Méthodologie 6 : Mettre en abyme le sujet, pratique rare mais valorisée à l’extrême.
(1) Une arme délaissée. (2) Et concrètement, ça donne quoi ? (3) Deux cas où Méthodologie 6 devient un manuel de Kyusho. (4) Rappel énième n’a jamais tué.
Point méthodologique court mais dont les effets démultiplicateurs peuvent rapporter gros, très gros.
Une phrase pour le résumer : « un sujet doit s’analyser pour ce qu’il dit ET pour ce qu’il est ».
La première partie de cette phrase, vous la connaissez et la pratiquez plus ou moins bien. Elle consiste à être obsédé par le traitement d’un sujet dans son unicité, dans ce qu’il a de plus singulier et d’éviter tout plan ou réflexion génériques et non-customisés.
(1) Mais la seconde partie est trop peu pratiquée et pourtant largement attendue par les correcteurs. Il s’agit d’être conscient est aussi unique parce qu’il est formulé d’une certaine façon, pas seulement parce qu’il met en lien deux concepts de façon originale.
Exemple : le sujet « Être hors du monde » est certes fondamentalement choisi pour donner lieu à des développements sur l’état d’être « hors du monde » et ce que cela peut signifier. Mais il est aussi donné pour s’interroger sur la valeur générale de cette formulation.
Est-ce une injonction donnée à l’ensemble de l’humanité ? Est-ce simplement un conseil ? Qui prononcerait ce conseil ou cette injonction ? Est-ce un souhait irréalisable ? Vous avez compris l’idée. Il faut mettre en abyme l’énonciation de la phrase « Être hors du monde ».
(2) Comment présente-t-on concrètement cette mise en abyme? Dans l’introduction, elle peut prendre la forme de phrases très directes comme « le sujet, dans cette énonciation, présente une teinte ironique ». La formule « le sujet » doit (beaucoup) revenir dans votre introduction.
Sa récurrence prouve que vous ne vous contentez pas de seulement traiter les termes individuels du sujet mais également le sujet pris comme un tout. Ensuite, dans votre développement, cette perspective de mise en abyme doit se retrouver dans des idées de sous-parties.
Une sous-partie pourrait être consacrée à « envisager le sens du sujet si l’on considère qu’il est énoncé dans telle situation, qu’il a telle valeur d’énonciation », une autre sous-partie à une autre situation où ce sujet pourrait exister.
Et ainsi, vous appliquez véritablement dans votre copie les promesses de problématisation émises durant votre introduction. Le correcteur ne se sent pas trahi, il voit que vous tenez votre parole.
(3) Notez bien ce qui suit : la mise en abyme est difficile à mettre en œuvre pour beaucoup de sujets. Vous pouvez parfois vous en passer. Mais si le sujet prend la forme d’une question ou d’une citation, elle est indispensable, elle est vitale.
Sur un sujet-question, il est vital d’évacuer le besoin naturel de plaquer en PBL la question et de ne faire que « répondre » au sujet-question. Il faut se demander pourquoi/par qui/comment/quand s’énoncerait cette question ?
Sur un sujet-citation, il est vital de ne pas se contenter de discuter ce que dit la citation mais aussi de la commenter en tant que telle, en tant que citation générique, avec les mêmes questions précédemment évoquées pour le sujet-question.
(4) Tout cela poursuit un objectif unique : tenter de mettre dans sa copie des idées qui auraient été envisagées par l’équipe de correcteurs lors de leur conception du sujet. Ne soyez pas obnubilés par vos réflexes de problématisation hâtive. Pensez comme penserait un correcteur.
Aucun doute qu'un correcteur pense aux différentes situations d’énonciation de son sujet comme à autant d'atouts qui enrichissent ce dernier. Alors mettez en abyme.
Une erreur commune : tenter de prédire un sujet en dissertation.
(1) Un coup de sabre dans l'Océan. (2) Une pratique contre-productive sur la forme... (3) ...et sur le fond. (4) Le sens des "probabilités indicatives". (5) Le concours, certes. Et le Savoir?
