Militarisation de l'école publique. L'exemple des bataillons scolaires de la fin du XIXe siècle en France. #thread#histoire#éducation
Pour évoquer ce sujet, rappelons d'abord quelques éléments historiques :
- depuis 1802, des exercices militaires sont intégrés à l'enseignement dans les lycées via l'éducation physique 🏃
- la France sort de la guerre avec l'Allemagne de 1870-1871 🪖
La défaite de 1871 reste alors très présente dans les esprits.
Se trouvant impréparés, dès la sortie de la guerre, des écoles du primaire et des collèges vont organiser un entraînement militaire adapté aux enfants selon leur âge.
Plusieurs initiatives voient le jour dans les grandes villes.
En pleine réforme sur l'école gratuite, l'objectif est alors de :
1/ inculquer à la jeunesse l'esprit républicain 2/ combattre l'esprit de caste des armées permanentes.
Jules Ferry écrit d'ailleurs, dans son "Discours aux instituteurs" (1881) : « Nous voulons pour l'école des fusils ! Oui le fusil, le petit fusil que l'enfant peut manier dès l'école ; dont l'usage deviendra pour lui chose instructive ; ...
... qu'il n'oubliera plus, et qu'il n'aura plus besoin d'apprendre plus tard. Car ce petit enfant, souvenez-vous en, c'est le citoyen de l'avenir, et dans tout citoyen, il doit y avoir un soldat toujours prêt »
En janvier 1880, une loi votée à l’unanimité par l'@AssembleeNat et le @Senat rend obligatoire l'enseignement de la gymnastique et des exercices militaires dans les écoles primaires.
Faut savoir qu'alors, la "gymnastique" sont des exercices liés aux corps. C'est très très large. Ca renvoie à l’action d’exercer le corps pour le fortifier.
La démarche proposée par le parlement est alors soutenue par la @weblaligue lors de son congrès de 1881.
A Paris, c'est Aristide Rey, communard, conseiller municipal du Ve arrondissement de Paris (1879), conseiller général de la Seine (1879-1885), qui saisit en novembre 1880 le Conseil municipal pour organiser les enfants des écoles communales de garçons en bataillons armés.
Sa proposition est approuvée le 19 juillet 1881 : un premier bataillon puis d'autres se forment.
Et l'initiative parisienne va servir de modèle.
En mars 1882, Paul Bert, ministre de l'Instruction publique, instaure l'obligation de la gymnastique et des exercices militaires dans les écoles primaires de garçons.
On pense alors que former le jeune garçon à des exercices militaires dès l'école primaire permettra à la France de réduire les coûts du service national.
C'est précisément cet argument qui fera plier le Ministère de l'instruction publique à l'idée des bataillons scolaire.
Ainsi, en juillet 1882, les bataillons scolaires sont officiellement créés.
Ils concernent les enfants d'au moins 12 ans. Le fusil est un modèle adapté aux jeunes (pas lourd, pas possible de faire feu) et agréé par le Ministre de la guerre.
Les activités d'instruction militaire se déroulent les jours chômés, soit le jeudi soit le dimanche, sous la direction d'un instructeur militaire et en accord avec le directeur de l'école.
Uniformes et fusils en bois sont donc distribués.
Une compagnie est constituée de 50 enfants, recrutés dans plusieurs écoles. Cinq compagnies forment un bataillon, qui a un drapeau.
Le drapeau est conservé par l'école qui est la mieux notée. #espritDeCompétetion
Trop souvent, par manque de moyens et même s'ils ne sont que trop rarement passés sous le drapeau (car souvent exemptés), ce sont les instituteurs qui jouent le rôle de cet instructeur.
On peut donc imaginer la qualité de l'instruction...
Pour chercher malgré tout à améliorer le système, des théories militaires sont imprimées pour fournir aux enseignants les instructions nécessaires.
Pour les enfants de 14 ans et +, on leur propose des exercices à balle réelle.
Pour tous, on propose discipline, gymnastique, chants patriotiques, ordre serré, défilés au 14 juillet, ...
Ce système de bataillons est commandé en 1883 par le général (retraité) Pierre Joseph Jeanningros, est nommé inspecteur général des bataillons scolaires.
A son apogée du système, en 1886, il existera 146 bataillons, dans 49 départements, pour 43326 élèves enrôlés.
Mis en place par des hommes politiques de la Gauche républicaine, ce système est critiqué par :
- les milieux catholiques (à cause de l'absence des jeunes à la messe le dimanche)
- l'armée (à cause de l'inexpérience des instructeurs)
Les opposants diront qu'il s'agit "d'une tentative dangereuse et néfaste d'endoctrinement, de militarisation et de normalisation de la jeunesse".
Une dizaine d'années après la mise en place, l'engouement pour les bataillons scolaires est passé. 📉
Les critiques sont virulentes eu sein du corps enseignant mais aussi des communes, qui doivent payer ces bataillons. 💰
Au final, de nombreux bataillons scolaires deviennent des associations liées à l'Union des sociétés de gymnastique de France, ou bien encore des association de tir sportif.
C'est en 1896 qu'a lieu le 1er championnat national de tir scolaire.
De nombreuses thèses s'intéressent au phénomène des bataillons scolaires.
#LeSaviezVous ? L’île des faisans, située entre 🇫🇷 et 🇪🇸, a le statut de condominium, en étant administrée alternativement par la 🇫🇷 et 🇪🇸 durant 6 mois. ⬇️ #thread#histoire 🏝
Historiquement, cette petite île se prête à des rencontres diplomatiques depuis le XVe siècle.
Louis XI et François Ier auront foulé l’îlot de leurs pas royaux. ⚜️
En 1615, l’îlot servira aussi le lieu d’échange de fiancées royales entre les deux pays…
Elle continuera à servir de lieu de négociation, notamment pour des mariages liant les familles des deux royaumes.
Ce qui montre par ailleurs la nécessité de réflexions, comme celles du cycle "Combat et cérémonial", qui ont vocation remette en place les choses ! Poke @Inflexions10
#Qu’est-ce qu’un « officier » ? La question paraît simple, mais il faut parfois revenir aux définitions et à l’histoire des mots. C’est parti ! Un #thread pour vous sur les officiers. ⬇️
Le mot « officier » apparaît à la fin du XIIIe siècle en tant que verbe intransitif.
Il signifie alors « remplir sa charge, son office ».
Le substantif masculin apparaît lui au premier quart du XIVe.
Étymologiquement, le mot « officier » est emprunté du latin médiéval officiarius, « personne pourvue d’une charge », lui-même dérivé de officium, « service, fonction, devoir ».
Les gardes de la manche ont existé pendant plusieurs siècles sous l’Ancien Régime.
Il s’agissait d’une petite unité militaire, composée de gardes les plus anciens de la 1ère compagnie des Gardes du corps du Roi, dite compagnie écossaise.
Pendant longtemps, cette unité était composée de 24 gardes détachés de cette compagnie.
Le premier d’entre eux était appelé « premier homme de France ». Cela consistait surtout à un titre honorifique.