Méthodologie 5 : Comment conclure ? (fondamental si vous ne voulez pas finir dans la friendzone de la gaussienne de notation, aka une note entre 9 et 13)
(1) Qu’est-ce qu’une dissertation. (2) Le test du correcteur. (3) Le bouquet final.
(1) Conclure, c’est envisager une relation dans sa complétude. Nous n’envisagerons ici que la question de la dissertation. Des «romans» à l’eau de rose (ceux de Marie Minelli par exemple) et Plus belle la vie vous fourniront d’autres applications à ce tweet.
Comprenez bien qu’une dissertation n’est ni plus ni moins que la présentation ordonnée en trois parties harmonieuses d’une réponse à un problème cousu main à partir d’un sujet unique.
C’est dans les choses simples que git la plus atroce des complexités.
Car quoi de plus courant en effet qu’une dissertation qui calque un problème préexistant à un sujet précis ? Dont les parties sont mal agencées ? Et, surtout, quoi de plus courant qu’une dissertation qui ne répond à rien ?
La conclusion, c’est ce qui apporte une claire réponse à un problème posé par… la problématique. Cela veut dire, pour être schématique, que votre I et votre II envisagent diverses facettes d’un problème et que votre III construit une réponse.
Une réponse, ce ne sont pas des citations juxtaposées. Ce sont des « idées ». Exemple : à la question « faut-il dire bonjour aux gens que l’on croise dans la rue ? », il ne vous viendrait jamais à l’esprit de répondre « Descartes en pense cela ».
A l’inverse, il faut répondre « voilà ce que j’en pense en définitive, et voilà qui aurait pu penser la même chose ». Votre III/C) (au pire), votre III dans son entièreté (au mieux) doivent apporter une réponse claire et directe à votre PBL.
Reprenez vos dissertations de l’année. Pensez-y. Votre III répond-il clairement à votre PBL ? Une infinité de réponses sont possibles, mais n’en choisit-il qu’une ? Entre les meilleures copies, très souvent, la départage se fait sur le III. Les autres parties se ressemblent.
(2) Le rôle de la conclusion est précisément de reprendre cette « réponse ». Le test à faire est simple : lisez votre PBL et lisez immédiatement la première phrase de votre conclusion. La lecture des deux doit pouvoir s’enchainer avec fluidité.
Pourquoi ce test ? C’est littéralement ce que font beaucoup de correcteurs pour vite se faire une idée de votre copie avant d’y plonger. Vous ne voudriez pas rater le premier rencart… Alors assurez-vous que votre PBL et votre conclusion se répondent.
Vous voyez bien qu’une bonne conclusion n’a rien d’un paragraphe déposé au hasard à la fin de votre copie. C’est un paragraphe auquel vous avez déjà pensé dès l’introduction puisqu’il répond à la PBL. Il faut rédiger en pensant toujours à ce bout du tunnel.
(3) Mais par quoi commencer la conclusion ? Certains recommandent de reprendre les trois mouvements de votre dissertation. C’est assez inutile ou alors il faut résumer les 2 premières parties en 1 phrase assez courte et passer à la « réponse », passer au III.
Plus même que de simplement passer au III, passer à l’idée la plus subtile de votre III (souvent placée dans votre III/C)), l’idée dont vous êtes le plus fier, l’idée-phare de votre dissertation. Cette idée, contrairement au reste de la dissertation, parlez-en dans votre CCL.
Revenez dessus, montrez en quoi elle est une réponse aboutie et surtout originale à votre PBL. Montrez comment votre PBL n’aurait pu se passer de cette idée. Et puis, sublimez-la. Autrement dit, en rédigeant votre III, préparez 4 sous-parties.
La quatrième sous-partie, le III/D), c’est l’idée que vous glissez en conclusion, cette petite modulation de votre III/C) qui montre que votre III/C) pouvait encore être amélioré ou élargi à d’autres considérations. Voyez vraiment la CCL comme une sous-partie du III.
Votre dissertation doit finir sur un feu d’artifice final. Qu’elle laisse un souvenir impérissable à votre correcteur. Alors arrêtez de la traiter en petit appendice superflu. C’est un petit appendice certes (elle peut faire 5 lignes c’est tout à fait acceptable).
Mais c’est un appendice explosif. C’est un appendice qui se perfore sous l’effet de votre idée-finale-réponse-originale-appendicite.
Ce tweet n’a d’utilité que si vous reprenez vos copies déjà rédigées et que vous essayez de voir comment transformer vos conclusions pour les rendre explosives. Si elles le sont déjà, je vous prie de bien vouloir m’excuser de vous avoir dérangé.
Encore une fois, tout cela peut vous sembler être du détail. Vous avez le droit de croire que tout se joue sur les références, la rédaction et les références. Vous avez le droit de le croire. Vous avez aussi le droit de croire qu’Olivier Véran sera Président de la République.
