Le Carrosse d'État utilisé aujourd'hui par #CharlesIII pour la grande procession de Westminster à Buckingham a été fabriqué au XVIIIe s. pour le roi George III (1738-1820). Il est le manifeste de l'affirmation de la puissance maritime de la Grande-Bretagne face à la France.
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Les deux pays s'affrontent dans le cadre de la Guerre de Sept Ans (1756-1763). Après des succès initiaux, la flotte française est en difficulté face à la Royal Navy, qui remporte une victoire décisive lors de la bataille des Cardinaux au large de Quiberon le 20 nov. 1759.
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L'armée britannique, qui s'est déjà emparée de la Guadeloupe (mai 1759), prend Québec, la capitale de la Nouvelle-France (18 sept. 1759), puis Montréal (8 sept. 1760). La Royal Navy domine l'Atlantique.
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Le 25 octobre 1760, George III devient roi de Grande-Bretagne à la mort de son grand-père George II. Pour son couronnement, il commande un nouveau carrosse destiné à remplacer celui de la reine Anne (1665-1714).
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Il est dessiné par William Chambers (1723-1796), un architecte d'origine écossaise formé en France, qui fait partie depuis plusieurs années de l'entourage du prince de Galles, devenu George III.
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Le projet, ambitieux, met beaucoup de temps à se concrétiser. Le nouveau carrosse n'est prêt ni pour le mariage du roi avec la princesse Charlotte de Mecklembourg le 8 septembre 1761, ni pour le couronnement le 22 septembre suivant.
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Le roi doit encore attendre un an avant de pouvoir se servir de son carrosse, à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire le 25 novembre 1762. Les témoins parlent d'une foule beaucoup plus nombreuse qu'à l'occasion du couronnement.
Peinture de John Wooton ⤵️
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Il faut dire que ce nouveau carrosse, tiré par 8 chevaux, a la réputation d'être le plus beau et le plus gros d'Europe (7,3 m de long, 2,5 m de haut et 3,9 m de large). Il a été réalisé par Samuel Butler et son atelier. Les sculptures sont de Joseph Wilton (1722-1803).
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Ces sculptures illustrent la puissance de la monarchie britannique. Sur le toit, trois chérubins soutiennent la couronne impériale ornée du globe. L'un porte le sceptre et un autre l'épée, symbole de la fonction militaire du roi, protecteur de ses sujets.
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Quatre tritons, qui servent d'appui à l'accroche des suspensions en cuir de la cabine, représentent la puissance navale britannique, également symbolisée par des faisceaux entourant un trident.
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Le carrosse est orné de quatre trophées, qui rappellent les succès de l'armée britannique face aux Français au cours des dernières années de la guerre.
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Enfin, le carrosse est décoré de peintures de Giovanni Battista Cipriani (1727-1785), un artiste italien proche de Chambers. Au programme : l'exaltation du début de règne glorieux de George III.
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Britannia, sur son trône, tient une lance surmontée du chapeau de la liberté (contre la tyrannie française). Elle est environnée des figures allégoriques de la Religion, de la Justice, de la Sagesse, de la Valeur, de la Force d'âme et de la Victoire.
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Entouré de tritons et de naïades, Neptune apporte les richesses du monde sur les rivages de la Grande-Bretagne.
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De g. à d. : L'Histoire écrivant la renommée ; Les Arts libéraux et les Sciences protégés par le roi ; la Paix brûlant les objets de la guerre.
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De g. à d. : Les Beaux-Arts protégés par le roi ; Mars et Minerve soutenant la couronne impériale ; l'Industrie et l'Ingéniosité au service de la nation.
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Boudé par George IV, successeur de George III, ce carrosse a été ensuite utilisé pour toutes les grandes occasions de la monarchie britannique, du couronnement de Guillaume IV en 1831 jusqu'au Platinum Jubilee de 2022. Ici pour le couronnement d'Élisabeth II en 1953.
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Une anecdote pour finir : les dorures originales de ce symbole de la victoire britannique sur la France ont été appliquées par un artisan nommé Henry Pujolas, descendant de protestants français réfugiés en Angleterre après la révocation de l'édit de Nantes.
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Cher @luc_lenoir, vous avez corrigé hier, sur le site de @Le_Figaro, le passage de votre article me concernant.
