#CeJourLà 18 juin 1941
Du prisonnier 21716 à sa fiancée :
… Je viens de me lever. Il est 6h et demie. Dehors le soleil est déjà magnifique. Depuis quelques jours nous sommes en pleine chaleur d’été. Les champs autour du camp évoquent la beauté et le plaisir de vivre 1/6⤵️
et je pense inévitablement à la douceur de ce mois de juin en France, près de toi. Je me rappelle nos rendez-vous du Luxembourg d’il y a trois ans. Tu portais souvent alors une robe verte que j’aimais beaucoup. Chaque fois que tu m’apparaissais, j’avais un choc au cœur, 2/6⤵️
d’émotion et de plaisir.Tu étais ravissante au-delà de ce que je pouvais imaginer et c’était merveilleux de te parler de mon amour. Tu étais pour moi une telle révélation. Ma toute petite fille bien aimée je t’ai ainsi adorée dès le premier jour. Et rien n’a changé pour moi 3/6⤵️
malgré tout ce qui aurait pu atteindre cet amour. J’éprouve toujours ce double sentiment : le désir passionné de te posséder, le goût violent de tout ce que tu es, ma petite merveille, et la certitude pourtant que toi seule pourras me donner la paix du cœur.4/6⤵️
Ces deux forces de mon amour, tu les sais. Pendant longtemps, j’ai cru qu’elles s’opposaient. Mais maintenant que le temps approche où tu seras ma femme, je sais bien que tout s’accorde, comme en ces quelques heures de Jarnac où nous avons été si heureux… 5/6⤵️
#FrançoisMitterrand, après l’échec de l’évasion du 5/3/41, trouve sa force dans la beauté de la nature, dans les souvenirs heureux, dans l’espérance de la liberté et dans son amour : « Attends-moi désormais, je ne tarderai pas, tu peux me croire. Bientôt tu seras ma femme. » 6/6.
#CeJourLà 23 novembre 1963
#FrançoisMitterrand poursuit la conquête d’Anne. L’actualité d’abord : il est bouleversé par l’assassinat de Kennedy, « Ce n'est pas la mort qui m'étonne, qui m'enrage : on la rencontre à tous les carrefours ; mais la haine. Et la sottise… »1/6
Il glisse dans le récit de ses activités - réunion politique, retour pénible - cette phrase qui va toucher Anne : « Mais lumière, chaleur et joie ne viennent d'aucun autre soleil que de celui qui nous habite et j’aime être avec vous » et qui inspire @fogiesbert #LaBelleÉpoque.2/6
Ayant fait ce pas vers elle, il s’arrête et se décrit à Hossegor, jardinier ébloui par la beauté des choses, seul dans sa maison, pensant à elle. Il est tour à tour distant et insistant, il lui faut maintenir le lien créé par le don d’un livre et d’une fleur. 3/6
20 novembre 1981. #FrançoisMitterrand a fait venir Michèle Cotta @cotta_mi,
« Il [Bruno Kreisky] est malade », me dit-il. Puis il me regarde de ses yeux que je trouve presque clairs, délavés, et ajoute : « Moi aussi. »
« #LesDerniersGrands », @EditionsPlon octobre 2024. 1/9
Michèle Cotta est depuis 1964 une confidente et amie de «#FrançoisMitterrand (lettre à Anne 54, 15/4/64).
Elle avait compris son amour secret pour Anne, dès le 15/12/1964 (#JournalPourAnne, 209).
C’est donc elle qu’il appelle pour se confier. Elle comprend. 2/9
Elle résume le tragique de la situation : « Voilà un homme qui se bat depuis 23 ans pour conquérir le pouvoir, qui a plusieurs fois connu des échecs considérables... Et aujourd'hui, à peine atteint l'objectif de sa vie, il tombe malade ».3/9
#CeJourLà 18 novembre 1959, le Sénat examine la demande en autorisation de poursuites contre #FrançoisMitterrand après l’affaire de l’Observatoire.
Brillant plaidoyer de FM et renvoi du rapport à la commission, en raison de faits nouveaux rapportés.1/8 senat.fr/comptes-rendus…
Résumé :
« Même si M. Mitterrand n'a pas voulu ridiculiser les fonctionnaires de la police, il n'a pu manquer d'avoir conscience de l'atteinte portée à leur considération et cette attitude constitue un délit d'outrage à magistrat prévu par l'article 52 du code pénal ». 2/8
Plaidoyer de FM : « Le Gouvernement, le parquet, de puissants organes de presse, une vaste partie de l'opinion publique attendent de vous le signe qui me frappera. Je comprends qu'il soit difficile de résister à tant de courants conjugués. » 3/8
#CeJourLà 17 novembre 1986 à Ouagadougou (Burkina Faso) discours de #FrançoisMitterrand, au dîner offert par le président #Sankara, sur le droit des peuples à disposer d’eux -mêmes, et l'aide au développement en Afrique, et pourquoi ce discours de 70 minutes fut improvisé : 🧵1/9
Parce que François Mitterrand dut répondre à des propos virulents de son hôte, résumés par @jattali (Verbatim II) : « Le capitaine Sankara… somme le Président de se rallier à son point de vue 2/9
#FrançoisMitterrand répond par une leçon d’histoire et de géopolitique de 70 minutes.
Faute d’avoir eu le privilège de l’écouter, on peut la lire :« Le capitaine Sankara est un homme dérangeant (...). Après les propos qu'il a tenus, je ne pouvais pas me contenter d'un petit compliment et aller me coucher (...). Il dit ce qu'il pense. Moi aussi ! » 3/9
#CeJourLà 15 novembre 1964, lettre à Anne n° 146. #FrançoisMitterrand, après un dimanche passé avec Anne, se retrouve seul en fin d’après-midi. Il prolonge par l’écriture la présence de celle qui vient de lui déclarer son amour. D’abord, le décor et la lumière. 1/5
Les objets reflètent sa personnalité et ses occupations, et la musique, son état d’esprit, la mélancolie : « Blues », d’Aragon par Léo Ferré : « on pense à tout…, à rien… D’un coup m'assaillent les souvenirs qu'un bout de mélodie exaspère ». 2/5
Vient le passage prémonitoire, choisi pour la 4e de couverture du livre :
« Je bénis, ma bien-aimée, ton visage où j'essaie de lire ce que sera ma vie. Je t'ai rencontrée et j'ai tout de suite deviné que j'allais partir pour un grand voyage. Là où je vais, je sais au moins que tu seras toujours. Je bénis ce visage, ma lumière. Il n'y aura plus jamais de nuit absolue pour moi. La solitude de la mort sera moins solitude. » 3/5
CeJourLà mercredi 14 novembre 1973, #LaPailleEtLeGrain
#FrançoisMitterrand, 1er secrétaire du PS raconte une semaine chargée: conférence internationale à Londres, débat de politique étrangère à l’Assemblée (“je ne suis pas un bon nocturne”), conférence de presse sous tension. 1/3
« Bref, je sens le besoin de reprendre le souffle ». Il a la nostalgie de son voyage en Chine en 1961 et des méthodes de travail des dirigeants chinois :
« des messagers discrets venaient à pas légers poser des plis dans des corbeilles… Quand ce ne serait que pour cela, on rêverait de se faire Chinois ! » 2/3
Robert Schuman est son modèle, « avec sa table vide de tout papier et l'impression donnée d'avoir toujours le temps devant lui ». Il annonce ainsi la couleur aux socialistes, ses compagnons, et à ses futurs collaborateurs :
« À chacun sa drogue. La mienne est le silence… je l’ aime et je le crains ». 3/3