthodes d’intimidations de Servier, la réglette de pub pour le Mediator reste projetée sur l’écran géant : « 3 comprimés par jour, la poursuite du régime est indispensable »
Question de l’avocat Charles Joseph-Oudin sur la présence de salariés de Servier lors d’expertises de victimes du Mediator. « Expertises odieuse, stressante, culpabilisante, elle avait l’impression d’être, elle, Martine, la coupable »
Éteindre toutes les alarmes de pharmacovigilance à tout prix, résume le Dr Frachon à propos de l’attitude du labo.
Pour la première fois, le nom du fondateur du groupe pharmaceutique, Jacques Servier est prononcé. Le Dr Frachon explique que pour lui, ses médicaments étaient
« comme ses enfants ».
(La fille de Jacques Servier, Isabelle, avait été condamnée en 2005 pour avoir tué son mari à coups de hache en 1999).
Le Dr Frachon explique qu’il faut redonner la confiance aux Français en condamnant Servier.
« Vaccin anti Covid = Mediator », j’ai beaucoup entendu dire ça, regrette le Dr Frachon qui déplore la perte de confiance du grand public à cause notamment de scandales comme le Mediator .
« On est dans une vision paranoïaque » du labo dénonce le Dr Frachon. « On est chez les fous, les fous furieux. C’est incroyable »
Elle fait référence à la remise en cause de Servier : les valves prélevées sur une patiente ont été mélangées…
(Me souviens aussi de la contestation de l’origine des valves : le labo avait dit que c’était des valves de mouton)
Le Dr Frachon raconte avoir conseillé à la famille d’une patiente de prendre le train dans lequel ils transportaient les valves en présence d’un huissier pour éviter toute contestation possible de Servier.
« Les déclarations de pharmacovigilance sont des déclarations de guerre » dit encore le Dr Frachon pour expliquer comment le labo les voit.
Une avocate de parties civiles remercie le Dr Frachon pour son combat.
Elle lui demande si elle a subi des pressions. « Je n’ai pas fait ce métier pour me retrouver dans cette salle avec derrière moi un cortège de milliers et de milliers de victimes », lui répond la pneumologue
Elle raconte les questions sur la judéité d’un candidat à l’embauche chez Servier.
Ambiance polar mais tout est vrai.
« Les méthodes de dénigrement à mon endroit, elle est jusqu’au boutiste, protestante, etc, c’est pourquoi je me suis permis de vous rappeler en préambule le serment d’Hippocrate »
(Parfois certains avocats posent des questions interminables, dont tout le monde se fout, auxquelles il a déjà été répondu, pour le simple plaisir de dire à leur famille qu’ils étaient là et qu’ils ont parlé)
« Oui, on perd du temps, on asphyxie la justice et je trouve ça très déplaisant », dit le Dr Frachon.
(La salle d’audience se vide. C’est dommage de partir avant les questions de la défense de Servier).
« Ça fait 15 ans que je mène un combat insensé contre une firme violente et délinquante mais j’ai la satisfaction d’avoir obtenu l’interdiction du Mediator en 2009 »
Ah, enfin une question intéressante.
À quelle date le Mediator aurait dû être retiré du marché, demande un avocat de partie civile au Dr Frachon.
Réponse : « 1990 ou 1991 »
« L’unique souci, constamment évoque, l’unique préoccupation c’est la perte de revenus » pour Servier, estime le Dr Frachon. Jamais le labo n’évoque les patients.
Le Dr Frachon dénonce « des abus de faiblesse » de la part de Servier pour indemniser des victimes a minima.
« Ce n’est pas la conduite d’un industriel responsable qui reconnaît des erreurs », ajoute-t-elle.
L’Oniam a reconnu 4200 victimes.
Le Dr Frachon parle d’une « épidémie folle » concernant le Mediator.
(Aïe, quelqu’un a mis la Clim. Il fait plus froid dans la salle d’audience que dans les frigos de Paris Descartes)
Une avocate demande si les sportifs étaient positifs au Mediator car c’était une amphétamine.
Oui dit le Dr Frachon, bien sûr !
Suspension avant les questions de la défense de Servier.
Pendant la pause, des victimes vont voir le Dr Frachon pour lui faire dédicacer son livre. Les pompiers viennent aider une femme handicapée. La salle pleine en début d’après-midi est désormais remplie à un dixième.
Chez les journalistes, il n’y a plus que @APMinfos
avec @LuuLyAPM et ma pomme.
Le Dr Frachon reprend la parole pour une petite déclaration.
