Thread by @psy_massondavid

Info utile du jour en #psychiatrie: dangerosité et troubles psychiatriques.
Ce lien semblant dans la culture populaire si évident, défrayant régulièrement la chronique, est-il vraiment pertinent?
Un thread à largement partager pour bousculer les idées reçues ⬇️
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Lola, Saint Jean de Luz, Rambervillers, Reims... Les faits divers dramatiques ponctuent régulièrement l'actualité et ramènent systématiquement dans le débat public et politique la question sécuritaire et de la dangerosité en psychiatrie. Est ce vraiment justifié?
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La dangerosité est une notion complexe, subjective et évolutive. Elle correspond à la probabilité d'un passage à l'acte en lien avec le risque de violence, acte d'exercice d'une force. Ex: une agression contre les personnes ou les biens altérant l'intégrité de la victime.
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Il convient de définir ce qu'est la dangerosité psychiatrique: "une manifestation symptomatique directe d'une maladie mentale". Pour faire simple: dans ce cas, l'acte de violence est directement un symptôme d'une maladie active au moment de l'événement.
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Quelques idées reçues et risque de confusion:
-violence ≠ agressivité (intention agressive sans acte) ≠agitation
-dangerosité psychiatrique ≠ dangerosité criminologique
- tout acte de violence, aussi dramatique soit-il, ne signe pas automatiquement un trouble psychique
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Quels liens entre violence/psychiatrie?
-3 à 5% seulement des actes violents seraient dus à des personnes souffrant d'un trouble psy
-par contre, on oublie souvent la survictimisation des personnes concernées. Ce risque est 7 à 17 X plus important que la population générale!
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Souffrir d'un trouble psychique, ça peut être ressentir trop fort la peur ou la tristesse, percevoir le monde comme hostile voir dangereux, avoir une mauvaise image de soi... avec un impact négatif sur sa vie. La volonté de nuire à autrui n'y a en fait que peu de place
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Important, c'est le risque de violence envers soi-même qui est le plus craint en psychiatrie.
En France, c'est 9000 décès par suicide par an, plus de 200.000 tentatives. Le suicide est par ex la 1ere cause de décès précoce dans la schizophrénie (10%).
@PapagenoSuicide
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La dangerosité psychiatrique même si elle est rare existe belle et bien.
Son évaluation est complexe, entre des facteurs propres de la personne, les éléments de son environnement et la particularité de la maladie.
Elle ne dépend pas juste de la qualité du suivi psychiatrique
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Quelques facteurs de risque de violence:
-maladie non stabilisée
-comorbidités addictives (alcool et substances psychoactives)
-troubles de personnalité (antisociale)
-statut social précaire, antécédents de maltraitances et discriminations...
-défaut d'accès aux soins
...
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Par rapport à la dangerosité:
-il y a corrélation mais pas relation causale avec un trouble psy: on peut souffrir d'un trouble psychique et réaliser un acte violent...sans aucun lien avec le trouble
- ⚠️ il est impossible de prédire la survenue d'un passage à l'acte violent
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On ne le dira jamais assez: le niveau d'horreur d'un drame n'est ni le reflet ni le révélateur d'une maladie psychique. En France, par an, c'est environ 800 homicides, 200.000 tentatives de viols... L'irresponsabilité pénale notamment pour trouble psy c'est...58 cas en 2019
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En France, 13 millions de personnes souffrent d'un trouble psychique. Parmi elles, 600.000 personnes sont atteintes de schizophrenie. Cela concerne forcément un voisin, un ami, un proche... ou peut-être vous. Arrêtons de croire qu'ils sont des monstres potentiels!
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Devant un fait divers dramatique:
-⚠️ à son propre emportement émotionnel et surréaction
-il est normal qu'il y ait des expertises psy
-⚠️ aux interprétations hâtives d'"experts" fleurissant à la télévision et les réseaux et les récupérations politiques
-rappeleź vous ce🧵
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On récapitule:
Les personnes atteintes de troubles psychiques sévères:
-sont largement plus à risque d'être victimes qu'agresseurs
-ont un risque important de décès par suicide
-ne sont pas forcément ou potentiellement les auteurs d'actes qualifiés de monstrueux ou "fous"
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A garder à l'esprit: toute confusion et psychiatrisation abusive des comportements dangereux est une régression sociétale majeure. Nous avons besoin de défendre une psychiatrie digne et respectueuse des patients, et non d'une élévation supplémentaire des murs de l'hôpital.
16/17

"On juge du degré de civilisation d'une société sur la manière dont elle traite ses fous" (Bonnafé)
En espérant toujours que ces drames soient l'occasion de soutenir enfin la prévention, les soins et l'inclusion: des moyens de lutter contre ce risque de dangerosité
A RT!
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Pour aller plus loin, lien vers le document de recommandations de l'@HAS_sante sur la dangerosité psychiatrique:
has-sante.fr/jcms/c_1069220…