Thread by @MatthBarberis

La stratégie de communication de ceux qui défendent des listes séparées aux #européennes va exploser en vol.

#Thread du "voilà pourquoi" ⤵️

Prenons les choses dans l'ordre.

Premièrement, quiconque pense que sa stratégie est la bonne doit répondre à deux questions.

1. Gagner quoi ?
2. Contre qui ?

À cette question, par exemple les écolos, Cazeneuve, les pro-liste-communistes, les anti-Faure, répondent :

1. Des élus
2. Contre la gauche

Quoi ? Comment ça ? "Contre la gauche" ?

Mais qu'est ce que tu racontes Matthieu ?

Eh bien oui. L'enjeu électoral se définit par le paysage politique, et sa capacité à répondre aux enjeux populaires (changement immédiat comme perspectives politiques).

Ainsi donc, si des listes séparées se présentent, la situation devient celle-ci :

Les enjeux électoraux se redefinissent car la gauche devient un terrain d'affrontement. Donc chaque liste, et EELV en tête (historiquement en tout cas), aura le rôle d'écraser la concurrence.

Donc oui, EELV fera campagne contre la gauche.

C'est d'ailleurs déjà ce qu'elle fait.

➡️ Fédéralisme, international, culture du compromis avec la droite au PE, etc...

Les sujets mis en avant par EELV depuis quelques mois tendent à dessiner un affrontement politique à gauche.

De l'autre côté de la NUPES, dans le camp unitaire, c'est un autre son de cloche.

L'objectif est de définir des enjeux électoraux qui permettent de construire une dynamique politique qui dépasse uniquement les socles électoraux respectifs.

La FI, G•s, et consorts répondent donc :

1. Les élections européennes
2. Contre Renaissance et le RN

Plus du tout le même champ de bataille politique. Et donc aussi la capacité d'élargir le camp électoral (et le nombre de votants qui peuvent s'y retrouver).

Bon maintenant que les enjeux sont là, réfléchissons un peu à la suite de l'année qui vient.

La stratégie de communication des "identitaires" est donc simple : trouver les axes de différenciation avec les "unionistes".

Pas très compliqué quand on sait les histoires politiques.

De l'autre, la stratégie de communication des "unionistes" : construire un récit du "commun victorieux".

Construire l'histoire de cette gauche unie qui gagne à tous les niveaux.

Mais donc, qui gagne quoi et contre qui ?
➡️ Du contenu de gauche, et contre Renaissance et le RN.

Et c'est à ce moment là :

1. Avec la perspective de gagner les européennes mais aussi toutes les élections qui suivent,
2. Dans un contexte de tripolarisation du champ politique,

Que... la position des "identitaires" ne tient pas.

À tous les échelons politiques, du comité de quartier jusqu'aux européennes, tout le monde sait qu'une force politique ne fait jamais avancer un dossier, seule.

Le temps d'un Parti Socialiste omnipotent par son assise politique est terminé.

Donc pendant toute l'année qui vient, que va-t-il se passer ?

Les "identitaires" vont porter une stratégie de différenciation.

Les "unionistes" défendront les victoires obtenues collectivement, en y impliquant les "identitaires" dans ces victoires.

En intégrant dans nos victoires les "identitaires", leur stratégie de différenciation se fera donc en dehors de ces victoires.

Ce sont donc sur les défaites et donc sur le négatif qu'ils se démarqueront. Ou alors sur des victoires qu'ils obtiendront avec nos adversaires.

Ainsi donc, par stratégie de différenciation, les "identitaires" auront deux champs d'intervention :

- Les défaites de la gauche désunie
- Les victoires du libéralisme

Et si on regarde à la fois les présidentielles et depuis cette échéance, c'est exactement ce qui se passe.

Cazeneuve, les errements de EELV pendant la mobilisation des retraites, les questions internationales, et le nucléaire.

À chaque victoire de nos adversaires ou défaites de notre camp, les "identitaires" existent.

Dans nos victoires, ils disparaissent.

Ainsi donc, tout la stratégie de com' des "identitaires", si elle ne permet pas une cristallisation rapide des listes électorales, ne tiendra pas.

Si les listes aux européennes restent suspendues jusqu'à fin Janvier à un possible accord de toute la gauche, alors l'espoir,

est permis que ce choix "identitaire" ne leur permet pas d'avoir une liste avec une dynamique interne suffisante pour écraser le reste de la gauche.

Le temps long est donc primordial.

La bataille pour l'unité est donc une bataille de longue haleine.

Mais cet espoir de pousser une dynamique unitaire est permis.

Et il est même potentiellement une porte de sortie pour ces "identitaires", qui au fur et à mesure que l'échéance approchera, se verront mis sous pression par la dynamique unitaire.

Chaque sondage sera incontestablement un point d'appui pour les "unionistes".

Chaque tentative de différenciation sera un pas de côté vis à vis des valeurs de gauche partagées par une grande part de la population.

La stratégie de communication des "identitaires" est voué à l'échec.

Enfin, si l'on veut la victoire de la gauche.

Mais, chez les "identitaires", ils existent d'autres objectifs qui coexistent, et notamment un dangereux.

Notamment chez Cazeneuve (par exemple, mais pas que).

Pour eux, c'est une opportunité : celle de faire basculer de nouveaux pans de la gauche vers un accompagnement du social-libéralisme.

En forçant cette stratégie de différenciation, ils provoquent un affrontement interne.

Qui tend à faire exister "deux gauches irréconciliables".

C'est donc aussi contre cette stratégie que les "unionistes", sans forcément le dire, se battent.

L'union est donc l'outil de la clarification politique face au libéralisme.

Et cette clarification, c'est un outil puissant de mobilisation populaire et électorale.

Car il permet de définir
➡️ des adversaires,
➡️ et un horizon victorieux (en s'appuyant sur ses victoires) et commun (car ni libéral, ni autoritaire).

Voilà pourquoi il faut continuer de pousser à l'unité partout et tout le temps jusqu'à la présidentielle de 2027.

En fait, c'est surtout un argument de plus. J'ai choisi cet angle, mais il en existe plein d'autres.

Lâchez rien, ça peut le faire !