Suite à ce tweet de @C_VargasHarle se pose la question des causes de la défaite des alliés en mai-juin de 1940. Le débat est aussi ancien que la défaite elle même. Ça mérite un petit #thread 1/13
Cette question est posée par Pétain ("trop peu d'enfants, d'armes et d'alliés" et "l'esprit de jouissance"), le 17 juin, et le général De Gaulle (une force mécanique négligée et "l'esprit d'abandon"), le 18 juin. Le procès de Riom en 1942, ou la commission Serre suivront. 2/13
La défaite a même produit ses légendes comme la syphilis de Gamelin ou "l'hystérie" d'Hélène de Portes. Max Schiavon a fait un sort à la légende de la syphilis. Sur De Portes, il y a un travail critique à faire. 3/13
Le problème de la défaite de mai-juin 1940, c'est de dresser un inventaire à la Prévert de toutes les défaillances de l'armée française et les réussites de l'armée allemande. Des historiens allemands (Frieser) ont remis en cause la "supériorité" matérielle allemande. 4/13
L'approche des géographes autour de la notion de risque, mêlant aléa et vulnérabilité, peut être pertinente pour cerner les causes et comprendre la défaite. La vulnérabilité, c'est la faiblesse du mur, l'aléa, c'est ce qui le fait s'effondrer. 5/13
Du côté des vulnérabilités, sans être exhaustif on peut noter sur le plan diplomatique l'isolement diplomatique de la France et son suivisme vis à vis des Britanniques. (Alexis Léger en photo). Cet isolement explique Dyle (sauver des divisions hollandaises et belges). 6/13
Sur le plan doctrinal, l'armée française reste prisonnière de sa victoire de 1918, la peur de revivre les pertes massives de 14 et la "défensive" qui en découle : cairn.info/revue-francais…
On peut ajouter les défiances entre l'air et la terre ou vis à vis du renseignement. 7/13
Le matériel militaire a souvent été au coeur des débats, avec une difficulté : du matériel est produit et dispersé (cas des chars avec un bémol), produit mais pas au bon calibre et saupoudré (DCA). Curieusement, les manques en camions et motos sont moins soulignés. 8/13
Dans les airs, le choix du chasseur MS406 interroge. Choisi en même temps que le Messerschmitt BF109 ou le Hurricane, ses performances (vit. et feu) sont moindres alors que cet avion monopolise un grand nombre d'heures de fabrications (et encombre les lignes de fabrication). 9/13
On peut ajouter une vulnérabilité politique : un président du conseil minoritaire, qui doit accepter des mous, un conflit entre Reynaud (photo) et Daladier autour de Gamelin. 10/13
Est-ce que la France a déjà perdu le 10 mai 1940 ? La date est en, elle même un aléa. Un mois plus tard, ce ne sont pas les mêmes avions dans le ciel, ou le même équipement. L'attaque tombe un week end de la Pentecôte et avec un gouvernement démissionnaire. 11/13
Pourtant, à plusieurs reprises, des informations alertent les alliés : Hollandais qui mobilisent, avions qui repèrent les chars, le 12 et 13 mai, Villelume qui comprend que les alliés filent dans une nasse. A contrario, l'assaut allemand est risqué et peut échouer. 12/13
J'espère que ce petit #thread autour de la vulnérabilité et l'aléa vous a intéressé. N'hésitez pas à réagir. Merci de votre attention @UnrollHelper 13/13
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Quand j'ai écrit pour @doors "Berty Albrecht, naissance d'une #résistante", j'ai retracé le parcours de cette grande dame durant la bataille de France et les premiers jours de l'occupation. J'ai, cependant, laissé de côté la période du 10 au 19 mai #thread 1/12
Afin de suivre au plus près la réalité de son parcours, sans trop le tordre, j'ai écarté une partie de son #histoire. Historiquement, elle est pourtant intéressante car elle montre une facette de l'époque et de "l'arrière". 2/12
Pour rappel, Berty Albrecht est une des six #femmes#compagnondelaliberation. Sa vie pourrait nourrir une #série (coucou @francetv ) tant elle est riche, mais je vais vous parler d'un événement qui semblera mineur à beaucoup. 3/12