Cet argument des @lessoulevements, repris ad nauseam, est intéressant, car il illustre comment un "fait alternatif", totalement faux, parvient à s'imposer comme une "vérité" dans le débat pubic.
❌ NON, la ligne historique ne peut pas faire le job. Explications dans ce fil.🧵👇
D'abord, les chiffres, qui sont effectivement parlants. Le nombre de poids lourds passant la frontière est passé de 2,6 millions en 1999 à près de 3 millions en 2019. Mais dans le même temps, le trafic ferroviaire s'est effondré en France...
passant de 9,4 millions de tonnes de marchandises transportées par rail en 1999 à… 3,6 millions de tonnes en 2020 ! La preuve, pour les opposants, qu'il suffirait d'utiliser les capacités « très largement sous-exploitées » de la ligne déjà existante.
SAUF QUE...
Ce raisonnement simpliste ne tient pas compte de certaines réalités. La ligne historique Dijon‑Modane traverse Saint‑Jean‑de‑Maurienne et se prolonge après Modane en direction de l'Italie par un tunnel creusé en 1871 : le tunnel du Mont-Cenis. Son entrée est ici :
C'est un tunnel de crête, sinueux, qui culmine à 1 300 mètres d'altitude… Et outre qu'il entraîne des coûts énergétiques importants, il est MONOTUBE, sans évacuation possible... Or heureusement, les règles de sécurité ont changé depuis 1999. Et ça coince... :
Des niches de sécurité ont été aménagées, mais difficile de réaliser les galeries d'évacuation imposées par les nouvelles règles. On le sait : l'objectif initial de transporter à terme 40 millions de tonnes par le train ne pourra JAMAIS être atteint... D'autant plus que l'Italie,
qui gère la sécurité du tunnel, impose de ne faire passer AUCUNE autre circulation lorsqu'un train de voyageurs est entré dans le tunnel.
Les trains n'ont plus le droit de se croiser, comme ils le faisaient avant.
C'est UN à la fois.
En conséquence...
On pourrait faire passer AU MAXIMUM 50 à 55 trains par jour, à la fois de marchandise et de voyageurs, alors que la nouvelle ligne permettra d'en faire passer 344.
Se contenter de l'existant, c'est se condamner à conserver nos trois millions de camions sur les routes.
Un autre chiffre : depuis 1999, le volume de marchandises transportées par rail à travers les Alpes depuis la France a dégringolé de 68 %. En 2020, seuls 7,4 % du trafic entre la France et l'Italie s'est fait par le rail, contre… 26,3 % en Autriche, et 71,8 % en Suisse !
En clair : La France est LE SEUL des trois pays dans lequel les volumes transportés par le rail à travers les Alpes ont baissé.
Pourquoi ?
Parce qu'elle est LA SEULE à n'avoir rien aménagé du tout !
La Suisse, elle, a creusé deux tunnels supplémentaires...
Ceux du Lötschberg (2007) et du Gothard (élargi en 2016), qu'elle a fait financer par un impôt spécial. Les vallées suisses respirent... Les françaises étouffent.
Des données que Lionel Jospin et Dominique Voynet, avaient en tête quand ils ont, les premiers, approuvé le projet.
Conclusion : il est impossible que le fret se développe sans nouvelle infrastructure.
On peut décider que le jeu n'en vaut pas la chandelle, car les impacts sont trop importants, et préférer réduire les échanges.
Ce serait un argument légitime, et cohérent.
Source : "Rapport d'observation et d'analyse des flux de transports de marchandises transalpins" annuel de la Commission européenne.
#LyonTurin Pour évaluer la validité des autres "arguments" avancés, notamment les soupçons entourrant la gestion de l'eau, des éléments factuels ici : lepoint.fr/environnement/…
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J'ai montré, dans un fil précédent, qu'il était IMPOSSIBLE de revenir à la situation qui prévalait il y a 25 ans.
Maintenant, attaquons-nous à l'eau... La montagne risque-t-elle d'être "asséchée", comme l'affirment @lessoulevements ? Explications.
Cet argument s'appuie essentiellement par un rapport de 2006, selon lequel l'ouvrage du Lyon-Turin drainerait 60 à 155 millions de m3 d'au à la montagne.
SAUF QUE...
