Cet entretien de Mme Tondelier concentre une énorme dose de paternalisme, de mépris, imprégné fortement d'esprit colonialiste. A trop vouloir donner des gages aux chiens de garde médiatiques, elle se vautre dans un racisme à peine caché.
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Tout d'abord, elle valide la thèse selon laquelle @Medinrecords a bien tenu des propos antisémites dans son fameux tweet concernant Rachel Khan. 2/
Mais elle tente de rendre Médine fréquentable malgré cette accusation qui devrait, selon toute évidence, écarter toute possibilité d'en faire un interlocuteur intéressant pour les journées d'été. Mais voyez comment elle s'y prend :
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Il y a, dit-elle, d'un côté des gens qui assument leur antisémitisme. "Dont acte", dit-elle. Mais il y a d'un autre côté des gens qui peuvent tenir des propos antisémites par "maladresse", par "mimétisme", par "manque de culture sur le sujet", par "manque de formation"... 4/
et enfin par "bêtise" ou "ignorance". Selon @marinetondelier Médine est dans ce cas-là.
Voilà une défense bien curieuse et condescendante. Le pauvre Médine propage des propos antisémites mais c'est parce qu'il ne possède pas un savoir que, nous, membres d'EELV, possédons. 5/
Et pire : si nous l'invitons c'est pour lui donner une chance de se rattraper! En fin d'extrait, Mme Tondelier explique clairement ce qu'elle attend de Médine : une prise de conscience et une expression publique sincère concernant l'antisémitisme! 6/
Bref Médine est affublé d'un mal qu'il est censé rejeter au contact des militants verts.
Il n'a donc pas été invité en tant qu'égal, en tant que pair ou encore en tant que camarade de lutte, ni même en tant qu'interlocuteur! 7/
Il est présenté comme un représentant d'une couche de population arriéré mûe par des instincts les plus bas. Un représentant élu car ayant par le passé donné des gages de civilisabilité!
Lisez les propos de Mme Tondelier : 8/
Elle explique que Médine avait "été capable" de se dire en tant que "rappeur, racisé, élevé dans les quartiers populaires du Havre" dans une "convergence d'oppression avec des personnes victimes d'homophobie".
"Il a été capable de dire ça." répète-t-elle! 9/
Il peut donc nous être utile dans la lutte contre l'antisémitisme et jouer le rôle d'"émetteur" de message. Message de civilisé, bien entendu. Et Marine se fait intransigeante :
"Je veux qu'il le dise aussi sur l'antisémitisme!"
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Et aussi : "je veux qu'on se rende compte de l'impact que ça aurait s'il était capable de le faire".
Bref, Médine se rend aux journées d'été d'EELV pour y rendre un devoir d'éducation civique. 11/
Et son message sera précieux car ce serait un formidable outil au service de la mission civilisatrice de la population racisée et musulmane que s'autoattribue le parti EELV, autoproclamé parti progressiste, mais que nous sommes par souci de réalité obligés de requalifier. 12/
Il s'agit ici bien d'une posture condescendante - paternaliste - colonialiste - raciste (mettez le curseur où vous voulez!).
Le reste du développement de Marine ne fait que confirmer ce biais qui à cette dose devient un des traits principaux de son discours : 13/
Elle nous rappelle, ou nous apprend, que Médine a affirmé dans une chanson de 2008 (RER D) que l'antisémitisme était un cancer. Puis vient la sentence : "Je connais très peu d'artistes français, qui se soient exprimés aussi clairement sur le sujet (déjà, ils apprécieront!)... 14/
ET ENCORE MOINS DANS LE MILIEU DU RAP. Parce que c'est...le sujet extrêmement compliqué."
Que peut sous-entendre cette précision si ce n'est une accusation à peine cachée des rappeurs, donc des artistes issus des minorités racisées, d'être pas nets sur ce sujet? 15/
C'est pour cela que nous avions besoin d'un élu, d'un Médine touché par la grâce civilisationnelle qui coule à flots parmi les verts, pour être un "émetteur" de message. Et c'est donc clairement pour cette raison qu'il a été invité. 16/
Il n'est pas un artiste, un intellectuel, ni même un sujet pensant avec lequel on pourra échanger, mais un sauvage en cours de conversion vers la civilisation.
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Après tous ces propos Mme Tondelier se sent même obligée de préciser que Médine a été invité parce qu'il est du Havre. Tout comme Edouard Philippe.
Mais alors que le maire du Havre est invité pour faire un "mot d'accueil républicain", Médine, lui, est sur le banc des acculés.
Eternel suspect, suspect par nature. Mme Tondelier le dit : "je serais très attentive à ce que Médine dire le 24 et à ce qu'il dira dans les jours qui suivront".
