Thread by @Farahsadallah

Ce mercredi 29 mars a lieu le procès du présumé incendiaire de la Cathédrale de #Nantes
Je suis au tribunal pour couvrir le procès. Pour rappel : actu.fr/pays-de-la-loi… via @actu_nantes

L'audience est ouverte #Nantes l'interprète vient d'arriver

L'avocate d'Emmanuel Abayisenga, Maître Meriem Abkoui, a sollicité une audience à huis clos, car "la publicité constituerait un risque pour l’ordre et la dignité de la personne". #Nantes

Sa demande a été rejetée. "Le tribunal est attaché à la publicité de la justice et ça ne va pas enfreindre la sérénité des débats, le tribunal s'en porte garant", justifie la Présidente. #Nantes

Très affaibli, Emmanuel Abayisenga a de nouveau reconnu les faits. #Nantes

"Je me rendais souvent à la messe, et il y a eu des annonces et on avait besoin de bénévoles et comme je l’ai fait quand j’étais petit... Je voulais donner ma contribution envers le pays qui m'a accueilli. Je voulais mieux m’intégrer", explique le prévenu sur son bénévolat.

"On me faisait confiance et on m’a tout montré, et cela m’aidait aussi à ne pas rester inactif, ça m’occupait, et je sentais que je devais donner ma contribution au pays qui venait de m’accueillir", poursuit-il dans un souffle toujours très fébrile. #Nantes

Les bénévoles de la cathédrale le connaissaient et l'un d'entre eux le décrivait comme "quelqu’un de discret, de serviable et de très renfermé". La personne en charge des bénévoles "évoquait les difficultés de santé et d’audition d'Emmanuel Abayisenga", rapporte la Présidente.

Après l'incendie de la cathédrale, Emmanuel Abayisenga a plusieurs fois été auditionné. Il a notamment été vu sur les vidéosurveillances. Il niera d'abord les faits avant de finalement avouer devant le juge d'instruction. #Nantes

Il raconte difficilement ce qui s'est passé ce 18 juillet 2020 : "Comme d’habitude, j’ai senti que je devais aller prier pour trouver la paix, je pensais avoir un apaisement, et en arrivant sur place j’ai commencé à prier." #Nantes

"Après j’ai senti que je devais aller me changer (en raison de problèmes d'incontinence, NDLR) mais comme les toilettes étaient à coté du lieu de l'agression (il a été violemment agressé en 2018 en sortant de la cathédrale, NDLR) ça s’est bousculé dans ma tête"

"Ça m’a rappelé l’agression que j’avais subie, que ce jour-là j’étais en retard, car j’étais en train d’installer la sonorisation de la messe. Je me tenais à côté de cette porte où l'agression s’était passée et ensuite je suis allé vers la sacristie, j’ai perdu le contrôle."

"J’ai voulu détruire tout ce qui était en lien avec cette sonorisation. C'est comme ça que ça s’est passé", conclut-il. #Nantes

Et quand la juge lui demande ce qu'il a ressenti à ce moment-là quand le feu a pris dans la cathédrale, Emmanuel Abayisenga répond : “J'étais perdu, j’avais perdu la raison, j’étais perdu en moi-même.” #Nantes

La séance va reprendre à 14h après avoir été suspendue à 12h20. Pour ce début d'après-midi, c'est le profil psychologique du prévenu, Emmanuel Abayisenga qui va être abordé. #Nantes

Retrouvez les aveux du prévenu, et les détails sur l'incendie de la cathédrale dans notre article sur @actu_nantes : actu.fr/pays-de-la-loi… #Nantes #LoireAtlantique

Dans l'évocation de ses problèmes de santé liés notamment à un stress post-traumatique, il est dit que son discernement a été altéré et non aboli durant l'incendie. "Je ne suis pas responsable de ce qui s’est passé ce soir-là. Cela ne venait pas de moi c’est la vie qui m’a trahi"

Et quand la juge lui demande s'il pense devoir être puni pour cet incendie de la cathédrale, Emmanuel Abayisenga répond : "je demande qu’on déclare que je ne suis pas coupable." #Nantes #LoireAtlantique

La juge lui demande pourquoi, car il a avoué les faits. Le prévenu ne répondra pas pendant un long moment. Le regard hagard, il est absent de la séance. Puis, il reprendra ses esprits et affirmera : "je n'ai pas de réponse." #Nantes

Quand on évoque son parcours de vie, Emmanuel Abayisenga dit avoir menti sur son dossier en arrivant en France. Il n'aurait pas vu son père assassiné devant lui pendant la guerre au Rwanda, et quand la juge lui demande la vérité sur sa vie là-bas, il dit ne pas vouloir en parler.

Emmanuel Abayisenga ne veut pas parler de son passé, avant son arrivée en France, ni de son trajet pour arriver sur le territoire. Il n'aurait finalement pas été torturé au Rwanda. Il aurait tout inventé pour obtenir des papiers qu'il n'a jamais eu. #Nantes

Emmanuel Abayisenga n'en dit pas plus et ne veut pas parler du Rwanda. La juge lui demande pourtant à plusieurs reprises : "s'il ne veut pas en parler, car c'est trop traumatique, ou si c'est parce qu'il a menti. Mais rien n'y fait. "Je ne veux pas en parler" #Nantes

Les plaidoiries ont commencé. L'avocat de la partie civile est déconcerté : "Aujourd'hui la vérité, je ne sais pas. Le diocèse a besoin de la vérité, et là dans cette vérité nébuleuse... on est obligé de se poser des questions" #Nantes

"On a eu des expertises qui sont basées sur l’état de vie, qui est raconté au fil du temps, mais ce n’est pas le cas (son père n'a pas été assassiné). On ne connaît pas la vérité, du coup, on ne sait pas ce qu’elles valent ces expertises", poursuit l'avocat de la partie civile.

L'agent mandaté par l'Etat, Thibaud Huc, demande le renvoi sur intérêt civil. Les réparations de la cathédrale étant toujours en cours de chiffrage, car elles ne sont pas finies. Pour autant, il estime à plus de 40 millions d'euros le coût des réparations. #Nantes

La procureure de la République requiert six ans d'emprisonnement minimum si l'altération du discernement du prévenu au moment des faits est retenue, et 8 ans si elle n'est pas retenue. Elle demande également qu'il soit interdit du territoire français. #Nantes

L'avocate d'Emmanuel Abayisenga plaide pour l'abolition du discernement de son client et donc qu'une contre-expertise soit menée pour statuer sur sa responsabilité pénale. "Il n’a pas de discours cohérent, il répond à côté, il a toujours été ainsi depuis que je l’assiste" #Nantes

Enfin, Emmanuel Abayisenga conclura les plaidoiries avant le délibéré, en affirmant : "retourner au Rwanda, ça serait une torture, ça me mettrait dans la gueule du loup, car j'ai mal parlé de la police." Le délibéré devrait tomber vers 20h. #Nantes

Emmanuel Abayisenga est déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés. Il est condamné à 4 ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt. Il n'a pas reçu d'interdiction de résider en France, mais il est interdit du 44 pendant 5 ans. #Nantes @actu_nantes #loireatlantique

Mais qui est donc Emmanuel Abayisenga ? Ce Rwandais de 42 ans au lourd passif psychiatrique ne veut pas parler de son parcours de vie. Très diminué, est-il responsable pénalement ? Le tribunal en a décidé autrement #Nantes actu.fr/pays-de-la-loi… via @actu_nantes