Le bureau d'études qui a fait ces estimations travaillait sur un tracé qui a, depuis, été abandonné… et les données ont évolué : le débit d'exhaure, c'est-à-dire les eaux infiltrées dans les ouvrages qu'il faudra drainer, est estimé...
J'ai lu hier, au choix, célébrer la @Courdescomptes ou la vilipender pour son rapport sur les aides à l'#élevage bovin... A croire que pas grand-monde n'a vraiment lu ce document, pourtant riche d'enseignements, et qui met à juste titre... w.lpnt.fr/2521446t via @LePoint
les pieds dans le plats, en soulignant l'incohérence de politiques agricoles et climatiques conduites au doigt mouillé, sans avoir étudié tous les paramètres.
La Cour pose des questions intéressantes, sans y apporter de réponses...:
Qu'adviendra-t-il des prairies lorsque les vaches les auront désertées ?
Comment remplacer le lisier, qui fournit aujourd'hui l'essentiel des engrais organiques consommés dans le pays ?
Comment conserver les externalités positives de l'élevage qu'on ne sait pas chiffrer...?
Maman, ça sert à quoi, le lobbying ?
-> à ça, mon pigeon !
Pour ceux qui l'ignoreraient... HappyVore est le nouveau nom des Nouveaux Fermiers, fondée par 2 anciens McKinsey boys, et dont l'un des principaux investisseurs est le fonds du patron de Free, Xavier Niel. OR... Thread👇
Xavier Niel est à l'origine du RIP Animaux, lancée par une association créée par sa femme et sa soeur... "Une initiative citoyenne" en réalité 100% téléguidée par des financiers. Devinez pourquoi ? Les premiers steaks et nuggets végétaux de la marque ... referendumpourlesanimaux.fr
sont fort opportunément apparus dans les rayons de Carrefour et de Monoprix… la semaine même où une proposition de loi inspirée du RIP était débattue à l'Assemblée nationale.
Opération de pub macimale !
Leurs produits ultra-transformés d'HappyVore ne sont pas mauvais...
Comme souvent, on s'interroge sur les motivations de @Greenpeace, qui concentre ses campagnes sur l'agriculture française, et reste muette sur la situation beaucoup + préoccupante d'autres pays.
Exemple avec cette "étude" sur les "fermes-usines". 👇greenpeace.fr/espace-presse/…
Pour identifier les "fermes-usines", GP décide (arbitrairement) de pointer les “installations classées pour l’environnement” (ICPE) d’élevage, soumises à autorisation préfectorale. Les seuils pour autorisation sont les suivants :
Une ferme de 410 vaches sera donc considérée comme une "ferme-usine", même si elles sont au pré. Well... Ce n'est pas très honnête, mais passons.
Pour les volailles, le seuil paraît élevé : 40 000 têtes. MAIS, ce que @greenpeacefr ne dit pas...
Vérification faite (on fait TOUJOURS bien de vérifier)...
- Ce ne sont pas "des milliers d'arbres" qui seront rasés, mais 200 (et 400 replantés.)
- On va "bitumer" 100 hectares de terres agricoles, pas 350.
- Aucune espèce endémique n’a été répertoriée sur le tracé.
- L'autorité
...environnementale a émis des critiques, qui ont été prises en compte : l'enquête publique environnementale a rendu en janvier 2023 un avis favorable, à l'unanimité des 7 commissaires enquêteurs. C'est tout, sauf un "passage en force." tarn.gouv.fr/IMG/pdf/2023_0…
- Le projet alternatif d'aménagement sur place de la RN126 a été rejeté, car "il ne permet pas de réduire les impacts écologiques et agricoles", "nécessite la destruction de 90 bâtis" (contre 36 pour l'A69), entraînerait l'abattage de 1600 arbres d'alignement.
Cher @TrouveAurelie, je crois que vous confondez malheureusement quelques notions… Un petit schéma, et quelques chiffres pour vous aider à y voir plus clair.
L’agriculture est en effet la première consommatrice d’eau, avec 2,4 milliards de m3.
Vous noterez que l’irrigation ne représente qu’une faible part des prélèvements bruts… par ailleurs, la plante n’absorbant pas toute l’eau apportée, une partie retourne directement au milieu : environ 60%, selon vos collègues de l’Opecst. senat.fr/rap/r21-580/r2…
(Lisez ce rapport du 7/04, il est très intéressant.) Des pistes d’économies importantes existent pour réduire les consommations du secteur agricole. Mais…