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Là où le caractère "républicain" de la parole d'un Edouard Philippe ne fait aucun doute, Médine, lui, est condamné à porter les stigmates de son infériorité de façon permanente! 20/
Même s'il "réussit son exercice" (sic!) que la professeure Tondelier lui donne avec tant de bienveillance! 21/
Pour finir, on a envie de dire à Mme Tondelier que le concept de République est vidé de tout sens par des gens comme Edouard Philippe qui mènent une politique écocide, raciste, et socialement criminelle. 22/
On aurait tant envie de voir si les verts seront un jour capables de lier le combat écologique au combat contre le capitalisme plutôt que de surjouer les polémiques de diversion lancées par celui-ci, et qui s'appuient sur son caractère impérialiste et colonial. 23/
Mais ce serait là prendre le problème écologique d'une façon autrement plus conséquente que ce que peut faire EELV, tant il est écrasé par son sentiment de supériorité morale.
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A ceux qui, à gauche ou à droite, condamnent ou défendent Izia en disant que le choix de sa métaphore est malencontreux ou, pire, criminel, avez-vous eu les mêmes réactions lorsqu'il s'agissait de défendre les Pussy Riot? 1/
Leurs chansons appellent à bien pire pour Poutine.
Dire, ce n'est pas pareil, Poutine, lui, est critiquable, bien plus que Macron, on ne peut donc pas comparer, c'est dénier un droit à une artiste qu'on accorde volontiers à d'autres. 2/
Affirmer qu'une telle critique n'est acceptable que lorsqu'un régime devient clairement non-démocratique, c'est se vautrer dans un sophisme de bas étage. C'est user d'un argument d'autorité qui, par conséquent, n'a aucune valeur en dehors de celle que lui donne son locuteur. 3/
"Pas l’école s’il vous plaît ! Pas l’école ! Ne touchez pas à l’école !"
Ces cris venant d'une silhouette féminine qui court en direction d'un groupe de jeunes pour essayer de les dissuader de s'attaquer à une école ont fait le tour des médias. 1/
Cette image désespère, forcément. Mais après cette réaction épidermique nous devons penser cette image ainsi que le reste des événements de ces derniers jours.
Si la violence est à condamner, comment les persécutés/disciminés peuvent-ils alors exprimer leur mécontentement? 2/
En défilant calmement à l'appel de l'intersyndicale des cités tous les samedis? On a vu l'efficacité de ce mode d'action cet hiver/printemps.
Plutôt que de juger et condamner essayons de tirer des conclusions qui pourraient s'avérer utiles dans un avenir plus ou moins proche. 3/
FIL (Qui n'ira pas jusqu'à utiliser la prétérition)
Ce qui ne va pas dans cet article de M Perraud est la forme et le ton surplombants avec lesquels l'auteur se permet beaucoup plus de jugements de valeur que ce que sa défense veut bien laisser paraitre. 1/
Le problème central est dans cette phrase qui fait polémique et sa compréhension.
En effet, le reste du texte nous la fait comprendre comme un emploi assez particulier de la prétérition. 2/
C'est à dire que l'auteur fait dans l'article exactement ce qu'il dit s'interdire dans cette phrase.
Contrairement à M Perraud, je m'interdirai de me prononcer sur le fond de l'affaire opposant Laurence de Cock et Zaka Toto. 3/
FIL ENFUMAGE VERT
Sous une apparence de radicalité dans le discours, Marine Tondelier joue un jeu des plus inoffensifs et politiquement faible.
En donnant l'air de revendiquer beaucoup elle n'exige rien en réalité.
Pire : elle nuit aux combats, y compris l'écologique!
Fil : 1/
Elle fustige donc en tout premier lieu le président Macron pour à propos de son inconséquence. Dans un moment d'urgence écologique, celui-ci passe son temps à s'occuper de la réforme des retraites, dit-elle. 2/
Mais assez vite, elle fait une critique globale du débat public. En hiérarchisant clairement les sujets elle affirme qu'on ne devrait s'occuper que d'un seul : l'écologie. 3/
Envie de dire ce qui me parait être une évidence mais qu'il faudrait, d'après certains, mettre sous le tapis par stratégies électorale ou syndicale. Alors que la clé de notre défaite s'y trouve, nous devons regarder ces choses en face.
Un fil : 1/
D'abord la NUPES.
On devrait se poser le plus sérieusement du monde ce que nous souhaitons en tant que militants : oeuvrer à l'émancipation et à la fin des dominations de toute sorte ou à la construction des conditions d'une victoire électorale. 2/
Car il se peut que ces 2 objectifs soient exclusifs l'un de l'autre.
Gagner les élections avec un programme de rupture déclenchera une contre-offensive des forces du capital si énorme que pour tenir bon il faudra une cohérence, une unité et un soutien populaire si grands que 3/
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Il tient à chacun de questionner son propre positionnement vis à vis du mouvement ainsi que sa qualité de citoyen·ne. Ce texte n'a pas pour objectif de culpabiliser mais d'engager à la pensée qui, elle, pourra mener à un engagement salutaire. blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…