Thread by @Marie_Peltier

#Syrie Au sujet du doc diffusé hier sur @LCP Nous sommes dans un moment où la propagande du régime Assad essaye de se réinstaller dans nos sociétés sur un plan politique et médiatique. Que des médias français s’en fassent le relais est inacceptable. Cc @jpgratien @fkontar78

https://twitter.com/lcp/status/1633014629281710080

Cela fait des années que la propagande de Damas tente de profiter de moments qu’elle juge « fertiles » pour répandre son narratif. Ce n’est pas nouveau. Ns avons alerté souvent ces dernières années à ce sujet. Des « boulettes » dans la presse française, il y en a eu quelques unes

Plutôt que de proposer une approche de « factchecking » qui n’est pas ma spécialité, je voudrais revenir sur la question centrale du récit. Depuis 2011, Damas propose deux axes narratifs principaux : l’axe antisystème et l’axe civilisationnel. Ns sommes en plein ici dans le 2ème.

Cet axe civilisationnel est privilégié par le régime Assad depuis la Chute d’Alep (2017). L’idée est que le régime serait le reconstructeur du pays, le promoteur de l’art, le protecteur des minorités. C’est aussi la veine gnangnan en mode « la paix et les petites colombes ».

C’est un axe extrêmement culturaliste qui permet de présenter les partisans d’Assad du côté civilisationnel et ses opposants comme les destructeurs et les barbares. Une imagerie caractéristique de cela : faire chanter ou jouer des artistes dans les ruines. Gros kif de Damas.

C’est en cela, et nous alertons de cet aspect depuis des mois, qu’il faut particulièrement être attentifs à cette réhabilitation d’un régime responsable de crimes contre l’humanité à travers l’art et la culture. Voir cette tribune que nous avions publiée : liberation.fr/idees-et-debat…

L’autre point d’attention important à cet égard est celui du champ terminologique : quand on parle de « reconstruction » du pays en sous-entendant que ce rôle revient au régime, quand on désigne comme « terroristes » les « destructeurs du pays », on cite Damas dans le texte.

Ensuite quand on prône « l’art comme réponse à la guerre » en allant filmer des initiatives portées par des partisans du régime, on fait quelque chose d’extrêmement clair : on gomme du récit la répression toujours en cours. Qui vise d’ailleurs nombre d’artistes de l’opposition.

Enfin quand on donne la parole à des propagandistes bien de chez nous qui depuis 2011 sont constants sur le relais de la propagande de Damas et qui il y a 1 mois encore prônait la « réhabilitation » d’Assad, on ne fait pas de l’info. On fait de la com pour un régime sanguinaire.

Que cela soit « volontaire » ou non n’est même pas la question @LCP @jpgratien Je ne pense pas que ce le soit. Je pense par contre que le travail sur la propagande comme récit vous éviterait de répandre de telles boulettes factuelles. Et de défendre malgré vous le pire.

Pour complément d’information et d’expertise, dérouler ce fil de @mattbr , très bon connaisseur du terrain syrien.

https://twitter.com/mattbr/status/1633778731343921153