#CeJourLà 5/3/1941, première tentative d’évasion de #FrançoisMitterrand.
Prisonnier nº 21716 depuis le 21 juin 1940, il est au commando 1515 à Schaala en Thuringe, dans un groupe appelé « les intellectuels », avec le jésuite Alphonse Delobre, le notaire Jean Beunas, 1/13⤵️
Jean Munier, Bernard Finifter, Xavier Leclerc et autres amis pour la vie.
Malgré la fraternité qui règne dans la chambrée, il ne pense qu’à s’évader, pour retrouver Marie-Louise et parce que, écrit-il, « je ne supportais pas d’être contraint par des forces aveugles ». 2/13⤵️
Il prévient Marie-Louise en termes codés:
« J’ai une lettre de Fatoune (Pourquoi Fatoune? C’est leur secret) : il ne se plaît guère chez son patron actuel et songe à le quitter. Il voudrait aller en face de chez Édith» (15/12/40).
Édith, belle-sœur de FM, était en Suisse. 3/13⤵️
Il lui annonce la date: « Je pense que tu approuves comme moi l’intention de mon associé Fatoune de donner sa démission. Il Mais dis lui que je préfèrerais qu’il attende deux mois pour le bilan annuel de mars »(5/1/1941). 4/13⤵️
« Une lettre de Fatoune m’annonce qu’il a l’intention de quitter son patron ce prochain trimestre. J’espère qu’il ira te voir» (11/1/41).« As-tu des nouvelles de Fatoune ? J’espère qu’il ira te voir. Je crois qu’il doit passer chez Édith au terme de son voyage prochain. 5/13⤵️
Il compte se marier en mai, si ses projets réussissent » (5/2/1941).
Ça se précise :
« Fatoune ira donc te voir bientôt ? Reçois-le bien ! » (26/2/1941) 6/13⤵️
Les préparatifs : laissons la parole à #FrançoisMitterrand. Mémoires interrompus, p. 39 à 42. 7/13⤵️
Le déroulement de l’évasion, les alertes et pour finir, l’échec, par #FrançoisMitterrand, p. 43-44.
Galères et solidarité.
Se faisant passer pour un Italien, il n’hésite pas à aller acheter des médicaments pour son coéquipier, l’abbé Leclerc, tombé malade. C’était risqué. 8/13⤵️
Évasion racontée dans une lettre à Georges Dayan, du 29/10/1941, (Laure Adler, L’Année des adieux, p. 219) : « … Vingt-deux jours de marche. Pendant deux jours marcher dans la neige à la recherche des traces de sangliers. Nous avons couché dans des mangeoires à biches, 9/13⤵️
cassé des fenêtres de cabanes de bûcherons…
Trois semaines de marche, douze biscuits de guerre, deux cent vingt grammes de chocolat par jour…
Je suis sorti de là sec et affamé… De tout cela, on sort le corps bien trempé et le cœur dur.» 10/13⤵️
Lettre à Marie-Louise : le découragement n’est pas au programme :
« J’ai tout fait pour être auprès de toi pour notre anniversaire de mars (fiançailles)…Tant de choses mûrissent et je me sens si plein de force malgré les fatigues et les événements déprimants ». (19/4/41) 11/13⤵️
Humour encore dans ses précautions vis à vis de la censure :« Tu sais que Fatoune après trois semaines d’examens difficiles, mais réussis, a échoué au dernier examen de sortie du Conservatoire. Il a beaucoup voyagé et se spécialise depuis dans le violon » (30/4/41). 12/13⤵️
Pour « Fatoune », prochain « examen » le 28 novembre 1941, il est encore recalé, mais à la troisième « session », le 11 décembre 1941, il réussira et partira, enfin libre, vers d’autres épreuves. Ce sera commémoré ici. 13/13🎬🔚 twitter.com/i/web/status/1…
#CeJourLà dimanche 3 mars 1940
Les familles célèbrent les fiançailles de #FrançoisMitterrand et #MarieLouiseTerrasse, 5 av. d’Orléans (du Général Leclerc) à Paris 14e.
Les fiancés passent quelques jours à Jarnac, avant le retour de François vers la « drôle de guerre ». 1/8⤵️
Après le coup de foudre du 22/1/1938, François voue un amour définitif à sa « Béatrice » (voir ses lettres). Celle-ci est plus hésitante mais elle est fière de cet amour et se laisse convaincre, comme son neveu le raconte. On a les deux points de vue, comme dans un roman 2/8⤵️
Pendant les combats, la blessure et la captivité, cet amour le soutient : « Comme je m’accrochais à toi ! Pour toi, pour nous, je ne voulais pas mourir. La vie, c’était toi, avec ton amour, ta beauté … » (20/6/41). « Je te cherche et t’attends sans cesse… (11/6/41). 3/8⤵️
#LeCoupDÉtatPermanent 5 🧵
Apostrophes 😉(suite). @bernardpivot1 - Vous y allez fort, #FrançoisMitterrand : De Gaulle, un dictateur?
