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Jul 28 13 tweets 2 min read Twitter logo Read on Twitter
Tiens, démolissions un bobard de l’extrême droite en attendant sa salade (plus qu’une semaine pour mon summer body).
Le bobard : le Conseil constitutionnel aurait jugé que des squatteurs peuvent attaquer le propriétaire du bâtiment squatté pour le condamner à entretenir le bien.
Rhalala ces juges déconnectés de la réalité qui jugent n’importe quoi vraiment, ça suffit, etc etc.
Comme toujours, le schéma ne se trompe pas. Il ne se trompe jamais. Image
Le Conseil constitutionnel a examiné la conformité de la loi adoptée le 14 juin dernier par le Sénat visant à protéger les logements contre l’occupation illicite. La plupart des critiques contre ce texte ont été écartées. Une a prospéré, visant l’article 7 de la loi.
Cet article visait à écarter la responsabilité légale du propriétaire d’un bien squatté en cas de dommage à des tiers survenant du fait d’un défaut d’entretien du bien.
L’idée était de transférer cette responsabilité sur les occupants du bien, sur les quatteurs. Nope a dit le Conseil constitutionnel. Et pourquoi ?
Parce que, dit le Conseil, l’article 1244 du code civil modifié par la loi institue un régime de responsabilité de plein droit DANS L’INTÉRÊT DES VICTIMES.
Or en déchargeant le propriétaire (solvable et probablement assuré) de sa responsabilité, qui le pousse à entretenir son bien pour éviter qu’il devienne dangereux, et en la mettant sur des squatteurs, qui sont généralement insolvables et ina-capables d’entretenir le bien,
…le législateur fait un cadeau aux propriétaires fonciers sur le dos des tiers qui passaient par là quand une tuile leur est tombée dessus et qui ne sont pour rien dans la présence de squatteurs.
A la place, on leur offre un recours illusoire contre des marginaux sans domicile ni fortune. Cela porte une atteinte disproportionnée au droit des victimes d’être indemnisées. Voilà ce qui a été censuré.
Et si ce sont les squatteurs qui sont victimes ? La loi ne distinguant pas, le conseil en distingue pas non plus, au législateur de faire son travail. Mais d’ores et déjà en droit commun le comportement fautif de la victime peut lui être opposé quand il a contribué à son dommage.
Et devinez quoi ? Cette règle très ancienne n’a pas été posée par le législateur, mais… par le juge. Vous savez, le méchant juge déconnecté de la réalité qui fait n’importe quoi.
En conclusion, je vous laisse réfléchir à la pertinence d’un mouvement politique qui, pour vous convaincre qu’il a raison, n’a d’autre choix que de vous mentir.
Je vous laisse, ma salade est arrivée.
PS : tous ceux qui diront « Mélézotes mentossi » auront un gage.
1 : Serait-ce vrai, ce n’est pas une excuse pour ceux qui mentent ici,
2 : L’extrême droite a fait du mensonge une composante essentielle de son existence car la vérité lui est mortelle.
Bon app’

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Apr 14
Quelques rappels utiles en attendant la décision du @Conseil_constit de ce soir, valables quelle que soit sa décision.
Le Conseil Constitutionnel, même s'il est composé ce que les journalistes appellent des "sages", ne substitue pas son appréciation à celle du législateur (et ce même si celui-ci n'a jamais voté la loi comme ici).
Il juge de la conformité de la loi à la Constitution, que ce soit sur la forme (le processus d'adoption) ou le fond (sa conformité avec le bloc de constitutionnalité que sont la Constitution et les textes visés par son préambule, dont la déclaration des droits de l'homme.
Read 21 tweets
Apr 6
Alors ne prenez pas ça pour une attaque contre la police, mais son rôle n’a rien à voir avec la garantie de l’Etat de droit. C’est un non-sens.
L’Etat de droit est un Etat qui est soumis aux règles qu’il édicte lui-même, et qui peut se voir imposer le respect de ces règles. Soit qu’un acte illégal soit annulé, soit qu’il soit contraint à l’action. Le garant de l’Etat de droit, c’est le juge.
Il faut que le juge ait des garanties d’indépendance telles qu’il ne puisse subir de pression ou de rétorsion par l’Etat selon ses décisions et qu’il ait les moyens légaux de juger l’Etat et ses émanations à la demande d’un citoyen.
Read 11 tweets
Apr 5
Drame en trois actes à l’audience de ce jour.
Un prévenu très remonté, pour des faits de violences légères sur une personne chargée d’une mission de service public. Il estime être la victime, et est très mécontent d’être le prévenu.
Le rideau s’ouvre.
ACTE I : LES REQUISITIONS

LE PROCUREUR : Vous déclarerez le prévenu coupable et le condamnerez à une amende délictuelle de 400 euros.
ACTE II : LA PLAIDOIRIE

LE PRÉVENU (sans avocat, il se défend lui-même) : M’en fous, je paierai pô.
Read 5 tweets
Mar 24
Pauvre Max Weber, sans cesse cité par des gens qui ne l’ont pas lu.
Le monopole de la violence légitime est pour Weber un fait sociologique, un élément déterminant permettant de caractériser un État : il a réussi à imposer l’idée que seule sa violence est légitime. C’est un fait, pas un principe de droit.
Une fois pour toute, pour Weber, l’Etat est l’Etat parce que sa violence est perçue comme légitime, et non la violence de l’Etat est légitime parce que c’est l’Etat. C’est un pur contresens.
Read 4 tweets
Mar 23
Pour ma part, en laissant de côté même le contenu de cette réforme, je n'en reviens toujours pas que ce gouvernement ait pu croire qu'une réforme aussi lourde de conséquence pour tout le monde pourrait passer crème avec un 49,3, un vote bloqué au Sénat, et rebelotte pour un 49,3.
Pardon, un seul 49,3, puisque s'agissant d'un projet de loi de financement de la sécurité sociale, le texte était envoyé une fois le temps de débat épuisé tel quel au Sénat sans vote global à l'Assemblée. Ce qui est pire.
Ainsi, l'article 2, bien que rejeté par l'Assemblée, ressuscitait devant le Sénat. Comment a-t-on pu croire une seconde à Matignon et à l'Élysée que ça passerait sans trop d'incident, et être tout surpris que la colère dépasse désormais les irréductibles de la première heure ?
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Mar 23
Je n’approuve pas les propos outrageants adressés aux forces de l’ordre, mais il serait temps qu’on s’interroge sur l’opportunité sociale de faire de manifestants criants des noms d’oiseaux à la police des délinquants.
Outre le fait qu’on n’inculque pas le respect par la répression (l’effet est plutôt opposé : si on doit menacer pour être respecté, c’est qu’on ne mérite pas de l’être), des pays ignorent ce délit (comme les USA où c’est un discours protégé) et n’ont pas sombré dans le chaos.
Je laisse de côté tout le côté procédural, très problématique, où ce sont les collègues de l’outragé qui enquêtent ✌️avec impartialité✌️et où les paroles du policier outragé font soudainement preuve irréfutable parce que « Maître, c’est un agent assermenté, pas votre client ».
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