Mesure de blocage sans juge qui sera contestée par les FAIs au regard des impacts systémiques sur leurs réseaux & société de l'information.
Car contrairement aux sites porno, on parle ici d'une plateforme qui fait l'objet d'une régulation particulière de compétence 🇪🇺
Car bloquer Twitter, ça flatte l'égo, mais c'est fragiliser dangereusement réseaux et sites Web, dont un nombre incalculable de pages vont se retrouver en erreur (et donc susceptibles de générer une congestion monstre) car les redirections vers Twitter ne fonctionneront plus
L'impact de Twitter sur les réseaux & sites Web n'est pas tant en volume de données (c'est rien comparé à la vidéo) qu'en terme de sessions ouvertes où là c'est carrément monstrueux avec le moindre site d'info qui embarque une foule de redirections vers Twitter.
Du coup principaux sites Web, que ce soit d'information, commerciaux mais également régaliens (les liens vers les tweets du Ministre en page d'accueil, on en parle ?) & services publics ("suivez nous sur les reseaux sociaux") vont se retrouver avec un afflux de sessions en erreur
Bref, on voudrait DDoSer l'Internet 🇫🇷 qu'on ne s'y prendrait pas autrement. C'est le genre de mesure qui nécessite un minimum de préparation et coordination entre différents acteurs systémiques pour éviter un effet domino sur un secteur pourtant vital pour la nation.
Et c'est typiquement le sujet qui nécessite qu'ait préalablement lieu un débat contradictoire sur la nécessité et surtout proportionnalité de telles mesures impactant d'autres libertés constitutionnellement garanties. De préférence devant un juge. courdecassation.fr/decision/62873…
Et comme vient de le rappeler l'@Arcep dans son avis sur le volet cyber de la #LPM20242030, les principaux intéressés n'ont nullement été consultés en amont de la préparation de telles mesures, notamment sur les modalités d'implémentation. arcep.fr/uploads/tx_gsa…
Rajoutez à cela la nature hybride de Twitter, à la fois service de communication au public en ligne mais également (même si c'est moins prégnant que l'écosystème Meta) service de correspondance privée.
Et bloquer Twitter, c'est bloquer ce dernier service.
Ce qui pose donc un léger souci de proportionnalité d'une mesure de blocage pour un sujet dont on ne remet pas en question la légitimité mais dont on peut se demander si l'objectif peut être atteint par des mesures - restrictives (cf. observations Commission sur #PPLCyberHaine)
Rajoutez à cela la délétère accoutumance de notre classe politique et sphère médiatique à Twitter. Vous les voyez se priver de leur shoot quotidien de "ma trombone partout" et '"regardez comment je clashe bien" ? Comment vont exister les éléments outranciers LFI/EELV/LR & co ?
Par ailleurs, Twitter fait déjà l'objet d'obligations particulières au niveau national. Et à ce jour, l'ARCOM n'a pas estimé nécessaire de mettre en demeure Twitter de respecter ses obligations. arcom.fr/nos-missions/r… linforme.com/tech-telecom/a…
Rappelons que la mesure de blocage sans juge ne peut avoir lieu qu'à l'issue d'une mise en demeure restée infructueuse. Avec un délai raisonnable permettant de pouvoir contester la mesure de blocage devant un juge qui devra s'assurer de sa proportionnalité conseil-constitutionnel.fr/decision/2022/…
(oui, ce sont des considérants qui concernent le déréférencement, mais qui posent les jalons du contrôle opéré par le juge en matière de blocage administratif). Et comme ici l'atteinte à la liberté d'entreprendre sera + grave, le contrôle de proportionnalité sera + exigeant
Ca c'est pour le volet national, pas aussi évident que les déclarations affirmées du ministre peuvent le laisser entendre.
Et reste un autre écueil, de taille : la conformité de tout cela au droit de l'Union 🇪🇺
Car depuis l'entrée en vigueur du DSA, la marge de manoeuvre des états vis-à-vis de fournisseurs établis dans d'autres pays de l'Union s'est réduite. Surtout s'agissant des très grandes plateformes, dont fait partie Twitter ec.europa.eu/commission/pre… eur-lex.europa.eu/legal-content/…
En clair, s'agissant des très grandes plateformes, toute obligation particulière pouvant leur être imposée relève du domaine coordonné, à savoir que le sujet ne peut être traité qu'à l'échelon 🇪🇺
Et que si dérogation il peut y avoir, ce n'est pas open bar pour autant
Observations (particulières critiques) renouvelées par la Commission lors du recyclage de la #PPLCyberHaine dans la loi #Separatismes. Si depuis le DSA a pris la suite des directives, le principe de domaine coordonné est lui maintenu. Jamais 2 sans 3 ? cdnx.nextinpact.com/data-next/file…
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Attention aux indicateurs. En terme de créations, et si on considère qu'une extension est une création, oui. En terme d'emplois créés, c'est + nuancé, traduisant une certaine prudence des investisseurs face à :
➡️complexité administrative
➡️coût de l'énergie
➡️partage valeur
Et avant que tout le twitter marxiste(gauche) / maurassien(droite) de canapé ne s'indigne, précisons cette notion de partage de la valeur.