(1) Plus d'une dizaine de préparationnaires m'ont envoyé un message dont l'objet était de connaître mon avis sur des prédictions diverses de sujets. Il est impossible de répondre à cette question.
Bien sûr, il est possible de cerner un thème, d'en connaître les axes d'études,
et ainsi de connaître à peu près les grands sous-thèmes susceptibles de tomber. Mais il est strictement impossible, hors hasard bienheureux ou connaissance antérieure des sujets (ex : NDDGC en Maths 2020). Il y'a un potentiel infini de tournures potentielles.
Méthodologie 5 : Comment conclure ? (fondamental si vous ne voulez pas finir dans la friendzone de la gaussienne de notation, aka une note entre 9 et 13)
(1) Qu’est-ce qu’une dissertation. (2) Le test du correcteur. (3) Le bouquet final.
(1) Conclure, c’est envisager une relation dans sa complétude. Nous n’envisagerons ici que la question de la dissertation. Des «romans» à l’eau de rose (ceux de Marie Minelli par exemple) et Plus belle la vie vous fourniront d’autres applications à ce tweet.
Comprenez bien qu’une dissertation n’est ni plus ni moins que la présentation ordonnée en trois parties harmonieuses d’une réponse à un problème cousu main à partir d’un sujet unique.
C’est dans les choses simples que git la plus atroce des complexités.
Marque-pages : (1) Questionner la question. (2) Regarder « en enfant » grâce au « deuxième terme ». (3) La PBL, encore la PBL, toujours la PBL. (4) Décliner, de façon consciente, le monde. (5) Ménager des bouffées d’air frais.
Si vous avez passé l’épreuve Ecricome, remémorez-vous la avant de lire ce qui suit. Si vous ne l’avez pas passé, imaginez que vous recevez le sujet « Être hors du monde ». Soyez honnête avec vous-même : quelle a/aurait été votre première réaction ?
#concours#prepaecg
Méthodologie 4 : La problématique, ou comment votre note est déjà (presque) définie à la fin de l’introduction. 1. Avoir une problématique problématique. 2. Avoir une problématique « éloignée » du sujet 3. Avoir une problématique qui se remarque sur la forme.
Votre copie n’est pas importante. C’est un grain de sable dans un tourbillon d’autres copies, le correcteur ne s’arrêtera pas longtemps dessus (cf. Méthodologie 2). Pour aller plus vite, il s’arrêtera sur des points fondamentaux de sa grille de notation.
Sans surprise, la problématique est en tête de ces points fondamentaux. Il faut donc lui consacrer plus de temps et d’énergie que pour d’autres éléments secondaires dans la notation de votre copie (le II/B) par exemple).
Ils vous diront, dans leurs pudeurs de gazelles coubertinistes, que l’important est de participer.
Ils vous diront que l’on va à un concours comme au marché et que si les bulots manquent à l’étal, mamie reprendra des moules.
Ils vous parleront de chiffres, de lettres, d’auteurs, de pays, de graphiques, de camemberts, de concours blancs et de drapeaux –blancs.
Ils vous diront que tout se vaut, qu’il y’a une part de destin (large selon eux, mince en réalité) que vous ne contrôlez pas dans un concours.
Pendant ce temps, d’autres ils diront à d’autres vous ce que vos ils vous ont dit. Leurs ils ajouteront que vos ils sont sots. La plupart de ces autres ils s’arrêteront là. Les autres vous sauront ainsi ce qu’un concours n’est pas.
Avantage certain, mais avantage tronqué.
Vous retrouverez des marque-pages vers des conseils méthodologiques. (1) Traitement des sujets en génitif. (2) Trouver l’Anneau de Sauron. (3) Se détacher du monde pour se concentrer sur la notion de vide. (4) Donner une dimension pratique à son III pour dépasser la pure théorie.
(1) - Un génitif (le X de Y, la X des Y) peut être subjectif ou objectif. Faire la distinction entre les deux, c’est faire la distinction entre 2 sens potentiels que peut prendre le sujet selon que l’on « mette au centre » X ou Y.
*Si je « mets au centre » « le vide » alors