@loiclemay Si j’écris « et al. », en tant qu’utilisateur de Mac, c’est qu’à titre personnel j’ai une préférence pour Keynote. Pour la suite, je m’adapte au plus grand nombre : on est plutôt sur PowerPoint (mais ça ne change rien au fond).
@loiclemay Le web grouille de conseils à ce propos. Je vais donc essayer d’être original ou, du moins, de vous en donner quelques-uns qui sont directement issus des sciences cognitives.
@loiclemay Premier point : une « présentation » n’est pas une « brochure » (et inversement).
@loiclemay PowerPoint (et al.), à l’origine, a été conçu pour faire des présentations — c’est-à-dire une séquence de diapositives qui sont là pour illustrer les propos d’un présentateur face à son public.
@loiclemay C’est pour ça que, par défaut, il vous propose des mises en pages très simples avec une taille de caractères énorme : c’est exactement ce dont on a besoin dans une *présentation*.
@loiclemay Le fait est que vous êtes très nombreux à l’utiliser pour faire des brochures ; c’est-à-dire des documents qui ont vocation à être envoyés par e-mail et lus par leurs destinataires sans que vous soyez là.
@loiclemay Je suis le premier à reconnaitre que cet usage est bien pratique mais l’erreur commune, c’est de confondre les deux : typiquement, de coller des pavés de texte dans des présentations.
@loiclemay Concrètement : pendant que votre auditoire lit vos diapos, il ne vous écoute pas (et, par ailleurs, vous le dérangez) et passe donc complètement à côté de tout ce que vous aviez prévu de dire à l’oral.
Vous, comme votre auditoire, perdez votre temps
@loiclemay Une présentation au sens où nous l’entendons ici, c’est du son et du visuel. Le premier fait appel à la mémoire auditive de votre auditoire ; le second à sa mémoire visuelle.
@loiclemay Le son, c’est évidemment celui de votre voix ; le visuel, ce sont les images, les schémas, les graphiques que vous collez sur vos diapos — avec le moins de texte possible.
@loiclemay Il est important de distinguer ces deux mémoires, par analogie, si votre présentation contient une vidéo, parleriez-vous en même temps que la vidéo ? Gardez ça en tête pour votre présentation.
@loiclemay C’est la grande différence entre présentations et brochures : dans ces dernières il n’y a pas de son et c’est le texte qui doit le remplacer ; dans les premières, moins il y en a mieux c’est.
@loiclemay Ci-dessous, un général américain s’est donné énormément de mal pour montrer très visuellement que la situation en Afghanistan était affreusement compliquée. Message reçu fort et clair.
@loiclemay Deuxième point : simplifiez au maximum. Nous allons parler de charge cognitive et des limites de notre mémoire de travail.
@loiclemay On peut résumer l’idée très simplement : toutes les tâches parasitaires que vos diapos imposent à vos auditeurs les détournent de votre discours et réduisent leur capacité à le mémoriser.
@loiclemay Vous devez donc donner une chasse systématique à tout ce qui n’est pas absolument utile : avez-vous *vraiment* besoin d’un axe des ordonnées sur ce graphique (et des « ,00 » à la fin des étiquettes) ?
@loiclemay Aussi, vous devez rendre vos diapos très faciles à interpréter : des fontes lisibles, une bonne utilisation des couleurs/contrastes et une mise en page intuitive et régulière.
@loiclemay Le saviez-vous ? Les fontes réputées les plus lisibles sont Times New Roman, Arial, Georgia et Helvetica (guitly pleasure, quand vous ne savez pas, utilisez la dernière pour moi !).
Pourquoi ?
Parce qu’elles sont partout : nous y sommes totalement habitués.
@loiclemay Enfin, vous devez éviter tout ce qui est de nature à distraire vos auditeurs : les jolies images qui n’ont rien à voir avec votre propos mais aussi toutes les petites bizarreries comme des blocs mal alignés.
@loiclemay Ce dernier point est important : notre cerveau est très performant pour repérer ce genre de choses. Idem pour un logo qui change de position d’une diapo à l’autre : c’est du mouvement, ça attire notre attention.
@loiclemay Et pour éviter ça, vous *devez* utiliser le masque des diapositives (ici sous PowerPoint) et le respecter : si votre titre est trop long pour l’emplacement prévu à cet effet, raccourcissez-le !
@loiclemay Vous allez gagner un temps phénoménal, faire du travail de bien meilleure qualité, pouvoir mélanger des diapos de différentes présentations ET suivre des guidelines graphiques qui améliorent l’impact de vos diapos.
@loiclemay Faites attention à la longueur de vos présentations, captiver un auditoire, c’est comme une musique, des montées et des descentes savamment organisées.
Notre temps de perception ne dépasse pas 18 min. Les TEDx ont été construit sur cette capacité de rétention.
@loiclemay Pour la petite histoire : je suis tombé il y a des années sur une présentation d’une grosse banque d’affaire américaine au format ppt. Évidemment, je suis allé jeter un œil sur leur masque.
@loiclemay C’était d’un professionnalisme impressionnant : hyper sobre, tout était aligné au dixième de point typographique près et les types avaient même codé des macros VBA pour automatiser certaines tâches.
@loiclemay Et là, vous pensez : « si même les gens qui font des slides travaillent aussi bien, qu’est-ce que ça me dit du reste de la boîte. »
Que du positif, évidemment.