FM- Ni Hitler, ni Franco, plutôt Napoléon III avec les vertus bourgeoises de Louis-Philippe. Mais le gaullisme peut engendrer la dictature.1/10⤵️
BP- Tout de même! De Gaulle, tel le loup caché « sous sa peau de mouton de président du Conseil »qui, tel le jeune Horace, liquide un par un ses poursuivants - Salan rappelé, Soustelle éliminé - comme vous y allez!
FM- Vous voulez savoir ce que je pense de De Gaulle ? 2/10⤵️ twitter.com/i/web/status/1…
BP- On vous écoute.
FM- Je l’admire, je le respecte et je le prendrai pour modèle.
BP- Mais enfin, #FrançoisMitterrand vous éreintez le Général à chaque page de ce pamphlet.
FM- « La liberté (moi) peut regarder la gloire en face (lui) ».Et l’admirer, même avec agressivité: 3/10⤵️
#LeCoupDÉtatPermanent 🧵 2. Si
Apostrophes avait existé 😉 @bernardpivot1 - Alors #FrançoisMitterrand, dites-nous dans quel état d’esprit vous avez écrit ce livre.
FM - J’étais partagé.
BP - Comme d’habitude!
FM - Sombre à cause du retour du général de Gaulle, et heureux
1/5⤵️
de mes projets d’avenir.
BP- Professionnels ou privés?
FM - Les deux. Liés. Des conquêtes.
BP - Le pouvoir, l’amour, on sait. Vous décrivez De Gaulle comme « un héros ambitieux et chagrin » Vous lui en vouliez tant?
FM - J’avais du respect pour lui, pas pour ses alliés. 2/5⤵️
BP- Qui étaient?
FM- Le nationalisme, l’armée, le colonialisme. Et l’usurpation. « En mai 1958, comme en juillet 1830, elle (la jeunesse) avait cru faire une révolution alors qu’elle avait simplement prêté la main à une conjuration… » 3/5⤵️
« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. » JJR.
Non, je plaisante, j’ai seulement entrepris la lecture des œuvres complètes de #FrançoisMitterrand et j’attaque « Le Coup d’État permanent » : je vous tiens au courant.1/3⤵️
Dès le début, une mine de sujets de thèmes latins. Il y a du Tacite dans l’air. Sur la IVe République : « Stable dans ses desseins, dans ses équipes et dans son comportement, la politique française ne sut pas l’être à l’endroit où l’on aurait aimé qu’elle le fût: à sa tête »2/3⤵️
Passé l’effort de lire une introduction indispensable et qu’il faudra relire à la fin, il n’y a plus qu’à se laisser porter, en s’appuyant sur les notes - sans s’y noyer. L’art oratoire, la culture et l’audace de #FrançoisMitterrand, nous allons, nous aussi, y avoir accès, 3/3 ⤵️
@LaureAdler#LAnnéeDesAdieux 1995. 🧵 Une enquête incroyable, une chronique sans émotion, un témoignage inestimable.
Conseillère à l’Élysée jusqu’en 1993, @LaureAdler a continué à fréquenter ce palais pour des entretiens hebdomadaires avec #FrançoisMitterrand 1/12 ⤵️
de janvier 94 à mars 95. Incroyable ! Chaque vendredi à 11 h du matin, elle parle de tout et de rien en grignotant, avec « Mitterrand », ainsi désigné. Elle le suit partout où il la convie : déjeuners, déplacements, voyages officiels. Il se rend disponible pour elle. 2/12⤵️
Entre temps, elle flâne à l’Élysée, on la trouve au secrétariat particulier, à la cantine, dans les bureaux, de préférence proches de celui de #FrançoisMitterrand. Du cuisinier à l’huissier, de l’infirmière au secrétaire général, tout le monde lui parle, elle sait tout.3/12 ⤵️
Cette expérience nous est livrée comme des notes prises au jour le jour, le meilleur est à la fin (Chine, Brexit, Russie et épilogue). Qui a rôdé autour des ambassades de France en Chine et en Russie aura plaisir à retrouver des lieux, des gens et des saveurs connues. 2/4⤵️
Et les à-côtés de la vie de diplomate.
Les chapitres sur la conférence de paix au Cambodge, le « rêve bleu » des Nations Unies et Bruxelles sont moins animés de passion et plutôt réservés aux spécialistes. On aurait besoin d’une clé, qui se trouve dans l’épilogue : 3/4 ⤵️