Un signe en soi: l'UKR recommence à communiquer: la Stratcom diffuse à nouveau des images, et des responsables pol. et mil. UKR reconnaissent le lancement de la contre-offensive.
A Berdyansk, Rubizhne - un peu partout, en fait - l'UKR frappe des positions sur les arrières RU.
Des responsables US croient savoir que la zone de Zaporijia est l'axe principal de la progression UKR. Plusieurs questions me paraissent cependant pendantes:
- En août, l'effort principal semblait à Kherson, avec difficultés les premiers jours.
En réalité, il a fallu une 12aine de jours avant de voir le déclenchement des opérations à Balaklya, le temps que les RU renforcent Kherson. Est-ce que ce sera le cas ici et est-ce que Tokmak sera l'axe d'effort principal?
On n'en sait rien; et c'est sans doute conçu pour.
Ici aussi, le début des opérations UKR est difficile, avec des pertes claires et volumineuses - au moins une quarantaine de véhicules à Novodarivka.
La conduite de cette action est un mystère: l'UKR dispose pourtant de pratiquement toute la gamme des systèmes de déminage.
Une autre colonne semble également avoir été frappée, cette fois à l'artillerie. Il ne faut pas se leurrer, il y aura des pertes en hommes et en véhicules, d'autant plus importantes les premiers jours.
Mais l'UKR ne part pas de rien (abaque de février):
Aussi, je pense qu'il est nécessaire d'attendre encore avant de clamer la réussite ou l'échec des actions UKR; ou même de savoir si les axes actuels sont les "définitifs".
Je suis assez curieux de voir ce qui s'est produit (ou pas) cette nuit, ce qu'on ne saura que plus tard; au regard notamment de l'usage de matériels comme le Leo2, le M-2, le Marder, etc.
Ils présentent des avantages comparatifs sur les matériels "ex-Pacte de Varsovie":
- lorsqu'il n'y a pas de capacité hunter-killer, l'acquisition de cible est plus rapide. Ici, au vu de la dispersion du dispositif RU, cet avantage n'est pas le principal.
- aptitude renforcée au combat de nuit: voir mieux, plus loin.
🧵 La phase dynamique de la contre-offensive UKR semble avoir commencé. Trois brigades UKR seraient engagées dans la zone de Velyka Novosilka selon la RU.
Hier, des officiels US reconnaissaient une pénétration de 5-10 km. Quelques observations.
- Les actions seraient en cours depuis lundi
- Elles impliqueraient des unités de niveau compagnie ou, au mieux, bataillon avec couverture mutuelle
- Fort appui d'artillerie
- La RU communique sur leur échec, l'UKR ne communique pas.
Au bilan donc, les opérations ne s'apprécient que par transparence: il y a "quelque chose" mais le déterminer avec précision est difficile.
Par ailleurs, à Bakhmut aussi, la situation évolue avec des progressions UKR. Y en aura-t-il d'autres?
La coupure mouillée comme obstacle défensif, illustration. Inonder ou jouer du cours des rivières pour empêcher ou ralentir une progression est un classique, y compris en France, mais aussi en UKR (février 22).
Dans le cas UKR, le cours du Dniepr finira par se régulariser, mais les sols seront détrempés un certain temps, tout comme les eaux auront causé une série d'obstacles à la mobilité, sans compter les déplacements de mines positionnées devant les tranchées.
Il y a des questions qui restent pendantes: la RU avait des forces, d'un volume inconnu, dans les zones inondées. Un ordre de retrait a-t-il été donné? A-t-il été exécuté à temps?
A Kherson à l'automne dernier comme à Kyiv au printemps, la RU a su montrer qu'elle savait...
Le risque pour la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, à l'arrêt, est maîtrisé.
Mais la crue va forcer des déplacements massifs de populations sur les deux rives du Dniepr. Côté Ouest, des évacuations sont en cours. A voir pour l'Est.
2/ Les aspects militaires. Les évacuations vont mobiliser des ressources (transport, relogement, approvisionnement d'urgence) et pourraient engorger temporairement les routes, limitant les options UKR dans la zone.
Ces options sont également limitées à d'autres égards.
Un nouvel appel au silence sur les déploiements UKR. Pendant ce temps, les frappes dans la profondeur du dispositif RU se poursuivent: Mariopol, Melitopol, Berdyansk ou encore le noeud ferroviaire de Dzhankoy (Crimée)...
Dans la région de Bilhorod, le harcèlement UKR/de la légion des volontaires RU se poursuit. Comme à Grayvoron, la logique est celle du raid: pénétrer sur le sol RU en étant appuyé, progresser, forcer la RU à conduire des contre-attaques, se retirer.
L'UKR gonfle ainsi artificiellement le kilométrage des zones de contact à surveiller, renforçant les logiques de dilemme imposé. Aux 1300 à l'intérieur de l'UKR, il faut rajouter les points-frontière...