Voici l'une des plus anciennes représentations du cheval de Troie (670 avant J.-C.)
Motif découvert à partir d'un pithos, une grande jarre. Mais que sait-on réellement de la Troie historique ? 1/11 🧵
Les anciens Grecs ne doutaient pas de l'existence de Troie et de la guerre mythifiée.
Rapportée par Homère, qui aurait vécu au VIIIe siècle avant J.-C., il raconte des événements datés (selon Hérodote) vers 1250 avant J.-C., à la fin de la civilisation mycénienne. 2/11
À partir de 1870, l'amateur passionné Heinrich Schliemann fouille Hissarlik (Turquie), où les Anciens situaient Troie, non loin de la mer Égée.
Au bout de trois ans, il découvre différents objets en or (diadème, boucles, etc.), qu'il nommera « trésor de Priam ». 3/11
Ses méthodes sont rudimentaires et il commet de nombreuses erreurs d'interprétation. Des traces d'incendie le confortent pourtant dans ses déductions.
En réalité, la cité qu'il exhume est antérieure d'un millénaire à l'époque présumée de la guerre de Troie. 4/11
Contre toutes attentes, le site va révéler neuf cités superposées (par convention : Troie I à IX). Le complexe daterait de 5 000 ans.
La Troie homérique, dite Troie VII, est située entre le XIII et XIIe siècles av. J.-C. 5/11
La couche exhumée est une modeste forteresse pouvant abriter 300 personnes, bien trop peu pour le récit mythique.
Mais en 1988, le Dr Manfred Korfmann perce à jour la ville basse, au pied de la citadelle, dont la capacité globale était de 10 000 habitants. 6/11
La découverte d'un sceau hittite va confirmer le statut de la cité anatolienne.
Un traité d'alliance est conclu avec un roi dénommé "Alaksandu", proche du grec Alexandros, l'autre prénom de Pâris. D'autres allusions étymologiques prouveraient qu'il s'agirait bien de Troie. 7/11
Aujourd'hui, les données archéologiques permettent de dresser un constat sur la légendaire Troie : une cité anatolienne prospère, carrefour commercial des routes maritimes et terrestres vers l'est. 8/11
Au XIIIe siècle avant J.-C., elle suscite la convoitise des anciens Grecs qui mènent des expéditions militaires.
La cité sera détruite par un incendie puis abandonnée pendant cinq cent ans. Elle renaîtra ensuite comme une colonie grecque à l'époque d'Homère. 9/11
L'aède Homère (personnalité unique ou non) n'avait probablement pas ou peu de connaissances des Hittites.
Dans sa composition, il prête aux Troyens les mœurs de son propre temps. 10/11 #Histoire#Archéologie
Un dossier complet de la BNF (Bibliothèque nationale de France) est disponible sur ce lien : c.bnf.fr/RXs
Pithos : musée archéologique de Mykonos.
Photographies et dessins : Institut archéologique autrichien (ÖAI), Christoph Haußner, BNF. 11/11
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À la Renaissance, la blondeur s’impose comme un idéal dans les cités italiennes.
Sandro Botticelli, mort le 17 mai 1510, en fait l’un des motifs récurrents de son œuvre, entre rousses vénitiennes et chevelures dorées.
Derrière l’idéal, des usages et des tensions. Fil 🧵
Botticelli n’est pas un cas isolé.
Au XVe siècle, dans les cités-États italiennes, les portraits féminins présentent souvent des chevelures dorées. Ce n’est pas seulement le regard des peintres : c’est une tendance sociale forte.
À Florence comme à Venise, la blondeur naturelle est rare.
Pour se conformer à l’idéal dominant, beaucoup ont recours à des teintures, des mordants ou des lavements capillaires à base de plantes, de citron… voire d’urine.
À la Renaissance, une armure coûtait entre 15 000 et 30 000 €, soit 3 à 9 mois de salaire d’un artisan qualifié.
Mais les plus luxueuses pouvaient valoir plusieurs années de salaire. C'était un investissement qui affirmait un rang social. Fil sur des œuvres d'art. ⤵️
Porter une armure à la Renaissance, ce n’était pas seulement se protéger : c’était incarner un statut.
Ces plaques d’acier sculpté n’étaient pas de simples outils de guerre, mais des œuvres d’art, pensées pour impressionner, signaler, sublimer.
Derrière leur fonction défensive, les armures étaient aussi des objets d’apparat, profondément expressifs.
Leur ornementation soignée révélait prestige, goût, alliances.
Et les armuriers eux-mêmes se voyaient avant tout comme des artistes.
Les Archives du Vatican sont l'un des lieux les plus mystérieux et inaccessibles du monde. Elles renferment plus de 85 kilomètres de rayonnages et des centaines de milliers de documents.
Voici ce qu'on sait. Fil 🔽
Le nom officiel est devenu en 2019 "Archives apostoliques du Vatican", mettant fin à une appellation ancienne qui nourrissait tous les fantasmes.
Mais pendant des siècles, elles sont restées largement inaccessibles.
Pour y accéder, il faut plus qu’un simple passeport et une carte de bibliothèque.
Seuls les chercheurs qualifiés, avec une lettre d’introduction académique, peuvent consulter certains documents. Et encore, pas tous.
Voici la cité italienne dite des 72 tours, San Gimignano.
Aujourd'hui, il n'en reste plus que 14. Mais ce n'est pas le cas quand Dante Alighieri - auteur de la Divine Comédie - arrive dans la ville pour une mission en terrain hostile, le 7 mai 1300. 🧵
Dante ne vient pas en touriste (notion anachronique), il est le porteur d'une ambassade de la Ligue du parti guelfe de Florence.
Les Florentins l'ont choisi pour adoucir les relations entre les deux cités.
La douloureuse période des luttes municipales est toujours dans les esprits.
San Gimignano, dirigée par la famille gibeline Salvucci, se remémore encore les dommages causés par les Florentins, notamment des places fortes dérobées.
Léonard de Vinci meurt le 2 mai 1519 au château du Clos-Lucé.
L'homme de la Renaissance laisse derrière lui une somme immense. Le "Codex Atlanticus" rassemble un recueil de dessins et de notes, dévoilant de nombreuses inventions et idées en avance sur son temps.
Fil 🧵
Le Codex se compose de 1 119 feuillets.
Ces feuilles abordent des thèmes variés allant de la mécanique à l'hydraulique et des mathématiques à l'architecture, en passant par d'étranges inventions telles que des parachutes, des machines de guerre et des pompes hydrauliques.
Cette page comporte des appareils spéciaux permettant de mesurer une distance.
Les deux machines de gauche mesurent les kilomètres parcourus, tandis que celle de droite compte le nombre de pas effectués.
Que dire alors du prince enfermé dans un poêle de fonte, et d'une princesse qui passe des épreuves pour le libérer ? Au XIXe siècle, certains récits des Grimm vont tomber dans l'oubli.
Tour d’horizon de contes méconnus ⤵️
Le conte du Poêle de fer/fonte (Der Eisenofen) apparaît dans la première édition des Grimm (1812).
Elle rechigne d'abord à le libérer, puis affronte d'étranges épreuves. Le récit devient complexe, instable, et peu adapté à une lecture enfantine.
Il repose sur des motifs anciens : la malédiction, la séparation, l’épreuve.
Mais il enchaîne les ruptures narratives : le prince disparaît, la princesse erre, des figures secondaires surgissent sans logique claire.
Le schéma classique du conte s’efface.