En attendant mercredi, ne baissez pas les bras.
Vous n'êtes pas Alceste.
Aucun Héraklès n'ira vous ramenez des Enfers si vous vous y laissez choir.
Et moults Eurymaque se réjouiront de vous y voir croupir.
Suez matelots.
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Marque-pages : (1) Questionner la question. (2) Regarder « en enfant » grâce au « deuxième terme ». (3) La PBL, encore la PBL, toujours la PBL. (4) Décliner, de façon consciente, le monde. (5) Ménager des bouffées d’air frais.
Si vous avez passé l’épreuve Ecricome, remémorez-vous la avant de lire ce qui suit. Si vous ne l’avez pas passé, imaginez que vous recevez le sujet « Être hors du monde ». Soyez honnête avec vous-même : quelle a/aurait été votre première réaction ?
#concours#prepaecg
Méthodologie 4 : La problématique, ou comment votre note est déjà (presque) définie à la fin de l’introduction. 1. Avoir une problématique problématique. 2. Avoir une problématique « éloignée » du sujet 3. Avoir une problématique qui se remarque sur la forme.
Votre copie n’est pas importante. C’est un grain de sable dans un tourbillon d’autres copies, le correcteur ne s’arrêtera pas longtemps dessus (cf. Méthodologie 2). Pour aller plus vite, il s’arrêtera sur des points fondamentaux de sa grille de notation.
Sans surprise, la problématique est en tête de ces points fondamentaux. Il faut donc lui consacrer plus de temps et d’énergie que pour d’autres éléments secondaires dans la notation de votre copie (le II/B) par exemple).
Ils vous diront, dans leurs pudeurs de gazelles coubertinistes, que l’important est de participer.
Ils vous diront que l’on va à un concours comme au marché et que si les bulots manquent à l’étal, mamie reprendra des moules.
Ils vous parleront de chiffres, de lettres, d’auteurs, de pays, de graphiques, de camemberts, de concours blancs et de drapeaux –blancs.
Ils vous diront que tout se vaut, qu’il y’a une part de destin (large selon eux, mince en réalité) que vous ne contrôlez pas dans un concours.
Pendant ce temps, d’autres ils diront à d’autres vous ce que vos ils vous ont dit. Leurs ils ajouteront que vos ils sont sots. La plupart de ces autres ils s’arrêteront là. Les autres vous sauront ainsi ce qu’un concours n’est pas.
Avantage certain, mais avantage tronqué.
Vous retrouverez des marque-pages vers des conseils méthodologiques. (1) Traitement des sujets en génitif. (2) Trouver l’Anneau de Sauron. (3) Se détacher du monde pour se concentrer sur la notion de vide. (4) Donner une dimension pratique à son III pour dépasser la pure théorie.
(1) - Un génitif (le X de Y, la X des Y) peut être subjectif ou objectif. Faire la distinction entre les deux, c’est faire la distinction entre 2 sens potentiels que peut prendre le sujet selon que l’on « mette au centre » X ou Y.
*Si je « mets au centre » « le vide » alors
#prepaecg#concours#cg
Méthodologie 1 – Trois contes vitaux que les professeurs de lettres/philosophie ne racontent pas assez.
1. L’importance du « deuxième terme » 2. La structure de base d’un paragraphe 3. La tache de graisse sur le passeport hongrois
1. L’importance du « deuxième terme »
Ce qui compte vraiment dans une dissertation ayant pour thème « Le monde » n’est justement pas le mot « monde ». Tout le monde arrivera avec des choses à dire sur le monde.
En revanche, les copies qui se distingueront seront les copies qui arriveront à faire évoluer le « deuxième terme », le terme ou le concept qui accompagnera « monde ». L’objectif est que le correcteur se dise à la fin « tiens, sa dissertation m’a proposé une évolution dans son
#prepa#prepaecg#concours
"Le conseil le plus important à avoir en tête avant une épreuve de dissertation, toutes matières confondues"
Demandez-vous brièvement comment vous auriez traité ces 3 sujets ou ce qui vous interpelle en eux avant de lire la suite puis refaites
l’exercice après avoir tout lu.
Que perd-on quand on perd la mémoire ? (CG ESSEC 2019)
Les héros sont-ils morts ? (Sujet 2 CG Ecricome 2012)
L’essor économique et la montée en puissance de la Chine : chances ou menaces pour le reste du monde ? (HGGMC ESSEC 2012)
En apparence, ils n’ont strictement rien en commun.
Mais tuons les apparences et voyons en quoi ces 3 sujets, par le traitement initial qui doit leur être réservé, sont en réalité très proches.
En effet, face à tout sujet dissertatif, il faut repenser à ces 3 faits :