Thread by @Vic_GVelmont

Procès #Copernic, jour 3 :
Ce matin seront entendus les journalistes ayant couvert l’explosion à l’époque.
Le premier témoin est Jean Chichizola, alors journaliste au Figaro. @RCJRADIO
Suivez avec nous le procès ⬇️

Le journaliste avoue avoir « hésité a témoigner », « je n’ai pas d’égard négatif ou positif à l’égard de l’accusé contrairement à ce que les différentes parties m’ont tour à tour reproché » @RChapeaublanc

« Je ne suis pas obsédé par ce dossier. C’est un attentat parmi beaucoup d’autres et peut être que certains seront choqués mais ce n’est pas non plus celui qui m’a le plus marqué dans ma vie de citoyen et de journaliste » @RCJRADIO

« En 2007, je suis convaincu de deux choses :
- que la procédure pénale sera longue et complexe
- que l’opinion allait se lasser de cette affaire » @RCJRADIO

J. Chichizola se rend alors au Canada pour rencontrer H. Diab. Il voulait lui donner la possibilité de s’expliquer avant de citer son nom dans ses articles. La rencontre se fait alors à l’université où Diab enseigne alors. @RCJRADIO

Il en découle une interview d’H.Diab qui sera publiée le 24 octobre 2007. Elle n’est plus disponible sur le site du Figaro. @RCJRADIO

Conclusion de J. Chichizola avant les questions :
"Les victimes que j’ai rencontrées, je ne les ai jamais entendues réclamer un coupable. En revanche, quand on rencontre une victime, on remarque que lorsqu’elles parlent de l’attentat, c’était hier. " @RCJRADIO

"Je pense que, avec ce que nous avons vécu ces dernières années, on devrait les écouter. C’est important que 43 ans après les faits, il y ait ce procès. Comme il y a eu le procès Barbie, 44 ans après la guerre. Ce n’est pas de l’acharnement mais de la justice." @RCJRADIO

Le psdt de la cour demande « avez-vous gardé votre objectivité de journaliste ? » le journaliste du Figaro répond : « l’objectivité journalistique, je n’y crois pas. Je suis un journaliste mais aussi un être humain. Je n’ai pas d’élément pour dire que Diab est coupable ou non »

« Mais je ne vais pas non plus m’interdire d’être touché par les victimes du terrorisme parce que le terroriste nous touche tous, j’aurais pu être là ce jour là » @RCJRADIO

Un avocat de parties civiles, Me Casubolo Ferro, prend la parole : « vous lui annoncez l’existence de cet attentat, comment réagit-il ? »
- « Il reste froid et ne montre aucune surprise. Il n’est pas au courant mais ne me demande aucun détail, ne pose aucune question » @RCJRADIO

Aux questions de l'avocat général, il affirme : "Si M. Diab avait éclaté en sanglots face à moi et à ce que je lui annonçais, j’aurais eu la même émotion que face aux victimes et cela ne me pose aucun problème." @RCJRADIO

Au tour de La Défense de poser ses questions. Les questions portent sur les sources des informations que J. Chichizola a en sa possession en oct. 2007 quand il se rend au Canada pour rencontrer Diab. @RCJRADIO

Le journaliste répond : « Me, je n’ai pas attendu de témoigner à une cour d’assises pour dévoiler mes sources. Permettez moi donc de ne pas répondre à votre question. Mais comme je vous l’ai dit, je ne suis pas une boîte aux lettres mais un journaliste qui multiplie les sources »

La séquence finit sur un échange animé entre Me Bourdon et J. Chichizola
- "Vous qui avez parlé à M. Diab, avez-vous des regrets, êtes vous droit dans vos bottes ? - Oui. Et la 3è hypothèse c’est qu’il est coupable. - Vous savez, tout le monde s’attendait à ce que vous le disiez"

Deuxième témoin de la journée : @levywillar, à l'époque journaliste à Libération. Le 3 oct 80, elle se rend immédiatement sur les lieux de l'attentat. Elle voit les cadavres, les voitures en feu, les vitrines explosées et la panique dans la synagogue. @RCJRADIO

Alors spécialiste de l'EXD, elle commence finalement par suivre l'affaire, malgré la piste néo-nazie écartée.