Malheureusement, vous avez cru utile d'en rajouter. Résultat, vous induisez encore vos lecteurs en erreur.
Permettez-moi un petit commentaire de texte. 🧵
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Vous m'avez rétabli dans ma fonction de président de @ContactSer. Je vous en remercie.
Vous omettez juste que je suis maître de conférences en histoire moderne à l'université Lyon 3, co-directeur du département d'histoire de cette même université, membre du Laboratoire...
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... de recherche historique Rhône-Alpes, auteur d'une thèse sur Lyon pendant la Révolution, ancien secrétaire de la Société d'histoire de Lyon, auteur de plusieurs articles universitaires ou de vulgarisation sur la Révolution à Lyon, co-directeur d'une Nouvelle histoire...
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Un nouveau film (pas de date de sortie) sur Louis XVI et Marie-Antoinette, avec Guillaume Canet et Mélanie Laurent. Le récit des derniers mois du couple royal dans la prison du Temple.
Une production italienne tournée à Rome et à Turin. Réalisation : Gianluca Jodice. 1/6
Traduction du résumé : "les quelques mois où le dernier roi et la dernière reine de France [sic] ont été enfermés, avec leurs deux jeunes enfants, dans un château noir aux portes de Paris, en attendant leur exécution. Une période brève et dense au cours de laquelle,... 2/6
... sur fond de violence et de harcèlement, tous les masques tombent : celui de deux princes, comme figures publiques et privées ; celui de l'Ancien Régime ; celui d'une Histoire qui tourne enfin la page ; et celui de Dieu qui,...
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L'un des témoignages iconographiques les plus célèbres de l'activité manufacturière du XVIIIe siècle : les cinq panneaux de Gabriel Maria Rossetti réalisés en 1764-1765 pour le salon de la maison de Pierre Pignet, directeur de la manufacture d'indiennes Wetter à Orange. 1/7
Aujourd'hui conservés au Musée d'histoire de @VilledOrange, ces panneaux fourmillent de détails techniques (outils, gestes) sur la fabrique des indiennes, les toiles de coton imprimées. Active de 1757 à 1802, la manufacture emploie près de 500 ouvriers au milieu des an. 1760. 2/7
Panneau 1. Les abords de la fabrique. Les frères Wetter, fondateurs de l'entreprise, au coeur de l'activité de leurs ouvriers : confection des baquets, préparation des toiles avant impression, séchage.
On distingue le Mont Ventoux à l'arrière-plan. 3/7
📢 C'est demain que sort en librairie "Égalité. Livre 1", le 2e volet de "Révolution", l'ambitieuse saga BD de Florent Grouazel et Younn Locard (ActesSud).
Paris, 1791. L'histoire, haletante, au ras du sol, un énorme travail de documentation, des planches à couper le souffle. 👌
Et toujours les impressionnantes double-pages, marque de fabrique de la série. Un régal.
Plaisir également de voir s'animer des sources bien connues des historiens, comme les rapports du gardien Federici, chargé du maintien de l'ordre diurne et nocturne sur la promenade des Champs-Elysées.
À l'origine, une fête religieuse : depuis 1852, les catholiques lyonnais célèbrent la fête de l'Immaculée Conception et les voeux mariaux du XVIIe réactivés. Arrivée de la procession, conduite par l'archevêque de Lyon, primat des Gaules, à la basilique Notre-Dame de Fourvière. ⤵️
En 1999, la Fête des Lumières, profane, a été instituée : elle attire des touristes venus du monde entier admirer des spectacles de lumières sur 4 jours. Mais le soir du 8 décembre, les lumignons posés par les particuliers ajoutent un supplément d'âme à la manifestation.
À ne pas manquer à la @BibLyon (site Part-Dieu), l'exposition "Dans les marges" consacrée à l'extraordinaire fonds Michel Chomarat. Personnalité incontournable du monde culturel lyonnais, humaniste engagé, défenseur du patrimoine, un homme à qui la bibliothèque doit beaucoup. 1/4
Les objets sélectionnés par les commissaires de l'exposition, Pierre Guinard et Antoine Idier, témoignent des centres d'intérêt de Michel Chomarat : histoire des luttes ouvrières, imagerie catholique, histoire politique de Lyon,... 2/4