@loiclemay Dans un genre plus joyeux, voici une diapo d’une présentation considérée comme une des plus influentes de tous les temps. C’est épuré et parfaitement lisible (mais vous avez besoin d’un graphiste à vos cotés, oui j’entends midjourney dans le fond de la salle ?).
@loiclemay Troisième et dernier point : le plan 132.
@loiclemay Vous pouvez raisonnablement espérer que vos auditeurs retiendront 2 idées de votre présentation. Si vous avez bien travaillé jusqu’ici, vous pouvez même en faire passer une 3e dans leur mémoire à long terme.
@loiclemay Bref, avant de faire des diapos, passez beaucoup de temps à vous demander quels sont ces messages et à les classer par ordre d’importance (identifiez, notamment, celui qui peut éventuellement passer à l’as).
@loiclemay Nous allons jouer sur les effets de primauté et de récence : le message le plus important vient en premier, le second en importance vient en dernier et celui qui peut sauter au milieu : 1, 3, 2.
@loiclemay Là, ce que nous venons de schématiser, c’est le plan apparent de votre présentation. À l’intérieur des sections, pour de la mémoire à court terme, vous pouvez utiliser le même truc pour vos arguments.
@loiclemay Sincèrement : vous pensiez vraiment qu’un présentateur connu pour travailler ses présentations plus de 3 semaines à l’avance aurait laissé ça au hasard ?
@loiclemay Jeu : pourquoi Steve Jobs tient-il a mettre en avant les fonctions iPod et Internet plutôt que Phone ? Indice : c’est dans le nom du produit.
J’ai utilisé pas mal d’autres trucs bien connus des professionnels du marketing et de la communication au fil de l’eau : je vous laisse deviner lesquels :)
@loiclemay Jeu : pouvez-vous, sans revenir en arrière, vous souvenir des 3 principaux points de cette présentation ?
(Pro Tip : pour bien faire, j’aurais dû les rappeler en une diapo, en guise de conclusion).
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@ordrespontane Laissez-moi deviner : vous n’avez trouvé aucune logique dans cette suite de nombres et les quelques participants qui ont répondu l’ont fait au hasard, partant du principe (au demeurant contestable) qu’ils avaient une chance sur 4 de tomber juste.
@ordrespontane Bonne nouvelle : ça n’est pas un test psychotechnique. À moins d’avoir une carte graphique de gamer entre les deux oreilles, vous n’aviez aucune façon de trouver la bonne réponse — en l’occurrence : 52.
Vous en avez tous entendu parler et vous êtes sans doute nombreux à vous y intéresser sans vraiment comprendre de quoi il est question : un #Thread Intelligence Artificielle pour débutants s’impose.
Pour avoir bossé une bonne vingtaine d’année dans la finance, je suis en mesure de vous dire que le meilleur film jamais réalisé par Hollywood sur la (soi-disant) crise des subprimes, c’est #TheBigShort. #Thread
Le meilleur moment, pour un type comme moi qui a assisté en direct-live à ce à quoi il a assisté (en direct-live et avec quelques années d’études sur le sujet), c’est celui-là :
Ok, Margot Robbie dans son bain moussant à quelques arguments à faire valoir. Reste que son explication est un peu courte — c’est pour ça que vous devriez vous attendre à ce que la mienne soit un peu plus longue (entre autres choses déplaisantes).
Une question récurrente qui se pose dans le débat public est celle de la répartition de la richesse créée par notre économie entre travail et capital. Pour tenter d’y répondre, on va avoir recours aux données du comptable national. Par @ordrespontane#Thread
La difficulté, c’est que la comptabilité nationale est un exercice extrêmement complexe qui manipule des concepts souvent mal compris et, notamment, différents de ceux que vous retrouverez en comptabilité privée.
Un point de départ classique, pour répondre à notre question initiale, c’est le tableau 1.107 que vous trouverez ci-dessous.
Pour illustrer le propos, on va utiliser les données de l’Insée pour l’année 2021 (libre à vous de généraliser). insee.fr/fr/statistique…
@ordrespontane L’histoire commence mi 2019 : sentant l’économie américaine au bord de la récession, la Federal Reserve (i.e. la banque centrale des États-Unis) procède comme d’habitude en faisant baisser le niveau des taux d’intérêts à court terme.
@ordrespontane Sur le marché interbancaire, celui où les banques s’échangent de l’argent entre elles et celui que pilote effectivement la Fed, le taux moyen passe d’environ 2.4% durant l’été 2019 à pratiquement zéro à partir d’avril 2020.
Le problème de notre système de retraite par répartition, pour dire les choses simplement, c’est qu’il a été pensé pour un nombre de cotisants par retraité élevé et stable dans le temps. Problème : ce n’est pas ce que l’avenir nous réserve. #Thread
Dans les années 1960, par exemple, on pouvait compter plus de 4 personnes qui cotisent pour financer une retraite. C’est ce qui permettait d’offrir des taux de remplacement (droits à retraite bruts divisés par le salaire brut) élevés.
Sauf que depuis, le nombre de retraités a considérablement augmenté pour un nombre de cotisants globalement stable. Au dernier pointage, en 2021, on comptait 16.8 millions de retraités pour 28.8 millions de cotisants : un ratio de 1.71.