Tout le monde, notamment dans le milieu de la presse, tape sur Musk ce matin pour ceci. Mais donnons l'histoire complète : cette décision est une conséquence quasi directe d'une disposition de la #copyrightdirective votée en 2019, demandée à hauts cris par... la presse UE.
Voici un extrait d'un article RTBF de l'époque pioché au hasard, qui explique un peu. rtbf.be/article/direct…
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L'idée : forcer les plateformes à rémunérer les liens presse, pour produire un revenu à la presse, qui se disait lésée par les référencements web (qui pourtant lui apportent du trafic). Mais législativement, forcer à payer pour un simple lien était impossible (= tuer le web).
Notamment les @PartiPirate (s), notamment le Parti Pirate allemand par la voix de Felix Reda qui était alors élu Pirate allemand, se sont levés contre, avec pas mal d'ONG européennes, en raison du risque évident de voir le déréférencement des liens presse (ou leur interdiction).
Une limitation a été édictée : les liens assortis d'un "court extrait" étaient exemptés. La directive a quand même été votée, suite à une vigoureuse campagne de presse pour la soutenir, avec d'autres dispositions pour les ayants-droit du spectacle (l'idée initiale).
Il y a eu un deal donnant-donnant entre les ayants droit du spectacle et la presse : "tu soutiens le blocage automatique des contenus sur les plateformes, je soutiens la rémunération des liens presse" (c'est avéré par des décl. publiques, qu'on ne me traite pas de complotiste).
Évidemment, une fois la directive votée, les juristes presse l'ont jouée maximaliste pour tirer un maximum de revenu et tenté d'expliquer qu'un lien avec un simple titre constituait plus qu'un "court extrait" (et donnait donc droit à rémunération).
Quoi qu'il en soit, le choix et donc le risque était le suivant : laisser afficher des liens presse avec texte adjoint, au risque de devoir une rémunération ; ou ne pas le laisser faire (déréférencer, interdire ce type de lien, etc).
Bien entendu, l'option 2 dudit choix a été présentée par les politiques fr depuis, dont Macron et le ministre de la culture de l'époque (et une partie de la presse) comme : "les plateformes cherchent à échapper à leurs obligations légales". C'est faux. La loi leur donne ce choix.
Bien entendu, comme lors de chaque loi restrictive, l'application est souvent plus large que la stricte loi, d'une part pour se couvrir contre les demandes juridiques maximalistes mais fausses qui "sur un malentendu" peuvent marcher, d'autre part par simplicité de mise en œuvre.
Ainsi de l'obligation d'afficher l'origine du financement des liens de pub politique, qui a poussé certaines plateformes à interdire toute publicité politique, pour avoir la paix.
Bref, entre cette nouvelle décision de Musk, et la découverte récente que, surprise et coïncidence, les plateformes donnent désormais beaucoup moins de visibilité aux liens presse, les liens presse vivent une dure époque.
Toutes ces conséquences aujourd'hui regrettées ont été prédites en 2019 lors du vote de la directive copyright. Cela n'a pas empêché son vote, la tentation était trop belle.
Conclusion : "be careful what you wish for", attention à ce que vous souhaitez. Et bisous à cet égard à la #pjlsren en séance publique en ce moment même. 🍿🍿🍿
PS : la directive copyright n'est pas la seule loi de ce type responsable de la situation, il existe d'autres lois similaires, plus ou moins brutales, qui ont été votées ensuite dans divers pays (Australie, Canada...) avec le même effet.
Complément ici sur lequel je rebondis ci-dessous.
- Musk risquerait de se mettre juridiquement en position difficile s'il avouait que ça l'aide à ne pas payer les droits voisins ;
- je ne crois pas une seconde à l'angle esthétique. À la rétention des utilisateurs, sûrement. Masquer les liens permet de réduire l'envie de cliquer.
Autre complément sur la définition précise des liens concernés au sens de la loi.
On me demande une source sur l'alliance évoquée précédemment entre la presse et les ayants-droit de l'industrie du divertissement pour faire passer la directive. En voici une. idfrights.org/jean-noel-tron…
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Sep 23
C'est notamment sur ce point que le @PartiPirate est attaqué p. 148 avec @laquadrature parce qu'il défend le secret des correspondances. Le rapport du HCE exige des kyrielles de mesures de surveillance très intrusives et de censure sans juge, certaines au titre du #pjlsren.
