Thread by @lessoulevements

Les explications des naturalistes suite au cloutage, à l'écorçage des arbres et l'impact de ces actions sur leur santé et sur la sécurité des bucherons dans ce fil 🧶⤵️

1⃣ Sur l'écorçage : le fait d'entailler quelques chênes pour faciliter l'installation du grand capricorne est une stratégie assumée. Inoffensive dans un premier temps, si le grand capricorne colonise l'arbre, il finira effectivement par mourir, mais...

...cela ne sera que dans 50 à 60 ans. Soit deux fois plus de temps que la durée moyenne d'abattage des arbres qui est en général de 25-30 ans. Ces arbres (peu nombreux) auraient donc fini par être abbatus soit avec le début des travaux, soit lors d'un abattage classique.

Le grand capicorne vit dans les vieux chênes. Or, l'abattage systématique de ces arbres avant maturation ou colonisés rend difficile sont installation durable.

Son aire de déplacement est très réduite (<3km), une coupe dans la forêt de Bord signerait la mort de la population sur place.

Le grand capricorne est considéré comme une espèce ingénieur. Grace à sa présence, il permet la colonisation de tout un cortège d’espèces d’insectes. Notamment des espèces protégées qui sont vulnérables car l’industrie forestière ne laisse pas vieillir la forêt.

Pour ces raisons, certains scientifiques proposent même pour la santé des écosystèmes forestiers la réintroduction volontaire du grand capricorne.

Le grand capricorne est classé comme espèce vulnérable et est protégé. Il s'agit donc d'une stratégie délibérée de notre part de favoriser sa réinstallation dans la forêt de Bord pour ralentir ou empêcher les travaux de l'autoroute.

2⃣ Sur le cloutage : le cloutage est inoffensif pour l'arbre, tant que le clou n'est pas retiré. En effet, le clou ne constitue pas une rupture de la protection que constitue l'écorce, c'est seulement si on le retire que ça pose un problème pour l'arbre.

Les clous ont été planté le plus en biais possible afin d'éviter qu'ils pênètrent profondemment au coeur de l'arbre. Les clous constituent effectivement un risque d'émoussage des chaines de tronçonneuses qui tomberaient dessus.

Cependant, le cloutage a été annoncé : les clous sont visibles et peuvent être retirés (ce ne sont pas des clous sans têtes comme précedemment annoncé). Mais nous comptons sur les très nombreux clous plantés pour ralentir le travail de coupe dans le cadre du chantier d'autoroute.

C'est aussi une stratégie délibérée de faire chuter le prix de vente du bois auprès des scieries qui sont fébriles à l'idée de possiblement briser des lames très chères en sachant que certains arbres sont cloutés. Ainsi, nous espèrons que l'argument commercial devienne caduque.

Par ailleurs, on a un message pour tous les spécialistes forestiers improvisés de Twitter, qui estiment que leur avis basé sur une poignée de photos est plus scientifique que celui de naturalistes et de riverains amoureux de la forêt qui préparent cette action depuis des mois...

On imagine que vous vous insurgerez avec autant de force contre la destruction de 516 hectares de bois et prairies, soient des dizaines de milliers d'arbres, par le projet d'autoroute #A133A134 ?