Jour 3 du #miniKaplantour (hier). Troyes, capitale de l’Aube. Impossible de trouver des pellicules argentiques, alors j’ai entamé mes vieux rouleaux tout neufs d’ il y a vingt ans et en couleurs. Puis panne de piles, miraculeusement résolue dans une épicerie de quartier.
Le #miniKaplantour est terminé. Je pensais faire un détour par la Meuse, mais j’ai finalement choisi de rester un jour de plus à Troyes. Je suis rentré mercredi soir, juste avant que la foule ne danse sur le pont – « Sur le pont 🎶 d’l’Ascension 🎵🎶 ».
De cette virée en Haute-Marne et dans l’Aube, je retiens deux choses : 1) la France est belle ; 2) la France tombe en ruine.
On ne le voit pas depuis Paris ou les « grandes métropoles », même si on en entend vaguement parler ici ou là, mais des pans entiers de ce pays sont en phase finale de dévitalisation, voire en état de mort clinique.
Il est impossible de prendre des photos satisfaisantes, mais bon.
Le saviez-vous ? La louve romaine, avant d’allaiter Remus et Romulus, était une enclume.
Sorti du musée, je me requinque en terrasse avec un flan – dégueulasse – et un Orangina moyennement frais. (Troyes manque cruellement de commerces potables.)
Curieuse affiche visible rue de la République, avec une maladresse de langage : « ceci dit » est une expression erronée, car « ceci » désigne quelque chose qui est devant soi, pas derrière.
Il existe mille exemples de cette haute voltige où l’on poussait l’humilité et la déférence à leur paroxysme, dans des formules finement ciselées où l’on louait la grandeur d’âme de son interlocuteur…
… et prenait soin de l’emmener subtilement, sans avoir l’air de trop y toucher, vers la chute attendue, toujours la même, où l’on se déclarait flatté de compter au nombre de ses serviteurs les plus humbles et zélés.
Avant, quand on voulait préparer un voyage en train, il fallait se déplacer jusqu’à la gare, poireauter une heure au guichet et demander ce qu’on voulait avant de repartir billets en poche. C’était lent et pénible.
Maintenant, pour préparer un voyage en train, on reste tranquillement deux ou trois heures chez soi devant son ordinateur et son téléphone à batailler entre les différents sites web et les différentes applis…
… les pages de connexion cachées, celles qui ne connectent à rien, celles qui finalement connectent à quelque chose mais on ne sait pas trop quoi, ah si là c’est bon, enfin j’espère…
Je découvre (vraiment) Vinted et c’est un cauchemar. On met en favori des trucs et on est averti par notification quand ils nous filent sous le nez. Ça devrait être interdit par les conventions de Genève, ça.
Vinted, c’est aussi des traumatismes qui rejaillissent en pleine poire, comme cette affreuse mode des boutons de chemise carrés dans les années 2000.
On n’avait pas dit « plus jamais ça » ?
Avec tout ça je prends du retard dans mes vœux :-(
J’ai commencé un brouillon ce matin, il ne sera pas bouclé ce soir. Tant pis.