Thread by @nicolasberrod

Tout scientifique/journaliste s’est déjà posé cette question: est-ce vraiment efficace de fact-checker des propos trompeurs, voire carrément faux? Convainc-t-on vraiment des gens qui ne l’étaient pas déjà?

On va parler efficacité du fact-checking ⤵️

1/10 leparisien.fr/sciences/le-fa…

Une étude de juin... ne permet pas vraiment de conclure. (cc @Grompf3)

Les tentatives de fact-checking se sont avérées la plupart du temps "infructueuses"… mais ça marchait mieux d’autres domaines que la santé ou lorsque le sujet abordé n’est pas clivant politiquement.

2/10

"De précédentes méta-analyses avaient montré qu’en moyenne, le fact-checking avait un impact sur les croyances des gens, mais avec des effets assez petits. Et comme on peut s’y attendre, davantage avec un long raisonnement et sur un thème peu clivant", indique @sacha_altay.

3/10

Pour @Gallo__, "un fact-checking est efficace quand il parvient, non pas à faire changer d’avis une personne 100 % convaincue mais à permettre à des gens qui s’étaient trompés d’avis de bonne foi, ou qui n’en avaient pas vraiment, de mieux saisir la difficulté d’un sujet".

4/10

La forme est aussi capitale pour se faire entendre, sans oublier que les convaincus qui ne changent pas d'avis le feront bruyamment savoir.

"Si le raisonnement nécessite une longue démonstration, certains vont décrocher bien avant la fin", pointe @ArnauddMercier.

5/10

Il est aussi contre-productif de s’imposer un "vrai ou faux", la réalité étant souvent plus complexe.

"Vrai ou faux, c’est une caricature qui est faite de nous par des milieux extrémistes et complotistes qui nous accusent d’être des Dieux sachants", lâche @JulienPain.

6/10

"Au final, c’est une équation à plusieurs inconnues : le timing, le type d’explication, le public auquel on s’adresse, le format…", résume @Gallo__.

Par ailleurs, et c'est bon à savoir, la question de l’efficacité du fact-checking ne se réduit pas à l’échelon individuel.

7/10

Aux États-Unis, les élus prévenus par courrier que leur réputation et leurs chances de l’emporter pourraient être mises à mal s’ils faisaient des déclarations douteuses pendant la campagne électorale 2012 "étaient beaucoup moins susceptibles" de lâcher des inexactitudes.

8/10

D’après une autre étude parue en 2018, la probabilité qu’une personnalité politique répète une affirmation fausse est affaiblie si celle-ci a été "débunkée" entre-temps.

"La vérification peut avoir un impact plus large sur les citoyens, politiques et personnages publics."

9/10

Et @ArnauddMercier de conclure : "Je pense que l’on est plus serein en postulant que le fact-checking ne sert à rien, avant de se laisser surprendre."

Article (bien plus) complet, avec notamment tous les liens 👇 @le_Parisien

10/10 leparisien.fr/sciences/le-fa…