Thread by @ServanneMarzin

1/Il y a 30 ans, l’école suédoise était louée pour ses performances sociales et scolaires. A 98% publique, elle était organisée de manière centralisée, réduisant au maximum les "choix des familles" au profit de l'efficacité commune.
lemonde.fr/idees/article/…

2/ Mais voilà, en 1989, "les finances publiques sont en #déficit". C'est vrai dans tous les Etats européens, mais cela permet de justifier une destruction progressive du système scolaire suédois.

3/ Le système est décentralisé. Les communes reçoivent une enveloppe pour organiser l'enseignement primaire et secondaire. La cohérence et les garanties de l'éducation nationale sont reléguées derrière la réduction des coûts.

4/ en 1991, la droite suédoise va plus loin. Reprenant à son compte une proposition de Milton Friedman, elle crée un "chèque éducation" : chaque commune transfère désormais une enveloppe aux élèves qui vivent sur son territoire.
Puis les familles choisissent et paient leur école.

5/ le chèque paie les salaires, les locaux, les personnels.
30 ans plus tard, le bilan de cette "réforme" est désastreux.
20% des élèves st inscrits dans des écoles privées qui sont de véritables entreprises, souvent cotées en bourse et soumises à des exigences de rentabilité

6/Pour cela plusieurs solutions existent :
- recruter des enseignants moins bien formés et donc moins payés.
- augmenter le nombre d'élèves par classe.
- sélectionner sur des critères confidentiels liés au profil des élèves, les plus à l'aise étant les plus rentables.

7/ - attirer le plus d'élèves possibles... en augmentant les #notes. Les Suédois les appellent les "notes du bonheur".

lemonde.fr/international/…

8/ Dans le même temps les communes paient pour ces écoles sans pouvoir les contrôler.
Tandis que le travail dans les écoles publiques, privées de mixité sociale car fuies par une part croissante des familles, se dégrade.

9/Vous la voyez l'analogie avec ces "réformes" qui affaiblissent et étouffent l'école publique en France depuis 30 ans ?
la carte scolaire pour le public / la sélection opaque dans le privé.
Mais l'argent public versé sans contrôle aux établissements privés dès la maternelle

10/Avec le fiasco de la réforme du #bac
Le Contrôle Continu accentue la pression clientéliste.
L'absence de concertation a produit des programmes infaisables dont l'évaluation doit ensuite être notée avec mansuétude.
Les résultats n'ont plus de sens.
Le 3e T est escamoté.

11/ Dans le même temps, les critères d'entrée dans le Supérieur reposent toujours sur les notes.
De quoi encourager les familles à chercher "le meilleur lycée" pour faire en sorte que leurs enfants aient "les meilleures notes" ou "la spécialité qui paie le plus".

12/ La défense de l' #écolepublique ne doit plus souffrir des accommodements pleutres avec le privé.
Argent public => école publique.
#Parcoursup
#BacBlanquer
#RéformeduBac
#Blanquerfail

Autre référence, même constat.
La concurrence en matière scolaire n'offre aucune avancée sociale commune.
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