Le rapport HCE mélange sans nuance des buts légitimes (lutte contre la pédocriminalité, etc) avec une attaque en bloc contre l'ensemble de la pornographie, bouc émissaire. ("1ère partie : La pornographie : Continuum de violences et intersection de toutes les haines") Image
Or on sait ce que donnent les lois d'exception sur Internet "uniquement pour les cas les plus graves, pédocriminalité, protection des mineurs, terrorisme" : il ne faut pas 10 ans pour qu'elles soient étendues au droit commun.
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Sep 15
Je suis très gêné par cette initiative, a priori louable et d'une asso respectable, mais ~50 à 75 % du contenu propose des actions sur présupposés faux. Je n'y reviens pas en détail, mais qques points en vitesse.
D'abord merci à @smouton et @MonsieurRelou pour la notification.
@smouton @MonsieurRelou D'abord le PDF "affiche" est titré "Réduire son empreinte numérique". Ok, pourquoi pas. Mais c'est présenté (comme c'est la mode actuelle) sous couvert d'environnement. Il est donc laissé entendre que "réduire son empreinte numérique" => "réduire son empreinte environnementale". Image
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Jun 25
Si on parlait de l'impact énergétique du repassage comparé à la vidéo HD ? Ici un fer vapeur ; typiquement ce genre d'appareil en chauffe consomme de 2000 à 2500 W. Heureusement, comme un radiateur, il ne chauffe pas tout le temps (dépend du thermostat = la température voulue).
Alors une petite évaluation à la louche. Sur 20 mn de repassage, si le fer chauffe 25 % du temps, on consomme 2000 W * 20/60 * 1/4 = 166 Wh. Avec cette énergie, on recharge un téléphone mobile totalement 10 fois.
Un serveur de streaming consomme 500 W pour environ 800 000 flux de 1 heure ; c'est à dire qu'avec 1/3 de ça, il peut expédier 260 000 flux (je n'ai pas compté la consommation du terminal ici : environ 2 W pour chaque mobile).
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Jun 7
Ce matin je tombe sur ce graphe dans une présentation RTE qui m'a fait lever les sourcils concernant la croissance de l'usage d'électricité par les datacenters. Donc je regarde de plus près et je reste perplexe... ⤵️
D'après le graphe, la consommation des datacentres pass de 2 pixels à 27 pixels de 2023 à 2035, soit x13... or je n'ai vu personne, même dans les anti-numériques les plus virulents, avancer de tels chiffres. Par rapport à l'échelle à gauche, ça donnerait de 2,6 à 35,6 TWh/an. Image
Le rapport d'origine est ici. assets.rte-france.com/prod/public/20…, graphe p. 10. On voit apparaître 2 précisions : il s'agit de besoins *déclarés* dans une consultation publique. Un sondage, en somme. Le fait qu'il s'agit du scénario haut figure bien dans le titre du graphe de la vidéo. Image
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Jun 5
Pour la journée mondiale de l'environnement, cet article reprend des recommandations aux 3/4 à côté de la plaque d'une "agence d'État" bien connue. Mais l'important est de croire qu'on fait du bien à planète et d'avoir des injonctions à pilonner, pas que ce soit vrai.
Les "comment réduire votre poids numérique en évitant les liseuses et les jeux vidéo dématérialisés" sont l'équivalent vert des "Thought And Prayers" : ne sert à rien, est fondé sur de la croyance, et permet de rassembler les fidèles autour de quelques dogmes communs. #Religion
Par exemple cette affirmation peu crédible sur les liseuses est probablement fondée sur un chiffre complètement hors sol de CO2/Go, en plus d'être périmé, qui circule depuis près de 15 ans et devait initialement être calculé sur écran (donc rien à voir). Image
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May 11
Je lis l'étude d'impact du #PJLSREN, c'est assez stupéfiant pour un informaticien. Étude purement juridique par des juristes, le volet économique n'existe pas, le volet technique encore moins. On a ce genre d'affirmation mode Coué : "le marché va trouver une solution c'est sûr". Image
Je devrais ouvrir un cabinet de voyance. "On n'a pas étudié la question mais tkt crois-moi, il n'y a rien à dire." Image
Ici, "ok ça va leur coûter de l'argent [non évalué] et de l'audience [non évalué, même si des acteurs fr ont donné des chiffres OSEF] mais ils gagnent plein d'argent alors ça va bien hein". Image
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