Puisque @fmbreon ne semble pas vouloir citer ses collègues scientifiques qui travaillent sur la question depuis des années, et que j'entends ou lis souvent des faux arguments sur les stockages, voici un petit fil, avec des liens contenant plein de références scientifiques ⤵️
1. Argument souvent cité: l’irrigation est une technique très ancienne
Ok, mais-est-ce que l’ancienneté justifie tout ?
Parce que dans ce cas, l'eau s'écoule vers la mer depuis l’émergence des continents sur Terre (avec donc qqs milliards d’années d'avance sur l'irrigation)
2. Justement, c’est parce que les retenues existent depuis longtemps qu’il y a une littérature fournie sur leurs impacts!
Or, on sait : i) que + on stocke (gestion par l’offre) + on utilise d’eau ➡️ + on souffre des pénuries d’eau lors des sécheresses & + le milieu 🐟🦐🌳 souffre
Tout cela est bien sur une question d'intensité de la pression sur le milieu !
Voir @g_dibaldassarre et al. qui expliquent les rétroactions positives dans nature.com/articles/s4189…
J'avais tenté en 2019 de résumer les différents éléments sur l'effet négatif des réservoirs lors des sécheresses longues en français dans un article qui reste d'actualité theconversation.com/barrages-et-re…
3. On sait en outre qu'avec le changement climatique, on va avoir + de sécheresses mais aussi, + de dégradation des eaux stockées en surface : hausse de la température, perte d'oxygène, eutrophisation, cyanobactérie, évaporation, émission de GES
exemple: tandfonline.com/doi/abs/10.108…
4. Ce qu’on ne sait pas, c’est pré-identifier la limite des stockages/ prélèvements cumulés qui est compatible avec le milieu, pour éviter de dépasser les points de bascule comme dans de nombreux endroits: mer d'Aral, lacs Tchad & Ourmia, pb d'eau salée dans les nappes...
➡️Dans l'étude sur l'impact cumulé des retenues, on a pu voir qu'il n'y a pas d'indicateurs simples pour fixer les limites de stockages sciencedirect.com/science/articl…
Pourquoi c'est compliqué ? parce qu'il y a bcp de rétroactions
5. Mais, on n'est pas aidé par des données très incomplètes : les prélèvements en eau sont mal connus en 🇫🇷(le #Plan#Eau que présentera bientôt @ChristopheBechu devrait aborder ce point),: le nb même de retenues est mal connu en 🇫🇷, Les pertes par évaporation: non mesurées
6. Pour les nappes on considère qu'il vaut mieux ne pas prélever + de 10% de la recharge. Or, on dépasse déjà largement cette limite en🇫🇷 lors des années sèches (cf geosciences.ens.fr/recherche/proj… )
Je lis des arguments sur la spécificité de la région ciblée. Mais, l'hydrogéologie est faite de singularités!
Par contre, la région est caractérisée par un manque de chroniques longues (pas 15 ans pour Ste Soline), c-à-d qu'on n'a que des obs influencées par les prélèvements
Dans un climat qui change, la question à résoudre c'est comment adapter nos besoins et prélèvements à l'évolution de la ressource.
C'est un sacré enjeu, sans réponse unique, ni déconnectée des autres crises: climat, biodiversité, sociétés.
Merci d'avoir lu jusque là
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Une chronique sur le #Plan#Eau sur @franceinterradiofrance.fr/franceinter/po…
Avec encore une fois une mise en avant d'une idée un peu trop simple🤔😞
Non le #Reuse ne permettra pas de faire des économies d'eau ou en tout cas pas beaucoup
C'est même souvent l'inverse
Explications⤵️
Le #reuse (ou #réut), c'est l'idée de réutiliser l'eau une fois qu'elle est traitée par les stations d'épurations (STEP)
C'est très utilisé dans certains pays: l'eau des stations d'épuration est directement dirigée vers ... des golfs...
pas que, mais souvent... 2/
Comme l'eau potable est une usage prioritaire, les STEPs ont toujours de l'eau à traiter, même en période de sécheresse. Le fait qu'un golf par exemple soit connecter directement à une STEP lui permet de ne pas être impacter par la sécheresse... et de consommer plus de l'eau
3/
Cette semaine était dédiée à @PSL_univ a des enseignements pluridisciplinaires.
On a emmené 10 étudiants pour objectiver une controverse sur l’eau très active en ce moment: celle de la continuité écologique : 🧵 1/13
La continuité est un enjeu pour la mobilité de la #biodiversité aquatique & pour la mobilité des sédiments 2/13
Les étudiants venaient des masters Développement durable et responsabilité des organisations de @Paris_dauphine, Choix énergétiques pour un futur décarboné de @Mines_Paris et du master @Geosciences_ENS@ENS_ULM 3/13
Face à cette crispation sur l'eau qui conduit des gens à se mettre en danger et d'autres à les mettre en danger, voici quelques éléments sur les "bassines"
🧵 1/n
Les bassines ne sont pas des éléments classiques du paysage: endiguées de tt coté car sans appui sur du relief, elles se remplissent en hautes eaux comme ttes les retenues, mais ont la singularité de devoir pomper de l'eau pour se remplir dans la nappe + parfois ds rivières 2/n
Ce n'est pas si courant comme mode de fonctionnement, car de fait, très couteux à l'usage. Même si l'eau elle même ne coute quasi rien aux agriculteurs, les frais de constructions et d'exploitation (électricité pour les pompes) sont importants 3/n