À la question "Les israéliens étaient-ils intéressés par cette affaire ?", elle répond : "Oui, bcp plus qu'ils ne le disaient. Pendant lgt les israéliens ne s'intéressaient pas à ce qu'il se passait en Europe. Mais en réalité ils avaient eu très tôt des renseignements" @RCJRADIO

Elle rappelle d'ailleurs le témoignage surprenant de Micha Shagrir, le mari d'Aliza Shagrir victime de l'attentat, recueilli par Libération en 2013. Il affirme alors qu'en 1982, alors réserviste au Liban pour la radio de l'armée israélienne, un homme du Mossad lui aurait lancé :

«Voulez-vous voir le chef du commando terroriste qui a tué votre femme ?» désignant alors des palestiniens prisonniers assis par terre face à lui (il s'agirait d'Abou Salem). @RCJRADIO
Retrouvez cet article : liberation.fr/societe/2013/0…

Cet après-midi, les experts en graphologie sont entendus par la Cour. L'écriture du suspect est essentielle dans cette affaire car le suspect aurait remplie une fiche d'hôtel à la main lors de sa présence à l'hôtel Celtic, quelques jours avant l'attaque. @RCJRADIO

Nous écoutons d'abord Mme Barbe Prot qui, aujourd'hui retraitée, avait été mandatée en 2008 pour expertiser cette fiche d'hôtel et des documents rédigés de la main de H. Diab. @RCJRADIO

L'expertise a été faite sur des documents à l'écriture spontanée. L'experte affirme que "les éléments sont très insuffisants pour arriver à une conclusion formelle. Mais on relève des similitudes intéressantes et significatives." @RCJRADIO

Sur l'aspect général de l'écriture, l'expertise relève une sinuosité comparable entre les deux éléments. Et une similitude de l'inclination des lettres qui s'inclinent différemment au sein d’un même mot. @RCJRADIO

Quand on analyse les détails, il y a des différences concernant certaines lettres (P, N, A), et des similitudes (D, R, C, tracé simple et anguleux, tracés pas si communs) @RCJRADIO

Mme Barbe Prot conclut : « Il y a des différences mais elles sont beaucoup moins significatives que les similitudes repérées » @RCJRADIO

Le présent de la Cour pose ses questions :
" - Étiez-vous orientée dans vos analyses ?
- Non. Car je ne connais rien de l'histoire et je ne sais pas dans quel sens l’expertise doit aller. Je n’ai pas de détails de l’enquête au moment de l'expertise".

"- Comment êtes vous devenue experte en écriture ?
- D'abord je suis graphologue. On interprète l’écriture pour comprendre des traits de caractère des gens. Puis j'ai envoyé mon CV, il y a eu une enquête sur moi et je suis devenue experte à la Cour d'appel de Versailles"@RCJRADIO

Au tour de la défense de poser ses questions : sur quelles pièces l'experte s'est-elle appyuée ? Pourquoi en a-t-elle mises de côté ? On assiste à un échange tendu entre l'avocate et l'experte. @RCJRADIO

On soulève en fait la question du rôle des expertises en écriture : un travail qui vise à rapprocher et observer les similitudes plutôt que de chercher des différences significatives ? Ou l’inverse ? La question posée aux experts biaise-t-elle l’expertise et les conclusions ?

« Combien de temps avez vous passé à écrire ce rapport ?
- C’était il y a longtemps je ne me souviens plus mais c’est long, très long. Je l’ai rendu le 14 janvier 2008
- Cette mission vous a été confiée le 7 janvier 2008, ça me parait rapide.
- Non c’est long » @RCJRADIO

Enfin, nous avons entendu Mme Marganne, mandatée en 2008 par le juste d'instruction Marc Trévidic. Son rôle étant de "voir s'il existe des discordances ou des ressemblances" Selon elle, son travail consiste à apporter un éclairage, pas de rajouter du doute à l'enquête. @RCJRADIO

Elle constate de "nombreuses concordances permettant de dire que M. Diab est l’auteur du document en question et qu’il a tenté de modifier son écriture". @RCJRADIO

On lui aura donné 10 jours pour rendre son rapport en urgence mais, à la question de la défense, elle affirme ne pas avoir perturbée par cette urgence : "L’important c’est de travailler dans le calme et de chercher la vérité" @RCJRADIO

Il est 17h42, fin de cette troisième journée d'audience. À demain !