Une erreur commune : tenter de prédire un sujet en dissertation.
(1) Un coup de sabre dans l'Océan. (2) Une pratique contre-productive sur la forme... (3) ...et sur le fond. (4) Le sens des "probabilités indicatives". (5) Le concours, certes. Et le Savoir?
(1) Plus d'une dizaine de préparationnaires m'ont envoyé un message dont l'objet était de connaître mon avis sur des prédictions diverses de sujets. Il est impossible de répondre à cette question.
Bien sûr, il est possible de cerner un thème, d'en connaître les axes d'études,
et ainsi de connaître à peu près les grands sous-thèmes susceptibles de tomber. Mais il est strictement impossible, hors hasard bienheureux ou connaissance antérieure des sujets (ex : NDDGC en Maths 2020). Il y'a un potentiel infini de tournures potentielles.
N'oubliez pas : la première règle dans une dissertation est d'offrir un traitement ciblant précisément un sujet. (2) En "prédisant", vous pré-conditionnez. Vous vous empêchez d'éprouver pleinement cet "étonnement" qui vous permet d'orienter précisément votre PBL sur le sujet.
Plus grave, vous pouvez être tenté de calquer un plan déjà vu si le sujet qui tombe lui ressemble un peu. Un exemple vaut mille discours. Lisez le sujet ESSEC HGGMC 2021. Une vraie problématisation, fine et efficace, s'émerveille et s'attarde longuement sur ce "par" troublant.
Si l'on est prêt à traiter un sujet générique sur le thème "États et puissance", et qu'on ne s'attarde pas sur les détails, c'est le drame. Le Salut, tout comme le Diable, je vous le concède, se cache dans les détails. Soyez diaboliques.
(3) Plus encore, tenter de prédire peut vous pousser à moins réviser telle ou telle branche du programme. Une zone géographique en HGGMC, une dimension particulière du thème Le monde (dimension scientifique ou artistique par exemple).
Or, ce qui est valorisé plus que toute autre chose sur le fond, c'est la capacité à varier les points de vue sur un même sujet. Avoir une vue surplombante. Prédire alourdit. Vous devenez Schopenhauer éducateur ou Wagner à Bayreuth. Soyez l'oiseau planant de leur pourfendeur fou.
(4) Mais alors pourquoi associer des "probabilités indicatives" aux sujets proposés sur cette page ? Et bien, chaque jury a quand même ses tendances, ses formulations appréciées, ses sous-thèmes de prédilection en CG. Ne me demandez pas de faire une liste de ces sensibilités.
C'est un "sentiment", établi à partir de la fréquentation des rapports de jury antérieurs. Un sentiment subjectif et indicatif. Je vous encourage très fortement à vous forger ce sentiment probabiliste par la lecture avide de rapports de jury. Pas de vérité absolue sur cette page.
(5) Dernière chose. Vous passez un concours. Personne ici ne vous dira de ne pas concourir, de tout faire pour viser le meilleur possible. Mais demandez-vous quel sens plus profond vous souhaitez donner à votre apprentissage. Quelle valeur accordez-vous au Savoir désintéressé?
Aurez-vous d'autres occasions d'en apprendre un peu plus sur l'Asie Centrale? Sur l'approche kantienne ou phénoménologique du concept de monde? Sur les chaînes de valeur géoéconomiques? Sur l'histoire moderne de la France?
Le Savoir désintéressé n'a pas de prix. Ne le monnayez au profit d'une prédiction, incertaine par essence.
Mais si ce Tweet ne vous convient pas et que vous souhaitez aller au concours des prédictions plein la tête, faites.
On dit merde à tout le monde ici.
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Méthodologie 6 : Mettre en abyme le sujet, pratique rare mais valorisée à l’extrême.
(1) Une arme délaissée. (2) Et concrètement, ça donne quoi ? (3) Deux cas où Méthodologie 6 devient un manuel de Kyusho. (4) Rappel énième n’a jamais tué.
