Objection intéressante contre la nécessité des faillites bancaires: "Mais en 2008, laisser tomber Lehman Brothers a entraîné une contagion, qui a obligé l'Etat à sauver tout le système, sinon ça aurait été l'apocalypse".
Je comprends. THREAD
- Mais un vrai système libéral échoue à l'exacte mesure des risques qu'il a pris. Autrement dit: oui, les risques pris par la finance américaine auraient dû, dans un système libéral, signer l'effondrement en 2008 de l'économie américaine.
C'était cela le juste prix économique, c'était la sanction méritée, qui aurait permis de tirer les vraies conclusions: ce comportement génère ce résultat dans une économie libre, et donc ce comportement ne doit plus jamais se répéter.
Et ce pays a bien permis à son système financier de le bouffer, de le balayer: c'est la réalité économique du pays.
- on ne veut pas payer le prix de faillites colossales? On refuse la juste sanction?
On a des raisons sociales et humanitaires à invoquer? Ou géopolitiques (garder à tout prix et malgré tout une suprématie. économique en realité perdue)?
- alors l'alternative libérale est qu'on paie le prix intégral des sauvetages étatiques: en 2008, cela aurait dû commencer par de vraies sanctions pénales: les responsables en prison. Mais personne n'est allé en prison. Inimaginable. Récompense de l'échec. aléa moral anti-libéral
- on aurait dû réglemente vraiment le marché financier, ce qui inclut le gigantesque shadow banking. Mais le Dodd Frank Act de 2000 pages a été dilué et transformé en blague par le lobby bancaire. Et le shadow banking n'a jamais été aussi gros et aussi dérégulé qu'aujourd'hui.
Autre récompense de l'irresponsabilité.
- on aurait pu faire rembourser par les banques, sur 50 ans s'il le fallait, le prix intégral sauvetage public de 2008 avec un supplément d'impôt. Or l'impôt corporate n'a jamais été aussi bas qu'actuellement. Autre récompense.
- on aurait pu sagement décider de démanteler les institutions qui ont failli, en plus petites entités. Mais Washington en a fait au contraire des géants mondiaux encore plus risqués, avec l'argent public. Autre récompense.
- on aurait dû instaurer, depuis 2008, une prime d'assurance payée par les banques à l'Etat et à la Fed, pour rémunérer la garantie implicite offerte en continu par le public à un système censé être privé mais en réalité plus assisté que tous les autres secteurs économiques.
Faillite, ou paiement exorbitant, mais pas d'alternative en dehors, sinon c'est tout l'Occident qui se disqualifie sur tout ce qu'il a prétendu être de différent par rapport à la Chine, dont l'Etat lui n'est pas en faillite parce qu'il sait partager les bénéfices avec le privé.
Faire faillite: une vertu du système libéral. THREAD
Dans un système vraiment libéral où les banques ne partagent rien de leurs bénéfices, elles ne partagent rien de leurs pertes. Elles reçoivent pleinement la récompense de leur réussite, et pleinement la sanction de leur échec.
En faisant faillite. Ce sont les deux faces d'une même médaille, indissociables. L'une est la condition absolue de l'autre.
Certes oui, en cas de faillite bancaire les dépôts des épargnants en Suisse ne sont garantis qu'à hauteur de 100'000 frs.
Tout ce qui va au-delà part avec la masse en faillite et serait récupéré par les épargnants seulement à la fin de la procédure de liquidation s'il reste de quoi les rembourser. Donc les épargnants qui n'auraient pas retiré à temps leur argent seraient pris en otage.
Système financier européen attaqué en bourse par les spéculateurs, plusieurs constats: THREAD
- avec Credit Suisse qui disparaît, puis aujourd'hui Deutsche Bank qui est secouée, on assiste à des attaques en jeu de domino contre les banques européennes, comme lors des raids baissiers contre la dette grecque et par extension contre toute la zone euro en 2010-2012.
- ça ne devrait pas marcher (il n'y aura pas effondrement des banques européennes) car évidemment les spéculateurs attaquants savent bien qu'il y a la cavalerie de la planche à billets BCE qui va débarquer et faire "tout ce qu'il faut".
THREAD - Faillite de Sillicon Valley Bank : on a quand même utilisé l'argent public. Hier, la Fed a sauvé les déposants de SVB (startups et fonds de capital-risque). Ils récupéreront l'intégralité de leurs dépôts, bien au-delà des prescriptions légales. 1/8
Certes la banque elle-même n'a pas été sauvée par le gvt. Mais il n'empêche que l'argent public est à nouveau utilisé. En effet la loi veut qu'on couvre les dépôts jusqu'à une limite (250k). Là ils ont couvert la totalité, même s'il y en avait pour des milliards par déposant. 2/8
Comment? En remplaçant le bilan par des fonds de la Fed, évidemment créés avec la planche à billets. Et ceci n'est pas sans conséquence sur le public. Car cela dévaluera encore plus l'épargne, qui subit déjà les effets de la planche à billets depuis 15 ans. 3/8
Tout un symbole: Sillicon Valley Bank vient de faire faillite. La banque qui prêtait au secteur tech n'a pas pu lever du capital et a vu les sorties de fonds de clients s'accélérer. Elle valait 44 mias en bourse il y a 1 an et demi à peine.