Le choix de société opéré en France depuis 50 ans fait que le niveau de vie est assuré par une part de + en + significative hors salaire net
(Car il n'y a qu'une France qu'on s'autopersuade que la cotisation employeur ne concerne pas le salarié, tout en parlant en même temps de salaire différé : c'est du décaissement rattaché à un salarié qui part à la redistribution collective, et autant en moins pour le salarié)
Et une nouvelle analyse particulièrement critique, venant d'un Gus qui est tout sauf le perdreau de l'année, sur le projet de la Commission 🇪🇺 visant à scanner l'ensemble du trafic Internet et correspondance privée #ChatControl#CSAM ⬇️
Ainsi que le Contrôleur Européen de la Protection des Données. Notons également un problème de méthode : toute la discussion s'effectue à huis-clos #ChatControl#CSAM euractiv.fr/section/econom…
Et @ContexteNum nous apprend que 🇩🇪 a exprimé de profondes réserves sur les modalités de mise en oeuvre du dispositif #CSAM, notamment sur le silence imposé aux intermédiaires techniques. #ChatControl
🇫🇷, terre de contrastes : pile, un marché de masse grand public référence au niveau mondial (offres compétitives, innovantes, fort niveau d'investissement, couverture du territoire).
Face, un marché entreprises atone, parent pauvre de la régulation, une perte de compétitivité
Cette note de la DG-Trésor vient tordre définitivement le cou aux légendes urbaines, que ne se sont pas privés de propager les nostalgiques du monopole, sur concurrence = mal absolu, destruction de valeur, casse sociale et offres au rabais.
On rappellera aux nostalgiques service public = obligatoirement assuré en monopole public, que du temps de l'administration puis de l'établissement public FT, l'investissement, c'était au mieux 1/4 des revenus. Avec la concurrence, c'est 41%. 15 Mds €/an réinjectés dans éco 🇫🇷
Il y a tout juste 40 ans, le 19 janvier 1983, était commercialisé #Lisa, le premier micro-ordinateur à interface graphique & souris. Si Xerox avait posé les bases avec son Alto, le génie d'Apple a été d'en saisir le potentiel commercial et de rendre le truc vraiment sexy.
Certes, un flop magistral, car la machine (qui au départ était prévue pour 2000 $) sera victime des injonctions contradictoires de Jobs, qui se verra écarté du projet pour s'approprier ce qui deviendra le Macintosh. A l'arrivée, un prix de vente flirtant avec les 10 000 $
Car ce Local Integrated Software Architecture (ou officieusement Lisa : Invented Stupid Acronym) combinait l'héritage Apple II / III (architecture modulaire) et la volonté de faire sortir des labos de Xerox, en les améliorant, les concepts de l'Alto
Tant qu'on n'aura pas réformé le système des appels d'urgence, ce genre d'incident continuera.
Les numéros d'urgence en 🇫🇷, c'est en fait près de 800 points d'acheminements des appels. Ce qui était gérable en RTC ne l'est plus en IP (ou alors au prix + grande vulnérabilité)
Car du temps du RTC, on avait 1200 commutateurs téléphoniques (nombre ramené à 300 juste avant le début de l'extinction RTC) qui quadrillaient le territoire, et dans lesquels la traduction numéro urgence => numéro local était câblée en dur.
Donc si on perdait un commutateur (ce qui arrivait, ces trucs dont au passage l'empreinte carbone était pas top top passent leur temps à planter, mais comme c'était plus simple, ça redémarrait presque illico), on perdait une zone + limitée
Tout comme l'étaient les télégrammes et le sont les cartes postales expédiées en tarif normal
Sauf que les employés Poste & services de communications électroniques sont astreints au respect du secret des correspondances
Les 2 composantes de ce service hybride y sont soumises⬇️
Et le Code Pénal dispose d'une incrimination spécifique pour les atteintes au secret des correspondances émanant d'employés Postes, FAI & services de communications électroniques. legifrance.gouv.fr/codes/article_…