Point méthodologique court mais dont les effets démultiplicateurs peuvent rapporter gros, très gros.
Une phrase pour le résumer : « un sujet doit s’analyser pour ce qu’il dit ET pour ce qu’il est ».
La première partie de cette phrase, vous la connaissez et la pratiquez plus ou moins bien. Elle consiste à être obsédé par le traitement d’un sujet dans son unicité, dans ce qu’il a de plus singulier et d’éviter tout plan ou réflexion génériques et non-customisés.
Méthodologie 5 : Comment conclure ? (fondamental si vous ne voulez pas finir dans la friendzone de la gaussienne de notation, aka une note entre 9 et 13)
(1) Qu’est-ce qu’une dissertation. (2) Le test du correcteur. (3) Le bouquet final.
(1) Conclure, c’est envisager une relation dans sa complétude. Nous n’envisagerons ici que la question de la dissertation. Des «romans» à l’eau de rose (ceux de Marie Minelli par exemple) et Plus belle la vie vous fourniront d’autres applications à ce tweet.
Comprenez bien qu’une dissertation n’est ni plus ni moins que la présentation ordonnée en trois parties harmonieuses d’une réponse à un problème cousu main à partir d’un sujet unique.
C’est dans les choses simples que git la plus atroce des complexités.
Marque-pages : (1) Questionner la question. (2) Regarder « en enfant » grâce au « deuxième terme ». (3) La PBL, encore la PBL, toujours la PBL. (4) Décliner, de façon consciente, le monde. (5) Ménager des bouffées d’air frais.
Si vous avez passé l’épreuve Ecricome, remémorez-vous la avant de lire ce qui suit. Si vous ne l’avez pas passé, imaginez que vous recevez le sujet « Être hors du monde ». Soyez honnête avec vous-même : quelle a/aurait été votre première réaction ?
#concours#prepaecg
Méthodologie 4 : La problématique, ou comment votre note est déjà (presque) définie à la fin de l’introduction. 1. Avoir une problématique problématique. 2. Avoir une problématique « éloignée » du sujet 3. Avoir une problématique qui se remarque sur la forme.
Votre copie n’est pas importante. C’est un grain de sable dans un tourbillon d’autres copies, le correcteur ne s’arrêtera pas longtemps dessus (cf. Méthodologie 2). Pour aller plus vite, il s’arrêtera sur des points fondamentaux de sa grille de notation.
Sans surprise, la problématique est en tête de ces points fondamentaux. Il faut donc lui consacrer plus de temps et d’énergie que pour d’autres éléments secondaires dans la notation de votre copie (le II/B) par exemple).
Ils vous diront, dans leurs pudeurs de gazelles coubertinistes, que l’important est de participer.
Ils vous diront que l’on va à un concours comme au marché et que si les bulots manquent à l’étal, mamie reprendra des moules.
Ils vous parleront de chiffres, de lettres, d’auteurs, de pays, de graphiques, de camemberts, de concours blancs et de drapeaux –blancs.
Ils vous diront que tout se vaut, qu’il y’a une part de destin (large selon eux, mince en réalité) que vous ne contrôlez pas dans un concours.
Pendant ce temps, d’autres ils diront à d’autres vous ce que vos ils vous ont dit. Leurs ils ajouteront que vos ils sont sots. La plupart de ces autres ils s’arrêteront là. Les autres vous sauront ainsi ce qu’un concours n’est pas.
Avantage certain, mais avantage tronqué.
Vous retrouverez des marque-pages vers des conseils méthodologiques. (1) Traitement des sujets en génitif. (2) Trouver l’Anneau de Sauron. (3) Se détacher du monde pour se concentrer sur la notion de vide. (4) Donner une dimension pratique à son III pour dépasser la pure théorie.
(1) - Un génitif (le X de Y, la X des Y) peut être subjectif ou objectif. Faire la distinction entre les deux, c’est faire la distinction entre 2 sens potentiels que peut prendre le sujet selon que l’on « mette au centre » X ou Y.
*Si je « mets au centre » « le vide » alors