« On m’a transmis avant le début de cette audience, un article du groupe du Quotidien du Médecin :
(Update : ce journal n’appartient pas au groupe du Quotidien du médecin. Il est dirigé par Olivier Robichon)
Le Dr Frachon raconte les intimidations de ceux qui l’ont soutenue et aidée.
En premier lieu, le Pr Christian Riché (Mr Rungis !). Il avait appelé le Dr Frachon après une réunion à l’agence du médicament, alors Afssaps, aujourd’hui @ansm. Le Pr Jean-Roger Claude avait dit
au Pr Riché, tu vas le payer dans ta vie professionnelle. Le Pr Claude était appointé par Servier. Il a été relaxé en première instance pour cause de prescription. Il n’a pas fait appel
Autre personne ennuyé, Yannick Jobic, le cardiologue qui a aidé le Dr Frachon.
Pour Alain Weil, aujourd’hui alors médecin à la CNAM et qui a compté les morts du Mediator l’été 2010 à la demande de l’agence du médicament : il a eu des soucis avec son employeur
car il avait réalisé cette étude sans l’accord de la CNAM.
« Finalement la question des lanceurs d’alerte se pose »
Le Dr Agnes Lillo-Lelouet, pharmacovigilant à l’hôpital européen Georges Pompidou l’avait également aidée et, à l’agence, elle faisait partie des rares à avoir voter pour le retrait du Mediator. Elle sera ensuite ostracisée par l’agence
L’affaire du Mediator aura « alimenté le complotisme et la défiance de nos concitoyens à l’égard des messages sanitaires », regrette le Dr Frachon.
« Le seul message envoyé à l’opinion publique c’est qu’on ne peut plus faire confiance à personne et franchement c’est pas une réussite » explique le Dr Frachon
Le ministère public : « Nous sommes tous des patients ici ».
Il approuve le fait de rappeler le serment d’Hippocrate.
Le ministère public découvre qu’il ne suffit pas pour un médecin de lire le Vidal
(On est en 2023 et depuis l’éclatement du scandale du Mediator en 2010, on se demande si certains n’ont pas passé les 13 dernières années dans un igloo)
Le Dr Frachon dénonce l’entre soi entre l’agence du médicament et le laboratoire Servier, du coup ils ne voient pas l’hypothèse qu’il puisse y avoir un problème. Alors que « c’est le job de l’agence de se méfier. Ils n’avaient pas dans leur logiciel le fait qu’il
puisse s’agir de gens moches ». Il y a qqch dans tout ce système « qui a fait que chacun s’est recroquevillé sur ses pbs responsabilités ». Elle veut que l’agence soit un gendarme. Il faut faire « un Metoo de l’industrie pharmaceutique », dit-elle.
Le ministère public à propos du @Le_Figaro « c’est une presse limitée », sic.
Alors monsieur le ministère public, il va falloir un peu réviser votre dossier pour voir le rôle du Figaro dans l’affaire Mediator. Si vous avez besoin d’aide…
Le ministère public parle de l’hépatite B et… se plante royalement sur le rôle de l’agence du médicament. Dans la salle, l’ex journaliste du @le_Parisien, Éric Giacometti s’emporte.
On peut vous aider, monsieur le ministère public si vous voulez des cours du soir
Servier se lève avec François de Castro qui cite une interview dans @libe
Il attaque le Dr Frachon sur sa connaissance du dossier pénal.
« Parler avec mes collègues est considéré comme un lien qui probablement va vers un complot et ça a bcp compliqué ce qui devaient être des échanges scientifiques au-dessus de toute considération qui discréditerait le message scientifique », lui répond-elle.
« Vous parliez avec Yannick Jobic, Patrick Bruneval ? », insiste de Castro.
« Bin oui, nous soignons des hypertensions artérielles pulmonaires ensemble » lui répond elle en dénonçant la « paranoïa » dont il fait preuve
(Jobic : cardiologue de Brest et Bruneval, anatomopathologiste à l’hôpital européen Georges Pompidou, souvent expert judiciaire dans les procédures Mediator).
Hervé Temime se lève pour dire, l’air pénétré qu’il n’a aucune question pour le Dr Frachon.
La séance est levée.
Reprise demain à 9h30
FIN
(Le parquet n’a pas fait appel, pardon. Bien sûr que lui n’a pas fait appel comme il n’a pas été condamné)
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A la veille de l'ouverture du procès en appel du Mediator le coupe-faim de Servier commercialisé comme antidiabétique, j'ai une pensée pour Etienne Mougeotte, l'ancien directeur de la rédaction du @Le_Figaro.
