On a trouvé l'utilité sociale de Bruno Le Maire : vous débarrasser de tout complexe de l'imposteur si vous souhaitez vous lancer en littérature.
(ou vous convaincre que décidément, le niveau baisse)
(tu m'étonnes que l'agence Fitch nous note mal après ça).
Je me demande s'il fait des conf-calls pour un workshop "littérature chipie" avec Marèlene Schiappa.
C'est tellement mal écrit et tellement cliché, sérieusement (qu'est-ce que ça fout chez Gallimard ?)
On peut écrire des variantes facilement, on essaie ? #stylécommeBruno#renflementbrundesonanus
J'essaie...
*Marlène (c'est l'émotion devant ces beaux témoignages de l'exception culturelle française, n'est-ce pas)
"Moi qui n'avais connu jusqu'ici que de sages missionnaires dans la pénombre, j'étais subjugué par les cris de jouissance que poussait cette femme-fontaine dès les premières approches de ma verge triomphante. Elle n'aimait pas le sexe, elle était le sexe." #EcrisCommeBruno
À vous. Contraintes 1) male gaze 2) sauvagerie et métaphores erotiques gênantes 3) renflement brun. 4) "elle était" (la vie, le sexe, l'amour, la politique)
(j'ai pas tout respecté mais vous ferez mieux)
ET BIEN SÛR LES POINTS VIRGULES COMMENT AI-JE PU OUBLIER LES POINTS VIRGULES
Il y a encore pire que Le Maire il y a l'article-lèche de Lambron (académicien, what else) qui écrit sérieusement : "On relève une forme d'alacrité hardie dans le style, qui voit telle jeune femme échauffée déclarer : «Je suis dilatée comme jamais»" lepoint.fr/culture/decouv…
"Alacrité" employé sérieusement ET à propos de "dilatée comme jamais" la réalité dépasse la satire🤣🤣🤣cc @FrancoisAudoin @leconquiosetout
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Et félicitations à @MarianneleMag qui a publié un article contre le tract des linguistiques atterrées... sans avoir eu le texte, mais en se fondant uniquement sur la 4ème de couverture! ça c'est de la rigueur journalistique et pas du tout une prise de position"contre"a priori😍
Un tract signé par des noms les plus reconnus par leurs pairs en linguistique (et je ne parle pas de moi). Marianne: ne cherche pas à se procurer le texte mais à le discréditer au plus vite (et après il y aura des articles sur le niveau qui baisse, l'esprit critique, tout ça 🤩)
Je lis "Prendre" de Wilfried Lignier @EditionsduSeuil
Vu que Lignier travaille sur la toute petite enfance, le côté démystifiant de la socio est vraiment redoublé. On voit à quel point le monde social et ce qu'il suppose (d'inégalités, de violence) est présent dès la crèche 👇
Wilfried Lignier est spécialiste de la toute petite enfance. Il avait publié "La petite noblesse de l'intelligence" sur les enfants dits surdoués @Ed_LaDecouverte qui avait donné lieu à cet article (au titre provocateur/un peu caricatural mais bien rigolo) ladn.eu/nouveaux-usage…
Dans "Prendre", Lignier étudie, la manière dont des enfants(2-3ans) saisissent des objets. Il l’étudie en sociologue : pq un enfant préfère-t-il tels objets? Qu’est-ce qui fait qu’il les réclame/s’en empare? qu’est-ce que la relation aux objets révèle de la relation aux autres ?
Je travaille sur les slogans et je découvre (mille ans après vous?) que "police partout, justice nulle part" vient d'une citation de Victor Hugo 😳
(de fait le côté très rythmé/structure binaire/antithèses des slogans, ça peut très bien se recouper avec le style à la VH)
Après 2/3 recherches, la citation vient d'un raccourci d'une phrase écrite dans "Choses vues" : « Ce gouvernement, je le caractérise d’un mot : la police partout, la justice nulle part »
Note qui elle-même vient d'un discours prononcé devant l'Assemblée en 1851, lorsque Victor Hugo dénonce la dérive autoritaire du pouvoir "Toutes nos libertés prises au piège l’une après l’autre… la presse traquée, le jury trié, pas assez de justice et beaucoup trop de police"
Si la #SaintValentin vous déprime, sachez qu'il y a quelqu'un qui déprime encore plus que vous, c'est Roland Barthes! 🥴Tour d'horizon des définitions de "Fragments d'un discours amoureux" (qui a la forme d'un abécédaire), vous me direz laquelle est la plus déprimée selon vous⬇️
Pour vous donner le ton, ça commence par "S’abîmer" : "Bouffée d’anéantissement qui vient au sujet amoureux, par désespoir ou par comblement" "Soit blessure, soit bonheur, il me prend parfois l’envie de m’abîmer" (et encore là, il y a certains éléments positifs)
Attente. « Suis-je amoureux ? oui parce que j’attends.» L’autre, lui, n’attend jamais. Parfois, je veux jouer à celui qui n’attend pas (...) mais, à ce jeu, je perds toujours (...) L’identité fatale de l’amoureux n’est rien d’autre que : je suis celui qui attend ».
Séance du séminaire d'actualité de la recherche @LaboratoirePOL1@Univ_Orleans (en ligne ouvert à toutes et à tous) le 09/02 Nous allons parler avec M. Clément et M. Jourde, de Louise Labé, de la réception des autrices et des divergences entre recherche et couverture médiatique⬇️
Comme le dit la chercheuse @DRajchenbach « Louise Labé fait partie de ces autrices dont le nom est connu du grand public – ce qui n’est pas si courant pour les périodes anciennes » (entretien complet à lire ici : fabula.org/actualites/108… )
Mais connaissance ne rime pas toujours avec reconnaissance : l’œuvre de Louise Labé (et notamment son expression du désir féminin) a été ainsi très critiquée. Son existence a été régulièrement remise en question. A-t-elle existé ? son œuvre a-t-elle été écrite par des hommes ?
Je lis enfin "Musiciennes de légende" sur les femmes dans la musique classique de @marina_chiche c'est passionnant et enrageant tout à la fois. Je suis frappée de retrouver ce qu'on a très, très souvent dans la littérature dès qu'on fait l'histoire de la réception des autrices...
c'est-à-dire soit des considérations misogynes (les femmes ne pourraient pas composer), soit des "compliments" qui rapprochent toujours les femmes de "l'étalon-qualité-homme" : "Ginette Neveu joue comme un homme" (= elle a une puissance sonore, donc elle est forcément "virile")
Pour rebondir : sur Clara Schumann, cette chronique de @marina_chiche : les feux de l'amour, oui, et du sexisme aussi 😉