Thread by @diguedentaire

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Pourquoi on peut parler de répression policière de la contestation :

#manif20mars #Manifestations #Aboukir #greve23mars #Macron

Commençons par mon interpellation:

Hier j’étais en train de manifester quand j’entend la Brigade de Répression de l’Action Violente Motorisée (BRAV-M) arriver derrière moi rue de Béarn (Paris 3). Je cours parce que j’ai peur de recevoir des coups de matraque.

Je précise qu’on serait tenté de comprendre ces interpellations en pensant qu’on a “bien du faire quelque chose” à part manifester (un droit) il n’en est rien.

La brigade motorisée me rattrape et je me rends mains en l’air. Je suis toute seule à ce moment là. Ils descendent à plusieurs et me balayent, je tombe sur le dos. Je m’assoie je panique et pleure. Un d’entre eux me lance un connasse pendant que je suis au sol, puis ta gu€ule

Comme j’ai crié ils estiment que j’essaye de partir (alors que je me rends ? ). Donc ils me passent les menottes face contre mur.
Ils font venir une collègue qui me palpe violemment.
Ce moment est assez flou dans ma tête.

Je rejoins la rangée de jeunes assis en ligne et pour la moitié menottée, rue des Minimes. S’en suit le prélèvement des identités puis intimidation sur intimidation.

Chacun y passe, mais sur toute l’équipe cest le seul jeune noir qui est pris à parti. On fait des allusions à son pénis, on lui dit que son prochain trajet sera l’avion, on le cogne contre le mur.

C’est injustifiable mais j’ajoute qu’il n’était pas insolent.

De mon côté je garde le silence

J’entends une remarque sur mon physique et blagues insistantes à quelques cm de mon visage pour me faire parler.

On me dit : ta vie ne tient qu’à un fil Salomé.

Quand je dis que je m’appelle Salomé il y en a un qui répète “haha écoutez ça les gars elle s’appelle Salomé ça va nous causer des ennuis ça “

(en référence au milieu juridique car j’ai un prénom juif)

J’entends qu’ils ont des quotas d’interpellations à remplir ; à ce moment-là il doit être minuit et ils sont à 140.

Ils nous disent qu’on a de la chance ce soir car un autre soir on aurait “été dans l’ambulance puisqu’ils nous auraient pété les genoux”

On finit par m’amener au commissariat de La Chapelle. Devant les élus LFI on entre dans le bus où il y’a une super ambiance : on chante, on se tient informé et se file des numéros d’avocats. Les gens sont jeunes. Parmi nous la fille d’un élu.

Il fait très chaud et beaucoup n’ont pas pu boire pdt 4h car “conditions exceptionnelles” selon le chauffeur du bus. Sinon il fallait attendre le malaise d’après leurs termes. Les LFI nous transmettent de l’eau.

https://twitter.com/SkomskiT/status/1637978347413053440

On nous fait attendre avant de voir un OPJ - je demande à voir un médecin et comme bcp d’entre nous @AA_Avocats.

(Si vous êtes placés en GAV DEMANDEZ UN AVOCAT)

On est placées en détention de 4h à 15h de l’après-midi. Je rencontre Lucie, Claire, Sibylle et Noémie qui nous parle de son interpellation rue d’Aboukir par la BRAV: “je vois de la peur dans tes yeux et j’aime ça”

Nous sommes six dans une cellule sur des matelas et il y’a de la m£rde aux murs avec un “Doctor ?” écrit au sang.

Le matin on passe à l’interrogatoire : On préfère tous “garder le silence”

L’OPJ me demande d’examiner mon téléphone ce que je refuse (les tweets tu connais). Elle récidive, en m’informant que j’encours 3 ans d’emprisonnement et 270 000€ d’amende.

Nous sommes libérées quelques heures plus tard.
Personne de ma cellule n’est déférée !!
Merci au soutien des @FranceInsoumise qui m’a beaucoup rassurée.

SI VOUS AVEZ DES NOUVELLES DES PERSONNES DU BUS MERCI DE COMMENTER CE TWEET OU DM

Les vidéos et témoignages ne laissent plus de doute sur l’objectif du gouvernement : la répression par l’intimidation, la violence policière et le fichage.
Ils cherchent à endiguer le mouvement et effrayer.

Ne nous soumettons pas ! rejoignez-nous dans la rue ‼️