Mougeotte était pourtant très proche de Nicolas Sarkozy et Sarko avait
été l'avocat d'affaires de Jacques Servier. Avec Raymond Soubie, Sarko avait d'ailleurs monté la Fondation de Jacques Servier.
Le frère de Mougeotte était directeur financier de Servier.
Tout était donc réuni que l'affaire journalistique du Mediator ne sorte pas dans @Le_Figaro.
Et pourtant.
Mougeotte a laissé passer la quasi totalité des papiers sur le Mediator (soit environ 150 articles).
Mougeotte les a même défendus quand certains zélés en-dessous de lui à la rédaction faisaient tout leur possible pour ne pas trop emmerder Servier.
Pour le ministre de la Santé, @FrcsBraun, dans la crise sanitaire que traverse actuellement la pédiatrie en France, le problème ne semble pas être la réalité mais... le fait de la dire.
Hier sur @RTL, une réanimatrice pédiatrique de Trousseau expliquait que les soignants
sont "obligés de trier les enfants".
Réponse de @braun dans @le_Parisien : « Je suis choqué par cette formule, c’est inadmissible ».
Définition du Larousse : "classer, répartir les différents éléments d'un ensemble en groupes selon des critères".
Le problème, c'est que la réanimatrice de Trousseau n'est pas la seule, à le confier : TOUS les soignants le disent.
Le 19 octobre, dans @canardenchaine, la Pr Sabine Sarnacki, présidente de la société française de chirurgie pédiatrique, cheffe de service à Necker déclarait :
Dans @ParisMatch cette semaine, enquête sur une crise sanitaire : la pédiatrie.
En France, aujourd'hui, la pédiatrie c’est l’intervention directement sur son lit d’hospitalisation d’un prématuré, trop instable pour aller au bloc mais en… chambre double. 1/
En présence d’un autre prématuré, intubé dans sa couveuse.
C’est le transfert d’un nourrisson de 11 jours parti de l’hôpital Béclère à Clamart pour Caen, en hélicoptère. Sans les parents car ils n’ont pas le droit de monter à bord.
2/
Aujourd'hui, la pédiatrie en France, ce sont des bébés envoyés à plus de 300 km, faute de pouvoir être pris en charge près de chez eux. Manque de place.
« Il y a le feu », « c’est de la médecine de guerre » nous disent les médecins interrogés dans @ParisMatch.
3/
Juge-t-on vraiment une agence sanitaire sur son nombre d'abonnés LinkedIn ? Les déclarations d'effets indésirables et les inspections menées se comptent-elles réellement au poids ?
Plus sérieusement : pourquoi ne pas être allé inspecter l'IHU à Marseille dès l'hiver 2020 ? 1/
Quid de l'idée de la visite au Père Lachaise sur la tombe du père de l'homéopathie l'hiver dernier ?
Quid de ce salarié, proche de la direction (promu depuis à l'EMA) qui avait crée un blog dans lequel il disait que l'une de ses collègues se prostituait ?
2/
Quid de ces recrutements bac +3 au lieu des bac + 7 nécessaires?
De tous ces jeunes pris sans expérience ?
Quid du niveau scientifique ?
Les personnes qualifiées pour la pharmacovigilance au niveau de l'Union européenne pour les laboratoires ne sont plus choisies en France
3/
Le Pr Guy Vallancien, ancien urologue de François Mitterrand, ex conseiller des ministres Mattéi, Bertrand et Bachelot, celui qui avait crée une société de droit privé au sein de l'université Paris Descartes revendant des cadavres à des entreprises alors même qu'il était
directeur du centre du don des corps organise, cette année encore, CHAM, un think tank santé.
Parmi les invités : le Leem (syndicat des entreprises du médicament), Astra, Sanofi et, en guest star... l'ancien ministre de la Santé, Bernard Kouchner dont il est beaucoup question
Parution demain chez @robert_laffont de "La santé en bande organisée", fruit de plusieurs années d'enquête :
De l’affaire du sang contaminé jusqu’au scandale Raoult, ce livre dévoile, de l’intérieur, l’agence française du médicament. 1/
Le Pr Christian Riché sort de l’ombre et révèle qu’il a été, pendant 11 ans, l’une des sources du @Le_Figaro notamment pour le Mediator.
C’est lui le fameux « Mr Rungis ».
2/
Ancien président de la commission nationale de pharmacovigilance, ancien membre de la commission d’autorisation de mise sur le marché, il raconte l’agence, véritable usine à gaz avec toutes ses petites et grandes compromissions.
3/